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«La réouverture du Musée de l’immigration est vraiment un miracle»

Ernesto Ricou lors de l’inauguration du nouveau Musée de l’immigration le 18.03.2022. Omar Odermatt / Voix d’Exils.

Le Point d’Appui à Lausanne accueille le nouveau Musée de l’immigration

Le Musée de l’immigration a été fondé par Ernesto Ricou en 2005 à Lausanne à l’Avenue de Tivoli 14. Contraint de quitter les lieux, le musée a failli fermer définitivement ses portes. In extremis, il a trouvé des nouveaux locaux au Point d’Appui à Lausanne et a pu rouvrir ses portes le 18 mars de cette année.

Selon Ernesto Ricou, la réouverture du musée est vraiment « un miracle », ce après avoir presque perdu l’espoir de trouver un nouveau lieu pour accueillir sa grande collection d’objets qui sont très importants pour la mémoire de la migration.

Aux origines du musée

Cet endroit intéressant consacré à la mémoire de la migration a ouvert ses portes en 2005 dans un local à l’avenue de Tivoli 14 à Lausanne. La collection d’objets d’une grande valeur historique et sentimentale est notamment composée de valises, photos et coupures de presse qui témoignent des douloureuses trajectoires de la migration et de l’humanité des êtres qui quittent leur pays pour de multiples raisons.

Dix-sept ans après l’ouverture de cet endroit de mémoire de l’immigration, le musée était sur le point de disparaître car le local était voué à la démolition pour laisser la place à un logement social. En outre, depuis 2015, le musée ne reçoit plus d’aide financière de la Ville de Lausanne, car « le projet ne s’inscrit pas dans ses priorités culturelles »

La persévérance porte ses fruits

Cependant, Ernesto Ricou a toujours gardé l’espoir de trouver de nouveaux locaux pour le musée. Après le premier jour de fermeture, alors qu’il était presque résigné à perdre son projet, il reçoit la visite de Diane Barraud, la responsable du Point d’Appui qui est une structure d’accueil et de soutien aux personnes migrantes de l’Eglise catholique et de l’Eglise évangélique réformée vaudoise. Elle lui propose un nouveau lieu pour son musée et un nouveau refuge pour la mémoire des migrations. Lors de l’inauguration du nouveau Musée de l’immigration, le vendredi 18 mars dernier, Ernesto Ricou a organisé une visite des collections. Fière de son travail et de sa persévérance qui ont finalement porté leurs fruits, il est aujourd’hui heureux et soulagé d’avoir eu la chance d’avoir trouvé ce nouveau lieu. Mais surtout, il remercie toutes les personnes qui ont cru et soutenu son projet altruiste. Et d’ajouter :  « Ce qui me fait tenir le coup ? Mère Térésa, dont le portrait est toujours accroché en bonne place dans le musée ».

Renata Cabrales

Membre de la rédaction vaudoise du Voix d’Exils

Pour aller plus loin:

Ecoutez un extrait de la visite du nouveau musée de l’immigration par Ernesto Ricou le 18 mars dernier:

Pour visiter le musée : rendez-vous au Point d’Appui qui se trouve, à la rue St- Martin 36, à Lausanne.

Le musée de l’immigration est à la recherche de nouveaux locaux. Voix d’Exils, le 5 juillet 2016

Musée de l’immigration – Lausanne Musées (lausanne-musees.ch)




L’échappatoire cyanosée

Image extraite du film de Damon (Arash Nurani).

Un court-métrage de Damon au sujet de sa rencontre troublante avec un souvenir de son exil

L’été dernier, Arash Nurani a visité le musée sous-matin « Museo Atlàntico » qui se trouve sur l’île de Lanzarote aux Canaries. Lors de sa plongée, il fait une rencontre des plus perturbantes: celle d’un souvenir traumatisant de son parcours migratoire… Il rend compte de cette expérience de mémoire dans son dernier court-métrage intitulé « L’échappatoire cyanosée », à découvrir en exclusivité sur Voix d’Exils.

Ce film a été réalisé par Arash Nurani (Damon), ancien membre de Voix d’Exils, en co-production avec la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

Les images illustrant la traversée des personnes exilées ont été prises par le réalisateur lui-même lorsqu’il a fui son pays.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

A voir absolument!

« DANS LE QUOTIDIEN D’UN REQUÉRANT D’ASILE »:  le premier film que Damon a réalisé en collaboration avec Voix d’Exils




Flash Infos #68

Illustration: Kristine Kostava.

Sous la loupe : Les syndicats dénoncent les pratiques de l’office des migrations genevois / Kamala Harris en visite au Texas pour constater les effets de l’afflux record de migrants / Amnesty appelle la Grèce à cesser les refoulements de migrants

Amnesty appelle la Grèce à cesser les refoulements de migrants

RTS, le 23 juin 2020

Dans un rapport publié le 23 juin, l’ONG Amnesty International accuse la Grèce de tortures, mauvais traitements et refoulements illégaux de personnes migrantes vers la Turquie. Selon l’ONG, ces pratiques sont devenues des synonymes de la politique appliquée par la Grèce en matière de contrôle aux frontières. Ainsi, selon le rapport, pour la période de juin à décembre 2020, 21 incidents ont eu lieu à la frontière terrestre gréco-turque, impliquant un millier de personnes. En outre, entre février et mars 2020, alors que des dizaines de milliers de personnes migrantes ont afflué vers la Grèce, le pays avait décidé de suspendre les procédures de demandes d’asile et de renvoyer des personnes migrantes en Turquie. Selon la chercheuse Adriana Tidona, le niveau d’organisation nécessaire pour exécuter ces retours montre jusqu’où la Grèce est prête à aller pour renvoyer illégalement ces personnes et le dissimuler. Par conséquent, Amnesty International appelle la Grèce à immédiatement cesser ces refoulements et à conduire des enquêtes indépendantes et impartiales. Le gouvernement grec a pour sa part toujours démenti de telles allégations.

 

Les syndicats dénoncent les pratiques de l’office des migrations genevois

RTS, le 24 juin 2021

Des syndicats et plusieurs associations ont dénoncé les pratiques de l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM) genevois. Un manque de moyens, une organisation du travail inefficiente et une formation des collaborateurs qui laisse à désirer sont notamment mis en avant. Leurs conclusions rejoignent celles émises, en mai dernier, dans un rapport publié par la Commission de contrôle de gestion du Grand Conseil genevois. A cet effet, une action rapide permettant d’éviter des impacts néfastes sur la vie des personnes dont les dossiers sont aux mains de l’office est demandée. En outre, les syndicats et les associations exigent que les recommandations du rapport soient appliquées. Parmi ces dernières, une augmentation des moyens et des meilleures formations du personnel de l’OCPM sont préconisées. Par ailleurs, ils demandent de renouveler directement les permis pour deux ans, et d’automatiser la remise d’attestations aux personnes en cours de procédure.

 

Kamala Harris en visite au Texas pour constater les effets de l’afflux record de migrants

24 Heures, le 26 juin 2021

Le 25 juin, la vice-présidente américaine – Kamala Harris – s’est rendue dans la ville d’El Paso au Texas, à la frontière du Mexique. Le but de sa visite : constater les effets de l’afflux de personnes migrantes, après les critiques émises par le camp républicain qui lui reproche d’avoir trop tardé à se rendre à la frontière. Lors de sa visite, la vice-présidente a souligné que le président Joe Biden et elle-même sont engagés à s’assurer que le système migratoire du pays fonctionne et qu’il soit humain. Pour rappel, le printemps a été marqué par des records d’arrestations à la frontière sud des États-Unis. En outre, en mai, quelques 180’000 personnes avaient été interpellées après l’avoir traversée clandestinement.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Une visite inoubliable au musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève

Photos d’enfants morts, disparus ou séparés de leurs parents par la guerre. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils à été « saisie d’émotions »

Le 23 octobre 2019 était une journée particulière pour la rédaction vaudoise de Voix d’Exils vaudoise: c’était la sortie annuelle! Le point d’orgue de la journée était la visite du musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève . Pour retracer cette expérience, la rédaction a choisi de donner la parole à chaque rédacteur et chaque rédactrice.

Au sein de l’équipe, chaque rédacteur et chaque rédactrice avait déjà entendu parler de la Croix Rouge, mais personne n’avait jamais visité son musée à Genève. Alors, le matin du mercredi 23 octobre, départ en minibus de Lausanne en direction de Genève. Au menu de la journée: visite du musée, repas libanais et air frais au bord du Léman.

Les drapeaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Entrer dans le monde de la Croix Rouge

Le 17 février 1863, le Comité international de la Croix-Rouge (le CICR) a été créé par un groupe de cinq citoyens genevois à l’initiative de Henry Dunant, un homme d’affaire humaniste suisse. le CICR est l’une des plus anciennes et aussi l’une des plus grandes organisations humanitaires au monde.

Depuis les deux guerres mondiales et jusqu’à présent, la Croix Rouge continue à apporter son aide dans tous les coins dévastés du monde. De nombreuses personnes, victimes de guerres ou de sinistres causés par des catastrophes naturelles et même nucléaires, bénéficient de l’aide précieuse de cette grande institution.

Statue de Henry Dunant, fondateur de la Croix-Rouge. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Une expérience inoubliable

Les murs du musée font voyager le visiteur dans le temps. L’itinéraire de la visite est conçu d’une manière particulière et donne l’impression de voyager dans l’histoire de la Croix-Rouge. Le visiteur découvre d’abord la personnalité de Henri Dunant et est introduit aux missions de l’organisation.

On peut aussi être envahi par des sensations controversées vis-à-vis de la barbarie des personnes impliquées dans les conflits armés dévastateurs. Conflits qui, parfois, auraient pu être évités par la voie diplomatique.

Cette visite a procuré, à chacun, une forte sensation d’humilité, car plusieurs personnes bénévoles sont engagées à apporter de l’aide aux plus démunis.

Les membres de la rédaction sont pratiquement tous issus de pays en conflits ou de pays privés de liberté. La situation qu’a vécu chacun et chacune dans son pays l’a forcé à fuir loin de sa famille et sa mère patrie, en laissant tout derrière: les amis, les projets, les carrières, … Ayant pour la plupart été témoins de la guerre et de la barbarie, la visite du musée a réveillé pour beaucoup des souvenirs douloureux. Mais, en même temps, certains et certaines  se sont sentis privilégiés d’avoir une seconde chance en Suisse.

Devant le mur orné des photos d’enfants victimes du génocide rwandais, une des collègues a fondu en larmes. Une autre l’a serrée dans ses bras en essayant de la calmer, mais en vain.

Tout le monde a été énormément touché par les chambres de témoins: des espaces au sein desquels les visiteurs et visiteuses peuvent rencontrer des témoins virtuels. Chaque témoignage rappelle des moments forts de l’histoire de la Croix-Rouge et donne l’espoir de résoudre, un jour, les difficultés que rencontre l’humanité.

Chambre des témoins au musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

L’on peut aussi voir dans ce musée des extraits de lettres ou de notes échangées entre conjoints, entre parents et enfants, etc… et relayés par les collaborateurs et collaboratrices de la Croix Rouge. Elles étaient inscrites parfois sur des feuillets du CICR, sur du papier à lettre et même sur des bouts de papier déchirés, qu’on pouvait deviner qu’elles avaient été réalisées à la hâte ou avec « les moyens du bord », suivant la situation des gens.

On peut aussi voir des objets fabriqués par des prisonniers et offerts aux délégués de la Croix Rouge pendant leurs visites des prisons dans le monde entier.

La visite a duré deux bonnes heures et, à la fin, les rédacteurs et rédactrices qui le souhaitaient ont eu l’occasion de signer le livre d’or en notant quelques réflexions.

La découverte suivante s’est faite en « territoire libanais » au Parfum de Beyrouth, un restaurant très convivial dans le quartier genevois des Pâquis. Et cette fois pour le bonheur des papilles de toute l’équipe de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

Pour clôturer notre sortie, nous avons fait une belle et joyeuse balade à pied au bord du lac Léman et sur la jetée des bains des Pâquis, ponctuée de séances de photos pour immortaliser le moment. Certaines de ces séances, faites dans une ambiance incroyablement joyeuse, tenaient pratiquement du shooting professionnel pour magazine de mode !

En conclusion, les commentaires individuels des membres de l’équipe suggéreront sûrement aux lecteurs de visiter ce magnifique musée du Comité International de la Croix Rouge et du Croissant Rouge. Un grand merci au musée de nous avoir offert cette visite et pour son accueil chaleureux.

La rédaction de Voix d’Exils

Témoignages

Damon : « J’en suis sorti assoiffé de voir notre planète en paix ».

« La visite du musée de la Croix Rouge de Genève a été pour moi la vitrine d’une sélection de vestiges des guerres contemporaines. Une vitrine assez riche et mondiale qui apporte à l’œil du public divers exemples des conséquences des catastrophes pour les femmes, les hommes et les enfants. Les terribles événements qui leur arrivent et qui les marquent jusqu’aux derniers jours de leur vie.

Grâce à la technologie holographique qui anime les victimes, le musée a bien réussi à minimiser la distance entre les témoins et les visiteurs, ce qui est vraiment touchant. Aussi, la reconstitution audio et/ou vidéo de scènes dramatiques permet aux gens de faire l’expérience des témoignages récoltés.

Et c’est là qu’on commence à se demander pourquoi la Suisse, le pays de la Croix Rouge et de la paix, a exporté pour  411,9 millions de francs de matériel de guerre en 2016. Pourquoi les plus grands exportateurs de matériel de guerre sont-ils les pays qui ne prennent pas part à ces guerres ?

Est-ce que la Croix Rouge et les droits de l’homme ne sont que de jolies vitrines qui feignent la sympathie ? Ou c’est juste que l’économie de ces pays défenseurs des droits de l’homme profite joliment des recettes de la vente d’armes de destruction massive et individuelle? Au fur et à mesure que j’avançais dans le musée, je me suis demandé jusqu’à quand on va continuer à produire du matériel de guerre malgré la conscience de ses méfaits».

Vitrines avec objets cofectionnés par des prisonniers. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Yazan: « Ça m’a rappelé la guerre en Syrie, les victimes … et la peur des mères de martyrs dans le monde »

« J’ai vu des vestiges auxquels je ne m’attendais pas, comme ceux de la première guerre mondiale qui m’a rappelé la guerre en Syrie, les victimes, les martyrs et la peur des mères de martyrs dans le monde. Il y avait un esprit dans cet endroit qui transmettait l’image sous tous les angles pour les visiteurs. Le musée nous a permis de voyager dans le passé pour le voir dans sa réalité ».

Fichier central. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils

Mamadi: « La visite du CICR était une belle découverte ! L’aventure était riche et intense ! »

« La visite du musée du CICR était une belle découverte ! L’aventure était riche et intense ! J’ai appris énormément de choses en une journée ! Les différents témoignages des victimes de guerres et des personnes luttant pour les droits de l’homme m’ont permis de mieux comprendre les valeurs et missions humanistes de la Croix-Rouge. De plus, le rire,  la bonne ambiance du groupe et le reste de la journée passé à découvrir la Ville de Genève ont fait de cette sortie un moment inoubliable. Un grand merci à Voix d’Exils pour ce beau souvenir ! ».

Clovis: « J’ai toujours vu la participation de la Croix-Rouge dans différentes actions de charité. Mais, je ne connaissais pas son histoire »

«La visite qu’on a effectuée au Musée du CICR a été, pour moi, une bonne expérience. Depuis longtemps j’ai toujours vu la participation de la Croix-Rouge dans différentes actions de charité ; que ce soit dans des zones de conflits ou lors des catastrophes naturelles. Mais, je ne connaissais pas l’histoire de la Croix Rouge, comment elle a été fondée, etc. Lors de cette visite, j’ai appris pas mal de choses à travers les témoignages et les différentes expositions. Mais aussi grâce aux explications données à travers l’audioguide ».

Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils

Oumalkaire: « Ça reste, pour moi un moment remarquable et mémorable ! »

«Notre sortie à Genève a été un moment agréable pour moi, puisque ça m’a permis de voir pour la première fois le musée de Croix-Rouge. C’était aussi la première fois, depuis que j’ai commencé mon activité à la rédaction de Voix d’Exils, qu’on sortait tous ensemble pour se détendre sans penser au travail.

Auparavant, je n’avais jamais visité un musée. Je ne savais pas si les musées sont tous pareils ou non, mais ce qui était impressionnant et qui avait attiré mon attention dans ce musée c’étaient les décors. L’animation des images et les fait que les personnages vous parlent les rend vraiment réels. J’ai eu l’impression que je les interviewais en direct.

Le côté gastronomique de notre sortie était tout aussi  inoubliable. J’ai pu déguster l’un des délicieux plats du Parfum de Beyrouth et je salive à chaque fois je m’en rappelle. Ça reste pour moi un moment remarquable et mémorable! ».

Chambre des témoins. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Marie-Cécile : « J’ai pu voir la Croix Rouge dans la beauté de son action sur terrain, je l’ai comprise dans son histoire »

« Mis à part le fait que le seul fait de tous nous retrouver en dehors des bureaux était une joyeuse découverte en soi, la visite du musée de la Croix Rouge était saisissante d’émotions ! La salle de la Liberté, en particulier, avec ses lourdes chaînes qui pendent du plafond et qu’il faut écarter de la main pour se frayer un chemin dans le bruit des mailles qui s’entrechoquent. Ou ce mur haut de presque six mètres de haut couvert de photos d’enfants aux grands yeux, morts, disparus ou séparés de leurs parents par la guerre !!! Mais aussi, j’ai vu le rêve, l’espérance, la patience, la mélancolie et la beauté de cœurs qui pourtant devaient être bien lourds… comme dans ce beau bateau blanc ou ce service à thé turc, forgés dans le fer et offerts au personnel de la Croix Rouge en signe de sympathie ou en guise de remerciements.

J’ai pu voir la Croix Rouge dans la beauté de son action sur le terrain, je l’ai comprise dans son histoire. A la fin de la visite, j’étais riche d’une autre information de culture générale et d’une certitude: cette immense entité est partie de la générosité du cœur et la disponibilité pour autrui d’un homme: Henry Dunant. Et elle fait sûrement aujourd’hui le bonheur de ceux qui œuvrent pour elle avec leur cœur. »

Guetty : « Il n’y a pas que des choses choquantes à voir au musée du CICR !»

« Il n’y a pas que des choses choquantes à voir au musée du CICR. Je me suis aussi amusée au vrai sens du terme, en me prêtant à l’exercice ludique du sauvetage d’un village et de groupes de personnes face à la montée des eaux due à une inondation. Devant un mur avec des effets spéciaux, j’ai aussi pris plaisir à jouer comme une petite gamine avec des vagues lumineuses qui suivaient le mouvement de mes mains et qui symbolisent l’importance de chaque individu dans le changement du cours des événements qui l’entourent. »

Espace interactif. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Valery : « Ce qui m’a frappé le plus, ce sont des objets originaux et parfois grotesques créés par des prisonniers ! »

« Moi, je suis un passionné de tourisme. J’adore découvrir des endroits, visiter des musées etc. Mais le musée de la Croix Rouge se démarque beaucoup des musées que j’ai visité par le passé. J’ai eu une impression bouleversante de cette visite du 23 octobre 2019. Ce qui m’a frappé le plus, ce sont les objets originaux et parfois grotesques créés par des prisonniers et donnés aux collaborateurs et collaboratrices de la Croix Rouge pendant leurs visites dans des prisons du monde entier. Et puis, l’ambiance générale du musée était bouleversante et même mystérieuse. Le temps de la visite est passé trop vite et j’aurais préféré rester dans cette ambiance plus longtemps. Si j’avais pu, je l’aurais fait. Si j’ai l’occasion d’y retourner, j’y retournerai très volontiers! »

Objets créés par des prisonniers et donnés aux délégués de la Croix Rouge pendant leurs visites dans des prisons du monde entier. Musée international du CICR à Genève. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

 

 




« J’ai nonante ans et je vois aujourd’hui une Suisse riche de ses étrangers »

Photo: Voix d’Exils

L’ouverture et le dynamisme ne sont pas réservés à la jeunesse, c’est un état d’esprit ! La preuve : des personnes âgées sont venues à la rencontre des requérants d’asile en formation au Centre du Botza, en Valais le 14 novembre dernier. C’est Paulina, à la fois requérante d’asile et retraitée, qui leur a soufflé cette très bonne idée.

« Bienvenue au Botza ! », c’est par ces mots que Madame Virginie Disero accueille les résidents du foyer de jour Chantovent de Martigny. Elle présente ensuite la structure de façon succincte : « Nous accueillons ici les candidats à l’asile du canton du Valais, pour un accompagnement dans la voie de l’intégration. Ils reçoivent des cours de français et peuvent fréquenter plusieurs ateliers de formation pour se préparer à entrer dans la vie active. Le pavillon que vous visitez aujourd’hui est celui de l’économie domestique : il comprend une garderie d’enfants, une buanderie et un atelier de couture. Pour la petite histoire, Paulina, votre résidente, s’est formée ici, c’était la vedette de nos défilés de mode » (rires et applaudissements dans l’assistance).

La convivialité de la pause-café favorise la conversation et rapproche naturellement les visiteurs du jour et les apprenants, offrant de belles images de rencontres transgénérationnelles et métissées. Voix d’Exils a recueilli la pensée des uns et des autres.

Photo: Voix d’Exils

Voix d’Exils (VDE): Madame Fabienne Lepori, vous dirigez le Foyer Chantovent. Pouvez-vous nous le présenter ?

Fabienne Lepori: Chantovent est un foyer de jour pour personnes âgées. Nous nous donnons la mission d’éloigner nos résidents de la solitude et de l’ennui, en leur proposant un programme d’animation adapté. Être accueillis ici, en toute quiétude, est une belle découverte.

VDE: Une sortie, c’est bénéfique pour vos résidents mais pourquoi avez-vous choisi le Botza ?

Paulina, qui fréquente notre foyer, aime la couture et cela lui tenait à cœur de nous faire découvrir ce lieu où elle a été formée. A cela s’ajoute le fait que nos résidents sont très ouverts à l’idée de faire des expériences nouvelles. Ils se sont montrés intéressés à rencontrer cette population issue de l’immigration, pour se faire une opinion personnelle et, pourquoi pas, casser une certaine image que nous avons des étrangers.

Photo: Voix d’Exils

Le Botza vu par nos visiteurs

VDE à Paulina (résidente du Foyer de jour): C’est un peu grâce à vous cette visite …

Paulina (rires) : Je suis tout simplement contente. Au foyer, je fais beaucoup de petits travaux de couture, des tabliers et bien d’autres choses et, interrogée sur mes capacités, je leur ai parlé de ce centre où j’ai tout appris. Et aujourd’hui, nous sommes là. C’est formidable !

VDE  à Messieurs Jimmy Martinetti et Albert Hasler: Après cette visite, quelles sont vos pensées ?

Jimmy Martinetti: Avant notre venue ici, je ne savais pas qu’un centre comme celui-ci existait. Voir ces étrangers formés ici par mon pays est fabuleux. Je pensais que les demandeurs d’asile restaient cantonnés dans des maisons à ne rien faire. Là, je viens de voir autre chose que ce que j’ai toujours entendu sur les étrangers. Je crois que bien formés ils ne seront pas moins bons que les autres…

Robert Hasler: J’ai vu des gens qui veulent apprendre et partager un idéal de vie. Ceci est bénéfique pour eux et pour nous. C’est la première fois que je suis en contact avec eux et je vois autre chose. Vous savez, j’ai nonante ans et je vois aujourd’hui une Suisse riche de ses étrangers.

Photo: Voix d’Exils

Confidence pour confidence

VDE à Madame Marie-Christine Roh, collaboratrice au Centre du Botza: Après avoir entendu les impressions de vos visiteurs, que ressentez-vous?

Marie-Christine Roh : C’est la première fois que nous avons une visite de personnes âgées. Généralement, nous recevons des groupes de jeunes et des étudiants qui s’intéressent à la question de la migration. Ça me fait plaisir d’entendre ces paroles positives sur les migrants et notre centre de formation. Nous sommes persuadés que ce que nous faisons ici a du sens et de la valeur, maintenant, il faut que la population en prenne conscience. À cet égard, ces personnes âgées vont nous aider à nous faire connaître, car elles vont en parler autour d’elles, à leurs enfants et leurs petits-enfants. De plus, elles parlent vrai et disent les choses comme elles le pensent.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils