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Voix d’Exils en fête !

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils / Photo: L. B. / Voix d’Exils

Vous étiez plus de 100 à célébrer avec nous les 20 ans de Voix d’Exils le 1er juin



Mercredi 1er juin, Voix d’Exils fêtait ses 20 ans d’existence. Ce jour-là, il pleuvait, mais cette pluie n’a pas gâché la fête, puisque les invités ont répondu en nombre. Plus de 100 personnes de tous horizons étaient présentes au Casino de Montbenon à Lausanne pour ce grand événement.

Toute l’équipe de la rédaction s’est réjouie de la réussite de cette fête lors de laquelle les invités, dont certains anciens rédacteurs et rédactrices, et certains employés de Etablissement vaudois d’accueil des migrants (l’EVAM) se sont régalés autour d’un buffet décoré : des amuse-bouches, du vin et des boissons sucrées.

La salle de l’apéritif était habillée aux couleurs de Voix d’Exils. Une exposition retraçait les 20 ans d’existence du média en mettant en valeur certaines productions marquantes des trois rédactions vaudoise, valaisanne et neuchâteloise. Les différents supports de l’exposition, créés pour l’occasion, avaient été soigneusement disposés par les membres de la rédaction de Voix d’Exils durant l’après-midi. C’est dans cette ambiance chaleureuse et fraternelle que les anciens et actuels rédacteurs et rédactrices des rédactions se sont enfin retrouvés après deux ans de séparation due au Covid-19.

Après l’apéritif, l’événement s’est poursuivi dans la salle Paderewski avec une présentation de Voix d’Exils par Omar Odermatt, le responsable de la rédaction et le projet Cinéma d’Exils mené en collaboration avec la Cinémathèque suisse. La présentation de Voix d’Exils a mis en valeur les compétences acquises au sein du programme. Et pour témoigner de cela, Keerthigan Sivakumar, ancien rédacteur de Voix d’Exils devenu réalisateur de cinéma, était invité à présenter son parcours et son dernier film « Doosra ». Le projet Cinéma d’Exils, qui a été réalisé pour célébrer les 20 ans de Voix d’Exils, a ensuite été présenté par Giordana Lang, médiatrice culturelle à la Cinémathèque, ainsi que Bankin Ahmad et Rifat Altan, membres d’une classe de français de l’EVAM. Toutes ces présentations ont été accompagnées par des applaudissements nourris avant de laisser la place à la projection du film Sœurs d’armes de Caroline Fourest. A l’issue de la projection, le public était convié à se retrouver autour d’un apéritif pour clôturer la soirée en beauté. On retrouvait le sourire aux lèvres de tous ces collaborateurs et collaboratrices du journal fier.e.s du travail accompli.

Williams Soumah

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Commentaire

Malgré les turbulences dans les médias, malgré la faillite de certains journaux, malgré la rareté des soutiens financiers dans ce monde mouvementé de la presse écrite, Voix d’Exils avec l’aide de tous ses soutiens financiers, suit son chemin. Coup de chapeau à tous ces rédacteurs, rédactrices et leurs responsables qui sont toujours motivés à assurer une bonne qualité éditoriale aux contenus qu’ils produisent. Car sans ces journalistes bien formés, ce média n’existerait point. Étant présent aux 20 ans de Voix d’Exils en tant que nouveau rédacteur en charge de la couverture de l’événement, je peux affirmer que la fête a été un franc succès et je remercie les rédacteurs et rédactrices de Voix d’Exils, ainsi que les collaborateurs et collaboratrices de la Cinémathèque suisse et de l’EVAM qui ont tout donné pour que cette fête soit une réussite inoubliable.

W. S.

Présentation de Voix d’Exils et du projet Cinéma d’Exils, le 1er juin à la Cinémathèque à Lausanne, lors de la fête des 20 ans de Voix d’Exils. Captation réalisée par la Cinémathèque suisse.

Le voyage de la rédaction valaisanne


Les membres de la rédaction valaisanne dans le train le 1er juin en direction de Lausanne.

C’est avec beaucoup de joie et d’enthousiasme que nous avons pris le train qui nous a emmenés à la rencontre de nos collègues à Lausanne pour fêter les 20 ans de Voix d’Exils. En route vers de nouveaux visages et de nouvelles connaissances, l’équipe valaisanne a préparé le voyage comme une belle balade entre amis, Nürten nous a offert un délicieux pique-nique et on s’est régalés ! 

Nous avons partagé des rires qui ont renforcé la relation de l’équipe, heureux et heureuses de nous retrouver dans cet espace tellement libre, fait pour tout le monde, dans ce wagon de train où les frontières n’existent plus.

Martha Campo

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils


Entretien avec Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication à l’Établissement vaudoise d’accueil des migrants et coresponsable de la rédaction de Voix d’Exils entre 2004 et 2011


Williams Soumah de Voix d’Exils interviewe Emmanuelle Marendaz Colle. Photo: Voix d’Exils.

Williams de Voix d’Exils : Nous nous rencontrons aujourd’hui à l’occasion de la fête des 20 ans de Voix d’Exils. Quel effet cela vous fait d’être présente à cette occasion ?

Emmanuelle Marendaz : Pour moi, c’est très émouvant de voir que 20 ans plus tard le journal existe toujours. Je suis très heureuse d’être invitée à cet événement et de pouvoir y retrouver des visages connus. Forcément – et heureusement – les participants et participantes de Voix d’Exils ne sont plus les mêmes, mais je suis heureuse de voir que la flamme de ce média est toujours allumée et portée par d’autres.

Quelle expérience avez-vous tiré de ce journal ?

J’ai beaucoup apprécié cette partie de mon travail. C’était une activité parmi d’autres que j’avais lorsque je travaillais à l’EVAM. Nous organisions une séance de rédaction hebdomadaire, et il s’agissait là d’un des meilleurs moments de ma semaine. C’était l’occasion pour moi de partager mon expérience de journaliste avec les rédacteurs et rédactrices, et j’en garde un très bon souvenir.


Ce projet me tenait tellement à cœur que lorsque Voix d’Exils a été menacé de mettre un terme à ses activités, notamment en raison du coût financier du journal, mes collègues et moi avons tout mis en œuvre pour trouver des solutions pour que le projet survive. Dans un premier temps, nous avons mis en place des collaborations avec d’autres cantons. Et dans un second temps, nous avons décidé de transformer le journal papier en journal en ligne.

Pourquoi est-ce important pour vous que Voix d’Exils poursuive ses activités ?

Les rédacteurs et rédactrices qui intègrent Voix d’Exils sont souvent très engagé·e·s sur différentes thématiques et il me semble important qu’un programme d’activité de l’EVAM offre la possibilité aux bénéficiaires d’effectuer une activité davantage intellectuelle qui leur permette d’exprimer leurs idées. En effet, la plupart des programmes d’activité de l’EVAM ont une vocation manuelle, tandis que Voix d’Exils a une vocation davantage intellectuelle et, en ce sens, ce programme me paraît nécessaire.

La qualité d’un journal dépend en grande partie de la qualité d’écriture de ses rédacteurs et rédactrices. Pensez-vous que Voix d’Exils peut continuer avec ses rédacteurs et rédactrices actuels qu’il faut former – la plupart n’ayant pas une formation de journaliste, ni un excellent niveau de français – ou faut-il engager des rédacteurs et rédactrices avec de l’expérience ?

Déjà à l’époque où je travaillais à Voix d’Exils, on pouvait observer différents types de compétences. Il est vrai que certains rédacteurs et rédactrices ont une excellente maîtrise du français et certains étaient journalistes dans leur pays. Ce sont donc des personnes bien qualifiées pour participer à Voix d’Exils. À l’évidence, d’autres rédacteurs et rédactrices le sont moins. Toutefois, Voix d’Exils cherche à mettre en valeur toutes sortes de compétences et à favoriser tout type de participation, par exemple par le dessin. Le but de ce journal c’est bien sûr d’être un medium, un porte-parole des personnes migrantes, mais aussi d’apporter des compétences aux gens qui y participent. En ce sens, on ne demande pas aux rédacteurs et rédactrices de tout savoir et Voix d’Exils n’a pas l’exigence de qualité professionnelle. Les articles sont peut-être de qualité inégale, mais le propre de ce journal est de proposer quelque chose de diversifié et de vivant.

Selon vous, le média Voix d’Exils est-il un support de l’EVAM ou un support de la population migrante ?

À mon sens, c’est clairement un support qui porte la voix des personnes migrantes. Voix d’Exils ne doit pas être une voix officielle de l’EVAM, mais au contraire un espace de liberté pour l’expression des personnes migrantes. Il est évidemment important de respecter les codes de la déontologie, de vérifier les informations et de les confronter. Il faut donner la parole à tous les interlocuteurs et interlocutrices nécessaires pour obtenir un article objectif et équilibré.

Quels sont les sujets qui vous tiennent à cœur et que vous aimeriez que Voix d’Exils traite ?

Tout ce qui concerne les droits des personnes migrantes en Suisse, tout ce qui concerne leurs conditions d’accueil et leurs témoignages sur leur réalité. Cela me semble très important.

Et pour terminer, que souhaitez-vous pour ce journal ?

Je souhaite que le journal continue à exister et qu’il continue de permettre aux personnes migrantes d’y écrire librement.

Propos recueillis par:

Williams Soumah

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Galerie photos de l’événement




Voix d’Exils fête ses 20 ans le 1er juin!

J – 2 !

Rendez-vous ce mercredi 1er juin à 19h à la Cinémathèque à Lausanne pour célébrer avec nous les 20 ans d’existence de Voix d’Exils! Au menu : des retrouvailles; une rencontre avec Keerthigan Sivakumar, un ancien membre de la rédaction qui est devenu réalisateur de cinéma; et le projet « Cinéma d’Exils », une expérience novatrice autour de la liberté d’expression qui est le fruit d’une collaboration entre la Cinémathèque suisse, une classe de français de l’EVAM et Voix d’Exils. Découvrez le projet en écoutant le podcast ci-dessous. Toute la rédaction se réjouit de vous retrouver à cette occasion!




Un prix d’excellence pour Keerthigan Sivakumar

Le prix a été remis le 25 juin à Keerthigan Sivakumar par Madame Christine Pirinoli, Vice-rectrice Recherche et Innovation de la HES-SO. Image: ECAL/Jimmy Rachez.

Keerthigan Sivakumar a reçu un prix d’excellence de la HES-SO pour son film « Doosra »

Keerthigan Sivakumar, ancien rédacteur de Voix d’Exils, a reçu le 25 juin dernier le prix d’excellence du domaine Design et Arts Visuels de la HES-SO pour son film « Doosra » qu’il a réalisé dans le cadre de son travail de fin d’études de bachelor de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (l’ECAL).

Le prix d’excellence du domaine Design et Arts Visuels de la HES-SO, d’un montant de 2’500 francs, récompense le travail de diplôme d’un.e étudiant.e parmi toutes celles et ceux qui terminent chaque année leur formation au sein d’une HES-SO. Cette institution est la plus grande haute école spécialisée du pays. Elle accueille 21’000 étudiant.es et compte 28 hautes écoles réparties dans 7 cantons francophones ou bilingues. Cette année, ce prix d’excellence est décerné à Keerthigan Sivakumar pour son film de fin d’études de bachelor de l’ECAL.

« Doosra » est un court-métrage qui s’inspire du parcours de vie d’exilé de Keerthigan Sivakumar. Il sortira en septembre de cette année.

Originaire du Sri-Lanka, Keerthigan Sivakumar est arrivé en Suisse en 2009 et a rejoint le programme Voix d’Exils en 2011. De 2014 à 2016, il a étudié la vidéo à l’Ecole romande d’art et communication (l’Eracom). Puis, il a enchaîné en 2017 avec un bachelor à l’ECAL.

Lors d’une interview accordée à Voix d’Exils le 16 juin, il revient sur son parcours et dévoile – en exclusivité – quelques fragments de « Doosra ». Une interview à écouter sur le site internet de Voix d’Exils ici.

Toutes nos félicitations Keerthigan, bravo!

 La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Keertigan Sivakumar, réalisateur de films avec un excellent parcours

Keerthigan Sivakumar, Réalisateur de film / Photo: Ahmed Jasim Mohammad

Doosra, un court-métrage qui retrace les étapes importantes de la vie d’un exilé en Suisse

Keerthigan Sivakumar, originaire du Sri-Lanka, arrivé en Suisse en 2009, a rejoint le programme Voix d’Exils en 2011 avant d’entrer à l’Ecole romande d’art et communication – l’Eracom – où il a étudié entre 2014 et 2016. Puis, il a enchaîné en 2017 avec un bachelor à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne – l’ECAL – où il a réalisé un film intitulé « Doosra » ; un court-métrage qui a la particularité d’intégrer des éléments de son parcours de vie d’exilé en Suisse.

Keerthigan Sivakumar répond aux questions de la rédaction de Voix d’Exils; il explique les moments phares de son parcours de migrant et nous donne accès aux coulisses de la réalisation de son dernier film « Doosra ». Un podcast produit par Voix d’Exils et réalisé par Ezio Leet.

Rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




10 ans pour construire un nouveau chemin

Keerthigan Sikakumar à l’ECAL. Auteur: Eddietaz

10 ans de l’Evam – Le parcours de Keerthigan Sivakumar en Suisse

Voici presque 10 ans que Keerthigan Sivakumar est arrivé en Suisse. Passé par les structures de l’Evam, autonome et déterminé, il a su construire son chemin pour réaliser aujourd’hui son rêve : étudier le cinéma. Retour sur un parcours épatant.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils est allée à la rencontre d’un de ses anciens membres : Keerthigan. Très enthousiaste, ouvert et sympa il nous a fièrement accordé cette interview à l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL).

« J’ai suivi des études secondaires pendant six mois dans mon pays d’origine, le Sri Lanka. Ensuite j’ai fui mon pays en 2009 et je me suis réfugié en Suisse. Les premières trois années, j’ai commencé par apprendre le français et j’ai participé au programme Voix d’Exils jusqu’en 2013. Entre 2014 et 2016, j’ai suivi ma première formation professionnelle à l’Ecole cantonale d’art et de communication de Lausanne (l’éracom). En 2017, j’ai réussi à commencer une formation en cinéma à l’ECAL.

« Les cours de français m’ont permis de sortir du foyer »

Quand je suis arrivé en Suisse, j’habitais au foyer de Sainte-Croix dans une montagne isolée et c’est là que j’ai appris le français en commençant par l’alphabet pendant six mois. C’était très dur, surtout la prononciation. Les cours n’étaient pas intenses, on avait trois jours de cours par semaine. Après six mois, j’ai dépassé le niveau de français des cours qu’on donnait au foyer et on m’a alors proposé de suivre les cours à Renens. Et c’est là où j’ai eu la chance de sortir du foyer pour la première fois. Avec ça, je me suis dit que les cours de français, ce n’est pas seulement pour apprendre une langue, mais aussi pour sortir du foyer, voir, observer, écouter et intégrer la communauté suisse. Donc les cours de français m’ont donné toutes ces opportunités.

« Les cours de français m’ont permis de réaliser mes études professionnelles »

Au début, je voyais le français comme une langue très bizarre. Des gens me disaient que c’est une langue qui est un peu similaire à l’anglais et que si tu parles l’anglais, tu pourras vite l’apprendre. Comme je parle l’anglais, je pensais que ça serait facile pour moi. Mais tel n’a pas été le cas. Les professeurs de français ne parlaient pas l’anglais pendant les cours de français pour définir les mots et nous aider à comprendre. Tout se disait en français. En plus, à cette époque, on n’utilisait pas les smartphones pour chercher la définition des mots. C’est une méthode très dure et difficile pour apprendre la langue. Mais, j’apprécie beaucoup cette méthode, car aujourd’hui elle m’a permis d’être bon en français et de pouvoir faire mes études professionnelles.

« Quand les vaudois parlent, ils parlent très vite »

J’ai eu la facilité d’apprendre cette langue car j’avais l’opportunité de suivre des cours intensifs de français, une demi-journée tous les jours de la semaine à Ecublens. Ensuite, j’ai eu la chance d’être soutenu par une bourse d’études d’une association qui s’appelle ENVOL pour suivre des cours jusqu’au niveau B2. Toute langue est comme un océan, une mer. L’une des difficultés que je rencontre est de me familiariser avec l’accent vaudois. Quand les vaudois parlent, ils parlent très vite. Je me sens toujours comme un débutant dans cette langue. J’ai toujours des difficultés et des défis à relever. Maintenant à l’école, on écrit beaucoup, on rédige des textes. Alors pour faire ça, il me faut d’abord les rédiger dans ma langue maternelle, pour les traduire en français ensuite. Après, je les donne pour relecture à d’autres personnes.

« Voix d’Exils est un vrai emploi »

Je trouve que Voix d’Exils n’est pas un programme d’activités, c’est un vrai emploi. Car à travers ce programme, nous apprenons les vraies techniques du journalisme en Suisse. Alors, il nous donne beaucoup d’expérience et c’est bénéfique. Il nous permet aussi d’avoir la confiance et une grande motivation pour aller rencontrer des gens, faire des interviews et écrire des articles. Voix d’Exils m’a beaucoup aidé à développer mes compétences pour pouvoir suivre ma première formation réussie à l’Eracom. Ce programme m’a aussi appris à connaître la vie politique, sociale, culturelle et professionnelle en Suisse.

« Ce qui facilite l’intégration, c’est d’être toujours ouvert et d’avoir la persévérance d’apprendre »

L’intégration c’est le vivre ensemble des communautés différentes en respectant ces différences. Je ne me sens pas intégré en Suisse et je ne pense pas réussir à m’intégrer un jour, car l’environnement social et politique change tous les jours. Donc, avec ces changements constants, nous n’arriverons jamais à nous intégrer. Mais ce qui facilite cette intégration, c’est d’être toujours ouvert et avoir la persévérance d’apprendre.

Une saveur, un goût qui te parle ?

La crêpe au chocolat. Au Sri Lanka il y des crêpes : les Dosa, mais on ne les mélange jamais avec du chocolat.

Une expression dans ta langue qui t’es chère, qui te ressemble ?

Nous sommes tous citoyens du monde donc nous écoutons.

En tamil : யாதும் ஊரே! யாவரும் கேளீர்! »

Propos receuillis par:

Lamine

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Bio expresse de Keerthigan Sivakumar

1988 : naissance au Sri Lanka, âge actuel : 29 ans

Langue maternelle : Tamil

2009 : Arrivée en Suisse

2014-2016 : Ecole romande d’art et communication (éracom)

2017 : Ecole cantonale d’art de Lausanne (ECAL)