Migrations | Sociétés

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Flash Info #253

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Illustration: Yahya Nkunzimana avec l'aide de l'IA

Sous la loupe: Monde: le nombre de personnes déplacées de force a doublé en 10 ans, dans un contexte de coupes budgétaires brutales / Djibouti: l’OIM mobilise l’aide d’urgence après un incident maritime tragique / France: principale terre d’accueil européenne pour l’immigration afghane

Le nombre de déplacés de force a doublé en 10 ans sur fond de coupes brutales de l’aide

Selon le rapport du HCR publié le 12 juin 2025, 123,2 millions de personnes dans le monde ont été forcées de fuir leur foyer à la fin de l’année 2024. Ces déplacements sont causés par les conflits, la violence, les persécutions et les violations des droits humains. 60 % des personnes déplacées restent dans leur pays, soit 73,5 millions. Le Soudan est le pays le plus touché, suivi par la Syrie, l’Afghanistan et l’Ukraine. La guerre à Gaza et les tensions au Liban ont aussi provoqué des déplacements récents. 67 % des réfugiés trouvent refuge dans les pays voisins, souvent à faibles revenus.

Quelques signes d’espoir : en 2024, près de 9,8 millions de personnes sont rentrées chez elles, dont 1,6 million de réfugiés. Mais ces retours ont souvent lieu dans des conditions difficiles, comme en Afghanistan, où la situation reste très grave. Concernant la Syrie et selon l’agence de l’ONU, jusqu’à 1,5 million de réfugiés syriens et 2 millions de déplacés internes pourraient rentrer chez eux d’ici fin 2025. Malgré l’augmentation des besoins, les financements pour l’aide humanitaire sont insuffisants. Le HCR demande un soutien urgent pour aider les personnes réfugiées, favoriser les retours et renforcer les infrastructures dans les pays d’accueil.

 

L’OIM mobilise l’aide d’urgence après un incident tragique au large de Djibouti

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a apporté une aide d’urgence après un drame survenu près des côtes de Djibouti le 5 juin, annonce l’organisation dans un communiqué paru le 11 juin dernier. Environ 150 personnes migrantes étaient sur un bateau, mais les passeurs les ont forcés à sauter dans la mer loin du rivage. Au moins, 8 personnes sont mortes et 22 sont toujours portées disparues. L’OIM et les garde-côtes ont commencé des recherches et ont trouvé cinq corps. D’autres migrants ont été retrouvés dans le désert et emmenés à Obock, où ils ont reçu des soins médicaux et du soutien psychologique.

Ce drame vient de s’ajouter à une série d’autres événements tragiques dans lesquels chaque année, des milliers de migrants originaires de la Corne de l’Afrique mettent leur vie en danger en empruntant cet itinéraire dangereux. Franz Celestin, un responsable de l’OIM, a condamné les actes des passeurs et a demandé que les pays travaillent ensemble pour éviter que cela ne se reproduise.

 

L’immigration afghane en France, un phénomène de grande ampleur 

Selon une étude de la Fondapol et de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie publié le 6 juin 2025, plus de 100.000 Afghans vivent en France, contre seulement 1.600 en 2007. 75% des personnes afghanes présentes sur le territoire français sont arrivées après 2016. Ce phénomène est récent et plus grand que prévu. En 2024, plus de 13.000 Afghans ont demandé l’asile, faisant de cette communauté la première nationalité demandeuse d’asile après les Ukrainiens. Aujourd’hui, 89.000 Afghans ont un titre de séjour, et plus de 10.000 attendent une réponse.

Pourquoi la France ? Car le taux de protection est élevé: plus de 70 %, contre 63 % en Europe et 40 % en Suède. Cela attire aussi des personnes déboutées dans d’autres pays. Mais l’intégration est difficile. 40% d’Afghans n’ont pas été scolarisés et sont souvent confrontés à des difficultés d’apprentissage de la langue et d’intégration sur le marché du travail. Les femmes afghanes sont peu nombreuses et restent peu présentes en France. Moins de 20 % des exilés sont des femmes alors qu’elles ont le droit à l’asile politique.  À noter que ce chiffre résulte particulièrement du regroupement et de la réunification familiale.

Ce podcast a été réalisé par:

Dariia Daineko, Oleksandra Yefimenko et Noé Pahud, membres de la rédaction de Voix d’Exils

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

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