1

Le racisme ordinaire

Pixabay licence.

Un des nombreux visages du racisme

Construit sur des préjugés, le racisme ordinaire se présente comme un ensemble de discriminations répétées qui peuvent sembler insignifiantes ou banales à celles et ceux qui en sont les auteurs. Il s’avère, par contre, extrêmement blessant pour celles et ceux qui en sont les victimes. Cette analyse vous est proposée par notre rédactrice Marie-Cécile Inarukundo pour s’associer à La Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale d’aujourd’hui, point d’orgue de la Semaine d’actions contre le racisme lausannoise qui a pour thème cette année  « Les mécanismes du racisme  »

L’article que nous vous proposons vise à mettre en lumière comment le racisme ordinaire se manifeste en pensée, en action, par la parole, et de manière plus ou moins consciente. Il met en perspective ce « poison social » à travers des témoignages explicites et poignants d’hommes et de femmes qui ont en commun de le subir et d’en souffrir.

Les épreuves du bus et de l’ascenseur

« Il est insupportable pour celui qui le subit. Invisible pour celui qui le fait subir», souligne Kareen Guiock, journaliste, née d’un père guadeloupéen et d’une mère martiniquaise, à propos du racisme ordinaire dans le cadre d’un entretien accordé pour Madame Figaro.

C’est une forme de ségrégation qui ne se perçoit pas directement, puisqu’elle ne s’accompagne pas forcément de mots ou d’actions. Mais elle fouette quand même la personne concernée, comme le raconte à Voix d’Exils Magdalena Nduwimana, requérante d’asile Burundaise : « Tu es là dans un bus bondé, où même une place debout est un rêve… Tu es assise près de la fenêtre, la place à côté de toi et celles d’en face sont vides ! Pourquoi ? Parce que, après avoir balayé le wagon du regard, beaucoup préfèrent rester debout. Parfois, il y en a un qui se jette à l’eau et vient s’asseoir à côté ou en face de toi. Alors, et seulement alors, d’autres osent s’aventurer ! Le côté positif ? C’est que quand les autres passagers préfèrent rester debout, tu as autant d’espace qu’en première classe pour un billet de deuxième ! »

Jonathan Gasana, d’origine rwandaise, commercial dans les assurances, dans le cadre d’un témoignage diffusé sur la Radio Télévision Suisse (RTS) fait remarquer, « [ qu’] en Suisse, c’est subtil, ce sont les petits gestes, les petites remarques comme quand on est dans un ascenseur et que les gens s’accrochent à leur sac, ou quand on y entre et que certains sortent. » Alors que les gestes, peut-être inconscients, sont visibles, les pensées, celles qui poussent certains à mettre leur sac en sécurité à l’approche d’un autre individu ou à ne pas prendre la seule place assise libre dans un train bondé, sont invisibles mais pas moins blessantes pour autant.

Des plaisanteries faussement légères

« J’ai une formation d’infirmière et je travaillais comme stagiaire avec une sage-femme. Nous avions une patiente prête à accoucher, qui devait subir une césarienne, témoigne pour Voix d’Exils Meserete Sélassié, Éthiopienne. On l’a préparée pour l’emmener dans la salle d’opération. Arrivées dans la salle des soins intensifs, la dame qui y travaillait s’est exclamée en me voyant « Voyons, voyons, cette fois-ci, on t’a achetée pour combien en Afrique ? » Tout le monde était choqué et gêné. Ses collègues l’ont interpellée et elle a répondu en riant que c’était une blague. Personnellement, je bouillais, mais je n’ai pas réagi, car il y avait 5 patientes dans la salle en plus de nous. »

Les plaisanteries de ce type, qui peuvent être perçues comme anodines et banales par la personne qui les prononce, font explicitement référence au passé colonial des pays occidentaux, aux ancêtres des personnes victimes de cette forme de racisme et au statut réducteur d’esclave. Par conséquent, le ressenti ne peut être compris de manière semblable entre les personnes qui font des blagues racistes et celles qui en sont les cibles. A titre de comparaison, qui oserait « pour rire », lâcher une blague saignante à une personne qui a perdu un proche dans un attentat terroriste ou à quelqu’un dont la famille a été décimée durant la Shoah ?

Être noir et professeur, oui c’est possible !

« Moi, j’avoue, quand je croise une personne noire en bas de mon boulot, mon premier réflexe, c’est de penser qu’elle vient consulter une de nos permanences juridiques ou sociales. Pas qu’elle est peut-être la patronne de la société informatique qui vient réparer notre réseau ou une journaliste qui vient couvrir une conférence de presse » reconnaît Aldo Brina, chargé d’information sur l’asile au CSP Genève, dans le cadre d’une réflexion personnelle.

Il semblerait que les raccourcis objectivés par Monsieur Brina sont – inconsciemment – utilisés par d’autres. Le racisme ordinaire touche beaucoup plus de personnes qu’on ne le pense, et même celles et ceux qui sont au sommet de l’échelle socio-professionnelle.

L’éminent chirurgien et Professeur Mitiku Belachew, originaire d’Éthiopie et ayant la nationalité belge, partage sur la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF), une expérience vécue alors qu’il s’apprêtait à donner une conférence : « Je monte sur le podium préparé dans la salle de conférence et on se met à m’interpeller « Monsieur, Monsieur, nous n’avons pas de problème technique ! », pensant que je viens régler les micros… J’ai l’habitude, alors je souris et je réponds « Je viens donner ma conférence » ».

Le Professeur Belachew ne le précise pas dans son témoignage, mais on peut imaginer qu’il ne portait pas une salopette de manutention en arrivant dans la salle, mais plutôt un costume ou une blouse de travail. Malgré cela, son interpellation est automatique, spontanée et probablement sans aucune mauvaise intention. Presque un réflexe de Pavlov : on voit une personne, on constate qu’elle est de peau sombre, on la catégorise. Les cases sont prédéfinies. On ne va pas au-delà, on n’y réfléchit pas. Oui, il n’y a sûrement aucune mauvaise intention derrière l’interpellation du Professeur Belachew, mais l’expression du préjugé réducteur et raciste selon lequel un homme de couleur, présent dans une salle où vont se réunir des scientifiques, ne peut être qu’un réparateur.

Le « coupable » est blanc, mais l’ « accusé » est noir

« Le préjugé s’appuie sur une observation biaisée de la réalité, il repose notamment sur la construction de stéréotypes et l’identification de boucs émissaires », affirme Jérôme Jamin, Professeur de science politique à l’Université de Liège dans « Racisme ordinaire : entre préjugés, stéréotypes et boucs émissaires »

L’émission Infrarouge, diffusée le 10 juin 2020 sur la RTS, raconte l’histoire de Jonathan Gasana qui est de sortie avec un ami valaisan de pure souche. Une voiture de police passe. Son ami, imite le bruit de la sirène d’une voiture de police qui passe à côté d’eux. La voiture s’arrête, un policier, visiblement en colère, en sort, se dirige vers Jonathan et l’apostrophe : « Est-ce que tu as besoin d’aide, est-ce que tu veux que je t’apprenne à chanter ? » De fait, le policier ne pose pas de questions. C’est jugé d’avance. Il va de soi qu’entre les deux hommes, celui qui chahute les policiers dans la rue est forcément le plus basané, le Suisse venu d’ailleurs. Car Jonathan a un passeport suisse depuis son plus jeune âge. Pour le policier, il n’est pas inscrit sur le visage de Jonathan qu’il est suisse et qu’il s’agit peut-être d’un homme, d’un époux, d’un étudiant, d’un frère ou d’un père exemplaire. Cette histoire fait également écho aux contrôles au faciès qui pourraient à eux seuls donner lieu à un article entier.

Faire reconnaître ses compétences ? Le parcours du combattant…

« L’expression « discrimination raciale » vise toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, dans des conditions d’égalité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique », lit-on dans l’article 1.1 de la Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale

Meserete Sélassié, permis B, raconte à Voix d’Exils les difficultés qu’elle a rencontrées pour faire reconnaître en Suisse le diplôme d’infirmière qu’elle a obtenu dans son pays : « Ça m’a pris du temps pour convaincre mon assistante sociale du Centre social d’intégration des réfugiés (CSIR) de commencer cette démarche. Elle résistait et me disait de faire le premier travail qui me tomberait sous la main. Moi, je lui répondais que j’avais plusieurs années d’expérience en tant qu’infirmière et que je ne voulais pas changer de métier. Elle insistait pour que je laisse tomber mes démarches pour obtenir l’équivalence, en prétextant que c’était compliqué et que ça coûtait cher. Après 6 mois sans parvenir à nous mettre d’accord, elle m’a envoyé au CICR où j’ai été suivie par une assistante sociale qui a soutenu mon idée. Et c’est avec elle que j’ai enfin pu commencer les démarches. »

Gagner la confiance, pas si simple…

« Le caractère systémique et institutionnalisé du racisme lui permet de continuer à opérer; il culmine par des violences policières et par des processus de ségrégation, de discrimination et d’exclusion », souligne Ibrahima Guissé, sociologue, dans le cadre d’un article du journal Le Courrier.

A la fin de procédures administratives, l’infirmière Meserete Sélassié reçoit une lettre de confirmation de son stage à la maternité, qui précise les dates, le service attribué et la personne de contact. Quand la cheffe de service apprend que Meserete est là pour un stage, elle crie littéralement « Noooon ! Qui vous a donné la place de stage ? » Surprise, Meserete lui montre la lettre de convocation. Mais la cheffe reste sur ses positions, il n’y a pas de place, pas de programme, et absolument rien ne peut être fait pour Meserete. Elle lui fait clairement comprendre qu’elle devra se débrouiller et se soumettre au bon vouloir des praticiennes. Aucune indication ne lui est donnée ni sur le fonctionnement, ni sur les horaires, les pauses, etc. Abasourdie, mais bien décidée à faire son stage, Meserete passe ses journées à demander aux sages-femmes qui veut bien d’elle, et parfois elle s’occupe comme elle peut parce qu’aucune n’est disponible. Pendant ce temps, les stagiaires françaises, portugaises et suissesses mènent bon train leur expérience. « Même si elles ne le disaient pas verbalement, les sages-femmes avaient du mal à m’accepter dans leurs équipes et à me faire confiance », soupire Meserete.

Les exemples mentionnés dans cet article mettent en lumière les expressions du racisme ordinaire. Bien que d’un autre âge, ce phénomène est tellement ancré dans la culture individuelle ou sociétale que, parfois, ceux qui dénigrent, discriminent, excluent, se méfient, ou se moquent de leurs semblables au prétexte que leur peau a davantage de pigments foncés, n’ont même pas conscience d’être des racistes ordinaires.

Marie-Cécile Inarukundo

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Pour aller plus loin:

Lire l’article « La semaine d’actions contre le racisme débute aujourd’hui » paru dans Voix d’Exils le 15 mars 2021.

 




Revue de presse #53

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous loupe: Le Centre d’asile de Boudry accusé de maltraiter des personnes migrantes / La guerre en Syrie : une catastrophe qui n’est pas encore terminée / Migration et asile: l’UDC recalée à deux reprises

Le Centre d’asile de Boudry accusé de maltraiter des personnes migrantes

RTS.ch, le 13 mars 2021

L’association Droit de rester Neuchâtel a envoyé une lettre ouverte au Secrétariat d’État aux migrations (le SEM) pour dénoncer un accroissement préoccupant, depuis plusieurs mois, de mauvais traitements envers les personnes migrantes du Centre fédéral d’asile (CFA) de Boudry à Neuchâtel. L’association pointe du doigt les abus de pouvoir de certains agents de sécurité de l’entreprise Protectas qui auraient fait preuve de mépris et de comportements racistes et auraient créé un climat de peur.

Denise Graf, juriste, militante et signataire de la lettre adressée au SEM, appelle à mettre immédiatement fin à cette situation. Invitée à l’émission Forum de la RTS samedi dernier, elle souligne que le système actuel n’est pas adapté à la situation de certaines personnes migrantes qui arrivent en Suisse avec des traumatismes graves. Elle demande d’arrêter toute sous-traitance avec des sociétés de sécurité privées très mal formées et d’engager des professionnels qui ont des compétences pour s’occuper de ce public comme cela était présenté par le SEM dans le « Centre test » où l’encadrement a été assuré par des institutions de droit public et où la sécurité a été peu visible.

La guerre en Syrie : une catastrophe qui n’est pas encore terminée

Caritas.ch, le 10 mars 2021

La guerre en Syrie est l’une des plus grandes catastrophes humanitaires depuis la deuxième guerre mondiale. Après dix ans de guerre, l’aide humanitaire en Syrie et dans les pays voisins est toujours essentielle. Après dix ans de guerre, environ 80 % des habitantes et habitants du pays vivent dans la pauvreté. Caritas Suisse a mis en œuvre des projets humanitaires d’un montant de plus de 76 millions de francs en Syrie, au Liban et en Jordanie. Depuis 2012, les mesures d’aide de Caritas ont bénéficié à environ 670’000 personnes selon l’organisation.

La guerre a engendré énormément de déplacés. Sur une population de 21 millions de personnes, plus de 6,5 millions de Syriennes et Syriens ont fui leur pays pour se réfugier principalement dans les pays voisins. Environ un million de réfugiés Syriens sont arrivés en Europe et un peu plus de 6 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. Environ 20’000 Syriennes et Syriens vivent actuellement en Suisse. Près de la moitié d’entre eux — 8’500 personnes environ — n’ont pas le statut de réfugié, mais seulement celui de personnes admises à titre provisoire et Caritas demande au Conseil fédéral de leur octroyer le plus rapidement possible le statut de réfugiés.

Migration et asile: l’UDC recalée à deux reprises

www.msn.com, le 16 mars 2021

Dans ces temps de Covid-19, l’Union démocratique du centre (UDC) a réussi à obtenir une session extraordinaire du parlement suisse sur le thème « Migration et asile ». Michaël Buffat UDC/VD est le conseiller national qui a défendu deux motions pour durcir les conditions d’entrée en Suisse des personnes qui font l’objet de programmes de réinstallation avec l’aide du l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

L’UDC demande que la Suisse n’octroie plus l’asile à des groupes de réfugiés « comprenant des personnes qui ne disposent pas d’une identité attestée » ou « s’il est avéré ou soupçonné qu’elles sont originaires d’une région à forte concentration de courants radicaux ». Elle demande aussi que cette catégorie de personnes en Suisse soit mise dans des centres fermés ou surveillés en permanence. Du côté alémanique, Andreas Glarner UDC/AG accuse le Conseil fédéral de jouer le rôle de « passeur ».

En guise de réponse, Ada Marra PS/VD a rappelé des chiffres: « En 8 ans, 4’752 personnes ont bénéficié de ces programmes de réinstallation, dont 4’000 environ de Syrie. On peut y ajouter 90 mineurs non accompagnés. Elle a accusée l’UDC de chercher des poux à des mesures « lilliputiennes ». Marco Romano, pour le groupe du Centre tessinois, a déploré de son côté deux motions « qui stigmatisent et créent de la peur », alors le programme de réinstallation concerne des enfants et des familles en détresse. Un point que Damien Cottier (PLR/NE) a repris parlant de « la Suisse de la Croix-Rouge » qui vient en aide et protège « des femmes, des enfants et des personnes qui n’ont plus rien ».

Résultat: lors du vote du parlement, l’UDC a essuyé deux revers consécutifs au refus de ces deux motions.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 




Revue de presse #52

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Parrainage: « elle est devenue ma famille » / Quota d’expulsions de migrants de l’UE vers l’Afghanistan / Autriche: un migrant rachète son foyer d’accueil pour aider à son tour

Parrainage: « elle est devenue ma famille »

frapp.ch, le 2 mars 2021

Ali, 22 ans, a fui l’Afghanistan à cause des violences de groupes armés, notamment envers la minorité Hazara. Il raconte qu’à son arrivée dans le canton de Fribourg, il y a trois ans, il s’est retrouvé tout seul et s’est dit : « il faut que je trouve quelqu’un qui m’aide à m’intégrer ici ». Il a été alors mis en relation avec Florence, une éducatrice fribourgeoise, grâce à l’association ParMi qui met en contact des jeunes réfugiés ou demandeurs d’asile avec des fribourgeois.e.s. et compte une centaine de parrainages formés depuis sa création en 2017.

Ali exprime sa grande joie d’avoir rencontré Florence qui essaie de lui faire découvrir les coutumes et les fêtes traditionnelles et l’aide à mieux comprendre la culture suisse. Régulièrement, elle est là pour lui donner des coups de main pour les démarches administratives, écrire des lettres de motivation, relire un CV ou remplir des formulaires. Florence, de son côté, souhaite que son action ait un impact aussi minime soit-il sur les crises et les injustices que vivent beaucoup de personnes dans notre monde. De l’autre côté, elle est heureuse de pouvoir découvrir, grâce à Ali, une nouvelle culture, une nouvelle langue et de rencontrer des nouvelles personnes.

Zélie Schneider, coordinatrice au sein de cette association, précise que la seule condition pour pouvoir devenir parrain ou marraine, c’est d’avoir plus de 25 ans. Elle explique que les duos sont formés en fonction des intérêts, des loisirs et du lieu de domicile de chacun. Elle ajoute qu’il est aussi possible de parrainer un jeune en couple ou en famille.

 

Quota d’expulsions de migrants de l’UE vers l’Afghanistan grâce à un accord migratoire

asile.ch, le 2 mars 2021

La plateforme Antira.org – basée en Suisse alémanique – révèle dans un article publié dans sa newsletter du 8 février dernier l’imminence de la conclusion d’un accord « informel » sur la coopération en matière de migrations entre l’Union Européenne (l’UE) et l’Afghanistan qui prévoit l’expulsion de 500 migrant.e.s Afghan.e.s chaque mois en Afghanistan, un pays où la situation sécuritaire est extrêmement précaire.

Par cet accord, les États membres de l’UE cherchent, dans les années à venir, à arrêter la migration « irrégulière »  en provenance d’Afghanistan, à intensifier les expulsions forcées et renforcer la coordination entre les États membres pour l’utilisation des vols réguliers ou non vers l’aéroport de Kaboul et vers tout autre aéroport afghan désigné, y compris des vols conjoints pour le retour des ressortissant.e.s Afghan.e.s de plusieurs États membres de l’UE organisés et coordonnés par Frontex.

 

En Autriche, un migrant rachète son foyer d’accueil pour aider à son tour

ouest-france.fr, le 21 février 2021

Sukhdeep Singh, originaire du Punjab, est venu alors qu’il était adolescent d’Inde en Autriche, au début des années 2000 où il a été placé en foyer d’accueil qui se trouve au sud de Vienne. Il a pu, au fil des années, suivre des études et devenir chef de projet au sein du groupe allemand Siemens.

Sukhdeep, trentenaire actuellement et père de trois enfants, vient de racheter l’immeuble où il était hébergé pendant six années pour le sauver des promoteurs immobiliers et y accueillir d’autres personnes migrantes. Il explique à l’AFP qu’il ne veut pas que ce foyer soit repris par une personne sans aucun lien avec la maison et son histoire. Sukhdeep se rappelle de tout et n’a presque rien oublié. Cet immeuble, sans cachet, situé dans une zone industrielle, est le lieu où le jeune homme a trouvé refuge après un éprouvant voyage à travers la Russie et l’Europe centrale.

Sukhdeep s’est donc lancé dans un projet unique : rénover les 16 appartements, dont quatre seront mis à disposition de personnes migrantes qui n’auront pas de loyer à payer. Sukhdeep, fier propriétaire des lieux, imagine déjà les familles migrantes prendre place dans cet ancien foyer d’accueil où il a lui-même passé ses premières années de vie en Europe.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




La Semaine d’actions contre le racisme débute aujourd’hui

Prévenir, sensibiliser et combattre les différentes formes de racisme

La Semaine d’actions contre le racisme lausannoise a lieu cette année du 15 au 23 mars et propose de déconstruire les mécanismes à la base du racisme pour mieux comprendre leur fonctionnement, pouvoir les identifier et les contrecarrer. Elle est organisée par le Bureau lausannois pour les immigrés (Le BLI). Voici le programme de l’événement.

