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Aller jusqu’au bout de son rêve

Doaa Sheikh Al Balad dans la pharmacie Amavita Théâtre à Lausanne le 2 février 2022, au deuxième jour de son apprentissage. Omar Odermatt / Voix d’Exils.

Interview de Doaa Sheikh al Balad

Doaa Sheikh al Balad est originaire de Syrie. Elle est arrivée en Suisse en 2017. Depuis toujours, Doaa nourrit un rêve: celui de devenir pharmacienne. Et le chemin tortueux de l’asile ne l’a pas empêché de le réaliser! En effet, elle s’est accrochée à son rêve et cette semaine, elle débute son préapprentissage à la pharmacie Amavita Théâtre à Lausanne. Pourquoi est-ce important de nourrir un rêve? Est-ce que la procédure d’asile implique de devoir nécessairement tirer un trait sur ses rêves? Doaa a accepté de répondre aux questions de la rédaction lors d’une interview radio menée le 25 janvier dernier par Omar Odermatt et Lia à écouter ci-dessous.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Doaa Sheikh al Balad devant la pharmacie Amavita Théâtre à Lausanne le 2 février 2022. Omar Odermatt / Voix d’Exils.




Les programmes d’intégration de l’EVAM

Brigitte Trolliet Mégroz et Frédéric Mag. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

Interview de Frédéric Mag et Brigitte Trolliet Mégroz de l’Entité Intégration et Développement de l’EVAM

Interview de Frédéric Mag et de Brigitte Trolliet Mégroz au sujet des programmes d’intégration de l’Entité Intégration et Développement de l’EVAM. Interview menée par Mamadi Diallo (Voix d’Exils) lors de l’émission de Radio Django du 19 mars 2019.

L’intégration dans la société représente un grand défi, tant pour les personnes migrantes que pour les institutions qui les accompagnent. L’Entité Intégration et Développement (l’EID) de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (l’EVAM) propose à ses bénéficiaires différentes mesures dont l’objectif est de favoriser leur intégration sociale et professionnelle ainsi que leur autonomisation. Pour en savoir d’avantage, nous recevons Frédéric Mag Responsable de l’EID et Brigitte Trolliet Mégroz, Cheffe de Programmes de formation et d’activités de l’EID dans le Grand direct de Radio Django du 19 mars 2019.

Ecoutez l’interview ici:

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Photos de l’émission:

 

Frédéric Mag. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

Brigitte Trolliet Mégroz. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Fabien Honsberger et Mamadi Diallo. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

Les programmes d’intégration de l’EVAM. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 

Brigitte Trolliet Mégroz et Frédéric Mag. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

 




« Le bénévolat permet d’utiliser ses compétences et d’en acquérir de nouvelles »

Ed Yourdon (CC BY-NC-SA 2.0)

Ed Yourdon
(CC BY-NC-SA 2.0)

Arrivé en Suisse en 2001, Ewal, originaire de la République Démocratique du Congo (RDC), a déjà un âge respectable : 64 ans, ce qui lui complique la tâche pour trouver un emploi. Afin d’éviter de sombrer dans la solitude et l’oisiveté, il décide de s’investir bénévolement dans plusieurs associations. Aujourd’hui, détenteur d’un permis B, Ewal nous explique les bienfaits du bénévolat.

Voix d’Exils: quel métier exerciez-vous dans votre pays ?

Ewal: J’avais une forte envie de devenir un scientifique. C’est un projet qui sommeillait en moi. A la fin de mes études, en sciences naturelles (biologie) à l’Université Lovanium de Kinshasa, actuelle Université de Kinshasa, j’ai travaillé pendant une courte durée comme chercheur, tout en préparant un diplôme en hautes études en gestion d’entreprises. Comme dans des pays comme le miens la recherche ne paie pas, j’ai abandonné ce secteur d’activité pour intégrer un projet dans le domaine de la formation professionnelle pour adultes qui bénéficiait de l’appui d’experts suisses et français dans le cadre de la coopération entre le Bureau International du Travail (BIT) et le gouvernement congolais. J’y ai évolué pendant deux décennies dans plusieurs fonctions, notamment celles de chef du service d’organisation de la formation et du travail et celle de responsable des ressources humaines. En même temps, le soir, j’étais professeur dans le cadre de la formation continue.

Quels types d’activités faites-vous en tant que bénévole?

Actuellement, je suis engagé dans des activités bénévoles au sein de la Croix Rouge vaudoise pour venir en aide aux personnes âgées. Comme membre du comité de gestion, je participe à la vérification des comptes de la paroisse de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) de Curtilles-Lucens. En ma qualité de président de l’Association des Amis de SOLIDEV, basée en Suisse, je sers de relais entre celle-ci et l’ONG SOLIDEV qui œuvre en RDC dans les domaines de la formation et de l’éducation. Depuis juillet 2012, le SOLIDEV gère, à Kinshasa, un centre médical pour fournir des soins de base à la population locale. Je suis également membre d’un chœur mixte, ce qui me permet de rester en contact avec la population locale. Au sein d’une association, je dispense des cours de français aux migrants, adolescents ou adultes en quête d’emplois ou de formation, habitant Lausanne et ses environs.

Racontez-nous vos débuts de bénévole et ce qui vous a donné l’envie de vous investir bénévolement ?

Le marché du travail est pratiquement inaccessible aux étrangers et aux Suisses à l’âge de la retraite. A mon arrivée en Suisse, en 2001, je faisais déjà partie de cette catégorie et il était déjà illusoire pour moi de trouver un emploi. Je ne pouvais pas sombrer dans l’oisiveté et la solitude. Je voulais aussi faire bénéficier de mon expérience acquise en RDC aux autres requérants d’asile dans le besoin, créer et étendre les liens sociaux utiles à mon intégration dans le pays d’accueil et découvrir la culture des autres. Ce sont là quelques raisons bien significatives qui m’avaient poussé à me lancer dans le bénévolat. Porté par l’amitié avec les autres membres de l’Evam, les circonstances m’ont conduit à m’investir dans des programmes d’occupation dans le cadre desquels je fournissais des prestations telles que l’enseignement et l’encadrement des mineurs.

Cela représente-il beaucoup de temps ?

Oui, de 2002 à ce jour, ce parcours représente : 8 ans et demi environ à l’Evam, 10 ans à la Croix-Rouge vaudoise, 12 ans de chant comme choriste, 4 ans d’enseignement du français au Forum des étrangères et des étrangers de Lausanne (FEEL), 7 ans comme membre du comité de gestion de la paroisse, 6 ans environ comme aide de cuisine à Cabès. Tout ce que je viens de citer représente beaucoup de temps.

Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour servir comme bénévole ?

Une personne qui accepte d’œuvrer comme bénévole devrait faire preuve de droiture dans les actes qu’elle pose, d’intégrité, de gentillesse, d’humilité, de bonne humeur, de sérieux, de ponctualité, d’ouverture, de capacité à s’intégrer et d’une grande civilité.

Quelle est la place du bénévole au sein d’une équipe ?

Une personne bénévole au sein d’une équipe devrait être solidaire avec les autres membres. Elle devrait les aider à s’insérer dans l’équipe et à connaître son fonctionnement.

Que vous a apporté et vous apporte encore le bénévolat ?

De la satisfaction morale et une expérience enrichissante. L’activité bénévole est très valorisante. Cependant, dans cette civilisation matérialiste, le bénévolat pourrait procurer de grosses frustrations car on n’y gagne rien sur le plan financier. Il faut donc faire très attention !

Quels sont les côtés moins agréables, moins sympathiques?

Il arrive parfois que la personne qu’on voudrait aider refuse l’aide ou adopte une attitude bizarre au vu de la couleur de la peau du bénévole.

Recommanderiez-vous le bénévolat aux requérants d’asile?

Bien sûr que oui. Il permet à la fois d’exploiter les compétences antérieures et d’en acquérir de nouvelles. Malgré son côté parfois désagréable, les expériences acquises dans ce cadre sont placées sur un pied d’égalité avec les activités professionnelles. Ce serait bien de minimiser le côté moins sympathique et de savoir « faire avec », car l’ activité bénévole devrait être considérée aussi dans le sens d’une reconnaissance envers le pays d’accueil.

Peut-on être bénévole à tout âge ? Si oui, à quelle condition ?

Comme dans toute activité humaine, la santé joue un rôle important. Si la santé le permet et si l’on a envie de continuer à le faire, il faut continuer, sinon il faut s’arrêter.

Propos receuillis par:

Timaj

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Contact

Pour tout renseignement ou pour trouver une activité bénévole dans le canton de Vaud, veuillez prendre contact avec Bénévolat Vaud, centre de compétences pour la vie associative

Bénévolat-Vaud

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1003 Lausanne

Tél. 021 313 24 00

Ouvert du lundi au vendredi, de 9h00 à 13h30