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Les « Livres de verre »

Image: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Sion: une exposition de vitraux réalisés par des personnes migrantes à voir à la Médiathèque du Valais jusqu’à fin juillet

Neuf personnes migrantes ont suivi un cours d’initiation à la confection de vitraux l’Ecole de vitrail et de création de Monthey, dans le cadre d’un projet de développement durable lié à la mixité sociale dans le Canton du Valais. Leurs travaux, présentés sous la forme de « Livres de verres » sont exposés à la Médiathèque du Valais à Sion (aux Arsenaux) jusqu’à la fin du mois de juillet.

Le 19 juin, coïncidant avec la Journée des réfugiés, les vitraux ont pris place, disposés sur les établis de l’Ecole, devant les arcades jouxtant le restaurant de la Médiathèque. Les regards s’arrêtent sur les reflets multicolores créés par les rayons du soleil.

Les neuf personnes migrantes qui ont eu la chance de participer à ce projet ont des parcours très différents. Ils viennent d’Iran, d’Ethiopie, d’Arménie, de Géorgie, de Tchétchénie… Toutes et tous présentent leurs travaux avec fierté. Certains n’avaient jamais tenu de leur vie une pince ou un fer à souder; mais cela ne les a pas empêchés de bien faire leur travail…

« Chacun a su saisir l’espace de créativité et d’expression qui lui était proposé »

Image: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Guy Cristina, le directeur de l’École de vitrail, qui a pris en charge cette volée particulière avec son équipe, nous fait part de son avis : « les travaux réalisés sont très variés. Les techniques apprises sont parfois complexes et malgré les difficultés, tout le monde est allé au bout du projet.

Chaque «Livre de verre » est une histoire personnelle et je crois qu’on le comprend bien, chacun a su saisir l’espace de créativité et d’expression qui lui était proposé.

Notre école s’efforce de promouvoir le vitrail comme un art vivant. Le public est toujours touché par les effets magiques de la lumière colorée. Personnellement, je suis ému par cette exposition. »

Une visiteuse partage ses réactions : « Je trouve que les différents « Livres de verre » évoquent des traits personnels profonds, des éléments essentiels de l’identité individuelle et de l’appartenance, et formulent des souhaits forts pour l’avenir. C’est touchant. »

 

« Chaque « Livre de verre » a laissé dans mon cœur les mêmes émotions vives que l’éclat multicolore des vitraux »

Image: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

« Les œuvres présentées ont été réalisées à l’aide de différentes techniques : la technique la plus traditionnelle du plomb – celle des artisans des cathédrales –  mais aussi le Tiffany, le fusing ou la peinture. Toutes ces techniques exigent à la fois de l’attention, un œil vif et des mains habiles, car un mauvais geste peut détruire l’ensemble du tableau. Je le sais avec certitude car j’ai personnellement participé à ce projet.

J’ai eu beaucoup d’impressions vives à la fois pendant mes études à l’école du vitrail et lors de l’exposition.

Chaque « Livre de verre » a laissé dans mon cœur les mêmes émotions vives que l’éclat multicolore des vitraux. Cependant, les cordes les plus profondes de mon âme ont été touchées par la peinture de Qeti. Elle m’a rappelé ma lointaine enfance heureuse : dans notre bibliothèque familiale, parmi la variété de livres, il y avait un poème Shota Rustaveli, un poète géorgien « Le chevalier à la peau de panthère ». Je me souviens d’avoir lu son épopée. Qeti a fait surgir l’écrivain avec une telle précision qu’au premier coup d’œil j’ai reconnu Shota Rustaveli. Bravo, Qeti !

Image: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

 

C’est toujours triste de se séparer du beau. Après cette introduction dans le monde du vitrail, nous sommes plusieurs à espérer pouvoir continuer notre apprentissage et approfondir nos connaissances.

En fin de compte, je voudrais exprimer ma profonde gratitude à toutes celles et ceux qui nous ont aidés à croire en nous-mêmes et en nos capacités. Pour nous, de tels projets sont une grande joie d’être entendus et compris, non seulement du côté de l’expression de soi créative, mais aussi sur le chemin de l’intégration sociale se transformant en un système intégral d’intérêts et d’objectifs communs. MERCI A TOUS !

 

 

Mes chers lectrices et lecteurs, j’espère que vous trouverez aussi dans ces «Livres de verre » quelque chose qui vous est propre… quelque chose qui résonnera dans votre cœur.

Tamara Akhtaeva

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Beza Haile dévoile ses toiles à la galerie d’art « La Buanderie du Laurier » à Monthey

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Beza Haile à côté de son œuvre préférée. Photo: Voix d’Exils

Vous cherchez une idée d’escapade ? Nous vous proposons de visiter la galerie d’art « La Buanderie du Laurier » qui se trouve au sein de l’hôpital psychiatrique de Malévoz, à Monthey. Une jeune artiste peintre Ethiopienne, Beza Haile, y expose ses toiles et y dévoile un peu de son âme jusqu’au 10 février 2013.

« Amitié 1 », « Amitié 2 », « Cœur à cœur », « Attachement », « Grand voyage », « Rêves », «Garder le silence ». Les titres des œuvres, pour la plupart abstraites, qui se succèdent sur les murs de la galerie racontent, chacune à sa manière, une partie du parcours de Beza Haile.

Très discrète, voire secrète, Beza Haile n’a pas choisi pour rien de s’exprimer avec des pinceaux : elle

"Imagination lumineuse". Photo: Voix d'Exils

« Imagination lumineuse ». Photo: Voix d’Exils

n’aime pas trop parler d’elle, mais elle nous a malgré tout fait l’amitié de guider notre visite : « J’aime le dessin depuis toujours. J’ai commencé à peindre en Éthiopie. A mon arrivée en Suisse, comme je n’avais que 16 ans, j’ai été intégrée dans la structure pour mineurs non accompagnés du Canton du Valais. Les personnes qui m’encadraient m’ont encouragée à développer mon talent. J’ai déjà exposé mes tableaux au Centre de formation pour requérants d’asile du Botza, à Vétroz, mais aujourd’hui, j’expose pour la première fois dans une « vraie » galerie. C’est un grand aboutissement et une reconnaissance de mon travail ».

"cœur à cœur" de Beza Haile. Photo: Voix d'Exils

« Cœur à cœur » de Beza Haile. Photo: Voix d’Exils

Magdalena Ndiaye, animatrice socio-culturelle responsable de la galerie, est également très satisfaite. Elle explique que « la mission de sa galerie est d’amener les visiteurs à franchir les portes de l’hôpital psychiatrique, un lieu qui fait parfois encore peur. Avec l’expo de Beza Haile, l’objectif est pleinement atteint, puisqu’il y a eu une belle affluence lors du vernissage et beaucoup de visites ». Elle ajoute que « Beza Haile a su toucher les visiteurs, puisqu’elle a vendu près de la moitié de ses toiles ».

Comment Beza Haile voit-elle son avenir ? Cette expérience positive ne fait que la conforter dans le chemin qu’elle suit depuis si longtemps : « Ma peinture m’apporte le courage et la joie. Mon objectif est de continuer à peindre et d’avancer vers une troisième exposition. Ici, j’ai eu l’occasion de nouer des contacts avec d’autres peintres. Sur les conseils de l’un d’entre eux, je vais peut-être me mettre à travailler sur de plus grandes toiles ».

A la fin de la visite, nous demandons à Beza Haile de désigner son tableau préféré. Il gardera une grande

"Garder le silence" de Beza Haile. Photo: Voix d'Exils

« Garder le silence » de Beza Haile. Photo: Voix d’Exils

part de mystère, puisque c’est le seul qui n’a pas de titre. Beza Haile glisse que c’est le premier tableau qu’elle a peint en Suisse. Non, elle ne s’en séparerait pour rien au monde…Oui, le marron est sa couleur préférée… Oui, c’était aussi la couleur préférée de son père …

Beza se cache derrière son sourire… et notre rencontre se termine ainsi !

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Hôpital psychiatrique de Malévoz

Galerie d’art « La buanderie du Laurier »

Route de Morgins 10

1870 MONTHEY

024473 34 17

Du 11 janvier au 10 février

Mercredi et dimanche de 14h00 à 16h00 ou sur demande

 




« Le mur de l’espoir » : la première production audiovisuelle de Voix d’Exils

Affiche du film documentaire « Le mur de l’espoir ». Auteur : Sara

« Le mur de l’espoir » est un film documentaire de 13 minutes tourné en juin 2012 par Sara, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils. Le film suit la réalisation d’une grande fresque collective par des habitants de la ville suisse de Monthey, sous la supervision de quatre artistes du Salvador.

Quatre artistes de l’Ecole d’Art et Atelier Ouvert de Perquin du Salvador sont venus en Suisse du 21 mai au 17 juin 2012 sur invitation du groupe Monthey-Chablais d’Amnesty International, de la Haute École spécialisée de Suisse occidentale du Valais et de la commune de Monthey afin de monter un projet d’art communautaire avec les habitants suisses et étrangers de la région.

Les murs de l’abri de la Protection Civile de Monthey sur lesquels la fresque collective a été réalisée. Photo: Sara

Le mur de l’espoir est une fresque murale collective qui a été réalisée sur les murs d’un abri de la Protection Civile par plus de 90 personnes et a été l’occasion de mener une collaboration entre des voisins suisses et des étrangers établis dans la commune de Monthey. Plus de 20 nationalités étaient représentées. Les thèmes des images de la fresque ont été choisis par les participants et leur réalisation était supervisée par quatre artistes de Perquin. Le but de cette œuvre collective est de donner une voix aux habitants d’origine étrangère vivant dans la région de Monthey – qui représentent 34% de la population – afin qu’ils racontent en images leurs vécus de la migration et les défis qu’ils doivent relever lors de leur intégration en Suisse.

Claudia Bernardi, artiste et fondatrice de l’Ecole d’Art et Atelier Ouvert à Perquin (Salvador) a supervisé la réalisation de la fresque collective. Photo: Sara

Cette œuvre détourne en quelque sorte l’image du mur – qui est associée à celle de la séparation, de la frontière – pour la transformer en une métaphore de la rencontre et du dialogue. C’est ainsi que le mur gris de l’abri PC de Monthey se métamorphose en un mur coloré qui reflète la réalité multiculturelle de la société suisse tout en questionnant le statut de migrant.

Les interviews de Claudia Bernardi (artiste et fondatrice de l’Ecole d’Art et Atelier Ouvert de Perquin) et de Florencia Roulet (membre du groupe de Monthey-Chablais d’Amnesty International) ont été enregistrées à l’occasion d’une conférence de présentation de la fresque qui s’est tenue le 7 juin 2012 à Lausanne.

Affiche du film documentaire « Le mur de l’espoir ». Auteur : Sara

Pour voir le film cliquez ici

Sara

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Omar Odermatt

Responsable de la rédaction de Voix d’Exils