Sous la loupe – Myanmar : situation critique pour le peuple rohingya / Italie : l’île de Lampedusa dix ans après la crise migratoire / Portugal : le Parlement durcit sa politique migratoire
Myanmar : situation critique pour le peuple rohingya
La population rohingya au nord de l’État d’Arakan, au Myanmar, est confrontée à une grave crise humanitaire, alerte Amnesty International dans un article publié le 29 septembre. Cette population est soumise au travail forcé et à de sévères restrictions à la liberté de circulation. Son accès à la nourriture et à la santé est entravé, et elle subit l’escalade du conflit armé dans la région. Le nord de l’État d’Arakan est désormais sous le contrôle de l’armée de l’État, laquelle est en conflit avec l’armée nationale. Cela a contraint de nombreux Rohingyas à fuir le pays ou à émigrer vers le Bangladesh. Toutefois, le Bangladesh souhaite que cette population retourne au Myanmar.
L’enquête d’Amnesty souligne que le retour au Myanmar des réfugiés rohingyas serait catastrophique dans les circonstances actuelles. Leurs conditions de vie sous le régime de l’armée d’Arakan ont empiré, et tout projet de retour pourrait avoir d’importantes conséquences humanitaires.
Italie : l’île de Lampedusa dix ans après la crise migratoire
Dix ans après la crise migratoire de l’île de Lampedusa, InfoMigrants revient sur l’évolution de l’une des entrées principales vers l’Europe, avec un rapport publié le 6 octobre. Proche du continent africain, cette terre continue d’accueillir les bateaux des exilés. Les autorités se félicitent d’être devenues plus efficaces au cours de la dernière décennie. Les associations se désolent néanmoins du manque d’humanisme. Les demandeurs d’asile sont immédiatement déplacés dans un « centre d’enregistrement », dont les portes sont fermées. Ce changement date de l’époque du Covid mais les autorités n’ont pas permis aux personnes migrantes de sortir à nouveau.
L’île était un symbole d’hospitalité et l’arrivée d’un bateau représentait, pour certains habitants, une opportunité d’échange. À présent, les nouveaux arrivants et les habitants ne se côtoient plus. L’arrivée se fait à l’abri des regards et le séjour se déroule derrière des portes fermées. Cette évolution reflète les politiques migratoires qui ont tendance à se durcir à travers l’Europe.
Portugal : le Parlement durcit sa politique migratoire
Le Parlement portugais a approuvé un amendement à sa loi sur l’immigration, comme le rapporte un article d’Euronews datant du 1er octobre. Soutenu par le parti au pouvoir et le parti d’extrême droite, l’organe a durci les conditions d’entrée au Portugal ainsi que celles du regroupement familial. Cet amendement prévoit un minimum de deux ans de résidence légale pour demander le regroupement familial, bien que des exceptions soient prévues pour les conjoints et les enfants mineurs. L’obtention d’un visa de recherche d’emploi reste limitée aux travailleurs hautement qualifiés. De plus, les citoyens brésiliens ne pourront pas régulariser leur statut après être entrés avec un visa touristique.
L’amendement prévoit également la création d’une nouvelle unité au sein de la police nationale pour lutter contre l’immigration clandestine et organiser des expulsions. Le Portugal, qui avait auparavant l’une des politiques d’immigration les plus ouvertes d’Europe, a désormais rendu le processus d’admission plus restreint et contrôlé.
Ce podcast a été réalisé par :
Reza Rezaee, Timothée Velychko et Baptiste Cavassini
La rédaction vaudoise de Voix d’Exils