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Flash infos #79

Migrant.e.s haïtiens refoulés de manière inhumaine par les USA. Kristine Kostava / Voix d’Exils

Sous la loupe: refoulements inhumains de Haïtiens aux USA / Mea culpa de Joe Biden / Des millions de Yéménites en danger

Refoulements «inhumains» de milliers de migrants haïtiens par les États-Unis

Le Point, 23 septembre 2021

Les autorités migratoires américaines ont repris le 18 septembre leur programme d’expulsion des personnes migrantes haïtiennes en situation irrégulière du territoire américain qui avait été suspendu suite au séisme du 14 août qui avait ravagé ce pays des caraïbes. En quatre jours, 12 vols ont été affrétés par les États-Unis à bord desquels environ 1’400 personnes migrantes haïtiennes étaient renvoyées – dont plusieurs centaines d’enfants – à destination de Port-au-Prince et de Cap-Haitian, la deuxième ville de Haïti. Cette décision a suscité de vives critiques – y compris de la part de Chuck Schumer, le chef démocrate du Sénat – qui a qualifié ces renvois d’«ignobles» et qui a appelé Joe Biden à y mettre fin immédiatement.

La plus vigoureuse réaction fût celle de Daniel Foote, l’Émissaire Spécial des États-Unis pour l’Haïti, qui a dénoncé l’échec de la politique de l’Administration Biden à Haïti. Et pour bien mettre en évidence son désaccord avec la décision d’expulser les personnes migrantes haïtiennes, il a démissionné de son poste. Dans la lettre qu’il a adressé au Secrétaire d’État américain, M. Foot lance : «Je ne serai pas associé à la décision inhumaine et contre-productive des États-Unis d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et de migrants illégaux vers Haïti, un pays où les responsables américains sont confinés dans des complexes sécurisés en raison du danger que représente les gangs armés contrôlant la vie quotidienne».

Désigné à son poste quelques semaines après la mort tragique du président Jovenel Moïse assassiné début juillet 2021 par un commando dans sa résidence, Daniel Foote avait avait pour mission de «faciliter la paix et la stabilité» et la tenue d’élections «libres et justes» dans un pays plongé dans une crise à la fois politique, institutionnelle, sanitaire, économique et en prise avec des gangs armés qui y règnent en maîtres.

Migrant.e.s haïtiens refoulés de manière inhumaine par les USA. Kristine Kostava / Voix d’Exils.

Mea culpa de Joe Biden face aux mauvais traitements subis par les personnes migrantes haïtiennes

Le Matin, le 24 septembre

Le président Joe Biden a promis que les officiers de la police montée à cheval qui ont brutalisé les personnes migrantes Haïtiennes sur les rives du Rio Grande paieraient le prix de «leurs actes scandaleux». Sur les images, l’on voit des personnes traitées comme du bétail et certains ont assimilé ces images à des scènes du temps de l’esclavage aux États-Unis.

Le président américain s’est retrouvé entre deux feux de critiques: de la part de la gauche pour sa dureté et de la part de la droite pour son laxisme et son appel d’air à l’immigration.

Joe Biden a déclaré qu’il prenait «la responsabilité» des événements.

Yémen : Des millions de personnes migrantes yéménites ont un besoin urgent d’assistance en raison du manque de financement

Organisation internationale des migrations, le 22 septembre 2021

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a déclaré que des millions de personnes sont toujours en danger au Yémen. Elle appelle à un financement  indispensable des organisations humanitaires afin qu’elles puissent répondre aux besoins immenses de «la plus grande crise humanitaire du monde».

«Sans financement supplémentaire, les organisations comme l’OIM pourraient n’avoir d’autre choix que de réduire considérablement leurs opérations, ce qui priverait des dizaines de millions de personnes de nourriture, d’eau et de soins de santé dont elles dépendent pour survivre chaque jour» a déclaré Ugochi Florence Daniels, la directrice générale adjointe de l’OIM.

La situation est dramatique pour les plus de 20 millions de personnes touchées par la crise humanitaire. Près de 5 millions de personnes sont à nouveau au bord de la famine, 4 millions ont été déplacées, les deux tiers de la population dépendent de l’aide humanitaire et une nouvelle vague de Covid-19 est arrivée. Environ 32’000 personnes migrantes risquent d’être exploitées et maltraitées. Les partenaires humanitaires ont reçu moins de 10% du budget nécessaire pour fournir des services de première nécessité aux réfugié.e.s et aux migrant.e.s sur place.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 




Revue de presse #56

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous le loupe : Asile : à la frontière sud des États-Unis, le nombre de mineurs non-accompagnés en forte augmentation / Athènes accuse les garde-côtes turcs d’inciter les migrant.e.s à se rendre en Grèce / Caroline Abu Sa’Da : « Nous n’avons rien à cacher sur les sauvetages de migrants »

Asile: le nombre de mineurs non-accompagnés en forte augmentation à la frontière sud des Etats-Unis

rtbf.be, le 2 avril 2021

Deux mois après son entrée en fonction, le président Biden se retrouve entre deux feux suite à l’ouverture des portes de la principale installation de détentions de personnes migrant.e.s située dans la localité de Donna, dans le Texas, à quelques kilomètres du Rio Grande qui délimite la frontière des États-Unis avec le Mexique.

L’opposition républicaine lui reproche d’avoir provoqué un afflux de personnes migrant.e.s en ne fermant pas la frontière. Au mois de février, près de 100’000 personnes migrant.e.s ont tenté de rejoindre les États-Unis. Les démocrates progressistes, quant à eux, lui reprochent de ne pas accepter davantage de personnes migrant.e.s.

Le site de Donna accueille plus de 4’000 personnes récemment arrivées aux États-Unis. Parmi elles, quelques 250 mineurs non-accompagnés pour lesquels une attention particulière est accordée selon la porte-parole de la Maison Blanche Jens Psaki : « Nous ne renverrons aucun enfant de moins de 18 ans dans ce voyage périlleux ». Elle précise que cela ne veut pas dire qu’ils pourront rester aux États-Unis. Elle ajoute que leur cas sera étudié et, qu’en attendant, ils seront en sécurité et seront traités avec humanité.

Du côté des organisations telles que « Immigration Matters », les conditions d’accès et d’accueil des jeunes migrant.e.s sont le fruit de quatre années de politique restrictive de l’administration Trump.

 

Athènes accuse les garde-côtes turcs d’inciter les migrant.e.s à se rendre en Grèce

infomigrants, le 5 avril 2021

Les relations entre la Grèce et la Turquie se sont considérablement tendues ces derniers mois sur le dossier des recherches gazières lancées par Ankara en Méditerranée.

Les tensions croissantes entre les deux pays sont montées d’un cran ces derniers jours sur le dossier de l’accueil des migrants. Notis Mitarachi, ministre grec des migrations, a accusé Ankara, vendredi 2 avril, d’encourager les personnes migrant.e.s à entrer en Grèce. Il a cité plusieurs incidents lors desquels les garde-côtes et la marine turc ont été impliqués dans une tentative de provoquer une escalade avec la Grèce.

Athènes veut qu’Ankara surveille mieux les routes de l’immigration et reprenne sur son territoire 1’450 personnes déboutées du droit d’asile sur les îles grecques. Demande soutenue par la commissaire européenne Ylva Johansson qui, lors de sa dernière visite sur l’île de Lesbos, a appelé la Turquie « à réadmettre d’urgence les migrants » renvoyés de Grèce.

La Turquie, de son côté, cherche à limiter le nombre de retours sur son territoire, surtout qu’elle accueille près de 4 millions de personnes réfugiées – la plus grande population de réfugiés au monde.

 

Caroline Abu Sa ‘Da dit que nous n’avons rien à cacher sur les sauvetages de migrants

letemps.ch, le 30 mars 2021

Le navire-ambulance Ocean Viking, de l’association SOS Méditerranée, est l’un des deux derniers bateaux de sauvetage privé qui navigue en Méditerranée centrale. Dans une interview accordée au journal Le Temps, Caroline Abu Sa’Da, Directrice de SOS Méditerranée Suisse, défend la nécessité du sauvetage en mer, alors que trois autres ONG – Médecins sans frontières, Save the Children et Jugend Rettet – sont accusées par la justice italienne de collusion avec les passeurs libyens.

Caroline Abu Sa’Da souligne l’augmentation du nombre des départs depuis la Libye suite à l’évolution de la situation politique dans le pays avec un nouveau gouvernement provisoire qui tente de s’affirmer et des centres de détention de personnes migrant.e.s – officiels et clandestins – plus que jamais remis en question. En Méditerranée orientale, la Turquie bloque actuellement les départs vers les îles grecques, mais il y a aussi davantage de traversées depuis les côtes africaines vers les îles Canaries, en Espagne.

Plusieurs indices font penser que des centaines de personnes migrant.e.s prennent la mer chaque mois. Il suffit, pour le confirmer, de se baser sur le nombre de sauvetages, les arrivées sur l’île de Lampedusa, en Italie, les informations sur les interceptions des garde-côtes en Libye ou les cadavres ramassés sur les côtes libyennes. D’ailleurs, on compte plus de 300 personnes qui ont déjà perdu la vie durant les trois premiers mois de l’année 2021; davantage de victimes que durant toute la même période l’année dernière.

Quant à la légalité des opérations de sauvetages, Caroline Abu Sa’Da affirme qu’il n’y a rien à cacher face aux autorités maritimes. La politique de communication de l’équipe de sauvetage est basée sur la transparence pour éviter toute mauvaise interprétation. On peut même suivre en temps réel les activités du navire-ambulance sur un site Internet lancé depuis 2018.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils