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Les larmes de la nature

Sur ma montagne. Pixabay License. Auteur: Makunin.

L’humain détruit sa Terre nourricière

Je me tiens toujours sur cette montagne et je vois à quel point notre nature est belle et s’harmonise pour former une mélodie unique. Le chant des oiseaux, le murmure de l’eau ravivant les esprits et les spectacles extraordinaires qui nous fascinent tels que le reflet des montagnes sur les rivières constituent un tableau magnifique devant lequel l’artiste reste impuissant.

Mais un jour, je me tenais sur cette montagne et j’ai vu que la nature était triste. Je lui ai demandé  pourquoi ? Sa réponse m’a rendue humble.

Elle m’a dit : « C’est à cause de ce que l’homme fait aujourd’hui avec une soi-disant technologie qui me fait du mal : il a en effet fabriqué des produits chimiques et des bombes nucléaires qu’il a expérimentés sur ma terre et qui l’ont rendue toxique.

La construction d’usines émettant des gaz toxiques ont transpercé l’ozone, ce qui a provoqué  l’entrée de radiations nocives dans l’atmosphère.

L’abattage des arbres a réduit l’oxygène nécessaire à nous tous.

Le déversement des déchets dans la mer a entraîné la mort de nombreuses espèces marines. De plus, la pêche aveugle a porté atteinte à l’équilibre écologique.

L’humain a déchiré ma belle robe verte, dont je me suis vantée devant les autres planètes et il m’a transformé en un nu abstrait.

Aujourd’hui, je flambe avec le feu et ma nouvelle robe est le sang qu’il a versé sur ma terre pure, je suis devenue une planète en colère à cause de son indifférence. Les tremblements de terre, les volcans et les inondations sont devenus mon nouveau travail car les actions des hommes sont devenus mon nouveau repas. Je voudrais comprendre cette hostilité envers la nature et envers vous-mêmes car vous êtes tous des êtres humains bien que vous ayez des nationalités, langues, couleurs et des religions différentes.

Pourquoi la paix n’existe pas entre vous ? Pourquoi ne cessez-vous pas de détruire la nature et vous-mêmes ?

Je souhaite que l’homme cesse d’être égoïste et qu’il arrête ses actes pervers qui m’ont dépouillée de ma robe verte et qui m’ont obligée à porter des vêtements de sang et de pollution. »

Je lui ai alors répondu : « J’espère aujourd’hui que tous les êtres humains vous entendront et verront vos souffrances, les larmes que vous versez et la situation misérable que vous vivez.

Aya Kardouch

Membre de la Rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Le capitaine Thomas Sankara à l’affiche du festival « Visions du Réel »

Le capitaine Thomas Sankara

A l’occasion du festival international suisse de cinéma « Visions du Réel », Christophe Cupelin, un cinéaste suisse indépendant a dévoilé, le 26 avril dernier, son dernier documentaire : « Capitaine Thomas Sankara ». Son film a pour sujet l’engagement d’une figure très importante en Afrique et pourtant méconnue en Europe : le capitaine Thomas Sankara, qui dirigea la révolution au Burina Faso entre 1983 et 1987.

Christophe Cupelin a rassemblé les plus fameux discours de Thomas Sankara  pour réaliser son film documentaire dont l’extrait le plus connu et qui caractérise le mieux le personnage est issu du discours qu’il a tenu à l’Organisation des Nations Unies à New York le 4 octobre 1984 : « Je veux donc parler au nom de tous les laissés pour compte parce que je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ». Le 4 aoûte 1983, un jeune révolutionnaire africain, anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste du nom de capitaine Thomas Sankara accède à la tête de l’Etat Burkinabé suite à un coup d’Etat. Lorsqu’il prend les rênes du pouvoir, il surprend les politiciens du monde entier par sa soif de liberté et de démocratie, ses discours passionnés, sa prise en considération des pauvres et des laissés pour compte, sa détermination à servir et à conduire son peuple vers le progrès en mobilisant toute l’énergie du pays et en minimisant l’aide international. C’est ainsi, par exemple, qu’il réussit à entreprendre 2.5 million de vaccinations en seulement 15 jours. Son gouvernement entreprit des reformes majeures pour mettre fin la corruption, pour améliorer l’éducation, l’agriculture et surtout le statut des femmes qu’il considérait comme « les victimes d’un double colonialisme », car elles sont « colonisées par des hommes, qui sont eux-mêmes les victimes du colonisateur ». L’emblème le plus fort qui marque son mandat présidentiel fut sans doute le changement du nom du pays, en remplaçant le nom colonial français  « la Haute Volta » par un nom qui a un sens pour la culture de son peuple : « le Burkina Faso », ce qui signifie « le pays des hommes intègres ».

En répondant aux questions du public, Christophe Cupelin a affirmé que le montage d’archives des discours que Sankara prononça tout au long de son mandat lui semblait la manière la plus adéquate pour faire son portrait.

25 ans après son assassinat, en 1987, qui n’est toujours pas élucidé, ce film donne a revoir et à réentendre ce chef d’Etat atypique qui fut assurément l’un des plus grands leader africain de l’histoire du 20ème siècle.

Hochardan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils