Migrations | Sociétés

Migrations | Sociétés

Le chagrin de la séparation

Le chagrin de la séparation

Image de Gerd Altmann from Pixabay Licence Pixabay.

Pour chaque début il y a une fin

Quand le moment des adieux de mes enfants est arrivé et que les câlins ont pris fin, tout est devenu amer. Je ne pouvais pas lever la main pour leur dire au revoir.

Il y a des années, je les ai embrassés et leur ai déposé mon cœur.

J’y ai laissé mes sentiments et mes souvenirs d’une belle période. Ma vie avec eux ressemble à un rêve. Le jour du départ est arrivé et j’ai dit au revoir à tout ce qui était en eux, les cœurs, la nostalgie, les larmes et l’espoir.

Le voyage du matin à l’école, les stylos à bille, les sacs à dos, le nœud dans les cheveux et les câlins me manquent. Oh, combien j’ai envie de ces moments, leur odeur, leurs sourires, le toucher de leurs joues et leurs baisers. J’ai essayé de ne pas les adorer de peur de m’attacher à eux puis de m’éloigner d’eux mais j’ai échoué.

Je déteste les cérémonies d’adieu. Pour ceux qu’on aime on ne dit pas au revoir car en fait ils restent en nous et on ne les quitte pas. Les adieux sont créés pour les étrangers et non pour les êtres chers.

Mes proches, pourquoi étiez-vous pressés de partir ? La tristesse de l’adieu ne changera pas le goût amer d’un mot ou d’un pur baiser, ou d’une chaude larme, ou d’un signe de la rampe de l’avion.

Oh mes oiseaux migrateurs et mon rêve dispersé. Quand ils sont partis, j’ai récupéré leurs jouets, papiers et cahiers et les ai mis dans la boîte à souvenirs. Je n’occupais plus mes pensées à réviser les leçons de l’école, ni le type de frites chaudes, ni le prix du chocolat que j’avais l’habitude d’acheter pour eux. J’ai cessé de m’occuper de faire des pizzas ou des gâteaux, car aucune bouche ne le mérite après leur départ.

Et me voilà après des années à essayer d’écrire à leur sujet. Mais que puis-je écrire ?  Tous les mots seraient idiots !

Quand le cœur éprouve la tristesse de la séparation, les gémissements se dessèchent dans la bouche, le langage engloutit ses mots et la mémoire perd ses expressions. Demain est un nouveau jour, un nouveau désir, une nouvelle tristesse et un espoir lointain.

Wael Afana

Contributeur externe

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *