Sous la loupe : Nouvelle procédure d’asile express / « Trop peu de personnes réfugiées occupent un emploi à temps plein » : 30 grands groupes s’engagent à les aider / Plus de 450’000 nouvelles personnes déplacées dans l’Est de la RDC, s’alarment le HCR et l’UNICEF
Sous la loupe : L’Islande durcit sa loi contre l’immigration pour lutter contre les « abus » du système d’asile / Déclaration du haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés pour l’élimination de la discrimination raciale / L’Algérie démantèle un réseau de traficants de personnes migrantes
Sous la loupe: Accord controversé entre le Rwanda et le Royaume-Uni pour le renvoi des demandeurs et demandeuses d’asile / Suisse: une société de télémédecine cherche des médecins parlant français et ukrainien ou russe / Un homme en situation irrégulière peine à récupérer 250’000 euros gagnés avec un jeu à gratter
En passant un accord avec le Rwanda qui vise à expulser les demandeurs et demandeuses d’asile qui se trouvent au Royaume-Uni vers ce pays de l’Afrique de l’Est, Londres a pris une décision radicale contre les personnes migrantes qui traversent la Manche. De cette manière, plus de 1’000 immigré·e·s arrivé·e·s au Royaume-Uni ces derniers jours pourraient être envoyés au Rwanda. Cet accord entend stopper les nombreuses arrivées récentes des personnes migrantes sur le sol britannique en échange d’un forfait de 144 millions d’euros versés chaque année au Rwanda par le Royaume-Uni.
Steven Martin, coordinateur de Channel Rescue, une ONG britannique dont la mission est de venir en aide aux bateaux de personnes migrantes qui atteignent la côte, parle d’une « criminalisation des passages », alors même qu’il n’est pas « illégal de traverser une frontière pour déposer une demande d’asile dans un pays ».
La société de télémédecine Medgate qui propose des consultations à distance par téléphone ou vidéo cherche des généralistes et des pédiatres parlant russe ou ukrainien pour sa nouvelle hotline dédiée aux personnes réfugié·e·s ukrainien·ne·s. Les consultations effectuées via l’hotline (058 387 77 20) sont entièrement gratuites.
Actuellement, les médecins de la hotline travaillent avec des traducteurs et traductrices. Mais il est important que les personnes réfugiées puissent se sentir au mieux en parlant leur langue maternelle. Andy Fischer, CEO de Medgate, a indiqué vouloir fournir aux personnes réfugiées un accès aux soins « de la manière la plus simple et la moins contraignante possible ».
En Belgique, un homme sans-papier a gagné la somme de 250’000 euros en grattant un ticket de loterie. Néanmoins, il rencontre des difficultés à percevoir son gain du fait de sa situation irrégulière.
Ne possédant ni papiers d’identité, ni compte en banque, l’homme d’origine algérienne a tout d’abord tenté d’envoyer des amis afin de retirer la somme d’argent gagnée. La Loterie Nationale a toutefois immédiatement suspecté une fraude et a contacté les autorités. L’homme s’est finalement rendu au commissariat accompagné d’un avocat afin de clarifier la situation. Ce dernier a déclaré qu’il était en contact avec la famille de son client en Algérie afin de trouver des documents permettant de prouver son identité. Il a ajouté que le billet gagnant était actuellement entre les mains de la justice, en attendant de trouver une solution. L’heureux gagnant a par ailleurs obtenu la garantie qu’il ne serait pas expulsé avant d’avoir récupéré son dû.
Une situation similaire s’était déjà produite en France. Une personne sans-papiers avait finalement récupéré son gain de 500’000 euros… non sans mal.
Karthik Neelamagen
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
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Sous la loupe : En Suisse, les centres fédéraux d’asile sont débordés / Allemagne : les femmes et les enfants ukrainiens exposés au risque de trafic humain / « Le mur de la honte » : une stratégie superficielle face à la migration algérienne
Le 15 mars dernier, la Suisse comptait plus de 5’000 réfugié·e·s ukrainien·ne·s arrivé·e·s dans le pays. Face à cette situation, les Centres fédéraux d’asile se sont retrouvés débordés, entrainant notamment de longues files d’attente au Centre fédéral de Zurich où les réfugié·e·s se sont rendu·e·s pour obtenir un permis S.
Le Secrétariat d’Etat aux Migrations (SEM) a par ailleurs assuré que « Personne n’est laissé à la rue ». Dans cette optique, la Municipalité de Zurich a décidé d’ouvrir une grande salle sportive pour les personnes en attente d’un permis S. La Confédération a, quant à elle, annoncé vouloir favoriser les enregistrements numériques pour soulager les Centres fédéraux.
Depuis le début de la crise migratoire liée à la guerre en Ukraine, la gare centrale de Berlin est devenue un point de passage important pour des milliers d’ukrainien·ne·s, en majorité des femmes et des enfants. La vulnérabilité de cette population augmente leur risque d’être la cible de réseaux de trafic humain et de prostitution.
En effet, d’après la police allemande, des femmes et des mineurs non accompagnés voyageant seuls ont été approchés à la gare centrale par des personnes leur proposant de l’argent pour les loger dans leur demeure.
Depuis la fin du mois de février, des murs d’environ quatre mètres de haut cloisonnent plusieurs plages d’Aïn el Turk, une ville côtière située à l’ouest d’Oran.
Des sources proches de l’administration de la ville ont déclaré à Algérie Part Plus que « ces murs en béton font partie d’une stratégie globale décidée par les autorités locales » pour « bloquer définitivement l’accès aux plages d’Oran aux réseaux de migrants » qui tentent de traverser la Méditerranée. Certains parlent d’un « mur de la honte » et affirment qu’il sera difficile d’arrêter les citoyen·ne·s algérien·ne·s qui bravent chaque jour la haute mer dans leurs petits bateaux pour fuir le désespoir de leur situation actuelle.
Le phénomène migratoire n’est pas nouveau en Algérie et s’est particulièrement amplifié depuis l’année dernière dans cette région qui est le point de départ de la totalité des exilé·e·s de l’ouest algérien.