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Qui sont les déboutés de l’asile ?

Le 15 juillet dernier, Voix d’Exils a publié un article intitulé: « Je passe mon temps à manger pour dominer mes problèmes ». Cet article a suscité plusieurs commentaires concernant notamment le statut de « débouté ». En guise de réponse, l’auteur se propose de définir plus précisément ce qu’est un débouté de l’asile en Suisse.

Les déboutés sont des personnes dont la demande d’asile a été rejetée par l’Office fédéral des migrations (ODM) après épuisement des voies de recours possibles.

Ces personnes sortent alors de l’asile et ne reçoivent plus d’assistance sociale. Leur séjour devient illégal et elles sont sommées de quitter la Suisse.

Ne voulant pas quitter le pays, certains disparaissent, d’autres restent et choisissent de demander l’aide d’urgence. Ceux qui sont à l’aide d’urgence sont pris en charge en matière de santé, reçoivent une assistance en nature (dans les foyers d’aide d’urgence) ou Frs. 9.50.-  par jour, alors que les requérants qui sont en procédure reçoivent Frs. 12.-  par jour.

Les déboutés sont logés dans des abris PC, comme celui de Nyon, ou dans des abris d’aide d’urgence comme, par exemple, celui de Vennes à Lausanne. Les déboutés sont logés dans des foyers collectifs d’accueil et de socialisation ou en appartement selon s’ils sont considérés comme vulnérables pour des raisons de santé (mentale ou physique), ou s’ils sont accompagnés de membres de leur famille.

Hubert O.YIGO

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Faut-il noter les étrangers avant de les admettre en Suisse ?

Hubert O.YIGO

Le 30 décembre 2010, la conseillère nationale UDC Yvette Estermann proposait de mettre en place un système de points afin de faire le tri entre « bons » et « mauvais » migrants.*

Lancée la veille du réveillon, la proposition de Mme Estermann a été quelque peu étouffée par les flonflons de la fête. A peu près personne ne sait à quoi correspond exactement le système de points que l’Union Démocratique du Centre (UDC) souhaite mettre en place. De fait, pour le parti d’extrême droite, seuls devraient être sélectionnés les migrants au bénéfice de bonnes qualifications professionnelles, linguistiques et d’une formation académique. Cette proposition fait surgir beaucoup de questions qui demeurent, pour l’heure, sans réponses :

– Pourquoi noter les migrants avant de les accepter en Suisse?

– Les étrangers en provenance des pays européens seront-ils soumis à cet « examen de passage »?

– Quel sera le sort des victimes de violences n’ayant aucune formation académique et qui demanderont l’asile en Suisse ?

– L’application de cette mesure ne bafouera-t-elle pas les Conventions de Genève?

Dans le camp socialiste, la conseillère nationale Ada Marra s’insurge: « La différence de traitement entre étrangers qu’introduit cette proposition est discriminatoire ! ». De son côté, le conseiller national et vice président de l’UDC Yvan Perrin rétorque : « Cela mettra fin à l’arbitraire. Mais il faudra des critères formulés et appliqués par un organe unique ».

Quant à nous, modestes requérants d’asile, s’il nous était possible de prodiguer des conseils aux politiques suisses, nous leur demanderions de traiter d’abord les dossiers de demande d’asile en suspens et de stimuler l’intégration socioprofessionnelle des requérants qui ont prouvé leur valeur dans leurs domaines de compétences.

Un commentaire signé :

Hubert O.YIGO, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

*Source : le quotidien 20 minutes, édition romande du 30.12.2010