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FLASH INFOS #137

Sous la loupe : Tremblement de terre en Turquie et Syrie / Demande d’asile en hausse en Suisse / Le préapprentissage d’intégration

 

Tremblement de terre en Turquie et Syrie

Info migrants, le 13 février 2023

 

Demande en hausse, Berne pointe du doigt la Turquie et la Serbie

20min, le 13 février 2023

 

Préapprentissage d’intégration : niveau de satisfaction élevé et légère baisse du nombre de participants

admin.ch, le 02 février 2023

 

 La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




80 millions de cicatrices

Unsplash.com. Auteur: Daniel Fazio.

sur la conscience de l’humanité

L’exploitation des réfugiés et leur utilisation comme menace pour faire chanter l’Europe est mise en pratique depuis plusieurs jours par le président turque Recep Tayyip Erdoğan, alors que des milliers de réfugiés affluent vers la frontière greco-turque. La question des déplacés est actuelle et importante. Voici une réflexion approfondie sur ce sujet global.

Les guerres sont provoquées, les pays sont divisés, les réfugiés inondent le monde, tandis que des terribles images sont affichées chaque jour sur des écrans de télévisions et d’ordinateurs de migrants se noyant dans la mer agitée, mourant d’épuisement ou de famine, tués par des mercenaires, exploités par des trafiquants d’êtres humains et transformés en marchandise et monnaie d’échange. Ils sont victimes de l’opportunité des machinations politiques et du « changement de régime », en d’autres termes, des malheurs d’origine humaine ! Les enfants sont les plus vulnérables parmi les réfugiés. Ils sont infectés par des maladies très répandues et affectés par la malnutrition, le viol, le travail forcé et la négligence.

Selon les estimations de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à la fin de 2019, 70,8 millions d’individus – un chiffre sans précédent – ont été déplacés de force dans le monde entier et ont été livrés aux mers orageuses, au soleil brûlant du désert et aux caprices des bureaux d’immigration qui les attendent dans les pays d’accueil.

En effet, à mesure que l’humanité progresse en terme de technologie, elle est renvoyée à l’âge de pierre quand il s’agit de sa conscience!

Guerres par procuration

L’autre jour, je faisais défiler ma page Facebook lorsque je suis tombé sur cette nouvelle: « Fatima Ibrahim Hadi, 12 ans, est décédée de malnutrition le 4 février de cette année après que ses photos aient envahi les médias internationaux comme preuve vivante de la laideur de l’impact de la guerre sur le Yémen et des crimes des forces en présence dont la seule préoccupation est le pouvoir, au milieu de souffrances humaines aggravées par le silence et l’oubli ». Au Yémen, on estime que 3,2 millions d’enfants et de femmes souffrent de malnutrition aiguë. Puis, en continuant à faire défiler ma page, j’ai trouvé cette nécrologie: « La famille al-Ghai est dévastée par la perte de quatre membres de sa famille qui ont péri en traversant la mer Égée de la Turquie vers la Grèce. Quatre autres membres de la même famille ont été sauvés. Beaucoup d’autres se sont noyés. La plupart sont originaires de Hassaké, gouvernorat de Syrie ».

Récemment, début octobre 2019, de nombreuses villes du gouvernorat de Hassaké, (Ras al-Ain, Tal Tamer, Tal Abiad), situées au nord-est de la Syrie, ont été envahies par les forces turques et ses alliés djihadistes syriens. Cette offensive, qui était le résultat d’un échange entre les présidents Trump et Erdogan, a déclenché le déplacement de 200’000 à 300’000 personnes du jour au lendemain! 

Les réfugiés meurent deux fois

Le président turc Erdogan, dont le pays est profondément impliqué dans la guerre en Syrie, et qui a ouvert les frontières de son pays aux réfugiés syriens au début du conflit, les utilise désormais comme monnaie d’échange et de chantage, menaçant carrément d’inonder l’Europe de 3,6 millions de réfugiés syriens si ses demandes ne sont pas satisfaites!

Quelqu’un a dit que ces pauvres réfugiés meurent deux fois: une fois lorsque leur habitat naturel est détruit et qu’ils sont bombardés hors de leur pays. Et une deuxième fois, lorsqu’ils sont en route pour atteindre les pays d’accueil!

Au cours de sa mission officielle auprès de l’ONU, Jean Ziegler, sociologue genevois, a effectué un voyage d’étude en mai 2019 à Lesbos, l’île qui abrite l’un des cinq centres d’accueil pour réfugiés de la mer Égée en Grèce. Et dans son livre récemment publié « Lesbos, la honte de l’Europe », il décrit comment 20’000 réfugiés y sont entassées dans des conditions totalement inhumaine, en violation flagrante des principes les plus fondamentaux des droits humains! Ces conditions selon lui sont « créées par l’Union européenne dans un seul but: créer la terreur et la dissuasion pour empêcher l’arrivée d’autres réfugiés ».

Médias sous contrôle

Etant bien conscient de la nature de la politique, il n’y aura pas de fin à ces tragédies d’origine humaine à l’avenir. L’ONU, les organisations non gouvernementales (ONG) et les personnes de bonne volonté ne disposent pas des moyens de pression appropriés pour mettre fin à cette situation.

Pendant ce temps, les pays puissants qui ont été impliqués dans ces catastrophes d’origine humaine ne sont intéressés qu’à la façon de « diviser le gâteau » de pays comme la Syrie, la Libye, l’Irak, le Yémen, l’Afghanistan et de nombreux autres qui sont devenus des États défaillants incapables de protéger leurs citoyens; tandis que les médias grand public contrôlés n’osent pas exposer les vraies causes de ces tragédies. Et le reste du monde dort tranquillement la nuit après avoir changé de chaîne de télévision ou avoir communiqué d’autres histoires plus agréables sur leurs écrans d’ordinateurs ou de smartphones.

Si l’humanité avait vécu selon certains principes et valeurs humaines, la plupart de ces personnes déplacées seraient restées chez elles, jouissant d’une vie digne et sûre, même s’ils devaient tolérer la pauvreté.

H. Dono
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 

 

 




La commune de Moudon et l’EVAM célèbrent « les Mille couleurs »

Le derviche tourneur de la fête des Mille couleurs. Photo: Najet

La grande salle de la Douane de Moudon a fait salle comble dimanche 15 avril à l’occasion de la fête des « Mille couleurs ». Accompagnés par leurs parents, des dizaines d’enfants se sont retrouvés pour chanter, jouer et danser dans une ambiance multiculturelle.

 

 

Des danses tout en couleurs. Photo: Najet

D’origine turque, mais ouverte à tous, « la fête des Mille couleurs », qui en est à sa neuvième édition à Moudon, a été organisée avec l’aide de la commune. Son objectif ? « Donner du bonheur aux enfants ! », lance Claude Vauthey, responsable de la commission des étrangers de la commune de Moudon. « Les enfants migrants restent souvent entre eux et notre objectif est de les intégrer aux enfants de Moudon afin d’éviter l’isolement », souligne Cécile Ehrensperger, responsable du secteur Nord-Ouest de l’EVAM (Etablissement vaudois d’accueil des migrants).

Une grande diversité d’activités

Le clown Macaron en pleine représentation. Photo: Najet

Pendant tout l’après-midi, la grande salle de la Douane a vibré sous les applaudissements, les chants, les rires des enfants et de leurs accompagnants. Il faut dire que le spectacle était varié : un groupe de musique congolais a fait chanter le public au rythme du gospel et des enfants portugais ont dansé sur des airs de leur région. Un danseur suisse a ébloui le public en faisant onduler sa robe comme un derviche tourneur au travers d’une danse soufie qui était rythmée par des mélodies égyptiennes. Des femmes turques, qui avaient revêtu les habits traditionnels, ont ondoyé sur une musique envoûtante. Quant au clown « Macaron », il a fait de fréquentes apparitions pour rythmer le spectacle. Son nez rouge et ses habits multicolores, son humour faussement naïf ont bien sûr déclenché de grands rires dans la salle.

Des cadeaux pour tous

Des jeux ont permis aux enfants de gagner différents prix et tous sont partis

Madame Mimosa après une journée de festivités. Photo: Najet

avec des friandises dans un cornet surprise Domi est venu à la fête avec sa mère Soliya. Il rayonne : «Je suis très content, j’ai gagné une trottinette ! La fête est super, je reviendrai l’année prochaine».

Mimosa, jeune mère de 6 garçons et 2 filles, accompagne sa petite tribu : «Je suis très heureuse d’être là et mes enfants aussi, confie-t-elle. C’est la première fois que nous venons à cette fête, car c’est la première année que je suis à Moudon. Avant j’habitais Genève».

Besiana est ravie, elle a reçu un sac dans lequel se trouve un ours en chocolat. Quant à sa sœur Shkurta, elle a participé avec ses amies à la fabrication des guirlandes qui décoraient la grande salle de la Douane. Les deux filles sont venues en voisines car elles habitent à Lucens.

Quelle que soit leur provenance, c’est promis, tous les enfants que nous avons rencontrés ont assuré qu’ils reviendront faire la fête « aux Mille couleurs » l’année prochaine !

Najet

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Quelques clichés de la danse envoûtante du « derviche tourneur aux mille couleurs »:

Le derviche tourneur aux « Mille couleurs ».(1/4) Photo: Najet

 

Le derviche tourneur aux « Mille couleurs » (2/4). Photo: Najet

 

Le derviche tourneur aux « Mille couleurs » (3/4). Photo: Najet

 

Le derviche tourneur aux « Mille couleurs » (4/4). Photo: Najet