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Flash infos #184

Sign of the area office of the United nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the near East (UNRWA) in Tyre/Sour, southern Lebanon / Roman Deckert

Sous la loupe : Le chef de l’ONU appelle à continuer à financer l’UNRWA dont dépendent 2 millions de palestiniens à Gaza / Pakistan : 1,7 million d’Afghan.es expulsé.es dans le silence international / Le SEM doit indemniser un canton même après un refus légitime de renvoyer un requérant d’asile

Nos sources : 

Le chef de l’ONU appelle à continuer à financer l’UNRWA dont dépendent 2 millions de palestiniens à Gaza

ONU Info , Le 28 Janvier 2024

Pakistan : 1,7 million d’Afghan.es expulsé.es dans le silence international

asile.ch, Le 17 janvier 2024

Le SEM doit indemniser un canton même après un refus légitime de renvoyer un requérant d’asile

RTS, Le 26 Janvier 2024

Ce podcast a été réalisé par :

Liana Grybanova et Alix Kaneza, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils ainsi que Malcolm Bohnet, civiliste à la rédaction




Flash Infos #175

Sous la loupe : L’exode des personnes migrantes afghanes du Pakistan s’intensifie face à la répression d’Islamabad / Tempête Ciaran : «Au moins 1500 personnes exilées sont restées sans solutions» à Calais en France / Au Burkina Faso, les violences djihadistes contraignent des populations à être déplacées et des écoles à fermer

Nos sources

L’exode des migrants afghans du Pakistan s’intensifie face à la répression d’Islamabad

RTS, Le 31 octobre 2023 

Tempête Ciaran :

« Au moins 1500 exilés sont restés sans solutions»à Grande-Synthe et à Calais

Infomigrants, Le 2 novembre 2023

Au Burkina Faso, les violences djihadistes contraignent des populations à être déplacées et des écoles à fermer  

RTS, le 05 novembre 2023

Réalisation du Flash infos #175

A la technique : Tsering et Malcolm Bohnet 

Au micro : Elvana Tufa et Kristine Kostava

Et à la production : Alix Kaneza, Tsering, Julia Ryzhuk et Malcolm Bohnet.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Gandhi : un héros moderne

Gandhi. Pixabay Licence. pixabay.com

« Son combat pacifiste pour la liberté, l’égalité et la fraternité est toujours d’actualité »

En navigant sur Facebook, notre rédactrice Doaa tombe sur une histoire vraie intitulée « La personne altruiste » (à découvrir en fin d’article). Intriguée par cette lecture, elle fait des recherches et découvre que Gandhi, l’homme altruiste, est un avocat indien, un dirigeant politique et un guide spirituel dont les combats pacifistes pour la justice sociale et pour l’indépendance de son pays colonisé par les Britanniques ont marqué le 20ème siècle. Pour Doaa, Gandhi représente un héros moderne qu’elle souhaite faire connaître aux lectrices et lecteurs de Voix d’Exils.

Gandhi naît le 2 octobre 1869 dans la ville indienne de Porbandar où son père et son grand-père ont exercé la charge de Premier ministre. Après une enfance sans histoire, il se marie à l’âge de quatorze ans comme le veut la tradition indienne, commence des études de droit qu’il finira en Angleterre en 1888, avant d’émigrer quelques années plus tard en Afrique du Sud.

Choqué par la politique de discrimination raciale pratiquée dans le pays vis-à-vis des Noirs et des Asiatiques, Gandhi va devenir leur avocat et défendre leurs droits bafoués en lançant des pétitions et en sensibilisant l’opinion publique par voie de presse. Il prône également auprès de la communauté indienne la désobéissance civile non–violente pour l’obtention des droits civiques.

Entre autres luttes, Gandhi se battra pendant sept ans contre une mesure mise en place par le gouvernement de la région sud-africaine du Transvaal qui impose aux Indiens et aux Chinois de payer pour de nouveaux papiers d’enregistrement, faute de quoi ils sont arrêtés puis expulsés. Des milliers d’Indiens (dont Gandhi lui-même) et de Chinois seront emprisonnés, battus et même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente.

