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Flash Infos #175

Sous la loupe : L’exode des personnes migrantes afghanes du Pakistan s’intensifie face à la répression d’Islamabad / Tempête Ciaran : «Au moins 1500 personnes exilées sont restées sans solutions» à Calais en France / Au Burkina Faso, les violences djihadistes contraignent des populations à être déplacées et des écoles à fermer

Nos sources

L’exode des migrants afghans du Pakistan s’intensifie face à la répression d’Islamabad

RTS, Le 31 octobre 2023 

Tempête Ciaran :

« Au moins 1500 exilés sont restés sans solutions»à Grande-Synthe et à Calais

Infomigrants, Le 2 novembre 2023

Au Burkina Faso, les violences djihadistes contraignent des populations à être déplacées et des écoles à fermer  

RTS, le 05 novembre 2023

Réalisation du Flash infos #175

A la technique : Tsering et Malcolm Bohnet 

Au micro : Elvana Tufa et Kristine Kostava

Et à la production : Alix Kaneza, Tsering, Julia Ryzhuk et Malcolm Bohnet.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




FLASH INFOS #93

Photo: EU Civil Protection & Humanitarian Aid / Flickr.com

Sous la loupe : Bombardement d’un camp de déplacés en Ethiopie / Bilan funeste pour la traversée reliant l’Afrique à l’Espagne / Un bébé disparu lors de l’évacuation en Afghanistan a été retrouvé

Bombardement d’un camp de déplacés en Ethiopie

RFI, le 08.01.2022

En Éthiopie, les rebelles de la région du Tigré sont en guerre depuis plus d’un an face au gouvernement d’Addis-Abeba. En dépit des récentes annonces d’arrêt des combats, l’armée éthiopienne continue à bombarder constamment le Tigré depuis les airs. L’ultime attaque, menée dans la nuit de vendredi à samedi, a fait environ 56 morts. Le bombardement a touché une école servant de campement pour des civils déplacés tigréens dans la province.

Privée d’assistance humanitaire, aucun convoi n’a pu rejoindre la région depuis décembre 2021. Au moins 400’000 personnes vivraient dans des conditions de famine ; une situation qui provoque des mouvements migratoires importants dans le pays.

L. B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Bilan funeste pour la traversée de la Méditerranée reliant l’Afrique à l’Espagne

RTBF, le 03.01.2022

Selon un bilan dressé par l’ONG Caminando Fronteras sur la base d’appels passés à des numéros d’urgence, plus de 4000 personnes exilées sont décédées ou disparues en 2021 sur les routes migratoires à destination de l’Espagne. Les corps de la quasi-totalité d’entre eux n’ont jamais été retrouvés et sont recensés comme disparus.

D’après l’ONG, la grande partie de ces demandeurs et demandeuses d’asile ont disparu en tentant de rejoindre les Canaries depuis le nord-ouest de l’Afrique, une route risquée mais davantage empruntée en raison du renforcement des contrôles en Méditerranée.

L. B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Un bébé disparu lors de l’évacuation en Afghanistan a été retrouvé

infomigrants.net, le 10.01.2022

En août dernier, le peuple afghan quittait le pays au moment où les Talibans prenaient le pouvoir. Depuis cet événement, un petit garçon prénommé Sohail, alors âgé de deux mois, était porté disparu après que son père, Mirza Ali Ahmadi, l’avait donné à un soldat américain pour lui sauver la vie afin qu’il ne soit pas écrasé par la foule.

Le 8 janvier dernier, l’enfant a été rendu à son grand-père. Il avait été retrouvé sur le sol de l’aéroport et recueilli par une famille afghane. Un article portant sur sa disparition a permis à son grand-père de venir le retrouver à Kaboul.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




Guerre contre le terrorisme

Auteur: Skeeze Pixabay.com – CC0 Creative Commons Skeeze

Le rôle trouble du Pakistan

 

Le premier janvier dernier, Donald J. Trump, le Président des Etats–Unis, a écrit un tweet dénonçant le rôle trouble du Pakistan dans la guerre contre le terrorisme :”The United States has foolishly given Pakistan more than 33 billion dollars in aid over the last 15 years, and they have given us nothing but lies & deceit, thinking of our leaders as fools. They give safe haven to the terrorists we hunt in Afghanistan, with little help. No more! »

Donald Trump exprime clairement la frustration des États-Unis d’Amérique, qui ont investi beaucoup d’argent au Pakistan depuis des années pour lutter contre le terrorisme. Comme le Pakistan a toujours soutenu les talibans, le résultat final est une recrudescence des attaques contre les troupes afghanes, américaines et de l’OTAN en Afghanistan.

Le tweet du président Donald Trump a soulevé la colère au Pakistan, avec beaucoup de manifestations contre les Etats-Unis. Les manifestants ont brûlé des drapeaux américains et appelé à la mort de l’Amérique, disant que, comme l’Amérique a perdu la guerre en Afghanistan, elle cherche un bouc émissaire.

Selon le Pakistan, rien ne prouve que le pays soutienne et protège les terroristes. Quel genre de preuve faut-il pour faire la démonstration que c’est bel et bien le cas ?

Des questions troublantes

Le 2 mai 2011, le chef d’Al-Qaïda Oussama bin Laden, le terroriste le plus recherché dans le monde, a été assassiné par les commandos du SEAL de la marine américaine dans la ville pakistanaise d’Abbottabad, à seulement 1,3 kilo mètres de l’académie militaire pakistanaise. Pendant des années, il a vécu dans un complexe remarquable avec ses trois épouses et ses enfants.

Est-ce qu’il vivait sans aucune forme de soutien de la part de l’appareil d’État ou est-ce qu’il y a quelque chose que les États-Unis et le Pakistan cachent à leur population et au reste du monde?

Même si l’on accepte l’argument selon lequel les responsables pakistanais et les organismes de l’Etat n’étaient pas au courant de sa présence dans le pays, il reste beaucoup de questions sans réponse. Si l’État pakistanais ne soutenait pas Oussama, alors pourquoi le Dr. Shakil Afridi, l’homme qui a aidé les États-Unis à le localiser, est-il toujours en prison ? Sa seule faute est d’avoir aidé les Etats-Unis à cibler le terroriste le plus recherché d’Al-Qaïda.

Le Mollah Omar, le dirigeant et fondateur des talibans afghans, est décédé en 2013 dans un hôpital de Karachi. Sa mort n’a été annoncée officiellement ni par les talibans ni par les Etats-Unis. On peut donner ici le bénéfice du doute au Pakistan.

Mais comment le Pakistan peut-il nier la présence du mollah Akhtar Mansour, chef des talibans afghans après le Mollah Omar, tué par un drone américain le 22 mai 2016 dans la province pakistanaise du Baloutchistan ? Il avait un passeport pakistanais avec de nombreuses mentions de départ et d’entrée depuis un aéroport pakistanais. Comment a-t-il obtenu son passeport ? Qui l’a aidé à se le procurer ? Qui lui a donné l’assurance de voyager en toute sécurité ? Ces questions suffisent à prouver l’implication de l’État pakistanais.

Un homme comme le Mollah Mansour peut-il voyager sans être certain de ne pas être arrêté et remis à l’Amérique au risque de subir des tortures dans la baie de Guantanamo? Il est peut-être courageux, mais il ne prendrait jamais de tels risques. Comment se fait-il que la personne la plus recherchée du monde vive paisiblement avec sa famille près d’une base militaire, voilà la question qui devrait être posée à l’Amérique et aux pays de l’OTAN.

Une autre coïncidence est le fait que le chef taliban Afghan nouvellement élu, Mullah Hibatullah Akhundzada, était auparavant professeur de religion à Quetta, au Baloutchistan, province du Pakistan.

Il n’y aura pas de paix si l’on ne s’attaque pas aux racines du terrorisme. Le peuple afghan continuera de souffrir et les soldats américains et l’OTAN continueront de mourir, il n’y aura pas de paix en Afghanistan.

Il convient de reconnaître que la population pakistanaise a beaucoup souffert du terrorisme : on ne peut pas oublier le meurtre des écoliers de Peshawar ni le fait que des milliers d’autres personnes ont perdu la vie dans cette guerre. Mais d’une certaine manière, le pays soutient les terroristes au nom de la religion et de l’intérêt national.

Bugti Jamal Khan

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils