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« Un journaliste doit d’être indépendant, impartial et avoir de la dignité! »

 

Devenir journaliste: mon rêve d’enfance!

Cet article est le premier qu’a rédigé notre rédactrice Kristina Kostava pour Voix d’Exils. La rédaction a choisi de le publier aujourd’hui, lundi 3 mai 2021, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse de l’ONU.

Quand j’étais petite, j’avais beaucoup de rêves. Mais le plus grand c’était de devenir journaliste pour la télévision. J’ai toujours été intéressée par le domaine du journalisme. Encore aujourd’hui, j’écoute, regarde ou lis toujours des informations actuelles et j’en trouve sur divers sites internet.

Je suis très intéressée par le processus de travail et les personnes qui partagent des nouvelles informations ou des rapports intéressants. Je pense que le journalisme est une profession importante dans la vie moderne et le journaliste a un grand pouvoir. La principale obligation est d’utiliser cette force pour satisfaire l’intérêt public.

Pour moi, le journaliste est très intelligent. Sa vie est intéressante et son quotidien est rempli d’aventures. Il rencontre beaucoup de personnes différentes, il voyage dans de nombreux pays et prépare beaucoup de sujets  d’actualité.

Un journaliste doit d’être indépendant, impartial et avoir de la dignité! Ce métier est un art pour expliquer aux autres ce qu’on ne comprend pas bien. Il vise à collecter, traiter et diffuser des informations à la télévision, à la radio, dans les journaux et maintenant sur internet. Mais le plus important, c’est que les informations soient vérifiées et réelles!

J’ai un grand intérêt pour ce travail, car il est très diversifié. Transmettre de nouvelles connaissances au public est pour moi quelque chose de gratifiant.

C’est une chance pour moi de réaliser mon rêve d’enfance et je suis très heureuse de devenir membre de la rédaction de Voix d’Exils et m’engage à remplir mes devoirs de journaliste avec dignité.

Kristine Kostava

Membre de la rédaction vaudoise Voix d’Exils




Rêves de prison

Robert Brinkley – pexels.com

Parfois plus vrais que le réel

Nous avons combattu jusqu’au bout mais le mal a gagné, une fois encore : j’ai été arrêté avec un ami, à la hâte et dans la nuit. On ne nous a même pas fourni un avocat.

Entre rêve et réalité

Le juge nous a présenté les papiers sur lesquels figurait un mandat d’arrêt et a dit :

« Vous êtes arrêtés! »

Puis il a fixé un point inconnu de ses yeux rouges et fatigués, en haussant les épaules. Il a ensuite pointé son index vers le plafond et a poursuivi :

« La décision à votre sujet est la suivante… »

Cela n’a pris que quelques minutes ; dans un stress sans fin, je pensais: comment le mal peut-il gagner aussi facilement?

Bien sûr, il n’est pas facile de trouver la réponse à cette question rude et ancienne qui bat sans interruption dans mon cerveau. Mais, soudain, je me suis souvenu de quelque chose de complètement différent: j’avais déjà vu cette pièce, ce juge, ce groupe de prisonniers en civil. Cette histoire m’était déjà arrivée il y a bien longtemps, de la même manière, dans ses moindres détails…

Mais quand? Il y a combien d’années, de siècles?

Je pensais : peut-être que tout cela n’est pas vrai? C’est peut-être un cauchemar?

Qu’est-ce qui est plus vrai: le sommeil ou la vie?

J’ai dormi pendant mes trois premiers jours et trois premières nuits en prison. Je me réveillais seulement quand les geôliers faisaient leur ronde de surveillance.

***

Il neige. Le monde ressemble à une immense ruelle, blanche de tous les côtés. Je suis seul. J’avance dans cette ruelle solitaire et enneigée…

Ceci est mon premier rêve en prison. J’ai fait ce même rêve à plusieurs reprises durant ma détention. Ce qui est étrange, c’est que je l’ai fait encore à plusieurs reprises après ma libération. La dernière fois, c’était ici, en Suisse, et, ce jour-là, j’ai décidé d’écrire ce texte.

***

Je me réveille subitement. Je vois ma mère dans ma cellule de prison. Elle est assise à mon chevet et caresse mes cheveux.

« Comment es-tu arrivée ici? » – dis-je, bouleversé.

Ma mère, au lieu de me répondre, pose à son tour une question :

« Pourquoi es-tu si maigre mon enfant ? Il fait trop froid ici », et ses yeux se remplissent de larmes.

« Va-t’en ! Il fait assez chaud ici. Ne t’inquiète pas, ils nous donnent de la bonne nourriture. »

« Non, je ne peux pas te laisser seul ici. »

« S’il te plait, Maman, quitte cet endroit au plus vite, les geôliers pourraient te surprendre. » – je la saisis par le bras et la force à sortir.

Quand j’ai été libéré, j’ai appris qu’au moment où j’ai fait ce rêve, la tension artérielle de ma mère, malade depuis longtemps, s’était brutalement élevée et qu’elle avait même failli en mourir.

***

Une salle de spectacle vide. Il n’y a personne, sauf le président azerbaidjanais, Ilham Aliyev, son épouse, Mehriban Aliyeva, et moi.

Avec colère et étonnement, je regarde le président assis à côté de moi. Il fait semblant de ne pas me voir, fixant la scène vide de ses yeux froids. Puis il commence à suivre un spectacle invisible sur la scène toujours vide. La première dame, elle, a cassé le talon d’une de ses chaussures et reste occupée uniquement par ce petit désagrément.

À différents moments, j’ai vu en rêve les dirigeants des États-Unis, de la Russie, du Turkménistan, de la France, de l’Iran et de l’Allemagne. Mais Ilham Aliyev est revenu plusieurs fois dans mes rêves.

***

C’est une immense place avec beaucoup de monde. Quelqu’un m’appelle, je me retourne : le mari de ma tante, accompagné de son gendre, se tient devant moi.

« Allons manger et boire », propose-t-il.

Et nous avons mangé et bu quelque part.

« Pourquoi êtes-vous ici? » ai-je demandé.

« Nous ne nous sommes pas rencontrés depuis longtemps. Nous avons un travail important à faire et devons y aller de toute urgence. Nous avons voulu venir te voir avant de partir ». Le mari de ma tante a levé son verre de vin.

Je me suis réveillé au tintement de nos verres qui s’entrechoquaient.

Après ma libération, j’ai appris que le mari de ma tante et son gendre étaient morts durant ce même mois.

***                                    

Peut-être que certains ne le croient pas. Mais j’ai vu en rêve et su à combien d’années je serai condamné, dans quelles conditions je serai libéré et bien d’autres choses encore. Aujourd’hui, je continue à faire des rêves au sujet de mon avenir ou sur des œuvres à écrire.

C’est un fait incontestable: les gens peuvent être arrêtés, mais il est impossible d’arrêter leurs pensées et leurs rêves.

Qu’est-ce que la liberté? Est-elle peut-être, tout simplement, l’un de nos rêves les plus anciens?

Samir Murad

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




« Pour la première fois, nous avons senti que nous n’étions pas en exil »

Colonne dans la neige. Photo: Samir Murad / Voix d’Exils.

Vacances inoubliables à Bourg Saint-Pierre en Valais

A la fin du mois de décembre 2019, un groupe de réfugiés a pu passer quelques jours de vacances à Bourg St-Pierre, en plein cœur de la montagne valaisanne, à l’invitation d’Anne-Laure Gausseron, responsable du Groupe œcuménique d’accompagnement des réfugiés à Martigny: le GOAR. Une immersion bouleversante dans la beauté de la montagne.

Ma famille et moi sommes en Suisse depuis plus de deux ans. C’était nos premières vacances. Nous avons passé des moments inoubliables à Bourg Saint-Pierre. Pour la première fois, nous avons ressenti la beauté et l’originalité de la nature suisse.

La chance d’oublier que vous êtes un migrant

Pour la première fois, bien que temporairement, nous avons senti que nous n’étions pas en exil. Nous avons rencontré des familles migrantes, originaires de divers pays : l’Erythrée, l’Afghanistan, l’Irak, le Cameroun, la Syrie et des citoyens suisses. Nous avons communiqué entre nous en français, langue que nous ne maîtrisons pas encore parfaitement. Nous avons découvert la cuisine, la musique et la culture de différents pays, dont celle de la Suisse. Nous avons parlé, ri, et dansé. Dehors, il y avait un vrai hiver. Il neigeait. Nous avons fait des batailles de boules de neige dans une joie illimitée. Ce fut une occasion de se rencontrer, de partager. Pendant ces quelques jours, nous avons oublié que nous étions des migrants, nous avons oublié les problèmes qui ont ruiné nos vies dans nos pays.
A mon avis, de tels projets sont particulièrement bénéfiques pour aider les migrants à apprendre le français et à s’intégrer en Suisse.

L’art de voler

Pour la première fois de ma vie, j’ai fait du ski. Je voudrais remercier mon professeur, Monsieur Tounet, car grâce à lui, j’ai adoré le ski.

Le ski n’est pas seulement amusant. Le ski, c’est l’expression de la confiance en soi d’une personne et sa tentative courageuse de voler. Dès la création du monde, l’homme a souhaité voler. Ce désir irrésistible s’est manifesté diversement, depuis le rêve des tapis volants jusqu’aux avions. Le ski est la capacité d’un individu à voler. Vous volez, vous réalisez vos rêves et vous montrez au monde ce qu’est la liberté.

Le ski, c’est l’esprit des montagnards.

Maintenant, j’ai un petit rêve: acheter du matériel de ski et voler avec mon fils en oubliant tout.

Voler, voler, voler droit devant, sans regarder en arrière…

Et aller dans le monde de nos rêves…

Samir Murad
Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Pour aller plus loin:

« L’hospitalité c’est comme respirer: c’est vital! », article publié dans Voix d’Exils le 14 octobre 2019.

 

 




L’aide sociale

Pixabay License

Un droit ou une honte ?

En Suisse, l’aide sociale a pour objectif d’aider les personnes dans le besoin, tout en préservant leur dignité humaine. Sont concernés: les chômeurs en fin de droit, les personnes en situation de handicap et les réfugiés dans l’impossibilité de travailler.

Dans la plupart des pays occidentaux, l’accès à diverses mesures sociales garantit aux citoyens en difficulté des conditions de vie décentes. Un toit, l’accès aux soins, l’école pour les enfants, à manger en suffisance… En assurant la satisfaction des besoins de base, les aides sociales permettent également le maintien de l’ordre public. En Occident, on ne verra pas d’émeutes de la faim dans les rues des grandes villes.

Si travailler permet de vivre dignement des fruits de son labeur, que faire lorsque le travail est un rêve inaccessible après un licenciement, une maladie, une période de chômage prolongée, une incapacité à intégrer le monde professionnel ? Faire appel à l’aide sociale.

Dans la réalité, ce recours peut s’avérer impossible. Ainsi, certaines personnes refusent d’y faire appel parce qu’elles ont honte d’avouer qu’elles sont dans le besoin. Elles préfèrent puiser dans leurs économies au lieu de faire valoir leurs droits. En agissant ainsi, elles espèrent éviter qu’on leur reproche de profiter du système.

D’autres personnes ne reçoivent pas l’aide sociale simplement parce qu’elles sont mal informées et ne font pas les démarches nécessaires pour y avoir droit.

Aide-toi, et le ciel t’aidera

A Djibouti, d’où je viens, comme dans beaucoup de pays africains, le peuple ne reçoit aucune sorte d’aide sociale. Ceux qui se retrouvent au chômage ou qui ne gagnent pas suffisamment d’argent pour vivre et faire vivre leur famille n’ont d’autre alternative que de se débrouiller par eux-mêmes ou de faire appel à la générosité familiale.

En l’absence d’un système d’aide proposé par les États, la solidarité familiale et le système D restent les moyens les plus utilisés et les plus profondément inscrits dans les cultures locales.

Aux yeux de beaucoup d’Africains qui émigrent en Europe, l’aide sociale ne représente pas un droit, mais une aide faite aux mendiants. Les Djiboutiens utilisent le terme péjoratif de « caydh », à traduire par « pauvreté extrême », pour qualifier le statut de ceux qui en bénéficient.

C’est pourquoi, les réfugiés installés en Europe qui confient à leur famille restée au pays qu’ils sont sans travail et qu’ils dépendent de l’aide sociale sont très mal vus. Mieux vaut ne pas en parler pour éviter les préjugés et les déceptions.

Finalement, je pense qu’il faudrait faire abstraction des préjugés qui pèsent ici comme ailleurs sur les personnes à l’aide sociale. Là où elle est proposée, les hommes et les femmes dont les difficultés financières justifient qu’ils la reçoivent devraient la considérer comme un droit et non pas comme une honte.

Oumalkaire

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 




La flamme de l’espoir brille dans les ténèbres

 

Auteur: Pixel2013. Pixabay licence / pixabay.com

Petite leçon philosophique pour combattre le pessimisme


Les obstacles nous gênent et nous empêchent de réaliser nos rêves et nos objectifs ; parfois ils sont plus forts que nous et nous dépassent. Nous sentons que nous avons échoué et que nous restons emprisonnés dans le pessimisme, le désespoir et le refus de nous battre pour, au final, plus de déceptions.

Nous avons tous traversé cette étape difficile, mais certains sont capables de surmonter ces difficultés, de les exploiter et de les transformer en un pont pour atteindre l’objectif souhaité. D’autres abandonnent dès le premier obstacle qu’ils trouvent sur leur chemin et s’emprisonnent eux-mêmes en rejetant la faute sur la vie et leur réalité.

Comment est-ce qu’on peut se débarrasser de ce sentiment ?

Comment est-ce qu’on peut transformer nos vies en une vie réussie ?

Le secret est l’espoir qui est le feu brûlant en nous, produit par notre motivation à réaliser ce que nous voulons. L’équation est aussi simple que nous le pensons tant que nous nous efforçons d’atteindre nos objectifs et que, de ce fait, nous devenons plus optimistes et heureux.

Par conséquent, le sage est celui qui n’abandonne pas dès la première déception, qui se bat et n’écoute pas ceux qui le dénigre.

Il ne se soucie de rien et termine son parcours en grimpant la montagne du succès.

Finalement, nous devons arroser le jardin de nos cœurs avec un espoir qui enlève les épines du désespoir afin d’atteindre la plage du bonheur et de la satisfaction.

Aya Kardouch

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils