1

Revue de presse #34

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe – Suisse : les migrants courent un risque plus grand de souffrir de détresse psychologique et de dépression / UE : L’agence européenne de surveillance des frontières impliquée dans des refoulements de migrants en mer / Sénégal : naufrage le plus meurtrier en 2020

Suisse : les migrants courent un risque plus grand de souffrir de détresse psychologique et de dépression

Office fédéral de la statistique (OFS), le 27 octobre 2020

En matière de santé, il existe un « gradient social » : plus la position sociale est défavorable, plus l’état de santé est mauvais. Cette relation est déterminée par des facteurs d’influence tels que le niveau de formation et le revenu, auxquels peut s’ajouter le statut migratoire. Tel est le constat établi par l’enquête suisse sur la santé (ESS) 2017 publiée le 27 octobre 2020 et réalisée par l’Office fédéral de la statistique (OFS).

En ce qui concerne les résultats pour la population issue de la migration, il apparaît que ce sont surtout les migrantes et les migrants de première génération venus d’Europe de l’Est et du Sud-Est ainsi que d’Europe du Sud-Ouest qui souffrent de problèmes de santé. Les différences observées vont souvent de pair avec des écarts entre statuts sociaux, en particulier en termes de formation. La part des personnes qui estiment leur état de santé « moyen » à « très mauvais » dans la première génération de migrants venus d’Europe du Sud-Ouest est de 16% supérieure à celle de la population non issue de la migration. Par ailleurs, presque tous les groupes de population issus de la migration courent un risque plus grand de souffrir de détresse psychologique de degré élevé et de dépression. C’est particulièrement marquant en ce qui concerne la détresse psychologique de degré élevé chez les migrantes et migrants de première génération venus d’Europe du Sud-Ouest et chez ceux de première génération en provenance d’Europe de l’Est et du Sud-Est. Si ces écarts s’expliquent en partie par des différences sociales, le manque de soutien social exerce ici une influence considérable.

En outre, la part des personnes en surpoids est plus élevée dans pratiquement tous les groupes de la population issus de la migration, y compris parmi les personnes de la deuxième génération. Les facteurs sociaux expliquent moins les différences en matière de surpoids pour la population migrante, au sein de laquelle des facteurs propres à la migration elle-même et au mode de vie semblent jouer un rôle plus important.

UE : L’agence européenne de surveillance des frontières impliquée dans des refoulements de migrants en mer

Le Temps, le 24 octobre 2020

Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, est impliquée dans plusieurs incidents de refoulement en mer de bateaux de demandeurs d’asile traversant la mer Egée entre la Turquie et la Grèce, affirme une enquête de plusieurs médias, dont le magazine allemand Der Spiegel. Les investigations menées « montrent pour la première fois que les responsables de Frontex sont conscients des pratiques illégales des gardes-frontières grecs et sont en partie impliqués dans les refoulements eux-mêmes », écrit Der Spiegel.

Les journalistes assurent avoir documenté six cas survenus depuis avril en mer Egée dans lesquels des équipes de Frontex ont au minimum assisté sans réagir à des refoulements vers la Turquie de bateaux de réfugiés se trouvant dans les eaux grecques, une pratique illégale. Dans un cas survenu en juin, une vidéo montre un navire de Frontex bloquant un bateau de réfugiés, puis dans une autre scène enregistrée, le navire passant devant le bateau de réfugiés à grande vitesse avant de quitter les lieux. Frontex n’a pas commenté les cas précis soulevés par la recherche, indique Der Spiegel, mais a déclaré que ses agents étaient liés par un code de conduite en matière de droits de l’homme et respectaient l’interdiction des refoulements. Sans mentionner l’article, Frontex a indiqué sur son compte Twitter avoir été « en contact avec les autorités grecques à propos d’incidents en mer ces derniers mois » et qu’Athènes avait ouvert une « enquête interne ». Frontex agit « dans le respect des droits fondamentaux et de la loi internationale » souligne l’agence sur Twitter.

Sénégal : naufrage le plus meurtrier de l’année 2020

Le Monde, le 31 octobre 2020

Alors que le 29 octobre 2020, l’Organisation internationale pour les migrants (OIM) a annoncé qu’un naufrage qui a entrainé la mort de 140 personnes tentant de rejoindre l’Europe le 24 octobre comme le plus meurtrier de l’année 2020, le gouvernement sénégalais a mis en doute le bilan établi par l’organisation. « Les services compétents de l’Etat ont récupéré six corps sans vie repêchés par un navire de pêche privé » précise le ministère de l’intérieur dans son communiqué, qui rappelle par ailleurs que « les services de secours ont sauvé respectivement 51 et 40 personnes » lors « d’accidents en mer intervenus le 22 octobre et dans la nuit du 25 au 26 octobre ».

Cette déclaration contredit les informations fournies par l’OIM qui, se basant sur des propos recueillis auprès de communautés locales, estime que 140 personnes ont perdu la vie sur un nombre total de 200 à bord du navire. Entre le 1er janvier et le 17 septembre, au moins 251 personnes ont péri en mer en tentant la traversée entre l’ouest-africain et l’Europe, alors que 210 migrants y avaient perdu la vie sur l’ensemble de l’année 2019 selon l’OIM, .

Masar Hoti / Voix d’Exils




Revue de presse #33

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : baisse sans précédent des flux migratoires dans les pays de l’OCDE / Suisse : entre 145’000 et 420’000 francs pour obtenir un Permis B / Grèce : une clôture de 27 KM pour renforcer la frontière avec la Turquie / États-Unis : 545 enfants migrants toujours sans parents

Baisse sans précédent des flux migratoires dans les pays de l’OCDE

RTS info, le 19 octobre 2020

Alors que le nombre de personnes migrantes permanentes est resté stable en 2018 et 2019 (environ 5,3 millions par an), le nombre de nouveaux permis délivrés a baissé de 46% au premier semestre 2020, a souligné Jean-Christophe Dumont, chef de la division migrations internationales de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Au deuxième trimestre, la baisse a même atteint 72% par rapport à la même période de l’année précédente : en Suisse 31%, en Allemagne 57% et en Autriche 40%.

Compte tenu de la fermeture des frontières en raison de la pandémie du COVID-19 qui a engendré une perturbation des mobilités internationales pendant plusieurs mois, cette baisse sans précédent est qualifiée de « sans surprise ». Elle pourrait néanmoins être partiellement compensée au deuxième semestre, estime le rapport de l’organisation publié le lundi 19 octobre 2020.

Par ailleurs, alors qu’en 2019 plus des deux tiers des personnes migrantes avaient un emploi, les conséquences économiques de la pandémie du COVID-19 pourraient faire reculer les progrès réalisés pour leur intégration sur le marché du travail, estime également l’OCDE. En 2019, Les travailleurs et travailleuses migrant.e.s représentaient en moyenne un quart du personnel médical dans la zone OCDE qui regroupe une quarantaine de pays développés. En Suisse, c’est même près de la moitié. Les secteurs des transports, du nettoyage, de l’industrie alimentaire et des services informatiques sont également concernés.

Suisse : entre 145’000 et 420’000 francs pour obtenir un Permis B

RTS, le 25 octobre 2020

Les cantons suisses peuvent accorder des permis de résidence à des personnes migrantes non européennes, s’ils jugent les rentrées fiscales intéressantes. Depuis 2008, selon une enquête de l’émission de la Radio Télévision Suisse (RTS) Mise au Point, 653 personnes ont bénéficié de cette dérogation à la loi sur les étrangers. Ces grandes fortunes s’installent en négociant un forfait fiscal annuel qui varie beaucoup d’un canton à l’autre. La majorité des bénéficiaires sont des Russes avec environ 30% des permis de résidence accordés. Les Turcs, les Chinois, les Ukrainiens et les citoyens des pays du Golfe sont aussi friands de cette possibilité offerte par la Suisse.

En outre, depuis l’arrivée de la pandémie du COVID-19, afin d’échapper à l’épidémie ou aux infrastructures de santé défaillantes de leur pays, des millionnaires du monde entier contactent des cabinets de consultants pour acheter des permis de résidence en Suisse souligne l’émission.

Néanmoins, les conditions pour déroger à la règle sont strictes. Au-delà des montants financiers révélés par Mise au Point, le bénéficiaire doit habiter au moins six mois par an en Suisse. Il doit également renoncer à exercer une activité lucrative. En revanche, grâce au permis B, il peut circuler librement dans tout l’espace Schengen. Selon les montants planchers transmis à la rédaction de Mise au Point par les cantons romands, c’est dans le Jura que le forfait fiscal, et donc le permis B, revient le moins cher. Pour une personne migrante non européenne célibataire, il faut payer minimum 146’816 francs d’impôts. Suivent Neuchâtel (190’000.-), Fribourg (209’000.-) puis le Valais (287’882.-). Genève et Vaud sont les cantons qui exigent le plus avec respectivement 312’522 francs et 415’000 francs d’impôts à payer. Malgré cela, Genève est le canton qui a délivré le plus de permis B aux fortunés extra-européens depuis 2015 (58). Vaud (24) et le Valais (16) complète le podium.

 

Grèce : une clôture de 27 km pour renforcer la frontière avec la Turquie

Infomigrants, le 16 octobre 2020

Annoncée en août dernier par le gouvernement grec, la construction d’une nouvelle clôture le long de la frontière avec la Turquie a débuté le 15 octobre 2020, rapporte le quotidien grec Kathimerini. Après l’arrivée massive de migrants en Grèce en février et mars, Athènes avait annoncé qu’elle étendrait la barrière de ciment et de barbelés située à sa frontière avec la Turquie, l’objectif étant d’empêcher les migrants de pénétrer dans le pays.

Pour un coût total de 62,9 millions d’euros, la clôture mesurera 27 kilomètres et huit postes d’observation situés en hauteur seront construits et utilisés par l’armée. Endommagée en 2015, la barrière actuelle sera également renforcée grâce à un garde-corps en acier qui mesurera 4,3 mètres de haut, soit près d’un mètre supplémentaire.

 

États-Unis : 545 enfants migrants toujours sans parents

lematin.ch, le 21 octobre 2020

Séparés de leurs enfants après avoir illégalement franchi la frontière des États-Unis, les parents de 545 enfants n’ont pas pu être localisés a indiqué le 20 octobre 2020 la puissante association American Civil Liberties Union (ACLU) œuvrant pour la défense des droits humains. « Via notre action en justice, nous avons informé le tribunal que les parents de 545 enfants sont toujours manquants », a indiqué l’association sur son compte Twitter. Selon un document judiciaire publié par la chaîne CNN, les deux-tiers de ces parents manquants ont probablement été expulsés.

Afin de lutter contre l’immigration clandestine, une politique de « zéro tolérance » avait été instaurée par le Président américain Donald Trump. Conformément à cette politique, les États-Unis ont commencé à séparer les enfants de leurs parents en mai 2018, provoquant une vague d’indignation dans le pays et à l’étranger. Après six semaines de mise en œuvre de la politique, l’administration avait toutefois renoncé à cette pratique, sauf si les parents présentaient « un risque » pour leurs enfants. En outre, une décision de justice datant de 2018 oblige le gouvernement américain à faire le nécessaire pour réunir ces familles.

Masar Hoti / Voix d’Exils




Revue de presse #23

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : jeunes de France et d’Afrique mobilisés contre le Covid-19 / En Tunisie, l’égalité est un vœu pieux / Le Canada régularise 1000 migrants « anges gardiens »

Des jeunes se mobilisent contre le Covid-19 à travers le monde

Jeuneafrique.com, le 12.08.2020

Des jeunes bénévoles de ONE, l’ONG dirigée par l’ancienne ministre française Najat Vallaud-Belkacem, luttent contre l’extrême pauvreté et les maladies évitables, particulièrement en Afrique.

Originaires du Sénégal, de Gambie, de Tunisie et de France, ils se sont également mobilisés pour contribuer à la lutte contre la pandémie de Covid-19. Au Sénégal, par exemple, ils ont réalisé des campagnes de sensibilisation sur les gestes à adopter et ont aussi distribué des masques, du gel antiseptique ainsi que de l’eau de javel gratuitement dans les quartiers et les lieux publics.

En France et en Tunisie, la mobilisation des jeunes s’est traduite par de multiples actions : des étudiants ont réfléchi à des innovations techniques dans le secteur médico-social, d’autres ont fait des dons aux organisations caritatives, d’autres encore ont fait les courses pour les aînés.

Des Sénégalais, aux études en Chine, ont été parmi les premiers à alerter sur la gravité de la maladie. Leur plaidoyer pour la fermeture des frontières sénégalaises ont été diffusés sur internet, avant même que cela ne devienne un débat national. Dans un pays où l’âge médian de la population est de 18 ans, cette mobilisation a démontré, selon eux, le pouvoir catalyseur des réseaux sociaux et de l’engagement en ligne. « Notre génération dispose d’un outil puissant pour influencer les décisions, et nous l’avons bien compris », soulignent–ils.

Alors que la deuxième vague de coronavirus se profile, les militants de ONE demandent aux États de soutenir les jeunes dans leurs engagements et de les inclure dans leurs prises de décisions, en particulier en période de crise.

L’égalité des sexes a du plomb dans l’aile en Tunisie

Jeuneafrique.com, le 13.08.2020

Tous les 13 août depuis 1956, jour de l’indépendance tunisienne, le temps se fige dans le pays. Parmi les premières décisions prises par Habib Bourguiba, président de la Tunisie libérée, la promulgation du Code du statut personnel (CSP) est encore dans tous les esprits. Il s’agissait d’une première dans le monde arabe, qui faisait accéder les Tunisiennes à des droits et devoirs plus étendus.

Mais, dans les faits, les féministes observent que les textes de lois ne suffisent pas à changer les mentalités. Elles regrettent que l’égalité légalement accordés aux Tunisiennes soit un vœu pieux que personne ne songe à faire appliquer. Malgré une émancipation de façade, beaucoup de femmes préfèrent rester sous la tutelle d’un chef de famille et sont nombreuses à continuer d’élever leurs fils comme des enfants rois.

64 ans après la libération de la Tunisie, les mêmes tiraillements empêchent l’évolution des femmes dans une société qui veut une chose et son contraire : la modernité, la liberté et l’émancipation mais aussi le respect et l’application du conservatisme le plus rétrograde.

Un millier d’« anges gardiens » régularisés au Canada

voaafrique.com, le 14.08.2020

En mai dernier, le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait salué le « travail héroïque » des demandeurs d’asile actifs en pleine pandémie dans les milieux de la santé. Il avait promis de réfléchir à un programme de régularisation. Le chef du gouvernement québécois François Legault, les avait même qualifiés d’ « anges gardiens ». Finalement, c’est le ministre de l’immigration qui vient d’annoncer la régularisation prochaine des migrants concernés pour les remercier d’avoir aidé à soigner des malades du Coronavirus.

Cette mesure concernera seulement les infirmiers et les aides-soignants ayant travaillé dans des établissements de santé, des maisons de retraite ou à domicile. Ils pourront demander la résidence permanente pour eux-mêmes et leur famille à condition d’avoir déposé leur demande avant mars 2020, et cela même si leur demande d’asile a été rejetée.

A l’échelle du Canada, cette mesure de régularisation devrait concerner un millier de personnes au maximum.

Oumalkaire / Voix d’Exils




Revue de presse #10

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Aider les plus vulnérables / L’Afrique peu touchée par le Covid-19 / Soutenir l’éducation des jeunes migrants

Le Covid-19 accentue les inégalités

Centre catholique des médias Cath-Info, 24.04.2020

La communauté Sant’Egidio de Lausanne a lancé de nombreuses initiatives pour venir en aide aux personnes les plus durement touchées par la pandémie, parmi lesquelles, les personnes âgées, les handicapés, les migrants et les requérants d’asile déboutés. Pour marquer son soutien à ces derniers, la présidente de la communauté s’est rendue au foyer de Vennes de l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) au début du ramadan. Elle y a distribué des paquets contenant du lait, des dattes et des jus de fruit. Cette initiative a été tout particulièrement appréciée par les nombreux musulmans qui vivent dans le foyer.

Sant’Egidio aide également depuis des années de nombreuses familles Roms originaires de Roumanie. Depuis l’interdiction de la mendicité dans le canton de Vaud à fin 2018, la situation des Roms s’est détériorée, surtout pour les familles avec de jeunes enfants. Séjournant en Suisse sans permis de séjour, les Roms réussissaient tant bien que mal à trouver du travail, notamment sur appel. Mais en ces temps de pandémie il n’y a plus de rien à faire. Et plus d’argent à gagner. C’est pourquoi, depuis le début du confinement, Sant’Egidio a distribué à la population Rom des bons Migros ou Coop et fourni des ordinateurs aux enfants pour qu’ils puissent rester connectés avec leurs enseignants.

«Nous n’abandonnons personne», tel est le leitmotiv de cette communauté qui fait vivre la solidarité et invite toute personne intéressée à faire partie de son réseau. (voir: info@santegidio.ch ou 079 627 36 56)

 

Contre toute attente, l’Afrique résiste au coronavirus

Jeune Afrique, 03.05.2020

La catastrophe sanitaire annoncée n’a pas eu lieu sur le continent africain. Contre toute attente, le Covid-19 y progresse plus lentement qu’en Asie, en Europe et aux Amériques. L’Afrique, qui représente 17 % de la population du globe, n’héberge en effet que 1,1 % des malades et compte 0,7 % des morts. Mieux : avec plus de 12 000 guérisons, elle résiste étonnamment bien aux assauts de la pandémie. Face à ce mystère non encore résolu, les scientifiques s’interrogent : est-ce dû au fait que la maladie est arrivée plus tard sur le continent ? Et en ce cas, faut-il s’attendre à un pic en septembre ? Ou alors, serait-ce le climat chaud qui fait barrage ? Et c’était un effet de la jeunesse de la population africaine ? Les médecins confirment que la majorité des cas sévères concerne des personnes de plus de 60 ans, ce qui serait une chance pour le continent, où l’âge médian est de 19,4 ans et où 60 % de la population a moins de 25 ans. Dans les pays de l’Afrique anglophone, on en a même fait un slogan : « The virus is old and cold and Africa is young and hot » (Trad. « Le virus est vieux et froid et l’Afrique est jeune et chaude »).

A noter que le trafic aérien, vecteur majeur de la propagation du virus est peu développé sur l’ensemble du continent. Ce n’est donc pas un hasard si l’Afrique du Sud, l’Égypte et l’Algérie, soit les trois pays qui ont le plus de liens avec la Chine sont également les plus touchés.

 

Accès à l’éducation et égalité des chances

cath.ch 29.04.2020

Préoccupés par le décrochage scolaire des jeunes, des syndicats et des organismes de soutien aux migrants ont adressé le 27 avril une lettre ouverte. aux autorités cantonales de Suisse.

Selon les signataires, l’organisation mise en place en cette période de pandémie pour que les enfants puissent effectuer les travaux scolaires à domicile laisse trop souvent sur la touche ceux qui ont le plus besoin de soutien, à savoir les jeunes migrants. Ceux qui ne peuvent pas être soutenus par leurs parents, ceux dont l’équipement informatique n’est pas adéquat et ceux qui ne maîtrisent pas suffisamment une langue nationale ont besoin d’un soutien supplémentaires. Faute de quoi, leurs chances de progresser dans leur scolarité et leur apprentissage sont gravement compromises.

Pour que le droit à l’apprentissage soit respecté, les signataires préconisent une série de mesures à mettre en œuvre dans le cadre de l’instruction publique :

  • Fixer les tâches et les devoirs à faire dans un langage simple et d’une manière très structurée.
  • Communiquer avec les parents de langue étrangère avec l’aide d’interprètes interculturels.
  • Traduire dans les langues les plus importantes les conseils pour l’enseignement à domicile.
  • Suivre avec une attention particulière la situation des élèves de l’école obligatoire vivant dans les centres d’asile.
  • Intervenir lorsque la protection de la santé des enfants et des jeunes dans les centres n’est pas garantie. Par exemple, en cas d’absence de mesures d’hygiène, d’impossibilité de respecter la distance physique, de manque de soins médicaux, d’espace insuffisant pour la quarantaine.
  • Veiller à ce que les jeunes migrants souffrant de traumatismes dus à leur parcours de vie reçoivent un soutien social et psychologique.
  • Veiller à ce que les inégalités existantes ne s’aggravent pas au niveau de l’enseignement secondaire et supérieur.
  • Rendre accessibles à tous les étudiants les solutions proposées pour l’enseignement à distance ou à domicile. Si nécessaire, fournir le matériel adéquat, notamment un accès à internet suffisant qu’on ne trouve pas toujours dans les centres d’asile.

Rédaction vaudoise / Voix d’Exils

 




Appartenances

Appartenances. Formation des professionnels. Photographie. Yves Leresche

Une association qui soutient les personnes et les familles migrantes en difficultés dans le canton de Vaud

Appartenances est une association qui intervient dans les domaines de la prévention et la promotion de la santé, des soins, la formation et l’intégration dans le but de favoriser l’autonomie et la qualité de vie des personnes migrantes.

L’association Appartenances a été créée en 1993, à Lausanne, par un groupe de médecins, psychologues, travailleuses et travailleurs sociaux, suite à la venue des refugiés qui fuyaient la guerre d’Ex-Yougoslavie. Appartenances est une association qui intervient dans les domaines de la prévention et la promotion de la santé, les soins, la formation et l’intégration dans le but de favoriser l’autonomie et la qualité de vie des personnes migrantes par la découverte et l’utilisation de leurs propres ressources. La grève des femmes de 1991 a aussi servi de source de motivation pour la création de l’association, puisqu’elle avait mis en avant la question des femmes migrantes. Actuellement, Appartenances compte 210 employés dont 140 interprètes communautaires et se focalise sur quatre grands secteurs : la Consultation Psychothérapeutique pour Migrants ; les espaces sociaux ; I ’interprétariat communautaire et la formation.

La Consultation Psychothérapeutique pour Migrants

La Consultation Psychothérapeutique pour Migrants s’adresse aux personnes qui sont victimes de violences de guerre, de tortures et d’autres traumatismes liés aux parcours migratoires. Et comme Appartenances n’est pas un service d’urgence, elle travaille notamment en collaboration avec la CHUV et l’USMi (Unité de Soins aux Migrants). Les consultations psychothérapeutiques sont dispensées sur les trois sites de l’Association à Lausanne, Vevey et Yverdon.

Appartenances reçoit environ 900 patients par année. La majorité possède les permis N et F. Une minorité ont un statut de réfugié avec un permis B ou détiennent un permis C.

« D’une manière générale, la santé psychique des personnes migrantes est fortement dépendante de leur situation administrative. Car lorsqu’un patient reçoit une décision négative à sa demande d’asile, son état de santé peut se dégrader, ce qui rend plus difficile la mission des médecins et des psychologues puisqu’ils ne peuvent rien faire sur la décision prise par l’administration » selon Appartenances.

Appartenances. Interprétariat communautaire. Consultation en trialogue. Photographie: Yves Leresche.

 

Les Espaces sociaux

Les Espaces sociaux, qui reçoivent un millier de personnes par année, comprennent d’abord les Espaces femmes à Lausanne, Yverdon et Vevey. Ces espaces permettant aux femmes migrantes de suivre des cours de français et de couture, de faire des rencontres afin qu’elles puissent accéder à une certaine autonomie. Leurs enfants en âge préscolaire sont aussi accueillis. Les Espaces sociaux comprennent aussi l’Espace Mozaïk où un accent particulier est mis sur les hommes migrants, eux aussi en situation de précarité sociale et/ou psychique.

Appartenances. Espace Mozaik. Atelier de français. Photographie: Yves Leresche.

L’interprétariat communautaire 

Ce secteur comprend 140 interprètes communautaires qui ont suivi des formations qualifiantes. Ces interprètes interviennent dans les domaines de la santé, du social et de l’éducation pour faciliter la compréhension au moyen de traductions orales qui tiennent compte des contextes socioculturels des professionnel-les et des migrant-es pour lesquels ils/elles interviennent. En 2018, Appartenances a servi 55’000 heures d’interprétariat.

 

La formation

Appartenances propose des formations pour les professionnel-le-s de la santé et du social dans le domaine des migrations, de l’interculturalité, du traumatisme etc.

En conclusion, Appartenances se définit comme « une organisation indispensable du réseau sanitaire et social qui travaille en bonne intelligence et en complémentarité avec les autorités et les services publics et fait pleinement partie du dispositif de soutien et d’accompagnement des personnes migrantes dans le canton de Vaud ».

Appartenances Centre Femmes. Cours de francais. Photographie: Yves Leresche.

 

Clovis Audry Miganda

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Infos

http://www.appartenances.ch/