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Festival cinémas d’Afrique Lausanne 2025

Festival cinémas d’Afrique Lausanne 2025

Quand le 7e art devient un lieu de partage

Du 14 au 17 août dernier, le Casino de Montbenon s’est transformé en carrefour culturel, accueillant la 19e édition du Festival cinémas d’Afrique Lausanne. Conjuguant art et mémoire, traditions et questionnements contemporains, cet événement unique en Suisse a proposé plus de cinquante œuvres de divers pays, ainsi que des débats et des rencontres avec les cinéastes. Il a permis à son public de découvrir un panorama vaste et vibrant du cinéma africain et a constitué un moment fort de découverte culturelle et d’ouverture sur le monde.

Né il y a bientôt vingt ans afin de combler le manque de représentation africaine dans les salles de cinéma, le festival s’est développé au cours des années pour accueillir aujourd’hui un public large et varié. Au-delà de son riche programme cinématographique, l’événement représente un espace d’échanges et de rencontres entre différentes cultures. Il inclut des membres de la diaspora africaine et des spectateurs venus de tous horizons pour apprécier la richesse artistique du continent africain.

La diversité constitue un élément central du festival, comme le souligne l’une des organisatrices Francine Viret : « On veut montrer des films qui ne sont pas faits sur le même moule, on aime cette variété dans les types de productions et on veut montrer comment les choses sont représentées d’un endroit à l’autre, d’une personne à l’autre. […] On a aussi une rétrospective de films restaurés, qui permet de mettre en valeur les œuvres fondatrices du cinéma africain. On n’a donc pas de thématique spécifique, mais bien sûr certaines problématiques mondiales reviennent, comme l’inclusivité ou encore la décolonisation, qui restent très présentes à travers le programme qu’on propose. »

Parmi ces diverses thématiques, on retrouve par exemple celle de la spiritualité et du rôle que la religion peut jouer dans la vie d’un individu, d’une famille ou même d’un village entier. Certaines traditions se retrouvent mises à l’épreuve du temps, de la modernité, du colonialisme et de la vanité des êtres humains. Les inégalités sociales apparaissent également sous plusieurs formes : tensions économiques, culturelles ou esthétiques, touchant à la dignité et à l’identité des individus. La question de la légitimité du pouvoir détenu par certaines entités – et des réponses possibles face à la répression – a également pris une place importante, articulant la notion de liberté individuelle autour de la collectivité.

De manière plus générale, le festival explore différents enjeux humains, sociaux et politiques, et invite son public à repenser certaines problématiques à travers une perspective non occidentale. Il initie donc un dialogue interculturel construit sur des bases nouvelles et ce dans un contexte d’ouverture. D’après Francine Viret, l’atmosphère bienveillante et chaleureuse de cet événement en fait sa force et n’est pas due au hasard : « On n’a pas de compétition dans le programme, donc il n’y a pas de rivalité. Tout le monde est content de se voir, le fait de montrer son film est déjà une récompense. On essaie avant tout d’offrir un lieu où tout le monde peut se sentir bien. »

Pari amplement réussi pour les organisateurs, qui se tournent à présent vers la prochaine édition du festival. Celle-ci aura lieu du 13 au 16 août 2026 et s’annonce comme des plus variées et enrichissantes. L’appel à films est ouvert jusqu’au 15 mars ; courts et longs métrages de tous genres sont acceptés.

Mohammad Esmaeil et la rédaction de Voix d’Exils

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