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FLASH INFOS #131

Sous la loupe :  L’Europe approuve un plan d’urgence pour éviter de reproduire la crise de l’Ocean Viking / L’Allemagne veut encourager les naturalisations pour soutenir l’emploi / Des élus souhaitent durcir les règles de l’asile en Suisse

L’Europe approuve un plan d’urgence pour éviter de reproduire la crise de l’Océan Viking
Le monde, le 25 novembre 2022

Le plan d’action d’urgence, présenté lundi 28 novembre par la Commission européenne et approuvé par les ministres, propose 20 mesures, dont le renforcement de la coopération avec des pays tels que la Tunisie, la Libye et l’Égypte afin de prévenir les départs et augmenter les renvois des personnes migrantes en situation irrégulière. La réunion a été organisée suite à la demande de Paris, qui a accepté « exceptionnellement » le 11 novembre dernier le débarquement de 234 personnes migrantes de l’Ocean Viking sur le sol français, après le refus du gouvernement italien d’extrême droite de Giorgia Meloni d’accueillir ce navire humanitaire, qui a longtemps été bloqué au large des côtes italiennes.

Charles Williams Soumah
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

L’Allemagne veut encourager les naturalisations pour soutenir l’emploi
RTS Info, le 26 novembre 2022

Il sera bientôt beaucoup plus facile d’obtenir la nationalité allemande. Pour les personnes étrangères, le gouvernement allemand prépare une loi destinée à accélérer la naturalisation afin de lutter contre la pénurie de main-d’œuvre et le vieillissement de la population. La naturalisation serait facilitée après 5 ans de résidence sur le territoire, contre 8 ans actuellement. Si une personne étrangère est bien intégrée grâce à ses performances à l’école ou au travail, le délai de naturalisation pourrait même être réduit à 3 ans.

Charles Williams Soumah
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Deux conseillers nationaux veulent durcir les règles de l’asile
Le Matin, le 20 novembre 2022

Le nombre de demandes d’asile est en augmentation en Suisse. En octobre de cette année, la Confédération a recensé 3’208 demandes de personnes originaires d’Afghanistan, de Turquie et de Syrie. C’est plus que les 2’557 demandes de statut « S » en provenance d’Ukraine. Face à ce phénomène migratoire, la conseillère nationale Martina Bircher (UDC/AG) appelle à une réforme du droit international en matière d’asile. En parallèle, L’ancien conseiller national Rudolf Strahm (PS/BE) propose d’introduire la procédure d’asile dans les ambassades suisses des pays d’origine des personnes migrantes.

Charles Williams Soumah
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




FLASH INFOS #97

Photo: Wion / Twitter

Sous la loupe : Manifestation contre le refoulement des migrant·e·s à Athènes / Crise migratoire aux portes du Mexique / La police espagnole démantèle un réseau de passeurs entre le Maroc et Melilla

Manifestation contre le refoulement des migrant·e·s à Athènes

Le Figaro, le 06.02.2022

Plusieurs centaines de manifestant·e·s sont descendu·e·s dans les rues d’Athènes dimanche 6 février pour manifester leur colère contre les refoulements des personnes en situation d’exil et les violences exercées à leur encontre dans la zone frontalière entre la Grèce et la Turquie.

Cette manifestation fait suite à la découverte quelques jours auparavant de 19 corps de personnes exilées inertes, décédées à cause du froid.

Ces événements renforcent l’instabilité des relations entre la Grèce et la Turquie au sujet de l’accueil des personnes exilées et de la présence permanente de militaires dans la zone.

Karim I.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Crise migratoire aux portes du Mexique

Le Matin, le 07.02.2022

Les autorités de la ville mexicaine de Tijuana ont annoncé dimanche 6 février avoir démantelé un camp d’environ 380 personnes migrantes, principalement d’origine mexicaine et centraméricaine, près de la frontière américaine.

Avant de procéder aux expulsions, les autorités de l’Institut National des Migrations (INM) du Mexique avaient annoncé aux résident·e·s vivants dans ce camp qu’ils auraient le droit de n’emmener que trois habits de rechange dans les abris dans lesquels ils seront relogé·e·s.

Ces procédures ont eu lieu en raison du renforcement des mesures des autorités mexicaines face au nombre important de personnes migrantes qui traversent le Mexique pour essayer de demander l’asile aux États-Unis afin de fuir la violence et la pauvreté dans leur pays.

L. B

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

La police espagnole démantèle un réseau de passeurs entre le Maroc et Melilla

infomigrants.net, le 08.02.2022

La police nationale espagnole a mis en examen lundi 7 février cinq personnes qui faisaient passer des personnes migrantes du Maroc à Melilla par la mer Méditerranée. Ces derniers facturaient le passage selon la capacité économique de chacune d’entre elles, la somme exigée pouvant varier entre 500 et plus de 4000 euros.

Les passeurs eux-mêmes ont admis que les conditions d’embarcation étaient catastrophiques et qu’ils mettaient la vie des passagers en danger, la plupart d’entre eux ne sachant pas nager et ne portant pas de gilet de sauvetage. La taille du bateau utilisé n’était par ailleurs pas suffisante.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




FLASH INFOS #86

Kristine Kostava / Voix d’Exils

Sous la loupe : Des extrémistes allemands interceptés près de la frontière avec la Pologne / Le conflit s’intensifie entre la Pologne et la Biélorussie / 600 personnes exilées interceptées à la frontière américaine

Des extrémistes allemands interceptés près de la frontière avec la Pologne

Courrier international, le 25.10.21

Dans la nuit du 23 au 24 octobre, environ cinquante membres du parti d’extrême droite Der Dritte Weg (« La Troisième Voie ») ont été appréhendés par la police allemande près de Guben, ville frontalière avec la Pologne. Lourdement armé.e.s lors de leur interpellation et soupçonné.e.s de vouloir stopper les personnes exilées, les partisan.e.s ont simplement affirmé vouloir « se faire une idée de la situation migratoire » à la frontière. Ces derniers et dernières ayant été incriminé.e.s, ils ont désormais l’interdiction de se rendre dans la région.

L’immigration illégale a fortement augmenté dans cette région suite à la décision du président biélorusse Loukachenko « d’ouvrir la route vers l’UE ». L’Allemagne et d’autres États européens, préoccupés par l’instrumentalisation de la question migratoire, demandent d’imposer de nouvelles sanctions à la Biélorussie.

Charlotte

Contributrice externe de Voix d’Exils

 

Le conflit s’intensifie entre la Pologne et la Biélorussie

Le Point, le 16.11.2021

Le 16 novembre dernier, les forces de sécurité polonaises ont fait usage de gaz lacrymogènes contre des personnes en situation d’exil qui étaient massées devant le poste-frontière de Bruzgi, proche du village polonais de Kuznica. Les personnes exilées jetaient des pierres sur les soldats qui les empêchaient de traverser la frontière avec la Biélorussie. Un soldat a été grièvement blessé lors des altercations. Tandis que la Russie dénonce le comportement de la Pologne, l’Union Européenne (UE) menace la Biélorussie en annonçant des mesures punitives.

Rachid Boukhemis

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

600 personnes exilées interceptées à la frontière américaine

Le Matin, le 21.11.2021

Samedi 20 novembre dernier, deux camions de transport ont été interceptés dans l’État de Veracruz au sud-est du Mexique alors qu’ils se dirigeaient vers la frontière américaine. Les véhicules transportaient près de 600 personnes exilées, 145 femmes et 455 hommes provenant pour la majorité des pays pauvres d’Amérique du Sud (Guatemala, Honduras et Nicaragua).  Le groupe était constitué autant de mineurs, de femmes enceintes que de personnes malades qui étaient entassés dans les conteneurs des camions.

L’Institut National de Migration (INM) du Mexique doit désormais se décider quant aux conditions de séjour de ces personnes qui bénéficieront soit d’un « retour assisté », soit d’une « opportunité de rester » grâce à une démarche de régularisation. Cette prise de décision intervient dans un contexte de hausse massive du flux d’immigration dans la région, une hausse favorisée notamment par l’institution de Joe Biden en tant que président des États-Unis et sa plus grande ouverture envers les demandeurs et demandeuses d’asile que l’ancien président, Donald Trump.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Nous remercions chaleureusement les étudiant.e.s de la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL) pour leurs contributions à cette édition n°86 du Flash INFOS qui ont été réalisées à l’occasion d’un atelier dispensé par la rédaction vaudoise de Voix d’Exils entre octobre et novembre 2021.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse #57

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : « Appréhender et poursuivre les trafiquants de personnes doit devenir une priorité » / Record historique d’arrestations à la frontières Sud des États-Unis / Espagne : un réseau de passeurs démantelé

« Appréhender et poursuivre les trafiquants de personnes doit devenir une priorité »

Le Matin, le 12 avril 2021

Le directeur régional de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) – Mohammed Abdiker – a annoncé le 12 avril que trente-quatre personnes migrantes sont mortes après le chavirement de leur embarcation dans le détroit de Bab-el-Mandeb. Ce détroit, qui sépare Djibouti du Yémen, est un lieu de fort trafic de personnes migrantes et de réfugié.e.s, où se croisent à la fois des Yéménites fuyant la guerre et des Africain.e.s allant tenter leur chance dans la péninsule arabique. Selon les survivant.e.s, le bateau en question aurait quitté le Yémen avec environ 60 personnes migrantes à son bord. A cet effet, Mohammed Abdiker a soutenu sur son compte Twitter « qu’appréhender et poursuivre les trafiquants de personnes doit devenir une priorité ».

 

Record historique d’arrestations à la frontières Sud des États-Unis

La Tribune de Genève, le 08 avril 2021

Selon des statistiques publiées le 8 avril 2021, les arrestations de personnes migrantes à la frontière des États-Unis avec le Mexique ont atteint, en mars, leur plus haut niveau en quinze ans. Plus de 172’000 personnes ont été appréhendées par les gardes-frontières le mois dernier après être entrées illégalement sur le sol américain; soit 71% de plus qu’en février. Parmi elles se trouvent toujours plus de mineurs isolés, dont le nombre a doublé pour s’établir à 18’890 arrivées – un record historique – selon les données des services des douanes et des gardes-frontières des États-Unis (CPB). Ces flux avaient commencé à augmenter en 2020, mais ont clairement bondi depuis l’arrivée à la Maison-Blanche de Joe Biden. La hausse la plus importante concerne toutefois les personnes migrantes arrivées en famille, qui sont passées d’environ 20’000 en février à 53’823 en mars. Plus de 20’000 d’entre elles sont actuellement hébergées dans des structures d’accueil gouvernementales, dont certaines sont peu adaptées à la prise en charge de jeunes enfants, selon des données obtenues par le Washington Post.

De leur côté, les Républicains accusent Joe Biden d’avoir causé un « appel d’air » en assouplissant les politiques migratoires de son prédécesseur Donald Trump et d’ignorer le problème ainsi créé. Pour rappel, dès son arrivée au pouvoir, Joe Biden a suspendu les expulsions des sans-papiers, introduit un projet de loi pour leur offrir un chemin vers la citoyenneté et commencé à admettre une partie des demandeurs et demandeuses d’asile qui patientaient depuis des mois dans des camps au Mexique.

Espagne : un réseau de passeurs démantelé

L’Essentiel, 12 avril 2021

La police espagnole a annoncé le 12 avril avoir arrêté 20 personnes qui se livraient à un trafic de personnes migrantes sur des embarcations de fortune entre le Maghreb et l’Espagne. Leurs victimes – en majorité marocaines mineures – étaient approchées à Ceuta, une enclave espagnole sur la côte nord du Maroc se trouvant à quelques kilomètres des côtes du sud de l’Espagne, a indiqué la police dans un communiqué. Ces personnes migrantes effectuaient ensuite la traversée vers la péninsule Ibérique moyennant 2’500 euros, à bord de bateaux pouvant contenir 7 à 10 personnes. Les décès de personnes migrantes par noyade sont fréquents dans cette zone de la Méditerranée où 330 personnes sont mortes en 2020, selon un bilan établi par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Fin mars, 377 personnes migrantes étaient arrivés en Espagne par la mer depuis le début de l’année; dont plus de la moitié a touché terre dans l’archipel des Canaries, théâtre d’un flux migratoire croissant depuis la fin de l’année 2019.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 

 




Revue de presse #15

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : L’Albanie peine à nourrir les migrants / La Grèce vide les camps situés sur ses îles / La Suisse étudie la possibilité d’accéder aux portables des requérants

Albanie: les migrants crient famine

Infomigrants.net, le 29.05.2020

Toujours plus de migrants séjournant dans des structures d’accueil albanaises gérées par l’État sont réduits à faire la manche pour trouver de quoi manger. Le magazine Balkan Insight, qui a mené l’enquête, cite le cas de Khaled, originaire de Palestine. Hébergé dans le centre de Babrru, près de la capitale, le jeune homme témoigne de la galère vécue au quotidien par lui-même et ses compagnons d’infortune confrontés à une grave pénurie alimentaire.

Surpopulation, nourriture rare et de mauvaise qualité, assistance médicale défaillante… le camp de Babrru manque de tout. Ce printemps, il a refoulé des migrants, malgré le froid, sous prétexte de mesures de confinement dues à la pandémie de Covid-19.

L’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) décrit l’Albanie comme un pays de transit pour beaucoup de migrants qui espèrent rejoindre l’Italie ou les pays riches du nord de l’Europe. Mais, avec la fermeture progressive de la route des Balkans, de plus en plus de migrants ont fini par se retrouver bloqués en Albanie.

Le HCR, qui soutient les initiatives du gouvernement albanais pour aider les migrants, relève que le centre de Babrru a été construit à l’origine pour 180 personnes avant d’augmenter sa capacité de 200 places en 2018 sous la pression des arrivées. Mais, d’après des témoignages, le centre serait gravement surpeuplé et échapperait au contrôle des autorités. Certains migrants affirment que ce sont des gangs qui font la loi, volent de la nourriture et agressent les résidents. L’identité de ces gangs reste floue, mais il pourrait s’agir de migrants qui vivent depuis un certain temps dans le centre, plutôt que de gangs qui viendraient de l’extérieur.

Grèce : transfert de 14 000 migrants des îles vers le continent

Rtbf, le 04.06.2020

Depuis le début de l’année, les autorités grecques ont transféré près de 14’000 personnes des camps de migrants surpeuplés situés sur les îles vers la Grèce continentale. De source officielle, ces transferts ont permis de réduire la population migrante des îles de la mer Égée – Lesbos, Chios, Samos, Leros et Kos -, de 42 000 à 32 247 personnes au mois de mars dernier. Malgré ces départs, le nombre de migrants encore hébergés dans les camps situés sur les îles dépasse largement leur capacité d’accueil.

Les autorités grecques ont, par ailleurs, accéléré le traitement des demandes d’asile, faisant passer le nombre de dossiers en cours de 126’000 en début d’année, à moins de 100’000.

Le pays a également renforcé la sécurité le long de ses frontières terrestres et maritimes avec la Turquie. Depuis le début de la pandémie Covid-19, des centaines de migrants embarquées dans des bateaux ont été refoulés par les garde-côtes et la marine et seulement 125 traversées ont été enregistrées.

Le fait que la Grèce autorise le passage à un nombre fortement réduit de migrants a été vertement critiqué par les organisations internationales de protection des droits de l’Homme.

 

Suisse : est-il légitime de fouiller les téléphones des requérants ?

Le Matin, 04.06.2020

Un projet de loi prévoit de permettre aux autorités d’accéder aux smartphones, tablettes ou ordinateurs portables des requérants d’asile, dans le but d’établir leur identité et/ou leur nationalité.

Pour l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), ce projet est contestable tant du point de vue de l’État de droit que de la protection des données. Les requérants ont déjà l’obligation légale de collaborer à la procédure et peuvent – s’ils y consentent – mettre à disposition leurs données à des fins de preuves. Les y obliger est disproportionné.

Sans compter qu’une telle disposition laisserait supposer que les demandeurs d’asile sont des criminels potentiels. À l’inverse, les contrôles des autorités qui consultent les données privées de ces personnes ne seraient, quant à eux, soumis à aucun contrôle judiciaire.

La plateforme d’information asile.ch rappelle qu’une expérience menée en Allemagne durant 18 mois sur les téléphones des requérant a montré peu d’efficacité. Les données récoltées n’ont apporté aucune information utilisable dans 64% des situations. Elles ont permis de confirmer l’identité des personnes dans 34% des cas et de la réfuter dans 2% des cas seulement.

De manière générale, les cantons se montrent divisés sur le projet de loi : Genève le soutient du bout des lèvres ; Neuchâtel s’y oppose et Fribourg l’approuve.

Du côté des partis, le PS et les Verts rejettent catégoriquement ce développement du droit d’asile. A droite, le PLR reconnaît une atteinte à la sphère privée « acceptable et proportionnée ». Il salue une facilitation et une crédibilité renforcée de l’asile dans son ensemble. Un avis partagé par le PDC.

Oumalkaire / Voix d‘Exils