1

Suisse magique

Kristine Kostava / Voix d’Exils

Un été inoubliable entre montagnes et cascades

Découverte envoûtante des contrées suisses : de Zermatt à Neuhausen Am Rheinfall, chaque région offre une beauté unique. Partage d’expériences et impressions inoubliables vous attendent dans ce récit captivant.

Cet été, j’ai eu la chance de voyager dans différentes régions de Suisse, notamment à Zermatt (canton du Valais), à Interlaken (canton de Berne), à Grindelwald (canton de Berne), à Lucerne (canton de Lucerne) et à Neuhausen Am Rheinfall (canton de Schaffhouse). Ces expériences m’ont laissé des impressions incroyables. Chaque ville et village suisse a sa beauté propre et vous ne vous lasserez jamais de les découvrir. Ils ont tous une attraction magnétique qui continue de vous appeler. Ces moments resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

 

Zermatt

Photo: Kristine Kostava / Voix d’Exils

Ce village remarquable dans le canton du Valais m’a particulièrement marquée. Niché au pied du Cervin, le plus haut sommet de Suisse, Zermatt est réputé pour sa montagne emblématique. L’accès en voiture est interdit pour préserver la pureté de l’air, mais on peut s’y rendre en train ou en téléphérique. À l’intérieur du village, les chevaux d’attelage ajoutent du charme. Les rues bordées de fleurs, les hôtels élégants et les restaurants sont des attractions incontournables. Zermatt est renommé pour ses activités de montagne et de ski, attirant notamment les passionnés d’alpinisme. Cependant, malgré cette animation, Zermatt reste l’une des destinations les plus paisibles de Suisse.

 

Interlaken

Photo: Kristine Kostava / Voix d’Exils

Situé dans le canton de Berne, Interlaken est fascinant par sa beauté aventureuse. Niché entre des vallées brumeuses, des montagnes enneigées et des lacs magnifiques, la ville offre une variété d’expériences. Des promenades dans les jardins fleuris, des cafés charmants et des hôtels accueillants sont au rendez-vous. Avec ses possibilités de shopping, de restauration et de vie nocturne, Interlaken propose un éventail complet d’activités. Les lacs de Thun et de Brienz, d’une beauté éclatante, imprègnent un paysage spectaculaire. Interlaken est une destination qui vous ensorcelle dès le premier instant.

 

Grindelwald

 

 

Photo: Kristine Kostava / Voix d’Exils

Village typique du canton de Berne, Grindelwald émerveille par son panorama grandiose. Avec la majestueuse montagne Eiger en toile de fond, Grindelwald est niché dans une vallée verdoyante qui offre une vue à couper le souffle. Les possibilités d’activités sont presque infinies, que ce soient les randonnées florales sur les pentes vertes ou les balades le long des rues pittoresques du village, avec ses maisons en bois ornées de fleurs colorées. Grindelwald est une destination touristique et de ski de premier plan en Suisse, offrant un équilibre parfait entre détente et aventure.

 

Lucerne

Photo: Kristine Kostava / Voix d’Exils

Ville médiévale située au cœur de la Suisse centrale, Lucerne vous transporte dans le temps avec son architecture médiévale bien préservée. Le célèbre pont en bois de la chapelle, datant du 19ème siècle et reconstruit à la suite d’un tragique incendie en 1993, est emblématique de la ville. Les rives du lac de Lucerne et les bâtiments impressionnants lui donnent du charme. Cette ville suisse classique est également connue pour ses performances musicales et abrite un festival international de musique chaque année.

 

Neuhausen Am Rheinfall

Photo: Kristine Kostava / Voix d’Exils

 

Situé dans le canton de Schaffhouse, Neuhausen Am Rheinfall vous laisse une impression mémorable grâce aux chutes du Rhin – les plus grandes d’Europe centrale – dévalant 150 mètres ! Durant les mois de fonte des neiges en juin et juillet, les chutes atteignent leur apogée et offrent un spectacle extraordinaire de cascades. Vous avez également la possibilité de prendre des bateaux autour des cascades pour accéder à une vue spectaculaire sur les deux rives de la rivière qui est à couper le souffle.

Pour l’instant, mon voyage dans la fabuleuse Suisse est terminé. J’ai essayé de transmettre brièvement les émotions que cet incroyable voyage m’a procuré, mais je ne peux pas tout exprimer avec des mots, il faut le voir et le vivre. Ce fut vraiment un été magnifique et fabuleux pour moi.

 

Kristine Kostava

Membre de la rédaction Voix d’Exils




La Suisse: mon nouvel abri

L’expérience d’Eddy-Claude, rédacteur valaisan

Originaire du Burundi, réfugié en Suisse, Eddy-Claude est avocat et journaliste de formation. Père d’une jeune famille en exil au Rwanda depuis près de 8 ans, il partage avec nous son expérience, loin des siens.

« Nous sommes en exil depuis que les médias burundais ont été la cible du régime qui ne supporte pas la critique de voix discordantes. »

Réfugié statutaire depuis fin août 2022, j’ai été attribué en septembre au canton du Valais pour poursuive ma destinée de vie d’exil. Avec cette chance de ne pas être obligé d’apprendre le français, je m’attèle à mon intégration. Bien que cela ne soit pas facile, je fais des recherches sur le marché de l’emploi dans les domaines compatibles avec ma formation. Je m’y mets à chaque fois qu’une offre se présente et envoie une postulation. Ne dit-on pas « qui ne tente rien n’a rien ! » ?

« Bienvenue à la cuisine ! »

Je me réjouis des découvertes que je ne cesse de faire dans ce canton viticole et riche de cultures variées. C’est une expérience nouvelle dans les domaines de la religion, des sports d’hiver, de la gastronomie, etc.

Arrivé fraîchement dans les montagnes de la belle commune touristique de Crans-Montana, je découvre une autre vie au foyer Sanaval: une vie différente de celle de chez moi et des centres d’accueil pour requérants d’asile en Suisse car je dois me préparer à manger en faisant moi-même les commissions. C’est un vrai défi quand on n’a jamais été à la cuisine ou au marché faire des achats de denrées alimentaires. Je demande parfois conseil à des amis et pourquoi pas en téléphonant à mon épouse qui doit être informée de la vie quotidienne du père de ses enfants !

Je n’oublierai jamais ma première soirée dans la cuisine quand je me suis blessé le doigt en épluchant des pommes de terre. Et pour compatir, mon épouse m’a simplement dit en rigolant : « Bienvenue à la cuisine ! ».

Peu à peu, on apprend et l’intégration se fait. 

L’obligation d’entretien de la famille en exil : un grand souci !

Le père en exil doit veiller coûte que coûte à sa survie personnelle quotidienne et à celle des siens, également en exil. La responsabilité est grande, sans travail des deux côtés puisque mon épouse elle aussi est sans emploi. Il faut payer le loyer mensuel, l’eau et l’électricité, les frais de scolarité de nos deux enfants, etc… L’obligation d’entretien parental se pose comme une équation à plusieurs inconnues.

Je perçois une aide sociale du fait de mon statut de réfugié en Suisse. Lors du premier versement du mois, je réserve une part à ma famille en exil pour assurer entre autre le paiement du loyer mensuel tous les débuts du mois, l’eau et l’électricité à hauteur de 250 CHF. Lors du deuxième versement du mois, une part sera réservée à la ration alimentaire. Par chance, les enfants ne tombent pas souvent malade et les coûts mensuels de la ration alimentaire sont minimisés.

Le regroupement familial : notre espoir

Depuis que j’ai obtenu le statut de réfugié, la suite très attendue est le regroupement familial. J’ai constitué à la mi-novembre un dossier de demande avec l’aide du Centre Suisses-Immigrés à Sion. Cependant, la patience est de mise avant d’avoir une réponse positive pour passer au regroupement effectif de ma famille.

J’espère que ma femme et mes enfants me rejoindront bientôt. Je me réjouis de pouvoir leur présenter leur nouveau pays!

Eddy-Claude Nini

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Deux lapins et leur demi-amitié

Dessin: Dhondup Tsering Banjetsang / Voix d’Exils.

Une fable tibétaine #4

Voici la quatrième « histoire du monde de Voix d’Exils ». A chaque publication de la série: une légende, un mythe ou une fable du pays d’origine d’un rédacteur ou d’une rédactrice. 

Il était une fois deux lapins: Kari et Nari qui vivaient dans les hautes vallées de l’Himalaya. La forêt leur fournissait des aliments délicieux à manger et un abri pour vivre, mais ils risquaient aussi d’être attaqués par les prédateurs de la jungle.

Un jour ensoleillé, les deux jeunes lapins sautillaient dans la forêt. L’un d’eux dit à l’autre : « Nous sommes de bons amis. Nous devons nous entraider. Si une bête s’en prend à toi, je resterai pour t’aider. » L’autre lapin répondit : « Je t’aiderai aussi si une bête s’en prend à toi. »

Après un moment, ils entendirent un bruit fracassant. C’était un grand ours des montagnes. L’un des deux lapins grimpa dans un arbre tandis que l’autre, étant trop dodu pour y grimper, se jeta au pied de l’arbre et fit semblant d’être mort. Un instant plus tard, l’ours regarda le gros lapin et le renifla. Le lapin retint son souffle. Ces 5 secondes lui parut une éternité. Pendant ce temps, l’ours se pencha sur le lapin puis partit. Le lapin qui se cachait dans l’arbre descendit puis demanda à son ami : « L’ours a mis sa bouche près de ton oreille. Que t’a-t-il dit ? » Le lapin dodu lui répondit : « Il m’a dit : ne fais pas confiance à ton ami car il s’est enfui quand tu avais le plus besoin de son aide. » 

La morale de l’histoire : Soyez très prudents lorsque vous choisissez vos amis et assurez-vous que vous partagez la même conception de l’amitié.  

Dhondup Tsering Banjetsang

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Le guide du requérant d’asile (partie 1)

Une série satirique inspirée du déroulement de la procédure d’asile en Suisse

Tous les événements, situations et personnages décrits ci-après sont le pur fruit de l’imagination migratoire de l’auteur. Attention : si vous souhaitez acquérir le statut de réfugié en Suisse, ce guide ne prétend pas vous mener à bon port sans sérieusement éprouver votre sens de l’humour. Sinon, pour les choses sérieuses, il y a les spécialistes de l’asile du Secrétariat d’État aux migrations.

Bonjour et bienvenue dans notre beau pays la Suisse! Nos montagnes, nos lacs, nos beaux pâturages, notre raclette, notre bon chocolat, nos lingots, notre secret bancaire et notre Roger Federer

Bref, bienvenue en Suisse! De toute façon vous n’êtes pas venus pour faire du tourisme!

Vous avez fui la guerre et/ou la persécution dans votre pays – du moins c’est ce que vous prétendez – pour rejoindre notre Eldorado émeraude. Vous avez beau prétendre que ce n’est pas notre revenu par habitant qui vous a attiré dans nos contrées perchées mais nos statistiques ne mentent pas : la grande majorité d’entre vous êtes de vilains migrants économiques. Ce n’est pas bien du tout ! Qu’à cela ne tienne, nous n’allons pas vous jeter comme des malpropres, vous êtes dans de bonnes mains. Nous sommes des gens civilisés, garants des droits universels de l’homme issus des deux bords de la Méditerranée et nous obéissons à un certain nombre de règles de droit que notre savoir-vivre nous impose, et aussi notre grande sœur pimbêche l’Europe.

Alors voici les règles du jeu auxquel nous allons jouer ensemble pendant les prochains jours, mois ou années. Bref, le temps que nous jugerons nécessaire pour traiter votre demande, ou jusqu’à ce que vous décidiez par vous-même d’abandonner la partie.

Règle numéro 1: voyagez léger!

Bénéficier du luxe d’être venu en Suisse par avion ne vous donne pas le droit de vous comporter comme un touriste. Pensez à vos compagnons d’infortune qui ont dû traverser déserts et océans, affronter monts et marées pour gagner le droit de fouler notre terre bénite. Par respect pour eux, présentez-vous au bureau d’enregistrement des requérants d’asile vêtu de votre plus humble appareil. Ne venez pas à moitié nu ou habillés de haillons non plus. N’en faites pas trop car ça ne sert à rien de se faire remarquer ! Fondez-vous dans la masse mais surtout rappelez-vous : c’est l’habit qui fait le migrant!

Règle numéro 2: prononcez la formule magique

Il vous faudra probablement plusieurs tentatives afin de réveiller notre agent de sa torpeur matinale mais ne vous désespérez pas et répétez avec moi les mots suivant : « NOUS VENONS SOLLICITER L’ASILE AUPRÈS DES AUTORITÉS SUISSES ». Répétez autant de fois que nécessaire jusqu’à ce qu’une réaction s’en suive. Le jeu en vaut la chandelle! N’oubliez-pas que vous venez des quatre coins du monde, avec des accents qui vous sont propres pour peu que vous parliez une de nos langues. Attention, n’attendez pas que l’on vous déroule le tapis rouge ou que la mer s’ouvre en deux quand vous prononcerez cette phrase. Vous avez beau être en exode, vous n’êtes pas Moïse pour autant; et de toute façon il n’y a pas de mer en Suisse mais nous avons les plus beaux lacs du monde, y compris notre merveilleux Léman.

A bientôt pour la suite de votre aventure…

 

Noé 722420

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




« La fondue, c’est bon et ça met de bonne humeur »

L’émoji fondue suisse, un des 117 nouveaux emojis qui arriveront en 2020. Source: emojipedia.org

La fondue: tradition suisse ou invention du marketing?

A l’heure où la fondue est consacrée comme le met national suisse par excellence avec la sortie prévue en 2020 de l’émoji fondue, il semble utile de revenir aux origines de ce plat mythique…

Jusque vers 1950, la fondue est presque inconnue en Suisse. Elle était consommée dans les régions montagneuses, là où les fromages à pâte dure étaient produits. La préparation consistait à mélanger du fromage fondu avec du lait et non pas du vin comme aujourd’hui.

Difficile à croire, mais le fromage n’est devenu une denrée courante en Suisse et même exportée jusqu’en Amérique, que depuis le milieu du 19ème siècle, ce grâce aux progrès de l’agriculture.

Pour la fondue, l’histoire est encore plus récente. Après la deuxième guerre mondiale,  face au surplus de production l’Union suisse du commerce du fromage (USCF) décide de lancer une vaste campagne publicitaire afin de promouvoir la consommation de fromage, en popularisant la fondue. Le succès est impressionnant. Un des slogans les plus populaires à l’époque était « La fondue, c’est bon et ça met de bonne humeur ».

Dans toutes les régions du pays, on s’est mis à manger de la fondue en variant les mélanges de fromages et les ingrédients. « Le succès rencontré par cette initiative s’explique en grande partie par la facilité de préparation de la fondue (…). Manger une fondue constituait un événement très convivial, dont la préparation s’est masculinisée, car elle était valorisée socialement. »

Voilà donc une tradition récente qui est plutôt le fruit d’une une campagne publicitaire efficace et qui est aujourd’hui un des symboles incontournable de la Suisse. Mais marketing ou pas, on ne peut que souscrire au fait que « La fondue, c’est bon et ça met de bonne humeur » !

Mamadi Diallo
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Source :

Le blog du Musée national suisse

https://blog.nationalmuseum.ch/fr/2019/11/histoire-de-la-fondue-suisse/

Le musée national suisse

Le Musée national suisse (MNS) est l’unité administrative faîtière qui regroupe trois musées : Le Musée national Zurich, le Château de Prangins et le Forum de l’histoire suisse à Schwyz, ainsi que le centre des collections d’Affoltern am Albis. Les musées consacrent leurs expositions à l’histoire de la Suisse, depuis les époques les plus reculées jusqu’à aujourd’hui ; ils fournissent ainsi leur contribution à l’étude des identités suisses et des contrastes et de la variété qui marquent notre histoire et notre culture. Des expositions temporaires sur des sujets plus en prise sur l’actualité complètent leur offre.