La désobéissance civile prônée par Gandhi culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Une partie de l’opinion publique sud-africaine critique les méthodes brutales utilisées contre des manifestants pacifiques et fait pression sur le gouvernement. Finalement, le général Jan Christiaan Smuts négocie avec Gandhi quelques améliorations: les mariages non chrétiens redeviennent légaux et la taxe de trois livres – qui représente six mois de salaire – imposée aux Asiatiques qui veulent devenir des travailleurs libres est abolie.

Libérer l’Inde des Britanniques

Après plus de vingt ans d’exil, Gandhi retourne chez lui, en 1915. A cette époque, l’Inde est sous le joug du colonialisme anglais, qui exploite les richesses du pays à son avantage. Comme il l’a déjà fait en Afrique du sud, Gandhi prend son bâton de pèlerin et organise la résistance civique pour des dizaines de milliers de fermiers sans terres, pour les serfs et les petits propriétaires terriens que les Britanniques obligent à cultiver des produits d’exportation à la place des vivres nécessaires à leur subsistance.

Pour être plus proche de celles et ceux qu’il défend, Gandhi se débarrasse de tout le superflu. Il se drape d’une simple étoffe en coton blanc, adopte un régime frugal à base de lait de chèvre et devient végétarien. C’est à partir de cette époque que le peuple indien le baptise Bapu (père) et lui donne le nom de Mahatma (Grande âme en sanscrit).

Gandhi veut libérer son peuple et se tourne vers la politique en 1921. Il devient dirigeant exécutif du Parti du Congrès en 1921, et mène des campagnes sur tous les fronts : l’aide aux pauvres, la libération des femmes, la fraternité entre les différentes religions et la fin de la discrimination véhiculée par le système indien des castes, le départ des envahisseurs britanniques.

Il devra attendre le 15 août 1947 pour que l’indépendance soit déclarée. Elle se fera dans la douleur et aux dépens de l’unité indienne. Le pays est en proie à de violentes tensions interreligieuses, au bord de la guerre civile. Malgré toutes les actions entreprises par Gandhi et ses sympathisants pour exhorter les hindous à respecter les droits de la minorité musulmane, le pays est partagé en deux : le Pakistan qui accueille les musulmans et l’Inde, patrie des hindous.

Ses appels à la tolérance religieuse vont lui valoir beaucoup d’ennemis. Le 30 janvier 1948, il est abattu par un hindou nationaliste qui le tient pour responsable de la partition de l’Inde et de l’affaiblissement des hindous face aux musulmans. Son enterrement sera suivi par des millions d’Indiens qui l’aimaient et l’avaient accompagné dans sa résistance à toute forme d’oppression à travers des actions de désobéissance civile.

« Il n’y a pas de chemin vers la paix, la paix est le chemin », disait le Mahatma. Une petite phrase qui est toujours d’actualité.

« La paix est le chemin »

Un jour, en Afrique du Sud, Gandhi et des amis arrivent à la gare juste au moment où leur train se met en marche. Plutôt que d’attendre le suivant – à cette époque-là, il n’y a pas un train toutes les 10 minutes… – Gandhi et ses accompagnateurs courent et sautent dans le premier wagon qui passe. Dans le feu de l’action, Gandhi perd une chaussure qui tombe sur le quai. Impossible d’aller la chercher. Alors, il enlève rapidement la seconde et la lance par la fenêtre. Ce geste surprend les autres passagers qui lui en demandent la raison. Il faut préciser que les chaussures coûtent cher et que les pauvres marchent en sandales ou pieds nus. « S’il ne me reste qu’une chaussure, elle ne me sert à rien, explique Gandhi. Et il en va de même pour celui qui trouve une seule chaussure sur le quai. Mais s’il trouve deux chaussures, alors il peut les mettre. »

A mon avis, les actes simples mais marquants comme celui des chaussures, démontrent l’attention portée par Gandhi aux déshérités. Il a démontré à travers ses actions l’importance de faire le bien et de porter très haut les principes d’humanité, il a ouvert la voie à une justice qui prend soin de tous, indépendamment de sa couleur de peau, de sa religion, de son statut et de son genre.

Doaa

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Références : Wikipédia.

 




FLASH INFOS #81

Kristine Kostava / Voix d’Exils

Sous la loupe : Réhabilitation d’un athlète réfugié diffamé / La Pologne se barricade / « La jungle » de Calais immortalisée par un photographe

Réhabilitation d’un athlète réfugié diffamé

asile.ch  le 07.10.2021

Le Comptoir des médias assure une veille médiatique sur les questions d’asile et de migration. Cette fois, le Comptoir des médias a porté son attention sur un article qui présente un athlète éthiopien qui a quitté son pays d’origine et qui est réfugié en Suisse depuis 20 ans. Son nom est Tolossa Chengere. Pour lui, comme pour tous les autres réfugiés, c’était très difficile de s’adapter : apprendre une nouvelle langue, ses diplômes qui ne sont pas reconnus, être très loin de sa famille. Son sport, la course à pieds, la beaucoup aidé à s’intégrer.

En juillet 2021, un article qui parle de Tolossa a été publié dans différents titres de Tamedia par Kurt Pelda, un journaliste de la cellule enquête de Tamedia. « Athle.ch », le site d’information romand sur l’athlétisme a réagi à l’article de Kurt Pelda dans un commentaire qui décrit une réalité très différente, puisque ses auteurs connaissent Tolossa Chengere depuis vingt ans.

Selon le Comptoir des médias, l’article de Kurt Pelda avait comme pour but de traquer Tolossa Chengere. Mais Kurt Pelda avait tort d’avoir des doutes sur l’honnêteté de cet athlète réfugié en lui prêtant des mauvaises intentions. Selon le Comptoir des médias, cet article de Kurt Pelda contribue à renforcer les préjugés sur la population issue de l’asile.

L’article « Tolossa Chengere lynché publiquement par un « journaliste d’investigation » » a été publié le 24 juillet 2021 sur le site Athle.ch

Anahit

 

La Pologne se barricade

Franceinfo, le 17.10.2021

Jeudi 14 octobre, le parlement polonais a approuvé un amendement à la loi sur les étrangers qui légalise le refoulement des personnes migrantes pratiqué à la frontière de l’Union européenne, entre la Pologne et la Biélorussie, pour les pousser à retourner en Biélorussie. Cet amendement autorise aussi le gouvernement à construire un mur frontalier dont la réalisation est estimée à 353 millions d’euros. Cette décision a eu pour conséquence que des milliers de manifestant.e.s se se sont réunis à Varsovie, la capitale, et dans plusieurs autres villes polonaises pour dénoncer les refoulements des personnes migrantes. Depuis cet été, 7 personnes ont perdu la vie à cette frontière. Le régime biélorusse est accusé par l’Union Européenne d’organiser ce flux migratoire en représaille de ses sanctions consécutives à la répression de l’opposition biélorusse.

Rachid Boukhemis

 

« La jungle » de Calais immortalisée par un photographe

Human right watch, le 12.10.2021

Les autorités françaises ont démantelé il y a 5 ans un grand camp de réfugiés appelé « la jungle » et ont envoyé des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants dans des centres d’accueil dans tous les pays. Mais, en raison du fait que cette région est la porte d’entrée de l’Angleterre, les personnes migrantes sont revenues presque immédiatement dans la région.

Abdul Sabur est un photographe de 29 ans qui est né alors que sa mère fuyait l’Afghanistan pour se rendre au Pakistan. Il a passé une grande partie de son enfance au Pakistan où il a appris l’anglais. À son retour en Afghanistan, il a travaillé comme interprète de l’OTAN jusqu’à ce qu’il soit menacé par les talibans. Il fuit alors l’Afghanistan pour se rendre en France, dépose une demande d’asile, et s’installe à Calais où il passe beaucoup de temps. Il a pris des photos de la vie quotidienne dans les camps ainsi que dans les camps près du Grand Sinte, où les gens subissent des expulsions massives et du harcèlement par la police.

Zara

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Guerre contre le terrorisme

Auteur: Skeeze Pixabay.com – CC0 Creative Commons Skeeze

Le rôle trouble du Pakistan

 

Le premier janvier dernier, Donald J. Trump, le Président des Etats–Unis, a écrit un tweet dénonçant le rôle trouble du Pakistan dans la guerre contre le terrorisme :”The United States has foolishly given Pakistan more than 33 billion dollars in aid over the last 15 years, and they have given us nothing but lies & deceit, thinking of our leaders as fools. They give safe haven to the terrorists we hunt in Afghanistan, with little help. No more! »

Donald Trump exprime clairement la frustration des États-Unis d’Amérique, qui ont investi beaucoup d’argent au Pakistan depuis des années pour lutter contre le terrorisme. Comme le Pakistan a toujours soutenu les talibans, le résultat final est une recrudescence des attaques contre les troupes afghanes, américaines et de l’OTAN en Afghanistan.

Le tweet du président Donald Trump a soulevé la colère au Pakistan, avec beaucoup de manifestations contre les Etats-Unis. Les manifestants ont brûlé des drapeaux américains et appelé à la mort de l’Amérique, disant que, comme l’Amérique a perdu la guerre en Afghanistan, elle cherche un bouc émissaire.

Selon le Pakistan, rien ne prouve que le pays soutienne et protège les terroristes. Quel genre de preuve faut-il pour faire la démonstration que c’est bel et bien le cas ?

Des questions troublantes

Le 2 mai 2011, le chef d’Al-Qaïda Oussama bin Laden, le terroriste le plus recherché dans le monde, a été assassiné par les commandos du SEAL de la marine américaine dans la ville pakistanaise d’Abbottabad, à seulement 1,3 kilo mètres de l’académie militaire pakistanaise. Pendant des années, il a vécu dans un complexe remarquable avec ses trois épouses et ses enfants.

Est-ce qu’il vivait sans aucune forme de soutien de la part de l’appareil d’État ou est-ce qu’il y a quelque chose que les États-Unis et le Pakistan cachent à leur population et au reste du monde?

Même si l’on accepte l’argument selon lequel les responsables pakistanais et les organismes de l’Etat n’étaient pas au courant de sa présence dans le pays, il reste beaucoup de questions sans réponse. Si l’État pakistanais ne soutenait pas Oussama, alors pourquoi le Dr. Shakil Afridi, l’homme qui a aidé les États-Unis à le localiser, est-il toujours en prison ? Sa seule faute est d’avoir aidé les Etats-Unis à cibler le terroriste le plus recherché d’Al-Qaïda.

Le Mollah Omar, le dirigeant et fondateur des talibans afghans, est décédé en 2013 dans un hôpital de Karachi. Sa mort n’a été annoncée officiellement ni par les talibans ni par les Etats-Unis. On peut donner ici le bénéfice du doute au Pakistan.

Mais comment le Pakistan peut-il nier la présence du mollah Akhtar Mansour, chef des talibans afghans après le Mollah Omar, tué par un drone américain le 22 mai 2016 dans la province pakistanaise du Baloutchistan ? Il avait un passeport pakistanais avec de nombreuses mentions de départ et d’entrée depuis un aéroport pakistanais. Comment a-t-il obtenu son passeport ? Qui l’a aidé à se le procurer ? Qui lui a donné l’assurance de voyager en toute sécurité ? Ces questions suffisent à prouver l’implication de l’État pakistanais.

Un homme comme le Mollah Mansour peut-il voyager sans être certain de ne pas être arrêté et remis à l’Amérique au risque de subir des tortures dans la baie de Guantanamo? Il est peut-être courageux, mais il ne prendrait jamais de tels risques. Comment se fait-il que la personne la plus recherchée du monde vive paisiblement avec sa famille près d’une base militaire, voilà la question qui devrait être posée à l’Amérique et aux pays de l’OTAN.

Une autre coïncidence est le fait que le chef taliban Afghan nouvellement élu, Mullah Hibatullah Akhundzada, était auparavant professeur de religion à Quetta, au Baloutchistan, province du Pakistan.

Il n’y aura pas de paix si l’on ne s’attaque pas aux racines du terrorisme. Le peuple afghan continuera de souffrir et les soldats américains et l’OTAN continueront de mourir, il n’y aura pas de paix en Afghanistan.

Il convient de reconnaître que la population pakistanaise a beaucoup souffert du terrorisme : on ne peut pas oublier le meurtre des écoliers de Peshawar ni le fait que des milliers d’autres personnes ont perdu la vie dans cette guerre. Mais d’une certaine manière, le pays soutient les terroristes au nom de la religion et de l’intérêt national.

Bugti Jamal Khan

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils