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« Bienvenue en Suisse »

Illustration: L. B. / Voix d’Exils

L’OSAR lance une nouvelle campagne sur l’égalité de traitement des personnes réfugiées

Depuis le 2 mai 2022, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) a débuté sa campagne « Bienvenue en Suisse » dont le thème est l’égalité de traitement des personnes réfugiées. De nombreuses activités, telles que des journées de sensibilisation et manifestations, ont lieu dans toute la Suisse et notamment les 18 et 19 juin prochains à l’occasion de la journée nationale du réfugié.

L’OSAR (en allemand « Schweizerische Flüchtlingshilfe » ou SFH) est une organisation non gouvernementale, sans appartenance politique ou religieuse, qui s’engage pour la défense des droits des personnes réfugiées. C’est une structure faîtière qui regroupe onze associations actives en Suisse dans le domaine de l’asile, à savoir: le Centre d’assistance aux migrantes et aux victimes de la traite des femmes (FIZ), Züricher Beratungstelle für Asylsuchende (ZBA), Flüchtlings Hilfe Liechtenstein, le Service social international suisse, Liechtensteinnisches Rotes Kreuz, Caritas Suisse, l’Entraide protestante suisse (EPER), l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO), l’Union suisse des comités d’entraide juive (USEJ), la section suisse d’Amnesty International (depuis 2010), et les divisions suisses de l’Armée du Salut (depuis 2013).

Que fait l’OSAR ?

L’OSAR organise des journées de sensibilisation pour le grand public sur les thèmes de l’exil, de l’asile et de l’intégration. Ses missions consistent principalement à s’assurer que les procédures d’asile soient équitables et conformes à la Constitution, à favoriser la participation active des personnes réfugiées à la vie économique, sociale, culturelle et politique de la Suisse, à veiller à ce que le retour des personnes déboutées de l’asile s’effectue dans la sécurité et la dignité. En bref, l’OSAR s’engage à améliorer les conditions de vie des personnes réfugiées en Suisse.

L’association a pour but de « défendre les droits et renforcer les intérêts des personnes réfugiées en politique, auprès des autorités et des associations », de « sensibiliser le grand public à leurs conditions de vie » et « d’exercer une influence sur le cadre politique et les pratiques en matière d’asile » (voir à ce propos les statuts de l’association).

Une campagne centrée sur l’accueil dont bénéficient les personnes titulaires d’un permis F et celles titulaires d’un permis S

La campagne « Bienvenue en Suisse » s’inscrit dans le contexte de la crise migratoire liée à la guerre en Ukraine. La guerre entre la Russie et l’Ukraine a mené au déplacement de plusieurs millions de réfugié·e·s en Europe. Face à cette situation, la campagne menée par l’OSAR s’intéresse à l’accueil dont bénéficient les personnes réfugiées d’Ukraine en Suisse. Afin de mieux connaître la campagne, Voix d’Exils a questionné Lucie Engdahl, rédactrice francophone de l’OSAR, pour obtenir plus d’informations sur le sujet.

L. B. de Voix d’Exils : Pouvez-vous me parler de la campagne en cours sur l’égalité de traitement des personnes réfugiées ?

Lucie Engdahl : La campagne en cours porte sur l’égalité de traitement des personnes réfugiées entre elles. Le but de cette campagne est de sensibiliser, mettre en lumière les différences de traitement et de conditions d’accueil des personnes réfugié·e·s en Suisse. Plus spécifiquement, la campagne cherche à rendre attentif au statut S dont bénéficient les personnes réfugié·e·s d’Ukraine par rapport au permis F qui est attribué aux personnes réfugié·e·s venant d’autres pays tels que l’Afghanistan, la Syrie et l’Irak.

Quand est-ce que vous avez commencé cette campagne et quand se termine-t-elle ?

La campagne a débuté le 2 mai 2022 et se termine à l’occasion de la Journée du réfugié qui se tiendra les 18 et 19 juin prochain. Toutes les informations à ce propos peuvent être retrouvées sur la page suivante : https://www.osar.ch/journees-du-refugie.

Que fait l’OSAR pour mener à bien cette campagne ?

L’organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) a effectué un travail de sensibilisation auprès de la population pour attirer l’attention sur la situation. De plus, la campagne s’est déroulée en ligne et hors ligne, pour soutenir les organisateurs d’évènements.

Comment avez-vous eu l’idée et/ou pris la décision d’agir sur ce thème ?

Le thème décidé à la base abordait la question des admissions provisoires et du permis F. C’est un thème central du travail de l’OSAR depuis des années mais qui n’avait encore jamais fait l’objet d’une campagne. Avec la situation en Ukraine, la thématique a été adaptée pour inclure les personnes réfugiées d’Ukraine. Cela permet de mettre en lumière les différences de traitements.

Que faites-vous pour mettre en lumière ce problème ?

Nous diffusons les informations, notamment via les réseaux sociaux.

Quel est l’objectif de la campagne sur l’admission provisoire ?

Le but est d’attirer l’attention sur la situation précaire que vivent certaines personnes concernées par une admission provisoire au regard des droits dont bénéficient les personnes réfugiées d’Ukraine et de mettre l’accent sur les revendications de l’OSAR, notamment que toutes les personnes réfugiées en Suisse doivent avoir les mêmes possibilités en matière d’accès à la protection et à la participation sociale.

Avez-vous également d’autres projet en cours ? Si oui, pouvez-vous les mentionner ?

Actuellement, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés gère le projet famille d’accueil pour trouver des hébergements durables pour les personnes réfugiées en provenance d’Ukraine.

Événements de la journée du réfugié dans le canton de Vaud

Journée national du réfugié 2022 : l’OSAR se réjouit de vous accueillir à la journée de rencontres et de fête qui aura lieu le samedi 18 juin au Théâtre de VidyAvenue Gustave Doret, à Lausanne. Au programme: repas, jeux, contes, rencontres, pièce de théâtre, prestations musicales et bien d’autres choses encore sont à découvrir !

Tous les événements organisés sont répertoriés sur la page

https://www.osar.ch/journees-du-refugie

(En bas de la page se trouve une carte interactive avec tous les évènements)

L. B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




FLASH INFOS #94

Bundesministerium für europäische und internationale Angelegenheiten / Flickr.com

Sous la loupe : Suisse : un référendum contre le financement de Frontex aboutit / Une enquête dévoile l’insalubrité des logements pour réfugié·e·s en Angleterre / Turquie : multiplication des appels à renvoyer les réfugié·e·s

Suisse : un référendum contre le financement de Frontex aboutit

Le Courrier, le 12.01.2022

En Suisse, la majorité de droite au parlement fédéral a décidé, en automne dernier, d’augmenter sa participation au budget de l’Agence européenne de garde-frontières et garde-côtes – Frontex – afin de consolider les actions de celle-ci.

Cependant, cette décision met en danger la vie des réfugié·e·s qui traversent des frontières dangereuses, notamment en Méditerranée. En effet, Frontex viole régulièrement le principe de non-refoulement inscrit dans la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés.

Pour s’opposer à cette décision de parlement, le référendum « No Frontex » a été lancé le 12 octobre 2021 par l’association Migrant Solidarity Network. La nombre de signatures ayant été atteint en date du 20 janvier 2022, le référendum contre le financement de Frontex constitue donc une affaire à suivre…

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Une enquête dévoile l’insalubrité des logements pour réfugié·e·s en Angleterre

infomigrants.net, le 11.01.2022

Le média britannique BBC a mené une enquête sur les conditions déplorables dans lesquelles se trouvent certains logements fournis aux demandeurs et demandeuses d’asile en Angleterre. Ces logements, dont certains ont vu leur plafond s’effondrer au cours des derniers mois, sont souvent décrits comme insalubres, voire dangereux.

Ce n’est pas la première fois que le traitement des réfugiés au Royaume-Uni suscite des inquiétudes. Dans son rapport, l’organisation Independent Monitoring Boards (IMB) signale que des plaintes sont rapportées par des réfugié·e·s à propos de leur logement presque toutes les semaines. L’organisation dénonce également le fait que les femmes violées ne sont pas « assez soutenues », que les blessures ne sont pas traitées et que les personnes migrantes sont obligées de dormir à même le sol lors de leur arrivée en Angleterre.

L. B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Turquie : multiplication des appels à renvoyer les réfugié·e·s

France 24, le 17.01.2022

En raison de la dégradation de la situation économique en Turquie, les appels à renvoyer les réfugié·e·s syrien·ne·s dans leur pays se font de plus en plus nombreux. C’est notamment le cas dans la ville de Bolu, au nord d’Ankara, où un maire nationaliste tente de faire passer des lois discriminatoires contre les étrangers et étrangères arabes.

Il est à noter que la Turquie compte le plus grand nombre d’immigrant·e·s au monde, la plupart étant des Syrien·ne·s qui sont soigné·e·s et soutenu·e·s gratuitement par la Turquie.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse #37

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : La Suisse condamnée pour le renvoie d’un gambien homosexuel / En matière d’asile, il n’existe aucune solution qui satisfasse tout le monde / L’Europe tire la sonnette d’alarme sur le sort des migrants en Grèce / Le big data pour mieux comprendre les migrations en Europe

La Suisse condamnée pour le renvoi d’un Gambien homosexuel

Le 24 heure, le 17 novembre 2020

La Suisse a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) car elle a voulu renvoyer un ressortissant gambien homosexuel dans son pays. Dans un arrêt rendu le mardi 17 novembre 2020, la CEDH a considéré à l’unanimité qu’il y a eu violation de l’article 3 de la Convention qui traite de l’interdiction des traitements inhumains et dégradants. Rappelant que l’existence d’une loi réprimant les actes homosexuels ne suffit pas à exclure un renvoi, la Cour européenne a souligné que l’orientation du recourant pourrait être découverte s’il revenait en Gambie. Le Tribunal fédéral avait considéré en 2018 que le réseau familial de l’intéressé suffirait à le protéger et que la situation des homosexuels s’était améliorée dans ce pays. Les juges de Strasbourg ne partagent pas cet avis. Ils estiment que la Suisse aurait dû s’assurer que les autorités locales auraient la capacité et la volonté de protéger leur ressortissant contre les mauvais traitements qu’il pourrait subir du fait d’acteurs non-étatiques.

Ursula von der Leyen : en matière d’asile, il n’existe aucune solution qui satisfasse tout le monde

Euroactiv, le 19 novembre 2020

Organisée par le Parlement européen et le Bundestag allemand, avec la collaboration des parlements portugais et slovène, la conférence interparlementaire sur la migration et l’asile a eu lieu le 19 novembre 2020. Durant la conférence, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a mis en lumière à quel point l’immigration de travailleurs qualifiés est importante, car elle contribue au développement des entreprises européennes. Néanmoins, le système qui ne fonctionne plus selon ses dires inquiète les pays qui se trouvent aux frontières extérieures de l’UE (l’Italie, la Grèce et l’Espagne) et qui ont besoin de la solidarité des autres États membres.

Selon elle, les points cruciaux qu’il faudrait traiter sont au nombre de trois. Le premier se rattache aux raisons qui poussent les gens à partir. Le second correspond à la nécessité de mettre en place un système de retours commun. Le troisième point concerne les voies légales d’entrées en Europe. Néanmoins, « une solution qui satisfasse tout le monde n’existe pas » conclut la présidente. Il faudrait par conséquent œuvrer à la recherche d’un compromis, sans oublier les préoccupations des pays qui craignent de ne pas réussir à gérer l’accueil des migrants.

L’Europe tire la sonnette d’alarme sur le sort des migrants en Grèce  

La Tribune de Genève, le 19 novembre 2020

Dans le cadre d’un rapport publié le jeudi 19 novembre 2020, le comité anti-torture du Conseil de l’Europe (CPT) a fortement dénoncé le sort réservé aux migrants placés en rétention en Grèce. Conscient que le nombre important de migrants entrant dans le pays place les autorités grecques face à un « défi important », le CPT prône pour une « approche européenne coordonnée ». En regrettant l’approche considérée comme punitive menée par les autorités, le CPT rappelle que la situation migratoire face à laquelle se trouve le pays ne lui permet pas d’être dispensé de ses obligations en matière de droits de l’homme. Concrètement, les auteurs du rapport dénoncent les conditions de rétention des migrants, tout particulièrement à la frontière terrestre avec la Turquie ainsi que sur l’île de Samos. Les observateurs soulignent leur incompréhension face à la rétention de bébés et de jeunes enfants dans des conditions décrites comme traumatisantes. Ils dénoncent également les conditions dans les cellules où sont logés les migrants. Le rapport qualifie ces dernières comme étant inhumaines et dégradantes. En outre, tout en questionnant l’implication de l’agence européenne Frontex dans des cas de refoulements de migrants, les auteurs se disent inquiets des actes commis par les garde-côtes grecs pour empêcher les bateaux transportant des migrants d’atteindre les îles grecques et demandent aux autorités grecques de prendre les mesures nécessaires.

Du côté d’Athènes, on invoque la saturation des centres de rétention afin d’expliquer la situation sur l’île de Samos. La police grecque, quant à elle, considère que les présumées pratiques inhumaines et dégradantes de refoulement à la frontière sont sans fondement.

Le big data pour mieux comprendre les migrations en Europe

Euronews, le 16 novembre 2020

Le Centre de connaissances sur la migration et la démographie (KCMD) envisage la migration à travers le prisme du Big Data. L’objectif de leur travail est d’établir des modélisations pour mieux comprendre la migration et contribuer au développement de programmes d’intégration plus efficaces et plus cohérents. Les données disponibles sur le marché du travail européen permettent d’identifier les secteurs qui font face à une pénurie de main-d’œuvre. Ces données montrent également dans quels secteurs les migrants contribuent à l’atténuation des pénuries de main-d’œuvre. Une étude menée lors de la première vague de la pandémie de Covid-19 a montré qu’en moyenne, 13% des travailleurs des secteurs essentiels – en matière de réponse au coronavirus dans l’Union européenne – étaient des migrants. Les cinq catégories les plus représentées sont les professionnels de l’enseignement, les travailleurs agricoles qualifiés, les professions intermédiaires dans la science et l’ingénierie, les préposés aux soins personnels et enfin, les personnels d’entretien et aidants.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils