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Flash Infos #179

Sous la loupe : Ukraine : le froid s’installe, le HCR réclame du soutien humanitaire / L’OIM accueille le médaillé d’or olympique et légende de la course à pied Mo Farah en tant que premier Ambassadeur mondiale de bonne volonté / Niger : l’abrogation de la loi anti-passeurs suscite espoir local et inquiétude pour l’Union Européenne

Nos sources : 

Ukraine : le froid s’installe, le HCR réclame du soutien humanitaire

ONU Info, le 1re décembre 2023

 

L’OIM accueille le médaillé d’or olympique et légende de la course à pied Mo Farah en tant que premier Ambassadeur mondiale de bonne volonté

OIM, le 28 novembre 2023

 

Niger : changement de cap migratoire suscite espoir local et inquiétude en Europe

France 24, le 1er décembre 2023


Ce podcast a été réalisé par:

Arienne-Maria Medici, Natalia Gorbachenko, Tsering et Malcolm Bohnet

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




FLASH INFOS #97

Photo: Wion / Twitter

Sous la loupe : Manifestation contre le refoulement des migrant·e·s à Athènes / Crise migratoire aux portes du Mexique / La police espagnole démantèle un réseau de passeurs entre le Maroc et Melilla

Manifestation contre le refoulement des migrant·e·s à Athènes

Le Figaro, le 06.02.2022

Plusieurs centaines de manifestant·e·s sont descendu·e·s dans les rues d’Athènes dimanche 6 février pour manifester leur colère contre les refoulements des personnes en situation d’exil et les violences exercées à leur encontre dans la zone frontalière entre la Grèce et la Turquie.

Cette manifestation fait suite à la découverte quelques jours auparavant de 19 corps de personnes exilées inertes, décédées à cause du froid.

Ces événements renforcent l’instabilité des relations entre la Grèce et la Turquie au sujet de l’accueil des personnes exilées et de la présence permanente de militaires dans la zone.

Karim I.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Crise migratoire aux portes du Mexique

Le Matin, le 07.02.2022

Les autorités de la ville mexicaine de Tijuana ont annoncé dimanche 6 février avoir démantelé un camp d’environ 380 personnes migrantes, principalement d’origine mexicaine et centraméricaine, près de la frontière américaine.

Avant de procéder aux expulsions, les autorités de l’Institut National des Migrations (INM) du Mexique avaient annoncé aux résident·e·s vivants dans ce camp qu’ils auraient le droit de n’emmener que trois habits de rechange dans les abris dans lesquels ils seront relogé·e·s.

Ces procédures ont eu lieu en raison du renforcement des mesures des autorités mexicaines face au nombre important de personnes migrantes qui traversent le Mexique pour essayer de demander l’asile aux États-Unis afin de fuir la violence et la pauvreté dans leur pays.

L. B

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

La police espagnole démantèle un réseau de passeurs entre le Maroc et Melilla

infomigrants.net, le 08.02.2022

La police nationale espagnole a mis en examen lundi 7 février cinq personnes qui faisaient passer des personnes migrantes du Maroc à Melilla par la mer Méditerranée. Ces derniers facturaient le passage selon la capacité économique de chacune d’entre elles, la somme exigée pouvant varier entre 500 et plus de 4000 euros.

Les passeurs eux-mêmes ont admis que les conditions d’embarcation étaient catastrophiques et qu’ils mettaient la vie des passagers en danger, la plupart d’entre eux ne sachant pas nager et ne portant pas de gilet de sauvetage. La taille du bateau utilisé n’était par ailleurs pas suffisante.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




FLASH INFOS #82

Kristine Kostava / Voix d’Exils.

Sous la loupe : Un appel pour l’accueil des artistes migrants à Lausanne / Un blocage affecte le transit migratoire à Briançon / Maltraitance des femmes migrantes en Lituanie

Un appel pour l’accueil des écrivain.e.s et des artistes migrant.e.s à Lausanne

Le Temps, le 25.10.2021

À la fin du mois d’octobre dernier, le réseau International Cities of Refuge Network (Icorn) a envoyé une lettre au syndic de la Ville de Lausanne. Cette sollicitation demande à ce que la ville rejoigne le réseau des « villes refuges » afin d’accueillir trois profils précis de réfugié.e.s politiques : les artistes, les écrivain.e.s et les journalistes. Ce projet vise à préserver leur liberté d’expression ainsi que la visibilité de leurs créations artistiques. Toutefois, l’acceptation de cette proposition pourrait mettre à mal le traitement égalitaire des demandes de personnes migrantes et entraver la neutralité helvétique.

Jessica Fernandez

Contributrice externe à la rédaction de Voix d’Exils

 

Un blocage affecte le transit migratoire à Briançon

infomigrants.net, le 26.10.2021

Les 25 et 26 octobre derniers, entre 150 et 200 personnes exilées ont passé la nuit dans l’église Sainte Catherine de Briançon en raison de la suroccupation du seul lieu d’hébergement de la ville.

La veille, des dizaines de personnes migrantes avaient déjà dormi à même le sol de la gare. La préfecture des Hautes-Alpes, qui reconnaît l’augmentation du nombre de personnes migrantes dans la région, n’a toutefois pas débloqué de places d’hébergement d’urgence.

Selon les associations présentes sur place, le blocage de la situation est également lié à l’impossibilité pour la Croix-Rouge de proposer des tests PCR à ces personnes afin qu’elles puissent poursuivre leur transit. Refuges Solidaires, l’une des associations de la région active dans l’hébergement des personnes issues de la migration, ajoute que les guichets de la gare de Briançon ont été fermés, ce qui empêchait les personnes migrantes d’acheter des titres de transport.

Face à la situation, l’évêque de Gap a demandé au ministre de l’intérieur d’intervenir afin que la Croix-Rouge et le l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) puissent mettre à l’abri les personnes migrantes et pratiquer les tests PCR pour leur permettre de prendre le train.

Chaque hiver, des milliers de personnes migrants tentent d’accéder à d’autres pays d’Europe depuis l’Italie en traversant les Alpes et en risquant ainsi leur vie.

Kristine Kostava ­­

Membre de la rédaction de Voix d’Exils

 

La maltraitance des femmes migrantes en Lituanie

infomigrants.net, le 22.10.2021

Selon le témoignage d’une victime, des centaines de femmes migrantes vivent enfermées et soumises dans des conditions de vie inhumaines dans le nouveau camp de réfugiés de Medininkai en Lituanie. Ces dernières sont logées dans des containers jusqu’à parfois quinze personnes, entravant toute intimité, surtout lors des interventions de policiers hommes qui sont appelés à compter le nombre de femmes migrantes présentes.

Elle ajoute que les toilettes « se bouchent souvent et ne sont pas propres du tout » et que les femmes sont contraintes à partager un seul paquet de serviettes pour cinq. Certaines d’entre elles n’ont pas les habits nécessaires pour passer l’hiver. La nourriture servie est souvent périmée et les rend malades. Un commerçant profite de cette situation en vendant de la nourriture à des prix exorbitants.

A cela s’ajoute le sort incertain pour l’ensemble des personnes migrantes qui doivent attendre longtemps avant l’obtention de l’asile.

Rana Hytem

Contributrice externe à la rédaction de Voix d’Exils

Nous remercions chaleureusement les étudiant.e.s de la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL) pour leurs contributions à cette édition n°82 du Flash INFOS qui ont été réalisées à l’occasion d’un atelier dispensé par la rédaction vaudoise de Voix d’Exils entre octobre et novembre 2021.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 

 

 

 

 

 

 

 




« Pour la première fois, nous avons senti que nous n’étions pas en exil »

Colonne dans la neige. Photo: Samir Murad / Voix d’Exils.

Vacances inoubliables à Bourg Saint-Pierre en Valais

A la fin du mois de décembre 2019, un groupe de réfugiés a pu passer quelques jours de vacances à Bourg St-Pierre, en plein cœur de la montagne valaisanne, à l’invitation d’Anne-Laure Gausseron, responsable du Groupe œcuménique d’accompagnement des réfugiés à Martigny: le GOAR. Une immersion bouleversante dans la beauté de la montagne.

Ma famille et moi sommes en Suisse depuis plus de deux ans. C’était nos premières vacances. Nous avons passé des moments inoubliables à Bourg Saint-Pierre. Pour la première fois, nous avons ressenti la beauté et l’originalité de la nature suisse.

La chance d’oublier que vous êtes un migrant

Pour la première fois, bien que temporairement, nous avons senti que nous n’étions pas en exil. Nous avons rencontré des familles migrantes, originaires de divers pays : l’Erythrée, l’Afghanistan, l’Irak, le Cameroun, la Syrie et des citoyens suisses. Nous avons communiqué entre nous en français, langue que nous ne maîtrisons pas encore parfaitement. Nous avons découvert la cuisine, la musique et la culture de différents pays, dont celle de la Suisse. Nous avons parlé, ri, et dansé. Dehors, il y avait un vrai hiver. Il neigeait. Nous avons fait des batailles de boules de neige dans une joie illimitée. Ce fut une occasion de se rencontrer, de partager. Pendant ces quelques jours, nous avons oublié que nous étions des migrants, nous avons oublié les problèmes qui ont ruiné nos vies dans nos pays.
A mon avis, de tels projets sont particulièrement bénéfiques pour aider les migrants à apprendre le français et à s’intégrer en Suisse.

L’art de voler

Pour la première fois de ma vie, j’ai fait du ski. Je voudrais remercier mon professeur, Monsieur Tounet, car grâce à lui, j’ai adoré le ski.

Le ski n’est pas seulement amusant. Le ski, c’est l’expression de la confiance en soi d’une personne et sa tentative courageuse de voler. Dès la création du monde, l’homme a souhaité voler. Ce désir irrésistible s’est manifesté diversement, depuis le rêve des tapis volants jusqu’aux avions. Le ski est la capacité d’un individu à voler. Vous volez, vous réalisez vos rêves et vous montrez au monde ce qu’est la liberté.

Le ski, c’est l’esprit des montagnards.

Maintenant, j’ai un petit rêve: acheter du matériel de ski et voler avec mon fils en oubliant tout.

Voler, voler, voler droit devant, sans regarder en arrière…

Et aller dans le monde de nos rêves…

Samir Murad
Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Pour aller plus loin:

« L’hospitalité c’est comme respirer: c’est vital! », article publié dans Voix d’Exils le 14 octobre 2019.

 

 




Des jeunes requérants découvrent le monde agricole

Le petit Ebenezer en compagnie de « sa vache »

Un groupe de treize enfants requérants d’asile du foyer de Martigny est allé à la découverte des réalités de la campagne en avril dernier. Au programme : visite aux vaches, aux poules et, pour finir, jeux en plein air… Retour sur une rencontre instructive à plus d’un titre.

« Connaissez-vous le rôle de l’agriculture ? », lance tout gaillard le propriétaire fermier, Jean Moulin, à un groupe de jeunes requérants d’asile. « Ben… L’agriculture sert à produire de quoi manger », répond spontanément un enfant. « C’est vrai ! Mais à part ça, elle permet de protéger la nature », ajoute l’agriculteur.

C’est par ce dialogue instructif que commence le 27 avril à Etiez, dans le canton du Valais, la visite effectuée par un groupe de treize enfants, hébergés au foyer de Martigny. Initiée par quatre étudiantes de l’école de commerce de Martigny, à savoir Emily, Sarah, Monica et Aline, la sortie fait partie d’un projet d’études : « Il nous a été demandé, dans le cadre de notre formation, de monter un projet. Nous avons choisi de le faire avec des enfants requérants d’asile », explique Emily. Toute souriante, sa camarade Sarah livre ensuite les autres objectifs de la rencontre: « On s’est dit que ces enfants vivent tous en ville et qu’il fallait leur faire découvrir les merveilles de la campagne valaisanne. On s’attend donc à ce qu’ils s’amusent bien. »

Parlant de s’amuser, le pari est visiblement gagné. Car les enfants, très dégourdis, ont beaucoup apprécié les découvertes faites à la campagne. Ils n’ont pas caché leur joie lors de la visite de la ferme dans la matinée ou lors des jeux concours dans l’après-midi.

« Je t’aime bien ! »

« Oh, je t’aime bien toi !» Ces paroles du petit Ebenezer ne s’adressent pas à une personne mais à une vache. Pour la première fois de sa vie, tout comme beaucoup de ses camarades, il se trouve nez à mufle avec une vache. Les autres enfants aussi multiplient caresses, paroles douces et manifestations de tendresse à l’endroit des animaux. Outre l’étable et les vaches, ils visiteront également les poules dans le poulailler. Là encore, ils ne font pas mystère de leur joie. Une intimité se crée même entre eux et le monde animal. Pour preuve, une petite fille est au bord des larmes lorsqu’elle réalise qu’elle devra se séparer d’une poule qu’elle a, pour la première fois de sa vie, tenue dans ses bras une bonne partie de la visite.

La rencontre sera l’occasion, pour les enfants, de poser toutes sortes de questions visant à mieux connaître l’univers agricole. Combien pèse une vache à la naissance ? Donne-t-on des produits spéciaux aux vaches qui livrent des combats ? Combien d’œufs une poule peut-elle pondre par jour ? A quelle heure se lèvent les paysans?

« Ces enfants sont comme tous les enfants : débordants de curiosité. Cela m’amène à dire combien il est important d’éviter toute discrimination ou tout préjugé entre enfants requérants d’asile, enfants Suisses ou d’ailleurs. Pour moi, un enfant est un enfant et je souhaite qu’il en soit ainsi pour tout le monde », déclare Jean Moulin. De son côté, sa femme Fabienne, confesse : «  En voyant comment ces enfants ont tenu avec tendresse la poule entre leurs mains, je n’ai pas eu le courage de leur dire la vérité quand une petite fille m’a demandé : Est-ce que ce sont ces poules si charmantes que vous tuez pour la vente dans les supermarchés ? » Et de poursuivre : «  Je me suis contentée de déformer la vérité en disant : Non ! Les poules que vous achetez sont produites différemment. »

Après la visite de la ferme, la journée se poursuit avec des jeux et des concours tels la course au sac, les mots mêlés, le jeu du touché, du goût… toutes activités qui enthousiasment les enfants.

Rendez-vous l’hiver prochain

Il est presque 15 heures, le moment de quitter la campagne pour la gare d’Etiez afin de ne pas rater le train à destination de Martigny. Sur le chemin du retour, les enfants font le bilan de leur sortie : « C’était super », déclare l’un. « Moi j’ai particulièrement aimé le jeu du touché »,’ renchérit un autre. « Je voyais les poules dans mon cahier de dessin, mais jamais je n’aurais imaginé que je les verrais de mes propres yeux », conclut une autre.

Tous ou presque manifestent le désir de retourner à Etiez une autre fois ou tout au moins de renouer avec l’ambiance de la campagne. D’ailleurs, lorsque Monsieur Moulin leur pose la question, « Est-ce que quelqu’un voudrait venir travailler ici l’hiver prochain ? », une dizaine de candidats se portent spontanément volontaires. Un enfant poussé par le bons sens et la malice prend néanmoins le soin de s’informer : « Monsieur, combien nous paierez-vous ? » Et Monsieur Moulin de répondre : « Passez-moi un coup de fil le moment venu et on en discutera. »

Attendons donc l’hiver prochain pour voir ceux qui renoueront avec la campagne en répondant présents au rendez-vous hivernal.

Constant et CDM

Membres de la rédaction de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils