Sous la loupe – Suisse : la traite d’êtres humains reste une réalité / Tunisie : « retours volontaires » et dégradation des conditions / Yémen : naufrage d’un bateau sur l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde
La traite d’être humains en Suisse a fait 201 victimes en 2024
Un article du Blick, publié le 30 juillet 2025, a relayé les statistiques de la Plateforme Traite, réseau suisse d’ONG soutenant les victimes de traite d’êtres humains, avec 201 cas recensés en Suisse en 2024. Les victimes sont en grande majorité des femmes. Parmi elles, 114 ont été exploitées sexuellement et 95 ont subi une exploitation liée au travail, à la mendicité ou à la criminalité forcée. Par ailleurs, 10 % des victimes étaient en procédure d’asile, tandis que les autres étaient sans statut légal ou soumises au droit des étrangers.
Les ONG alertent sur la précarité des parcours migratoires, qui expose les personnes les plus vulnérables à ce genre d’exploitation, et dénoncent les incohérences entre les décisions cantonales et fédérales. Ces organisations critiquent également les obstacles administratifs qui empêchent certaines victimes d’obtenir un permis de séjour, malgré des années d’intégration. De plus, elles pointent du doigt les adaptations suisses au pacte européen sur l’asile et appellent à utiliser la clause de souveraineté pour mieux protéger les personnes les plus exposées.
Tunisie : plus de 1 000 migrants ont bénéficié d’un « retour volontaire » de l’OIM en juillet
Selon un article d’InfoMigrants publié le 1er août 2025, le nombre de personnes migrantes retournant volontairement dans leur pays d’origine depuis la Tunisie a augmenté de 20 % depuis le début de l’année, avec plus de 5 000 personnes rapatriées. Nawal Barkat, responsable de la protection à l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM), a souligné que les retours sont effectués de manière sûre et adaptée aux besoins de chacun. Une aide économique, psychosociale et communautaire est également proposée aux bénéficiaires de ce programme.
La hausse de ces retours souligne cependant la détérioration des conditions de vie en Tunisie, les personnes migrantes se retrouvant sans travail ni logement, et subissant des pressions policières. Les foyers sont démantelés et le nombre de personnes sans-abri augmente, une situation accentuée par les délais importants des procédures de retour. L’OIM a ouvert un cinquième centre en février, mais malgré cela, de nombreuses personnes migrantes vivent encore dans la rue.
Yémen : au moins 76 morts et des dizaines de disparus après le naufrage d’un bateau de migrants
Un article de France 24, publié le 3 août dernier, a rapporté le naufrage d’un bateau transportant 157 personnes migrantes, principalement originaires d’Éthiopie, au large du gouvernorat d’Abyan, au Yémen. Au moins 76 personnes ont trouvé la mort, tandis que 74 sont portées disparues, et seulement 32 ont pu être secourues. Ce drame est l’un des plus meurtriers au large du Yémen cette année, sur l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde, selon l’OIM qui dénonce l’une des pires tragédies migratoires de l’année.
Malgré la guerre, des milliers de personnes migrantes continuent de tenter de rejoindre les monarchies du Golfe en traversant la mer Rouge, via la « route orientale ». Cette route est contrôlée par des réseaux de passeurs et de traite d’êtres humains, exposant les personnes à de graves abus et à l’exploitation. En 2023, au moins 558 personnes avaient perdu la vie sur ce même itinéraire.
Ce podcast a été réalisé par:
Malika Khiari, Elif Kizilcik, et Noé Pahud à la production
La rédaction vaudoise de Voix d’Exils



