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« L’hospitalité c’est comme respirer: c’est vital! »

Anne-Laure Gausseron. Photo: Aya Kardouch / Voix d’Exils

Anne-Laure Gausseron nous raconte son engagement auprès des réfugiés à Martigny

A l’heure où les migrants sont vus comme des sources de problèmes, Anne-Laure Gausseron rappelle que l’accueil est aussi simple et évident qu’une goulée d’air frais.

J’ai rencontré pour la première fois Mme Anne-Laure Gausseron, lors de la sortie des familles à Bourg St-Pierre pendant les vacances de Pâques de 2019. Elle m’a parlé du GOAR (Groupe œcuménique d’accompagnement des réfugiés à Martigny). J’ai voulu en savoir plus sur ses actions. C’est au foyer Abraham, sis à la paroisse de Martigny, que notre entretien se fait au milieu des familles et des enfants issus de l’asile et de bénévoles.

Voix d’Exils : Bonjour Madame, pouvez-vous présenter la mission du GOAR ?

Anne-Laure Gausseron : C’est un groupe œcuménique d’accompagnement des réfugiés. Sa mission est assez simple et consiste à créer un lien de fraternité et d’hospitalité avec des personnes qui relèvent de l’asile, c’est-à-dire avec ou sans statut/qualité.

D’où est venue l’idée de créer ce comité et depuis quand existe-t-il ?

Le groupe existe depuis plus de quatre ans. Il y avait une arrivée importante de requérants d’asile en Suisse : des Érythréens, des Afghans, des Syriens. C’était aussi une réponse à l’appel du pape François aux chrétiens, aux catholiques et au monde pour l’accueil des réfugiés.

Quelles sont les activités proposées par le comité ?

Il y a plusieurs choses. Le foyer Abraham est un lieu d’accueil pour aider les enfants à faire leurs devoirs (le mercredi après-midi), avec un temps de jeu et un goûter. Pour les adultes qui veulent apprendre le français, il existe un cours collectif. Il y a également un accompagnement au niveau familial et individuel. Des bénévoles les aident pour des démarches administratives qui peuvent être parfois compliquées. Des sorties sont organisées en journée, l’été et aussi l’hiver pour la découverte du ski. Pour les vacances, on se retrouve à la fois avec des familles de réfugiés de la région de Martigny, des jeunes mineurs non-accompagnés du foyer du Rados de Sion et certains bénévoles

Attendez-vous des résultats précis des activités menées par le comité et lesquels sont-ils ?

Non pas vraiment. En tout cas pas au sens de l’efficacité. C’est plus un supplément d’âme. J’attends qu’il y ait de la joie autant chez les personnes qu’on accueille que chez les bénévoles qui viennent et qui donnent leur temps, leurs savoir-faire et leur charisme. Un supplément d’âme pour créer des liens d’amour et de joie.

Avez-vous des exemples de liens qui se créent entre bénévoles et bénéficiaires du GOAR ?

Il y a par exemple une famille de réfugiés à Martigny et des bénévoles qui se connaissent depuis plus de trois ans. Pour les enfants de cette famille, ce couple de bénévoles est comme une deuxième famille. Tout le monde est bénéficiaire. Et aussi pour une femme qui est seule, avoir une bénévole de son âge, c’est comme une sœur.

Comment trouvez-vous l’aide financière suffisante qui permet à l’association d’exister ?

Je prie. Je prie pour qu’il y ait des dons qui nous permettent d’organiser des choses. Les familles aussi participent librement.

De manière plus personnelle, comment vous sentez-vous dans l’accompagnement des familles?

Elles m’apprennent beaucoup, même quand il n’a y pas de mots pour ceux que ne parlent pas bien le français. Ils sont mes frères et sœurs en humanité. Ce sont mes amis. Même dans les situations très dures, c’est pour moi un immense cadeau de les connaître. Et si je ne les voyais plus, je serais malheureuse, triste. C’est une famille « de cœur » à laquelle je tiens beaucoup.

Comment les familles perçoivent-elles l’accompagnement et les activités proposées par le GOAR?

Elles se sentent soutenues, je crois. Je vois leur reconnaissance quand, dans des situations compliquées, nous sommes à leurs côtés. Je reviens à l’hospitalité, je crois que c’est comme la respiration. C’est un besoin vital. Moi-même je suis étrangère, dans une communauté religieuse qui pratique l’hospitalité. Je ne sais pas ce qu’est l’exil forcé. Je devine les choses. Je pense que si on ne se sent pas accueilli, c’est très dur. Je ne mets pas de pression. Il n’y a pas d’inscription pour le foyer Abraham. Ceux qui veulent viennent. On note aussi la présence au foyer des enfants non réfugiés. C’est bien de les voir ensemble ; d’une certaine manière, on est tous frères et sœurs quelle que soit notre origine, quelle que soit notre religion. Je suis chrétienne et pour moi c’est très important que mes frères et sœurs qui sont d’une autre religion puissent se dire: « là, à l’église, on va être accueillis ».

Je vous remercie de m’avoir accordé du temps pour cette interview. Je souhaite également vous remercier pour tout le travail entrepris par le comité et les bénévoles afin d’aider les familles réfugiées.

Aya Kardouch

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Pour aller plus loin:

Lien pour plus d’informations à propos du GOAR

 

 




Pour moi, la vie continue…

Mama Africa dans son jardin.

Mama Africa dans son jardin.

Visages de l’asile

C’est dans « son » jardin potager situé derrière le centre du Botza à Vétroz que nous avons rencontré Paulina, affectueusement appelée ici Mama Africa. Noire de peau, elle est de taille moyenne et vive dans ses gestes. En ce matin de début d’automne, vêtue d’une robe pagne de couleur vive, elle accueille la rédaction valaisanne de Voix d’Exils. 

Née en Angola voici septante-quatre ans, Paulina est mariée selon la tradition de sa tribu à un homme choisi par ses parents. Les deux arrivent en Suisse en 2007, fuyant les violences politiques liées à la guerre civile qui sévit dans leur pays. Ensemble, ils suivent le parcours du demandeur d’asile et ils sont transférés à Martigny où Paulina réside toujours.

La mélancolie que l’on peut de temps à autre percevoir sur son visage est le fruit des événements douloureux qu’elle a traversés. Deuxième née dans une fratrie de sept enfants, elle-même sept fois mère, elle ne peut pas dire aujourd’hui exactement combien de ses enfants sont encore en vie. Une chose est certaine, elle a perdu son fils aîné, militaire mort au combat. Dans la tourmente qui a suivi, les autres ont fui le pays. C’est à son arrivée en Europe qu’elle retrouve la trace de trois d’entre eux en France, en Belgique et en Suisse. Mais des autres qu’en est-il ? « Je n’ai aucune nouvelle » lâche-t-elle d’une voix à peine audible. Le sort s’acharnera encore sur elle car la mort frappe coup sur coup son époux malade et sa meilleure amie : «C’était dur, …très dur c’est vrai … mais pour moi, la vie continue ».

Nous avons voulu en savoir plus sur cette femme dont la douleur n’a pas eu raison de l’espérance.

Voix d’Exils: Comment vous sentez-vous aujourd’hui, seule dans votre studio ?

Mama Africa : A la mort de mon mari j’ai eu le sentiment d’avoir échoué et je suis restée plusieurs semaines enfermée dans mon studio à culpabiliser. C’est auprès de mon amie Jacqueline que j’ai trouvé une oreille attentive, ce qui m’a permis d’évacuer ma souffrance. Vous comprenez donc pourquoi j’ai ressenti sa mort survenue quelque temps après comme un frein au bonheur.

Comment vous sentez vous aujourd’hui?

(elle sourit) J’ai eu beaucoup de chance de rencontrer ici des personnes qui ont été attentives à mon état. Je pense particulièrement à mon assistante sociale qui a mis fin à ma solitude en m’inscrivant au programme d’occupation du Botza. A l’Espace femme, je me suis sentie tout de suite acceptée et l’ambiance dans le groupe a fait le reste. Dès lors, j’ai réappris à rire et à parler de tout et de rien, bref à sortir la tête de l’eau. Vous voyez, je suis encore active et me consacre au maraîchage dans un bout de terre que le centre a mis à ma disposition et où je produis des légumes bio. Les autres jours, étant doyenne de ma communauté, je suis sollicitée et bien entourée.

Concrètement, qu’attendez-vous des autorités suisses?

Je souhaiterais que les autorités suisses me permettent de circuler librement sur le territoire européen pour aller à la rencontre de mes enfants  établis en France et en Belgique.

Nous avons entendu parler d’un projet d’occupation pour personnes  âgées qui serait mis en place par le délégué à l’intégration de la mairie de Martigny. Accepteriez-vous d’y participer?

Je suis ouverte à toute proposition qui me permette d’être active et de partager mon expérience.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Un défilé de mode haut en couleurs au Botza

Photo: David Crittin, Voix d'Exils

Photo: David Crittin, Voix d’Exils.

Le 11 juin 2013 fut une journée spéciale pour la communauté du Botza, le principal centre de formation et d’occupation du Valais. Le bruit habituel des outils et des machines a cessé pour laisser la place à d’autres sons comme de la musique, des rires et le claquement des talons hauts: c’était le jour de la mode.

Les femmes qui ont participé aux ateliers de couture de Rarogne, Ardon, Martigny et Saint-Gingolph

Photo: David Crittin, Voix d'Exils.

Photo: David Crittin, Voix d’Exils.

étaient fières de présenter leurs productions lors d’un véritable défilé. Pour une journée – leur journée – elles ont toutes été transformées en top modèles, avec de lumineux maquillages, des coiffures sophistiquées et des robes incroyables.

Les origines de ces femmes, qui viennent de pays tels que la Somalie, l’Erythrée, le Sri Lanka, le Nigeria, le Soudan, la Russie, le Kosovo, la Turquie et le Tibet ont donné une diversité unique aux œuvres présentées. Par ailleurs, une petite fille et deux mannequins hommes ont pris part au spectacle et ont reçu, plus particulièrement la petite fille, bien sûr, de grands applaudissements.

Le programme était un enchantement autant pour les tops modèles d’un jour que pour le public. «C’était merveilleux de voir ces costumes et le style des femmes qui défilaient sur le podium», a déclaré un spectateur érythréen. Un autre observateur provenant du Gabon s’est exclamé: «je voudrais voir un événement aussi surprenant encore et encore ! Cela m’a fait plaisir et je me suis souvenu des robes traditionnelles de mon pays. »

Photo: David Crittin, Voix d'Exils.

Photo: David Crittin, Voix d’Exils.

De même, deux travailleuses sociales, Marylin Duc et Sarah Kesteloot, ont déclaré que le spectacle était une bonne initiative et un moyen d’intégrer les gens dans la société.
Victoria, un modèle nigérian, a souligné que «depuis toute jeune, j’avais le souhait de travailler dans la mode. Étonnamment, mon rêve a commencé à devenir réalité aujourd’hui. C’est la première fois que je faisais face au public dans un défilé de mode et, pourtant, je crois avoir réalisé une bonne performance. J’ai surtout appris que j’avais encore une vie en attendant le résultat de ma procédure de demande d’asile. Je suis vraiment heureuse de cela. »

La top modèle érythréenne Ayesha nous a fièrement dit que: «C’était très stimulant. J’ai passé un bon moment. Je n’oublierai jamais cet événement et le sentiment que j’ai ressenti pendant la manifestation. » Selamawit, une autre top model  érythréenne, a confié que: «C’était une première et cela a changé quelque chose en moi. Je suis maintenant plus confiante et la couture va être mon hobby. Ce fut une bonne expérience pour moi. »

Tous les mannequins d’un jour ont réalisé leurs robes lors des cours de formation dans les ateliers de

Photo: David Crittin, Voix d'Exils.

Photo: David Crittin, Voix d’Exils.

couture. Les styles et les inspirations sont très variés: certaines robes étaient absolument modernes et le public a eu le plaisir d’apprécier des robes traditionnelles africaines ainsi que tibétaines.

Cette journée spéciale laissera une impression lumineuse derrière elle. Vous vous demandez peut-être quand aura lieu le prochain défilé? Si c’est le cas, vous devrez être patient car la réponse est : en 2015 seulement! Le temps nécessaire pour les couturières de renouveler leurs inspirations.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 




Tout est possible!

Une étudiante en soins infirmiers. Auteur: Lower Columbia College (CC BY-NC-ND 2.0)

Pita, jeune Guinéen de 23 ans et requérant d’asile dans le canton du Valais depuis 14 mois a accepté de répondre à nos questions.

Quand Pita (nom d’emprunt) est arrivé en Suisse, il n’avait comme bagage que ses trois années passées à la faculté de médecine de son pays. Très vite, il a intégré l’équipe valaisanne de Voix d’Exils, ainsi que l’atelier de formation serrurerie du centre de formation et d’occupation « Le Botza » à Vétroz. Aujourd’hui, il se confie à nous :

« Dès mon arrivée en Suisse, mon premier objectif était d’éviter l’inactivité qui est la source de tous les maux des requérants d’asile (vol, vente de drogue, etc.), je savais que le chemin serait long et semé d’embûches. Mon souhait était de continuer mes études dans un domaine médical, même si j’avais de la peine à croire que ce soit possible. Après un laps de temps nécessaire pour m’adapter à mon nouveau pays d’accueil et grâce à l’écoute des encadrants qui s’occupaient de moi, j’ai émis le désir de m’inscrire à la HES-SO (Haute Ecole Spécialisée de Suisse occidentale) de Sion, dans le domaine d’étude de la santé. Cette école,  avec ses sept filières de spécialisation, prépare des professionnels à participer à la promotion de la santé et au développement d’une politique de santé communautaire. Les formations sont conçues en alternance entre études et terrain dans des lieux de pratiques professionnelles.

Après une première demande écrite qui a été refusée par le SPM (Service cantonal de la population et des migrations), j’ai reçu une réponse positive, un mois plus tard, suite à une deuxième demande.

A l’époque j’habitais à Martigny avec plusieurs colocataires qui n’avaient pas le droit de travailler ; ainsi ils veillaient la nuit et dormaient la journée, donc c’était compliqué pour moi d’étudier et de trouver l’argent pour me payer les transports jusqu’à la HES-SO. Mais tout s’est enchaîné pour mon plus grand bonheur, le Service de l’asile m’a trouvé, à Sion, une petite chambre qui n’a pas de cuisine mais qui me permet de me concentrer sur mes études, sans être dérangé. En contrepartie, j’officie en tant qu’appui aux devoirs scolaires pour les requérants d’asile mineurs accueillis au RADOS (structure d’accueil pour requérants d’asile mineurs non accompagnés à Sion) et je peux y prendre mes repas.

A l’école, la couleur de ma peau me fait de la pub. Jamais je n’aurais cru être si bien accueilli, tout le monde me connaît et discute avec moi. Pour eux, je ne suis pas un requérant d’asile, je suis un collègue. Une étudiante venant de Brigue m’a avoué n’avoir jamais discuté avec un Noir avant de m’avoir rencontré. Elle m’a proposé de me donner des cours de ski cet hiver. Je dois vous avouer que j’ai été très surpris de remarquer que ce que racontent certains politiques et médias afin de discréditer les requérants d’asile est totalement différent de ce que pensent les étudiants de cette école. Ce qu’il y a de bien, à part les cours, c’est l’ouverture d’esprit des étudiants et…le nombre de jolies filles !

Dans le cadre de ma formation, j’ai eu l’opportunité d’effectuer mon stage au sein du service de gériatrie d’un établissement hospitalier. Les objectifs de ce stage étaient de découvrir les différentes professions du domaine de la santé; de réaliser des actions de soins et d’accompagnement; d’évaluer mes aptitudes à travailler dans une équipe de soins et d’affirmer ma motivation de poursuivre mes études dans le domaine de la santé en général et, plus particulièrement, en soins infirmiers. Ce stage a été très enrichissant pour moi, tant au point de vue professionnel (j’ai pu valider mon stage avec 92 points sur 100) que relationnel et, sur ce deuxième point, je vais vous conter quelques anecdotes.

Souvent les patients me demandaient d’où je venais et je leur répondais que j’étais Haut-Valaisan. Devant leur mine ahurie et quand ils me demandaient : mais de quelle commune ? Je précisais enfin que je suis Africain.

Un jour, une patiente m’a demandé : Est-ce que vous faites de la magie pour changer aussi souvent de taille: le matin vous êtes petit et le soir vous êtes grand ? Je suis resté sans voix et, en réfléchissant, j’ai compris ce qu’elle voulait dire. Dans le même service que le mien se trouvait un collègue Sud-Américain très grand et de peau foncée. En fait, cette dame, très âgée, nous confondait (je suis plutôt petit). Une autre patiente m’appelait son rayon de soleil, cela me réchauffait le cœur.

Au terme de ce stage, j’ai eu la satisfaction d’avoir atteint mes objectifs. Mais plus que cette satisfaction, ce stage a été très enrichissant pour moi. J’espère donc continuer mes  études de Bachelor en soins infirmiers, en Suisse ou ailleurs, car je n’ai toujours aucune garantie de pouvoir rester ici. »

Ce que Pita nous a transmis par son témoignage, c’est que la clé de réussite est d’essayer car tout est  possible avec de la bonne volonté.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Martigny célèbre les cinq continents

Photo: Pastodelou

Du 25 au 30 juin 2012, la ville Martigny a accueilli les journées des 5 continents, un festival lancé en 1994. Depuis lors, chaque année, elle offre l’occasion aux Valaisans et à toutes les personnes intéressées de découvrir différentes cultures.

A la portée de tout le monde sans exception, ce festival est à l’image du nom qu’il porte comme on pouvait le constater le 29 juin dernier. Le vent qui soufflait ce jour-là a permis aux vendeurs de faire un peu de sport quand ils se précipitaient pour protéger les articles qui étaient sur le point de s’envoler. Mais la météo était propice aux bonnes affaires pour les vendeurs de lunettes solaires car le soleil brillait de tous ses feux.

Une impressionnante diversité

Le festival offre la possibilité de découvrir de nouvelles saveurs notamment grâce aux découvertes culinaires proposées par Le Botza, qui est le centre de formation pour les requérants d’asile séjournant en Valais et qui est est aussi l’un des principaux partenaires du festival. Il avait mis à disposition un restaurant où l’on pouvait trouver des plats exceptionnels, préparés et présentés par des membres de l’administration valaisanne, des requérants d’asile et des chefs de cuisine qualifiés – tous bénévoles – pour offrir le meilleur d’eux-mêmes. « J’aime bien venir ici, déguster les plats d’autres pays et découvrir d’autres cultures. Il y a toujours des gens qui viennent d’un peu de partout », déclare Valery Musier, un heureux père de famille habitant à Martigny.

Le stand Afro-Mang-go. Photo: Pastodelou

Dans le marché, on trouvait des jeux de dominos et d’awelé – un jeu d’origine égyptienne – avec des rangées de trous dans lesquels on pose des graines ou de cailloux, des tableaux, des statuettes, des masques traditionnels et des bijoux fantaisies provenant de partout dans le monde. Un mélange extraordinaire de cultures, à tel point qu’une personne d’origine européenne qui tenait le stand de l’association Afro-Mang-go vendait des œuvres d’art provenant du Burkina-Faso et donnait même l’interprétation de quelques statuettes exposées sur son étalage.

On a aussi pu apprécier la démonstration du Falun Gong, un mouvement spirituel chinois. Plus loin, trois grands podiums ont accueillis des concerts donnés par des artistes venant de France, d’Espagne et d`Amérique. De jeunes talents valaisans ont aussi pu montrer leurs talents en interprétant des chansons de quelques grandes stars.

Tout au long de la manifestation, des dons étaient récoltés lors d’animations de sensibilisation en faveur d’œuvres de bienfaisance.

« découvrir des façons différentes de vivre »

Fanny et sa petite fille. Photo: Pastodelou

Serveuse dans l’un des bars du festival : l’« Angelin », Fanny est une fidèle du festival, car elle y sert des rafraîchissements depuis une bonne dizaine d’années. « Pour moi, la fête des cinq continents est organisée pour responsabiliser les gens du monde d’aujourd’hui, leur faire découvrir des façons différentes de vivre et d’autres goûts. Elle tient cependant à préciser que « cette fête n’est pas qu’une simple fête, car les recettes de certains stands sont versés à des associations comme le WWF ou Terre des Hommes».

2013 marquera les 20 ans de la fête des cinq continents. Les festivités débuteront le 8 juin 2013 avec une exposition au Manoir de la Ville ; et le festival sur la Place du Manoire des 28 et 29 juin clôturera cette édition anniversaire.

Pastodelou

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils 

Infos : www.5continents.ch

 

 

Voix d’Exils anime un stand à la fête des 5 continents

Le stand Voix d’Exils de la rédaction valaisanne. Photo: Pastodelou

Au stand de Voix d’Exils tenu par la rédaction valaisanne se trouvait de la documentation à propos du journal en ligne et un ordinateur sur lequel l’on pouvait consulter le blog. Des vases en papier fabriqués sur place par une ressortissante d’Erythrée étaient aussi exposés. Du café et des pop-corns faits sur place sur la braise d’un foyer par Mme Winnie d’Ethiopie étaient offerts aux passants et des tresses multicolores étaient également proposées par une coiffeuse. Pour Voix d’Exils, le festival était une occasion de mieux faire connaître son travail auprès du public valaisan. Sa présence a même été l’occasion de recueillir le témoignage d’une personne victime de discrimination raciale ; l’accès à un bar valaisan lui ayant été refusé à cause de la couleur de sa peau.

Mme Winnie d’Ethiopie. Photo: Pastodelou