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FLASH INFOS #121

Illustration: Rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Sous la loupe : La mairie de Calais a recours à des rochers pour éviter l’installation de camps de migrants / Asile et immigration : Emmanuel Macron annonce un projet de loi sur l’asile et l’immigration pour le début de l’année 2023 / Violences policières en Croatie et en Bulgarie : l’OSAR demande de renoncer aux transferts vers ces deux pays

La mairie de Calais a recours à des rochers pour éviter l’installation de camps de migrants

Le Figaro, le 17.09.2022

Une centaine de gros rochers ont fait leur apparition dans le centre-ville de Calais, non loin de la gare, sur les quais du Danube et de la Meuse où, cet été encore, des tentes de migrant.e.s étaient planté.e.s. Cette nouvelle opération a été chiffrée par la mairie à 45.000 euros.

Selon les informations de Pablo Ovan, coordinateur communication de l’association Human Rights Observers (HRO), la mairie tente d’interdire, depuis le début du mois d’août, le campement des personnes migrantes qui souhaitent rejoindre le Royaume-Uni en traversant la Manche.

Elvana Tufa
Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils

Illustration: Rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Asile et immigration : Emmanuel Macron annonce un projet de loi sur l’asile et l’immigration pour le début de l’année 2023

TF1 Info, le 15.09.2022

Emmanuel Macron a annoncé qu’un projet de loi sur l’asile et l’immigration sera déposé dès début 2023, afin de mettre fin à ce qu’il appelle une « politique absurde » qu’il qualifie d’inefficace et inhumaine.

Le chef de l’État français a dit souhaiter une meilleure répartition des étrangers accueillis sur le territoire français pour les mettre dans des zones moins peuplées où il y a moins de problèmes économiques et sociaux massifs.  Ce projet doit, à la fois, permettre l’apprentissage plus rapide du français et d’autre formation professionnelle et l’amélioration des politiques de reconduite à la frontière des personnes en situation irrégulière.

Elvana Tufa
Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils

Illustration: Rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Violences policières en Croatie et en Bulgarie : l’OSAR demande de renoncer aux transferts vers ces deux pays

OSAR, le 15.09.2022

L’organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) a réalisé une analyse juridique sur les violences policières en Croatie et en Bulgarie contre les personnes en quête de protection dans ces pays. Dans son rapport datant de décembre 2021, OSAR avait déjà mis en doute le respect des obligations découlant du droit international en Croatie.

Selon OSAR, les transferts de la Suisse vers la Bulgarie et la Croatie dans le cadre du règlement Dublin III sont  fondamentalement inadmissibles et recommande au Secrétariat d’État aux migrations (SEM) et au Tribunal administratif fédéral (TAF) d’en tenir compte lors des transferts Dublin.

Elvana Tufa
Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils




Flash infos #76

Kristine Kostava / Voix d’Exils

Sous la loupe : Les Sahraouis sont maintenant apatrides en Suisse / Afghanistan : la Suisse n’élargit pas l’accueil de personnes réfugiées / Afghanistan : les personnes avec un lien à la Suisse «en sûreté»

Changement de statut pour les ressortissant·e·s du Sahara occidental

RTS, le vendredi 20 août 2021

Une personne originaire du Sahara occidental a demandé au Secrétariat d’État aux migrations (SEM) de corriger l’intitulé de sa nationalité après avoir reçu une lettre d’un service cantonal fribourgeois qui la considérait comme marocaine. Comme la Suisse ne reconnaît pas le Sahara occidental en tant que pays, elle enregistrait ses ressortissant·e·s sous la nationalité marocaine, le Maroc revendiquant cette région. Mais cette revendication étant également non-reconnue par la Confédération, le SEM a décidé de modifier sa pratique et d’inscrire ces personnes comme apatrides, soit « sans nationalité ». Ceci a été validé par le Tribunal fédéral qui a confirmé le rejet du recours du plaignant par le Tribunal administratif fédéral. Les arguments du recourant ont été rejetés ; celui-ci faisait valoir qu’il était considéré comme Sahraoui depuis 20 ans par la Suisse, et que certains pays ne lui permettraient plus d’entrer sur leur territoire en tant qu’apatride. La primauté a été donnée à l’intérêt national par rapport à l’intérêt du demandeur. Selon les tribunaux, le changement n’affecterait pas son statut en Suisse.

 

Pas d’élargissement de l’accueil des personnes afghanes

Le Matin, le mercredi 18 août 2021

Le Conseil fédéral a présenté le rôle prévu de la Suisse concernant la situation en Afghanistan. Karin Keller-Sutter, ministre responsable du Département fédéral de justice et police a annoncé que la Suisse était prête à accueillir 230 personnes afghanes, employées par la coopération internationale ou membres de leurs familles. Son collègue Ignazio Cassis, ministre titulaire du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a rajouté que les personnes travaillant pour la Direction du développement et de la coopération à Kaboul étaient rentrées en Suisse et qu’elles se portaient bien.

Le Conseil fédéral n’a par contre pas prévu d’élargissement de l’accueil pour les personnes venant d’Afghanistan. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le manque d’informations ne permettrait pas d’évaluer les besoins en termes de protection et la situation sur place rendrait impossible toute opération, avancent les deux ministres. Le parti des vert·e·s suisses et la Ville de Genève ont regretté cette décision et appelé la Confédération à en faire davantage.

Les personnes employées par la Suisse et leurs familles évacuées ou en sécurité en Afghanistan

RTS, le mardi 24 août 2021

Selon le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, 292 individus liés à la Suisse – citoyen·ne·s et/ou employé·e·s – ont pu quitter Kaboul. 66 personnes patientent encore dans la partie sûre de l’aéroport de la capitale. L’ambassade de Suisse à Islamabad reste en communication avec 15 suisses encore dans le pays afin qu’ils puissent le quitter.

Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) a expliqué que les personnes réfugiées rapatriées sont éligibles au programme de réinstallation du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR). Elles n’ont pas à déposer de demande d’asile et pourront transformer leur permis B en autorisation d’établissement C après cinq ans.

 

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




FLASH INFOS #72

Kristine Kostava / Voix d’Exils.

Sous la loupe: des sans-papiers en grève de la faim et de la soif / réduction du nombre de procédures accélérées / les titulaires du permis C menacés

Des centaines de sans-papiers en grève de la faim et de la soif

RTS, le 20 juillet 2021

En Belgique, près de 500 personnes en situation irrégulière ont entamé une grève de la faim pour exiger des autorités de leur établir des permis de séjour temporaires « de six mois à un an » avant que leur situation ne soit examinée au cas par cas.

Après plus de deux mois, alors qu’environ 470 grévistes ont également débuté une grève de la soif, des ONGs, des associations et partis politiques de gauche se mobilisent en leur faveur et avertissent « [qu’]un drame est imminent ».

Une crise politique est annoncée au sein du gouvernement de coalition belge – au pouvoir depuis octobre 2020 – après la menace de le quitter faite ce lundi par le Parti socialiste francophone et par l’Ecolo-Groen, en cas de décès chez les grévistes. Décès qui, selon l’organisation des Médecins du monde, peut survenir « à tout moment ».

Il y a actuellement 150’000 personnes sans-papiers en Belgique. L’Organisation des Nations Unies, qui s’est aussi saisie du dossier, a lancé un appel au gouvernement belge au travers de ses deux rapporteurs spéciaux pour la délivrance de ces permis de séjour temporaires en faveur des concernés. Cela leur permettrait d’avoir accès au marché de travail et de limiter les risques de « violations des droits humains » de ces personnes.

Le Secrétariat d’État au migrations (SEM) réduit le nombre des procédures accélérées

RTS, le 22 juillet 2021

Le Secrétariat d’Etat au migrations (SEM) a annoncé la réduction du nombre des procédures d’asile accélérées suite à deux arrêts du Tribunal administratif fédéral (TAF), dans lesquels ce dernier a estimé que la « clarification de cette procédure n’était pas assez approfondie ».

Le SEM a aussi précisé qu’en conséquence de cette jurisprudence, le nombre des procédures étendues a augmenté considérablement.

Par rappel la procédure accélérée est entrée en vigueur en mars 2019, après avoir été approuvée par le peuple en juin de 2016.

Permis C : Renoncer à l’aide sociale par peur de perdre son sésame

RTS, le 25 juillet 2021

Depuis 2019, le critère de dépendance à l’aide sociale a pris plus de poids dans les décisions potentielles de retrait de permis de séjour. En parallèle, la protection garantie par le livret C, une fois le seuil de 15 ans de séjour atteint, a été supprimée.

Même si les décisions d’expulsion basées sur la perception de l’aide sociale seraient rares, la menace du retrait du permis suffit, selon une déléguée à l’intégration vaudoise, à éloigner un nombre important d’individus de l’aide sociale.

Le Secrétariat d’Etat aux migrations assure de son côté que le critère d’aide sociale a été suspendu pendant la crise sanitaire. Mesure jugée insuffisante par les milieux caritatifs.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse n°27

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Graves accusations d’Amnesty contre Malte / Malgré un énorme soutien, Sangar A. sommé de quitter la Suisse / Décision du SEM annulée par le Tribunal administratif fédéral

Malte accusée de refoulements illégaux

rts.ch, le 08.09.2020

Amnesty International s’en est pris au gouvernement maltais qu’elle accuse d’avoir «  eu recours à des mesures dangereuses et illégales pour faire face aux arrivées de réfugiés et de migrants en mer ». Dans son rapport rendu public le 8 septembre 2020, l’ONG de défense des droits de l’homme condamne la tactique adoptée par Malte, soit « l’organisation de refoulements illégaux vers la Libye, le détournement de bateaux vers l’Italie plutôt que le sauvetage de personnes en détresse et la détention illégale de centaines de personnes dans des ferries mal équipés au large des eaux maltaises ».

La signature, à la fin mai, d’un accord entre La Valette et Tripoli pour empêcher les migrants d’atteindre Malte les aurait encore plus exposés à un traitement brutal lors de leur retour dans les camps de réfugiés libyens. « Certaines des mesures prises par les autorités maltaises peuvent avoir provoqué des actes criminels, entraînant des morts évitables, des détentions arbitraires prolongées et des retours illégaux vers la Libye déchirée par la guerre », assure Amnesty.

Malgré ses nombreux soutiens, Sangar A. doit quitter la Suisse

msn.com, le 08.09.2020

Le Grand Conseil vaudois a classé début septembre une pétition qui avait recueilli plus de 10’000 signatures contre le renvoi de Sangar A., kurde irakien habitant à Vevey. Soutenu par la gauche et le centre, le texte demandait au canton d’intervenir auprès du Secrétariat d’État aux migrations (SEM) pour que Sangar A. puisse rester en Suisse. Mais cela n’a pas suffi. Au terme d’un débat à huis clos, par 69 voix contre 65 et une abstention, les députés ont refusé de transmettre la pétition au Conseil d’État.

Sangar A. était arrivé en Suisse en 2017, où il s’était rapidement intégré. Il avait collaboré bénévolement à divers festivals et travaillait depuis octobre 2019 pour une entreprise de nettoyage. Le rejet de sa demande d’asile par le SEM, en 2018, avait été confirmé en janvier dernier par le Tribunal administratif fédéral (TAF).

De confession zoroastrienne, Sangar A. avait été victime d’une fatwa et de menaces de mort proférées par des islamistes radicaux. Ce danger, qui rendait sa vie quotidienne intenable en Irak, l’avait poussé à demander l’asile en Suisse.

Les autorités fédérales n’ont pas été sensibles à ces arguments. Elles ont estimé qu’un renvoi était possible, dans la mesure où Sangar A. n’avait pas été persécuté par l’État irakien.

Refus de naturalisation : la décision du SEM annulée

tdg.ch, le 09.09.2020

La décision du Secrétariat d’État aux migrations (SEM) de rejeter la demande de naturalisation d’un couple algérien en raison des liens qu’avait eu l’homme avec un groupe islamiste a été annulée par le Tribunal administratif fédéral (TAF).

Le TAF reproche au SEM de s’être basé sur un dossier incomplet pour prendre sa décision. Outre l’ancienne appartenance du mari au Front islamique du salut (FIS), le SEM avait également invoqué un risque pour les relations entre la Suisse et l’Algérie. La demande de naturalisation était restée en suspens pendant cinq ans, avant que le SEM n’informe les requérants, en 2019, qu’ils ne remplissaient pas les conditions nécessaires.

Mais, dans un arrêt publié le 9 septembre dernier, le TAF a annulé cette décision et renvoyé le dossier au SEM avec pour instruction de le compléter avant de trancher à nouveau.

Les juges rappellent que le rôle du SEM, dans la procédure de naturalisation, consiste à vérifier que les requérants se conforment à l’ordre juridique suisse et qu’ils ne compromettent pas la sécurité intérieure du pays.

Oumalkaire / Voix d’Exils




L’intégration culinaire

Muriel Di Terlizzi, responsable de La Cantine assise à gauche, avec l’équipe du projet. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

Vaud – A la découverte du monde professionnel avec « La Cantine »

La Cantine, un projet de formation organisé par l’association TAF, recrute des réfugiés qui acquièrent des compétences pour la cuisine et le service et les mettent en pratique. Une fois par semaine, ils proposent une « cuisine du monde » à leurs clients à Bussigny dans le district de l’Ouest lausannois.

L’association TAF (Textile-Adulte-Formation), créée en 2014 à Bussigny, une commune dans le district de l’Ouest lausannois, réunit des personnes de toutes origines pour favoriser leur intégration sociale et professionnelle et encourager l’interculturalité. Son premier projet commencé en 2014 – la boutique Taffetas – offre aux femmes migrantes une formation professionnelle connexe. Le deuxième projet de TAF commencé à l’automne 2017 – la Cantine – offre aux réfugiés une formation de cuisine et de service en salle. Muriel Di Terlizzi, la responsable de la Cantine, qui est aussi formatrice FLE (français langue étrangère) et membre du comité de l’association, m’a raconté les activités du projet.

La Cantine

En Suisse, les réfugiés éprouvent souvent de nombreux problèmes qui rendent parfois difficile leur intégration dans le monde du travail tels que : les difficultés linguistiques, les exigences du système professionnel, et les ennuis personnels. La Cantine aborde ces problèmes dans le cadre de la restauration : à la cuisine ou au service. Les participants du projet peuvent pratiquer le français tout en faisant une première expérience professionnelle en Suisse. Ils peuvent développer et partager leurs compétences. Les participants peuvent finalement retrouver confiance en eux-mêmes. Chaque semaine, ils cuisinent un plat national différent, une « cuisine du monde », et le servent aux clients dans la salle. « Les clients sont contents de cette expérience, d’être servis par les migrants, des plats étrangers qu’on ne peut pas trouver ailleurs », explique Mme Di Terlizzi.

La Cantine a la capacité de recruter cinq personnes qui participent régulièrement aux activités pendant au moins six mois. Les objectifs ne se limitent pas à la participation au projet. La Cantine « accompagne et soutient ces réfugiés dans la recherche d’un emploi. Elle crée des liens entre les réfugiés, les habitants et les professionnels » ajoute la responsable du projet. A la fin, les participants reçoivent une attestation et ont aussi la possibilité de suivre le cours de cuisine organisé par la Bourse à Travail, une association basée à Lausanne qui propose des formations aux migrants en recherche d’emploi.

Pour financer le projet, l’association TAF s’appuie sur le bénévolat et l’autofinancement : le revenu sur les repas servis sert uniquement à couvrir les besoins du projet. La commune de Bussigny met quant à elle gratuitement à disposition la salle polyvalente « Au Raisin ».

Cuisine du monde : quand et où ?

C’est un jour par semaine, chaque mercredi vers midi, que la Cantine propose une cuisine du monde au prix d’environ 10 francs dans la salle Au Raisin – rue de Lausanne 3, 1030 Bussigny.

MHER
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Infos :

La Cantine

Rue de Lausanne 3
Bussigny, Vaud, Switzerland
Tél. 077 473 73 64
FB : https://fr-fr.facebook.com/lacantinebussigny/

Photoreportage: les plats mijotent à la Cantine

Bussigny (VD). Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Bussigny (VD). Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Bussigny (VD). Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Bussigny (VD). Photo: Eddietaz / Voix d’Exils