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Flash infos #184

Sign of the area office of the United nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the near East (UNRWA) in Tyre/Sour, southern Lebanon / Roman Deckert

Sous la loupe : Le chef de l’ONU appelle à continuer à financer l’UNRWA dont dépendent 2 millions de palestiniens à Gaza / Pakistan : 1,7 million d’Afghan.es expulsé.es dans le silence international / Le SEM doit indemniser un canton même après un refus légitime de renvoyer un requérant d’asile

Nos sources : 

Le chef de l’ONU appelle à continuer à financer l’UNRWA dont dépendent 2 millions de palestiniens à Gaza

ONU Info , Le 28 Janvier 2024

Pakistan : 1,7 million d’Afghan.es expulsé.es dans le silence international

asile.ch, Le 17 janvier 2024

Le SEM doit indemniser un canton même après un refus légitime de renvoyer un requérant d’asile

RTS, Le 26 Janvier 2024

Ce podcast a été réalisé par :

Liana Grybanova et Alix Kaneza, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils ainsi que Malcolm Bohnet, civiliste à la rédaction




« L’art : mon nouveau départ »

Photo: Sahar Zaire

Sahar Rezaï, une femme pleine de talents

Cette jeune femme de 21 ans très talentueuse habite Sion, une ville proche des montagnes valaisannes. Elle est arrivée en Suisse en 2017 quand elle avait 14 ans. Sahar Rezaï vient de vernir sa première exposition de peinture à Aigle qui est visible jusqu’au 2 mai à l’Espace AMIS.

Sahar a commencé à peindre à l’âge de 13 ans. C’est en Grèce qu’elle a commencé à peindre après avoir quitté l’Afghanistan, son pays d’origine. Dans l’interview qu’on a réalisé avec elle, Sahar Rezaï nous confie son parcours souriante avec un regard rempli d’espoir devant ses tableaux : « J’ai commencé à peindre après avoir quitté mon pays d’origine. On était avec ma famille dans un camp de réfugiés en Grèce. Par chance, un bénévole et journaliste du nom de Théodore m’a vue assise seule parmi les autres enfants qui jouaient juste devant moi et il m’a offert un cadeau. J’étais jeune, dans une chaise roulante à cause de la poliomyélite, une maladie que j’ai attrapée quand j’avais 2 ans, et je n’arrivais pas à jouer comme les autres enfants. Désespérée de tout ce qu’on avait vécu avec ma famille, je m’ennuyais beaucoup mais ce cadeau de ce bon samaritain m’as redonné de l’espoir. C’était le meilleur des cadeaux : un sac rempli de matériel pour faire de la peinture : les couleurs, les toiles des pinceaux etc. Et depuis ce jour, je n’ai plus jamais lâché mes pinceaux ». 

Un retour impossible en Afghanistan

En 2016, Sahar et sa famille ont été victimes d’une fatwa des talibans et ont décidé de quitter leur pays d’origine pour la Grèce qui a été la première étape de leur exil. Arrivée en Suisse au printemps 2017 avec ses parents et son petit frère, elle a commencé à chercher ce qu’elle pourraient faire ici. Sarah était troublée et disait qu’elle ne pouvait plus continuer à peindre ses tableaux. Elle nous confie « Je me demandais si je pouvais continuer à peindre car mon enfance me manquait beaucoup et les montagnes suisses me rappellent celles de chez nous. Mais c’est un sujet tabou à cause de ce qu’on a traversé dans notre pays. Du coup, je ne voulais plus continuer mes dessins parce que ça m’aidait à traverser cette période. Et aussi, j’avais remarqué que la vie en Suisse est chère et je ne pouvais plus continuer à me procurer du matériel; mais heureusement, des bénévoles suisses m’ont aidé à reprendre mon activité de peintre ».   

 

Sahar Zaire et Alix Kaneza. Photo: Voix d’Exils

« L’art m’a sauvée »

« L’art a été un nouveau départ pour moi. il a soigné mes blessures du passé parce que je me demandais ce que je pouvais faire ici en Suisse ou ailleurs. Mais quand je commence à dessiner, je n’arrive plus à quitter la toile. Je voulais sortir toutes les souffrances qui étaient en moi et je voulais parler à travers mes dessins de tout ce que je ressens. Et quand les autres jouaient, moi je préférais être devant mes tableaux. J’ai commencé à traduire mes tristesses et mes ressentis dans mes tableaux » s’exclame Sahar.

Dans la parole qu’elle a prise lors de son vernissage qui s’est déroulé à Aigle le jeudi 13 avril à 18h, Sahar a partagé avec confiance et espoir son rêve de travailler dans l’humanitaire et son projet de faire davantage de tableaux pour venir en aide aux jeunes filles qui n’arrivent pas à aller à l’école et aux femmes non scolarisées en Afghanistan.

Alix Kaneza et Renata Cabrales

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Informations sur l’exposition

Sahar Rezai expose ses toiles à Aigle dans la hall de l’Espace AMIS, Chemin de la Planchette 1, 1860 Aigle jusqu’au 2 mai 2023

 




FLASH INFOS #139

Sous la loupe : Après la Suède et le Danemark, la Finlande accorde l’asile à toutes les femmes afghanes / Sondage : dans le monde, une personne sur trois souhaite émigrer / Une étude dresse un bon bilan de l’opération papyrus à Genève

 

 

Nos sources d’informations:

Après la Suède et le Danemark, la Finlande accorde l’asile à toutes les femmes afghanes

InfoMigrants, le 17 février 2023

Sondage : dans le monde, une personne sur trois souhaite émigrer

InfoMigrants, le 16 février 2023

Une étude dresse un bon bilan de l’opération papyrus à Genève
RTSinfo, le 16 février 2023




La violence à l’encontre des femmes en Afghanistan

Photo: Renata Cabrales / Voix d’Exils.

Parole à Jamail Baseer : jeune femme afghane refugiée en France

À leur retour au pouvoir en Afghanisant le 14 août 2021, les Talibans ont fermé les écoles aux filles et aux femmes et les ont exclues de l’espace public ce qui a provoqué l’indignation de la communauté internationale.

« En Afghanistan, j’ai travaillé comme traductrice avec des journalistes français, j’ai aussi travaillé en collaboration avec une ONG. Ma sœur était footballeuse professionnelle et travaillait avec un ingénieur civil. Ce n’était pas notre choix de quitter le pays. Le 15 août 2021, ma famille et moi avons quitté le pays. Ce sont les premiers mots de Jamail, une jeune femme afghane qui partage avec nous son témoignage de victime du système extrémiste mis en place par les talibans.

Perspective historique

Quelques faits historiques tirés d’un vieil article de la BBC montrent qu’en 1973, Zahir Shah a été renversé par le militant de gauche Mohammed Daoud Khan, mettant ainsi fin à plus de 200 ans de monarchie en Afghanistan. Depuis lors, sous la République dite d’Afghanistan, les droits des femmes ont progressé puisque qu’elles ont pu entrer au parlement, recevoir une éducation universitaire et obtenir des fonctions publiques. Tout cela grâce aux régimes soutenus par l’Union soviétique à la fin des années 1970, lorsque le Parti démocratique populaire (marxiste) d’Afghanistan a pris le pouvoir lors de la révolution d’avril 1978. La progression de ces droits s’est poursuivie donc après l’invasion soviétique en 1979.

Cependant, lorsque les talibans sont arrivés au pouvoir en 1996, les droits des femmes à l’éducation et à l’emploi ont été totalement anéantis. Les femmes afghanes ne pouvaient sortir qu’accompagnées d’un parent masculin et devaient porter une burqa qui les couvre entièrement. Elles ont également été condamnées à des mesures cruelles imposées par des règles fondamentalistes et rétrogrades, telles que les décapitations et les lapidations, pour une prétendue désobéissance.

Plus tard, lors de l’invasion américaine, la situation a un peu changé, non qu’elle se soit améliorée, car selon le mouvement des femmes RAWA, l’Association révolutionnaire des femmes d’Afghanistan, leurs droits ont été obtenus à cette époque grâce à la lutte du mouvement et non à l’intervention des États-Unis.

Cependant, ce répit a été de courte durée car après le retrait des troupes américaines en août 2021, les talibans (un mot qui signifie ironiquement « étudiants ») sont revenus au pouvoir, redoublant toutes les formes de misogynie. Puis les femmes ont commencé à subir les mêmes violences puis les portes des écoles et des universités leur ont été fermées.

« Nous aidons les professeurs à enseigner à certaines filles, car nous savons que les écoles sont fermées et que, dans les villages, la plupart des familles ne permettent pas à leurs filles d’aller à l’école. C’est donc une bonne occasion pour elles d’étudier près de chez elles » explique Jamail qui, d’ailleurs, avec sa sœur Fanoos, recherchent des aides financières pour les enseignants qui scolarisent clandestinement les filles en Afghanistan.

En guise de protestation contre les nouvelles réformes des talibans, une jeune femme afghane s’est tenue à l’entrée d’une université le 25 décembre 2022 (alors que le monde entier – ou presque – célébrait les fêtes de fin d’année), en tenant une pancarte sur laquelle était inscrit en arabe : « iqra » qui signifie « lire »;  la première parole révélée par Dieu au prophète Mahomet selon la religion musulmane. « Dieu nous a donné le droit à l’éducation. Nous devrions craindre Dieu, pas les Talibans, qui veulent nous priver de nos droits » a déclaré la jeune femme à la BBC. Après avoir exclu les filles de la plupart des écoles secondaires au cours des 16 derniers mois, les talibans ont également interdit il y a quelques jours l’enseignement universitaire aux femmes qui y voyaient le seul moyen de se libérer du joug religieux imposé par le gouvernement fondamentaliste des talibans.

L’Afghanistan aujourd’hui

Aujourd’hui, l’Afghanistan est un pays frappé par la misère que les gens fuient chaque jour à la recherche d’une vie meilleure car s’ils ne sont pas tués par la faim, ils sont tués par les affrontements entre groupes religieux extrémistes. Des familles entières font d’interminables voyages à la recherche d’un avenir meilleur mais, selon la plupart des gouvernements des pays où elles arrivent, il n’y a pas de guerre officielle en Afghanistan. C’est la raison pour laquelle de nombreuses demandes d’asile sont rejetées.

« Il y a aussi beaucoup de femmes exerçant une profession, comme maîtresse d’école, qui mendient dans les rues, ce qui me fait vraiment pleurer » raconte Jamail, les larmes aux yeux. Puis, reprenant son souffle, elle poursuit : « Ce n’était pas notre choix de quitter notre pays. Tout d’un coup, en une heure, beaucoup de gens ont dû quitter l’Afghanistan. Aujourd’hui, ma famille et moi sommes sûres que nous aurons une vie meilleure ici, mais nos pensées sont toujours dans notre pays bien-aimé. Pour ma part, les rues illuminées de Shari, une place célèbre à Kaboul, me manquent toujours. Ma maison, ma chambre et toutes mes affaires me manquent encore, celles que je n’ai pas pu emporter en France… Je ne suis pas heureuse » regrette la jeune femme.

Propos recueillis par:

Renata Cabrales

Membre de la rédaction de Voix d’Exils

 

Jamail Baseer

Je m’appelle Jamail Baseer. J’ai 33 ans et j’ai quitté l’Afghanistan le 17 août 2012. J’étais traductrice en Afghanistan pour des journalistes français et je travaillais également avec des ONG internationales. J’ai travaillé comme interprète et traductrice auprès de journalistes français et de militants des droits des femmes en Afghanistan. Maintenant, je vis en France en tant que réfugiée.

 

 




FLASH INFOS #119

Sous la loupe : Le nombre des migrant.e.s traversant la Manche augmente / Espagne : sept corps retrouvés sans vie dans la Méditerranée / Hausse des migrant.e.s mineur.e.s non-accompagné.e.s en Suisse

Le nombre des migrant.e.s traversant a Manche augmente

BBC News, le 29.08.2022

Jusqu’à présent, 8’747 personnes migrant.e.s ont traversé la Manche vers les côtes britanniques du Kent en août. Selon le ministère de la défense, le total provisoire des personnes migrantes et réfugiées ayant effectué la traversée pour l’année 2022 s’élève désormais à 25’146.

Le nombre de personnes atteignant le Royaume-Uni dans de petites embarcations depuis la France a augmenté régulièrement ces dernières années. 299 personnes migrant.e.s ont été appréhendé.e.s en 2018, suivies de 1’843 en 2019, 8’466 en 2020 et 28’526 l’année dernière, selon les chiffres officiels.

Elvana Tufa
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Espagne : sept corps retrouvés sans vie dans la Méditerranée

Infomigrants, le 30.08.2022

Les autorités espagnoles ont annoncé le 29 août dernier dans un communiqué avoir retrouvé les corps sans vie de sept personnes, qui sembleraient être d’origine nord-africaine, qui flottaient au large des côtes espagnoles.

Samedi 27 août, un homme seul à bord d’un bateau, sans moteur et à la dérive, a été secouru un peu plus au nord de cette zone, vers Cabo de la Nao. Une enquête a été ouverte afin de déterminer si ce dernier a un lien avec les corps des sept personnes retrouvées.

L.B.
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Hausse des migrant.e.s mineur.e.s non-accompagné.e.s en Suisse

RTS Info, le 26.08.2022

Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) confirme que 862 jeunes s’étaient enregistrés dans les centres fédéraux au premier août. A titre de comparaison, ils n’étaient que 400 en 2018. Selon eux, le retour des talibans en Afghanistan a provoqué et provoquera certainement encore de nombreux départs dans l’avenir.

Le SEM est sous pression pour augmenter les postes d’encadrement socio-éducatifs et baisser les moyens massifs dédiés à la sécurité.

Elvana Tufa
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils