Sous la loupe : Nouvelle procédure d’asile express / « Trop peu de personnes réfugiées occupent un emploi à temps plein » : 30 grands groupes s’engagent à les aider / Plus de 450’000 nouvelles personnes déplacées dans l’Est de la RDC, s’alarment le HCR et l’UNICEF
A la production : Arienne-Maria Medici, Tsering, Natalia Gorbachenko et Malcolm Bohnet
FLASH INFOS #132
|
Sous la loupe : Un migrant franchit en parapente une palissade ultra-sécurisée / Un jeune requérant d’asile se suicide à Genève après avoir reçu une décision de renvoi dans un pays tiers / A Montpellier, une expérience pilote cherche à intégrer réellement les Roms
Le 1er décembre, vers 18h15, deux personnes ont vu un migrant voler avec un parapente au-dessus de la haute barrière ultra-sécurisée séparant l’enclave du Maroc et Melilla. Pour l’instant, ce migrant n’a pas encore été localisé par les autorités espagnoles. Sur cette frontière, il y a souvent des tentatives de passage de différentes manières, mais, selon le porte-parole de la préfecture de l’enclave, c’est la première fois qu’un migrant entre à Melilla en parapente.
Kristine Kostava Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Alireza, un jeune requérant d’asile afghan a mis fin à ses jours cette semaine au Foyer de l’Etoile à Genève, qui accueille des mineurs et jeunes adultes non accompagnés, après avoir appris le refus de sa demande d’asile et la décision de le renvoyer en Grèce. Ce jeune était arrivé en Suisse au printemps 2021, à l’âge de 17 ans, avec derrière lui un parcours migratoire traumatisant. Son entrée en Europe s’est faite via la Grèce, où il avait subi de terribles violences dans un camp de réfugiés, qui le décrivait comme un « trou noir ». Le corps médical a, déjà, averti les autorités fédérales que le jeune Afghan avait manifesté des intentions suicidaires.
Elvana Tufa Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
La ville de Montpellier a mené une expérience sans précédent pour intégrer les Roms. Elle les a évacué du bidonville de Celleneuve pour les établir dans un « village transitoire » constitué d’une série de bungalows équipés d’eau et d’électricité. Une cinquantaine de familles ont accepté ce transfert. L’objectif est de parvenir à une insertion professionnelle durable, afin de leur permettre par la suite de disposer d’un véritable logement.
Elvana Tufa Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
FLASH INFOS #115
|
Sous la loupe: Tragédie migratoire dans le nord du Maroc / Royaume-Uni : vers le port de bracelets électroniques par les exilé·e·s / Texas: près de 46 cadavres retrouvés dans une remorque
Dix-huit personnes migrantes d’origine africaine sont mortes alors que près de 2’000 d’entre elles ont tenté d’entrer dans l’enclave espagnole de Melilla le vendredi 24 juin dernier. Les autorités ont annoncé que les décès seraient liés à des « bousculades » et des « chutes » des clôtures de fer qu’ils tentaient de traverser. Selon la préfecture de Melilla, plus de 500 d’entre eux ont forcé l’entrée du poste frontalier avec « une cisaille » et 133 ont réussi à rentrer.
Le Premier ministre espagnol – Pedro Sanchez – a dénoncé un « assaut violent » mis en œuvre par des « mafias qui font du trafic d’êtres humains ». Un tel drame migratoire dans les enclaves espagnoles sur la côte nord du Maroc est le premier depuis la réconciliation qui a eu lieu entre les deux pays au mois de mars dernier.
Il faut rappeler que les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta, situées sur la côte nord du Maroc, sont des points d’entrée privilégiés pour de nombreuses personnes qui tentent de migrer vers l’Europe.
Depuis le lundi 20 juin, le Royaume-Uni met en place une mesure qui vise à équiper les personnes migrantes arrivées de manière clandestine sur le territoire de bracelets électroniques. Ces bracelets sont équipés d’un GPS, de sorte à ce que les autorités puissent localiser les exilé·e·s en tout temps et s’assurer qu’ils respectent le règlement. Parmi les règles figure un couvre-feu sera mis en place par les autorités ainsi que l’obligation de pointer dans des lieux prévus à cet effet. Des dispositions strictes telles qu’une mise en détention ou des poursuites s’appliqueront à celles et ceux qui ne respectent pas le règlement. Cette mesure fait partie d’un projet-pilote qui durera un an.
Lundi 27 juin, des pompiers de l’Etat du Texas, qui se trouve au sud des États-Unis, ont découvert après une journée de forte chaleur des corps dans un camion transportant des personnes migrantes. Environ 50 personnes sont décédées et 16 autres, dont douze adultes et quatre enfants, ont été prises en charge par des hôpitaux de la région. Les patient.e.s étaient en hyperthermie et ne disposaient pas d’eau dans le camion.
Le gouverneur républicain du Texas – Greg Abbott – a immédiatement mis en cause le président américain Joe Biden et sa politique migratoire jugée trop ouverte.
Zahra Ahmadiyan
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
FLASH INFOS #114
|
Sous la loupe : LaMarine marocaine sauve plus de 100 personnes en trois jours / Italie : un cimetière pour les exilé·e·s décédé·e·s en mer / Un migrant blessé par la police à la frontière franco-italienne
Entre le 17 et le 20 juin derniers, la marine marocaine a aidé 105 personnes immigré·e·s en mer Méditerranée, dont 20 femmes et 11 enfants, qui ont fui vers l’Europe dans des embarcations improvisées.
Le ministère marocain de l’Intérieur a confirmé que ce type de sauvetage était très fréquent. En 2021, les sauveteurs et sauveteuses marocain·e·s ont aidé 14’236 personnes migrantes en Méditerranée, en route vers l’Espagne, les Canaries, et d’autres pays de l’Europe. Le Maroc lutte également contre l’immigration irrégulière sur terre. En effet, les autorités interpellent régulièrement des passeurs et des trafiquants d’êtres humains. À ce titre, 256 réseaux de trafic de personnes migrantes ont été démantelés en 2021.
Toutefois, les associations et les personnes migrantes sur place dénoncent l’intensification des arrestations et la violence fréquente qui en découle. Ces derniers appellent à freiner cette répression de plus en plus marquée.
En juin 2016, 45 personnes migrantes originaires du Nigeria, de Somalie, d’Erythrée, de Guinée et du Mali sont décédées en mer suite au naufrage de leur embarcation. Pour faire honneur à leur mémoire, la ville italienne d’Armo, avec le soutien de l’association Caritas, a inauguré le 10 juin dernier un espace du cimetière de la ville dédié aux naufragé·e·s. Avant cela, les corps des victimes étaient alignés indistinctement, sans aucun renseignement sur leur identité.
Il est important de rappeler que de nombreuses personnes migrantes tentent de rejoindre la Calabre depuis le contient africain. L’année passée, près de 9’700 personnes ont débarqué dans la région.
Bastien Joly, contributeur externe à la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
&
Renata Cabrales, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Dans la nuit du 14 au 15 juin, lors d’un contrôle de la police à la frontière franco-italienne, dans la commune de Sospel (Alpes-Maritimes), un exilé égyptien de 35 ans a été blessé par balles. En arrivant au point de contrôle, le conducteur du fourgon qui transportait cinq personnes migrantes a refusé de s’arrêter, ce qui a amené les policiers à faire feu sur le véhicule. La police et le fourgon ont par la suite entrepris une course poursuite jusqu’à Nice.
Le conducteur du véhicule est finalement parvenu à prendre la fuite en laissant les exilé·e·s qu’il transportait sur place.
Bastien Joly, contributeur externeà la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
&
Renata Cabrales, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Nous remercions chaleureusement les étudiant·e·s de la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL) pour leurs contributions à cette édition n°114 du Flash Infos qui ont été réalisées à l’occasion d’un atelier dispensé par la rédaction vaudoise de Voix d’Exils en juin 2022.
FLASH INFOS #106
|
Sous la loupe : Interrogations autour des différences de traitement entre les populations réfugiées / Genève: le Pavillon 1 de Palexpo aménagé pour les réfugié·e·s ukrainiennes / Nouvel accord entre l’Espagne et le Maroc: une hausse des expulsions est attendue
Alors que la Suisse accueille désormais plus de 20’000 réfugié·e·s ukrainien·ne·s, des sentiments d’inégalité et d’injustice commencent à être exprimés de la part des autres population réfugiées.
C’est notamment le cas de Mahdi Ziayi, un réfugié afghan, qui a rencontré beaucoup de difficultés pour accéder au monde du travail suisse en raison de son statut. Il ajoute que lorsqu’il est arrivé en Suisse, il dû payer son abonnement de transports publics, à l’inverse des réfugiés ukrainiens qui obtiennent rapidement un permis S leur permettant de travailler et de voyager gratuitement.
Pour ces différentes raisons, Eliane Engler, porte-parole de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), appelle à un traitement égalitaire de toutes les personnes réfugiées.
Ce nouveau centre d’accueil situé dans le complexe de Palexpo aura une capacité d’accueil de 400 personnes, pouvant aller jusqu’à 500 si nécessaire. Construit en seulement cinq jours avec l’aide de l’armée et de la protection civile, ce système d’abri d’urgence a ouvert le 10 avril dernier.
L’espace dispose de jeux pour enfants, d’une garderie, de douches, d’une laverie, d’une infirmerie, et d’autres services. Même les animaux de compagnie ont un lieu d’accueil privilégié. Pour la directrice du refuge, Isabelle Barra, il faut donner vie au lieu qui est pour le moment encore relativement vide.
Il est important de garder à l’esprit que bien qu’à ce jour 950 réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été placés dans le canton de Genève par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), près de 1’500 personnes supplémentaires sont attendues d’ici le mois d’août prochain.
Lors d’une réunion récente entre les deux pays, les relations entre le gouvernement espagnol et la monarchie marocaine ont changé. L’un des accords entre les deux gouvernements est de résoudre la situation migratoire en créant de nouvelles routes aériennes entre les îles Canaries, Agadir et Casablanca pour faciliter l’expulsion des citoyen·ne·s sans papiers. Madrid cherche ainsi à « assurer la coopération » du Maroc dans le contrôle de l’immigration clandestine.