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La responsabilité politique de l’Europe en Afrique

De gauche à droite: Charles Soumah et Sébastien Kopumi

Grand débat entre deux rédacteurs de Voix d’Exils  

Alors que le président français Emmanuel Macron a achevé sa tournée éclair de 4 jours en Afrique le 5 mars, la rédaction de Voix d’Exils a organisé le lendemain un grand débat autour d’un article publié sur Voix d’Exils le 28 novembre 2022 intitulé « La responsabilité politique de l’Europe » le cas de la migration issue de l’Afrique » signé Sébastien Kopoumi, ancien rédacteur de Voix d’Exils. Dans cet article, l’auteur dénonce notamment « une politique agressive néo-coloniale » des pays occidentaux ayant jadis colonisé l’Afrique. Suite à cet article, Charles Soumah, rédacteur actuel de Voix d’Exils, a posté sur notre site un commentaire caustique qui affirme que « les dirigeants africains – tous confondus – sont responsables majoritairement à 99 pourcents des bouteilles remplies de tous les maux plus que l’Occident ». Les deux auteurs ont souhaité prolonger cette réflexion à l’occasion d’un débat radiophonique.

 

Source:

La responsabilité politique de l’Europe. Le cas de la migration issue de l’Afrique

Article publié sur Voix d’Exils le 28 novembre 2022

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




L’effroi de la guerre

Photo: Voix d’Exils.

Déjà six mois que la Russie a envahi l’Ukraine

Comment accepter la guerre lorsqu’elle éclate? Comment faire face à la stupeur de cette nouvelle réalité? Enfin, comment envisager le futur dans le chaos de cette situation? Voici quelques questions que notre rédactrice Kristine Kostava a adressé à Marina, une jeune Ukrainienne originaire d’Odessa, lors d’une interview réalisée en juillet 2022.




Frontex au menu de la votation populaire du 15 mai

Le peuple suisse votera le 15 mai sur l’augmentation de la participation financière de la Suisse à Frontex. Illustration: Kristine Kostava / Voix d’Exils.

Témoignages d’exilé.e.s ayant croisé Frontex sur leur chemin

Le 15 mai prochain, le peuple suisse votera sur « la reprise du règlement de l’Union Européenne (UE) relatif au corps européen de garde-frontières et de garde-côtes (développement de l’acquis de Schengen) », c’est-à-dire l’augmentation de la participation de la Suisse à Frontex:  l’Agence européenne des garde-frontières et des garde-côtes

Créée en 2004, Frontex surveille les frontières extérieures de l’espace Schengen. Ses missions sont de lutter contre la criminalité transfrontalière, le trafic d’êtres humaines, le terrorisme et la migration clandestine. L’agence est financée par l’Union européenne (UE) et les pays signataires de l’accord de Schengen non membres de l’UE (comme la Suisse).

Les principaux enjeux de la votation sur Frontex

En raison de l’accord de Schengen, la Suisse doit augmenter sa contribution financière au garde-frontière Frontex. Certains partis politiques de gauche et des organisations de soutien à la population migrante ont lancé un référendum pour dénoncer les mauvais traitements infligés aux migrants et le non respect de leurs droits fondamentaux. Les promoteurs du référendum remettent en cause la politique migratoire de Frontex et demandent plus d’ouverture de la part de l’Europe. Ils considèrent également que l’agence a « une politique migratoire européenne basée sur la violence » . Ils et elles dénoncent une « militarisation des frontières » et une « criminalisation des migrations ». Ils soulignent aussi que plusieurs enquêtes sont en cours contre Frontex, pour mise en danger des personnes migrantes et pour sa participation à des opérations refoulements de personnes migrantes. Pratiques qui violent la Convention de Genève relative au statut des réfugiés, car les personnes expulsées de l’espace Schengen ne peuvent pas déposer de demandes l’asile.

A cause de la crise migratoire de 2015, l’UE a décidé de renforcer le contrôle de ses frontières en investissant davantage de ressources financières et humaines. En tant que membre de l’espace Schengen, la Suisse est invitée à augmenter sa contribution financière à Frontex. Cette contribution s’est élevée à 24 millions de francs en 2021. Mais d’ici à 2027, ce chiffre pourrait augmenter jusqu’à 61 millions de francs par an si le peuple dit oui à la réforme de Frontex le 15 mai. Le Conseil fédéral et le Parlement soutiennent cette augmentation de la contribution de la Suisse avec les Etats signataires de Schengen et Dublin. Selon le gouvernement et le Parlement suisse, un « non » mettrait en péril la coopération de la Suisse avec les pays voisins membres de l’espace Schengen et aurait également des conséquences négatives sur la sécurité, l’asile, le trafic transfrontalier, le tourisme et l’économie en général du pays.

Logo de Frontex. Source: Wikipedia

Collaboration avec le Bla-Bla Vote

En tant que rédacteurs et rédactrices de Voix d’Exils, site d’information destiné à l’expression libre des personnes migrantes, nous avons choisi de donner la parole aux personnes qui ont rencontré Frontex sur leur chemin d’exilé.e.s. Nous avons interviewé 5 apprenants d’une classe de français de l’EVAM sur Frontex parce qu’ils se trouvent en Suisse en tant que personnes demandeuses d’asile. Ils ont traversé les frontières de l’Europe pour atteindre la Suisse et ils ont rencontré les garde-frontières et les garde-côtes de Frontex sur leur chemin. Nous avons réalisé ces interviews dans le cadre d’une collaboration avec le projet Bla-Bla Vote: un débat citoyen et une émission radio qui a lieu un peu avant les votations populaires fédérales à la Maison de Quartier de Chailly à Lausanne. Son but est de rendre plus compréhensible un des objets politiques sur lequel la population doit voter pour permettre aux participant.e.s de se faire leur propre opinion. Après le débat, le Bla-Bla Vote est diffusé en podcast sur la webradio d’Eben-Hézer Lausanne. Le sujet du dernier Bla-Bla Vote était Frontex et le débat a eu lieu le 8 mai. Les invités étaient Laurent Wehrli conseiller national, membre du Parti libéral-radical (PLR) et Aline Favrat, membre du comité référendaire No Frontex.

Dans le cadre de cette collaboration, la classe de français de l’EVAM a participé à un atelier qui leur a présenté le sujet de la votation sur Frontex en français facile à lire et à comprendre. A la fin de l’atelier, la rédaction de Voix d’Exils a enregistré les questions des apprenants et certaines d’entre elles ont été posées aux invités pendant le Bla-Bla Vote du 8 mai. Après l’atelier, nous avons aussi mené des interviews avec les membres de la classe (voir ci-dessous); et à partir de ces interviews, nous avons réalisé un sujet de 4 minutes qui a été diffusé durant l’émission radio du Bla-Bla Vote. Cliquez ici pour écouter toute l’émission du Bla-Bla Vote du 8 mai sur Frontex.

Voix aux personnes ayant croisé Frontex sur leur chemin

Interview #1
Interview #2
Interview #3
Interview #4
Interview #5

Renata Cabrales

en collaboration avec la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




1000 articles publiés aujourd’hui sur Voix d’Exils !

Auteure: Kristine Kostava / Voix d’Exils

Découvrez les coulisses de leur confection

Aujourd’hui, nous célébrons le 1000ème article paru sur la version numérique de notre média. Et pour marquer le coup, nous vous proposons de découvrir les coulisses de leur réalisation. Comment fabrique-t-on un article à Voix d’Exils ? Quelles sont les principales étapes de sa réalisation ? Quelles sont les difficultés qui doivent être surmontées ? Zoom sur les pratiques invisibles de la rédaction.

Produire un article à Voix d’Exils c’est en fait accomplir un projet éditorial dont la réalisation suit un chemin de production journalistique professionnel qui comprend trois grandes étapes que nous vous proposons de découvrir.

Des premières idées à la visualisation du projet

Le rédacteur ou la rédactrice doit d’abord proposer un sujet pertinent à la rédaction qui est en adéquation avec sa Charte éditoriale. Cette charte définit la mission de Voix d’Exils : un média « destiné à l’expression libre des personnes migrantes » qui traite et documente la réalité de la migration en Suisse et ailleurs du point de vue des personnes migrantes. C’est son ancrage dans la réalité de la migration qui rend Voix d’Exils unique car c’est à la fois un média et un programme d’intégration intercantonal pour personnes en procédure d’asile qui est animé par l’EVAM, le Service de l’action sociale du Valais et le Service des migrations de Neuchâtel.

Une fois le sujet trouvé, le rédacteur ou la rédactrice le présente lors de la séance de rédaction hebdomadaire pour évaluer sa pertinence, définir son angle (c’est-à-dire la manière de le traiter), la forme qui assurera le meilleur rendu possible et, enfin, le délai pour le réaliser. Pour un article, il peut s’agir d’un témoignage, d’une interview ou d’un reportage par exemple. Et si c’est une interview, elle peut être écrite, enregistrée sous la forme d’un podcast audio ou encore filmée selon les compétences présentes dans la rédaction. Enfin, un relecteur ou une relectrice est désigné.e pour accompagner la personne en charge de l’article lors de toutes les étapes de sa réalisation.

Donner forme à la matière

Une fois que le sujet, son angle et sa forme sont déterminés viennent les joies du terrain. Il faut maintenant concrétiser l’idée d’article en se documentant dans la presse, sur internet et en trouvant des interlocuteurs et des interlocutrices qui fourniront la matière qui lui donnera corps. Ecrire un article c’est mettre en forme et rendre intelligible une réalité. C’est une opération de scénarisation. Donc, une fois le matériel de l’article récolté, il faut le mettre en forme en respectant les codes de production journalistique. Les sources d’information doivent être explicitées et vérifiées, le récit doit être cohérent, lisible et attractif. Cette maîtrise des codes journalistiques est acquise lors de la formation multimédia de Voix d’Exils au Centre de formation du Botza en Valais qui propose des cours de techniques de rédaction journalistique, de photographie et de journalisme radio.

Dès que la phase d’écriture de l’article est franchie, il faut l’illustrer à l’aide d’une ou de plusieurs images. L’image est déterminante car elle établit le premier contact visuel avec le lecteur qui l’incite à cliquer sur le fameux « lire la suite » de l’article. C’est là qu’interviennent nos talentueux photographes et graphistes qui mobilisent toute leur créativité pour « habiller » au mieux nos articles.

La publication

L’article rédigé est relu par le relecteur ou la relectrice désigné.e, si besoin enrichi par l’auteur.e puis est envoyé au responsable de la rédaction pour la relecture finale et sa mise en ligne. Les opérations pour augmenter la visibilité de l’article sur les moteurs de recherche sont alors réalisées sur la plateforme web de Voix d’Exils. Une fois publié, l’article est ensuite relayé sur nos réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter et YouTube pour les films) par la Cellule numérique de Voix d’Exils afin de renforcer sa visibilité et rendre effective la participation des rédacteurs et rédactrices au débat public.

De la théorie à la pratique 

Je viens de vous décrire tout le processus qui conduit à l’écriture d’un article dans Voix d’Exils, tel qu’il se passe en réalité dans le meilleur des mondes. Mais est-ce réellement si simple que cela ? Remontons la bobine jusqu’au début du processus de réalisation et mettons-nous quelques instants dans les bottes du rédacteur ou de la rédactrice qui est confronté.e à un défi d’envergure : écrire un article en français dans un média professionnel. Le français est une langue étrangère pour elle ou lui et le métier de journaliste est dans la plupart des cas complètement étranger. Pour commencer, trouver un sujet pertinent puis l’angler est une tâche ardue. Les journalistes sont entraînés à détecter et calibrer des sujets, alors que pour le rédacteur ou la rédactrice, c’est une démarche intellectuelle nouvelle.

Ensuite, il faut prendre la parole et défendre son sujet lors de la séance de rédaction, ce qui nécessite un temps d’adaptation et une confiance en soi parfois difficile à acquérir. Les échanges sont rapides et il faut réussir à suivre le fil des discussions.

S’ensuit la phase de documentation. Pour se renseigner sur le sujet, il faut déchiffrer des mots, des phrases et malheureusement Google Traduction n’est pas un outil magique. Puis il est parfois nécessaire d’interviewer un.e inconnu.e, ce qui implique de s’extraire du monde de l’asile qui est clos sur lui-même pour aller à la rencontre d’un.e citoyen.ne suisse. Et l’on peut imaginer le malaise que peut provoquer le fait de ne pas forcément comprendre tout ce que la personne que vous interviewez vous raconte…

Ensuite vient la phase d’écriture lors de laquelle il faut mettre de l’ordre dans sa pensée pour structurer son article. Difficile de débuter puis de terminer la construction d’un récit et surtout de « transformer les phrases en français ».

Enfin, lorsque le rédacteur ou la rédactrice s’est enfin adapté.e et est formé.e à l’écriture d’articles dans Voix d’Exils, voilà que se termine déjà son engagement dans le programme et que le chemin de son exil se poursuit dans d’autres réalités. En effet, Voix d’Exils est une étape, un tremplin qui permet aux personnes qui rejoignent le programme non pas de devenir des journalistes professionnels, mais surtout d’acquérir des compétences transversales – comme travailler en équipe, avoir confiance en soi ou prendre la parole en public – qui sont indispensables à leur intégration sociale et professionnelle en Suisse. Et malgré toutes ces difficultés, malgré le fait que l’équipe est sans cesse renouvelée et le peu de ressources dont nous disposons, deux à trois articles sont publiés chaque semaine sur voixdexils.ch depuis bientôt 12 ans. Comment expliquer ce petit miracle sans cesse renouvelé ? Répondre de manière exhaustive à cette question mériterait un article en soi. Pour ma part, je pense que cette motivation et cette détermination proviennent surtout du sens profond et humain de la mission de notre média : donner une voix aux personnes migrantes.

Omar Odermatt

Responsable de la rédaction de Voix d’Exils

En collaboration avec Zahra, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

2002 – 2022 : Voix d’Exils a 20 ans !

Créé en 2002, le journal papier Voix d’Exils devient en 2010 un blog, puis un site d’informations multimédia en 2015. 2022 marque donc les 20 ans d’existence de ce média destiné à l’expression libre des personnes migrantes.

Abonnez-vous gratuitement à Voix d’Exils en cliquant ici. Vos données personnelles ne seront en aucun cas transmises à des tiers.

Auteure: Kristine Kostava / Voix d’Exils




« Félicitations aux Suisses

Ahmad Mohammad /Voix d’Exils. Photo prise le 12.01.2021.

pour leur hospitalité, leur générosité et leur tolérance »

Malgré son parcours semé d’embuches dans notre pays et plusieurs décisions négatives en réponse à ses démarches pour l’obtention du permis B, Valéry Martseniuk, en Suisse depuis 7 ans et rédacteur à Voix d’Exils, trouve les Suissesses et les Suisses hospitaliers, généreux et tolérants. Un podcast réalisé le 12 janvier dernier et produit par notre technicien radio Ezio Leet à découvrir ci-dessous:

 

 

Ahmad Mohammad / Voix d’Exils. Photo prise le 12.01.2021.

 

Ahmad Mohammad / Voix d’Exils. Photo prise le 12.01.2021.

 

Ahmad Mohammad / Voix d’Exils. Photo prise le 12.01.2021.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils