Migrations | Sociétés

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Flash Info #259

Flash Info #259

Illustration: Dariia Daineko

Sous la loupe – Europe : externalisation des traitements de demandes d’asile / Europe : reprise prudente des procédures liées aux requérants d’asile syriens / Suisse : déficit de main-d’œuvre considérable à prévoir d’ici 2035

Plusieurs pays de l’UE prêts à externaliser l’accueil de migrants

Deux nouvelles propositions de la Commission européenne visant à limiter l’immigration irrégulière ont été soutenues par de nombreux ministres, comme l’a relayé le site d’information Euronews le 23 juillet 2025. Ces initiatives consistent à externaliser le traitement des demandes d’asile et les renvois vers des pays tiers. Une modification clé concerne la définition de « pays tiers sûrs », permettant aux États membres de rejeter certaines demandes d’asile sans examen individuel et d’y transférer les personnes migrantes, bien qu’elles n’aient aucun lien avec ce pays.

Ce changement ouvrirait la voie à des accords avec des pays extérieurs à l’UE, similaires à celui du Royaume-Uni avec le Rwanda, pourtant jugé illégal par la Cour suprême britannique. Par ailleurs, les États membres pourraient transférer les personnes migrantes vers des « centres de retour » hors UE, en attendant leur rapatriement. Bien que ces mesures suscitent l’opposition de certains groupes politiques, elles sont approuvées par plusieurs États membres tels que l’Allemagne, la France, l’Autriche, la Pologne et la République tchèque, qui ont signé une déclaration commune en ce sens.

En Europe, l’examen des demandes d’asile de Syriens reprend prudemment

Le 22 juillet 2025, le site d’information InfoMigrants a relaté que plusieurs pays européens allaient prudemment reprendre l’examen des demandeurs d’asile syriens, celui-ci ayant été suspendu suite à la chute de Bachar al-Assad en décembre 2024. Alors que le Royaume-Uni a levé la suspension et envisage des renvois, la France et les Pays-Bas ont relancé leurs procédures. L’Allemagne, quant à elle, traite les dossiers à petite échelle, mais a supprimé la réunification familiale pour de nombreux Syriens. L’Autriche durcit également sa politique : expulsions, aides aux retours volontaires et révocations de statuts. Enfin, la Bulgarie rejette presque systématiquement les demandes syriennes, et la Norvège prolonge de son côté la suspension jusqu’à fin 2025. Dans l’ensemble, cette reprise s’accompagne donc d’un durcissement des politiques migratoires et d’un recul du droit à la protection.

La Suisse face à une pénurie de 400’000 travailleurs d’ici à 2035

Le 22 juillet 2025, le média d’information 24 heures a fait état d’une étude de la Banque nationale suisse (BNS) prévoyant une pénurie de 400 000 travailleurs en Suisse d’ici 2035, due principalement au départ à la retraite massif des baby-boomers. Actuellement estimé à 25 000 personnes par an, le déficit de main-d’œuvre pourrait doubler si aucune mesure n’était prise. La BNS propose plusieurs solutions : une augmentation du taux d’activité, un recours accru aux frontaliers, une immigration ciblée, ou encore le report de l’âge de la retraite. L’institution suggère aussi d’intégrer davantage de chômeurs et d’inactifs au marché du travail, ou d’augmenter le temps de travail des employés à temps partiel.

Cependant, ces propositions rencontrent plusieurs obstacles : une forte réticence populaire à l’égard de l’immigration et du recul de l’âge de la retraite, un taux d’emploi déjà élevé, et la tendance générale à la réduction du temps de travail. La BNS alerte également sur les conséquences macroéconomiques de cette évolution démographique : une population plus âgée et inactive pourrait accentuer la pression sur les salaires et l’inflation, forçant les banques centrales à relever leurs taux d’intérêt.

Ce podcast a été réalisé par: 

Yahya Nkunzimana, Mohammad Esmaeil, et Noé Pahud à la production 

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

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