La première Semaine d’actions contre le racisme a été organisée au Québec en mars 2000 sous l’impulsion de l’Organisation des Nations Unies (l’ONU). Sa création avait pour objectif de renforcer la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale qui a lieu chaque année le 21 mars et qui a été établie par les ONU en 1966. Les Semaines d’actions contre le racisme sont l’occasion de mettre en avant des événements qui ont pour but de prévenir, sensibiliser et combattre les différentes formes de racisme, tout en invitant à la réflexion et au dialogue. Chaque édition s’articule autour d’une thématique prédéfinie.

Le point d’orgue de la Semaine d’actions contre le racisme lausannoise de cette année aura lieu ce jeudi 18 mars avec un débat autour de l’article 261 bis « discrimination raciale » du code pénal qui est organisé par le Bureau lausannois pour les immigrés (le BLI) en collaboration avec le Bureau cantonal pour l’intégration (le BCI) et qui sera diffusé sur la Télé à 20h15.

Voix d’Exils participe à cette Semaine d’actions contre le racisme en décortiquant une forme spécifique de racisme: le racisme ordinaire, avec un articles réalisé par notre rédactrice Marie-Cécile Inarukundo. A découvrir ce dimanche 21 mars sur voixdexils.ch.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




Voix d’Exils booste ses réseaux sociaux

Logo la la nouvelle Cellule Numérique que Voix d’Exils. Auteur: Jovan Mircetic.

Les premiers résultats très concluants de notre nouvelle Cellule Numérique

Jovan Mircetic. Photo Ahmad Mohammad / Voix d’Exils.

En septembre dernier, Jovan Mircetic débute son service civil à Voix d’Exils. Fort d’un Master en management public et communication politique obtenu à l’Université de Genève en 2020, il se voit confier la mission d’élaborer une stratégie de communication pour les réseaux sociaux de Voix d’Exils : Facebook, Instagram et Twitter. Jovan Mircetic propose alors de créer une nouvelle structure chargée de dynamiser les réseaux sociaux de notre média qu’il coordonnera tout au long de son engagement. Son service civil touchant à sa fin, la rédaction lui a demandé de dresser un premier bilan de l’activité de ce qui est désormais: la Cellule Numérique de Voix d’Exils.

Cette Cellule Numérique a été créée car les réseaux sociaux sont devenus incontournables pour la diffusion des contenus de tout média. Les objectifs qu’elle poursuit sont:

– de mieux faire connaître Voix d’Exils en augmentant l’audience et la visibilité des contenus produits par la rédaction;

– de valoriser le travail des rédactrices et rédacteurs de Voix d’Exils.

Les contenus qu’elle publie sont soumis à la Charte éditoriale de Voix d’Exils.

Les données employées pour réaliser ce premier bilan se rapportent à la période du 1er octobre 2020 au 12 février 2021 et sont extraites des outils d’analyse proposés par Facebook, Twitter et Instagram.

Une augmentation nette du trafic

Une activité quasi-quotidienne a été assurée sur l’ensemble de nos plateformes sociales et les résultats ne se sont pas faits attendre. En l’espace de quatre mois :

  • Le nombre de personnes abonnées à notre page Instagram a augmenté de plus de 140%. Près de 2’000 personnes ont consulté notre profil.
  • Le nombre de mentions « j’aime » de notre page Facebook a augmenté de plus de 20%, ce qui nous permet désormais de compter plus de 550 abonnés à nos publications. Par ailleurs, plus de 2’600 personnes ont consulté les contenus de notre page durant cette période (contre 317 entre les mois de mai et septembre 2020).
  • Concernant Twitter, le nombre de « followers » a augmenté de 35% et plus de 2’700 visites du profil ont été comptabilisées (contre 60 entre les mois de mai et septembre 2020). Sur cette même période, nos tweets ont été vus plus de 20’000 fois.

Ces résultats n’auraient pas pu être atteints sans la contribution de nos rédactrices et rédacteurs qui ont pleinement participé à la promotion des réseaux sociaux de Voix d’Exils en invitant leurs proches à s’abonner à nos pages Facebook, Instagram ou Twitter. Par conséquent, notre rédaction est très satisfaite de ces résultats, ce d’autant plus qu’aucune campagne payante n’a été mise en place afin de booster nos réseaux sociaux.

Des contenus exclusifs

Nos réseaux sociaux ne se contentent pas de republier des articles parus sur voixdexils.ch, mais accueillent également des contenus exclusifs imaginés et produits par nos rédactrices et rédacteurs conçus spécialement pour ces plateformes. Ces contenus exclusifs apportent une réelle plus-value à nos réseaux sociaux ce qui explique certainement en grande partie les succès rencontrés.

Ainsi, durant le mois de janvier 2021, vous avez pu découvrir en avant-première sur nos pages Instagram et Facebook la rubrique éphémère « Je parlais avec une amie » ; une rubrique imaginée par notre rédactrice Elvana Tufa. S’étant rapidement hissée en tête des publications les plus vues de nos réseaux sociaux, cette nouvelle rubrique relate des discussions humoristiques et anecdotiques entre une requérante d’asile et son amie.

Mais ce n’est pas tout ! Depuis le mois de janvier 2021, vous pouvez découvrir sur notre page Instagram les aventures de Satori. Retraçant les périples d’un jeune homme ayant été contraint de quitter son pays et étant entièrement dessiné par notre rédacteur Ezio Leet, Satori est le premier roman graphique de Voix d’Exils. En outre, durant les mois de novembre et décembre 2020, la rubrique « #Asile » – publiée sur nos trois comptes – a fait le point sur la complexité de la procédure d’asile en Suisse. Enfin, durant le mois de novembre 2020, vous avez également pu découvrir les mèmes de la rédaction sur nos pages Instagram, Facebook et Twitter.

Le meilleur de Voix d’Exils mis en valeur

La rubrique « #Témoignage », disponible sur nos trois réseaux sociaux vous permet de (re)découvrir des articles qui vous ont touchés, surpris ou émus. En (re)plongeant dans les récits des rédactrices et rédacteurs qui ont fait partie de Voix d’Exils durant ces dernières années. Cette rubrique met à l’honneur leurs parcours et leurs vécus. Dans la même optique la rubrique « #Art » vous permet de (re)découvrir les poèmes écrits ou traduits par nos rédactrices et rédacteurs.

Toute l’actualité dans un seul endroit

Finalement, les pages Facebook et Twitter de Voix d’Exils vous permettent également de rester informé.e.s sur l’actualité en lien avec la migration. Dans l’optique de fournir une couverture de l’actualité plus étendue, en plus des articles rédigés par nos rédacteurs et rédactrices, nous vous proposons d’autres produits et publiés par d’autres sources d’informations vérifiées par nos soins.

La contribution des rédactrices et rédacteurs

La Cellule Numérique a été imaginée comme un projet participatif. De ce fait, les membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils ont été sollicités pour contribuer à ce projet et imaginer des contenus destinés spécifiquement à nos pages Facebook, Twitter et Instagram. Pour celles et ceux qui sont moins à l’aise avec les outils informatiques, la rédaction inclura dans sa futur formation informatique une initiation aux réseaux sociaux ce qui leur permettra de se familiariser avec ces derniers.

Nous remercions chaleureusement Jovan Mircetic pour son engagement soutenu au sein de notre rédaction, pour ses initiatives pertinentes et pour avoir mené avec succès la mission qui lui a été confiée.

Durant la période à venir, notre rédaction poursuivra ses efforts afin d’inscrire dans la durée sa nouvelle Cellule Numérique. Les défis sont à présent de consolider et pérenniser cette nouvelle structure.

D’ici là, abonnez-vous sans attendre à nos pages Facebook, Instagram et Twitter.

La rédaction de Voix d’Exils