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Fragments du début de la guerre en Ukraine

Arrivée des troupes russes dans Kharkiv, le 27 février 2022. Capture d’écran réalisée à partir d’une vidéo extraite du photoreportage ci-dessous de Natalia Rafalska.

Deux ans de guerre en Ukraine #3

Le 24 février 2022, la Russie envahit l’Ukraine. Cela fait donc deux ans que la guerre a éclaté. Voix d’Exils a décidé de publier une série d’articles autour de cet événement marquant. Dans cette nouvelle publication, Liana Grybanova, rédactrice à Voix d’Exils originaire d’Ukraine, revient sur les premiers jours de la guerre à travers des témoignages de personnes ayant vécu ces événements et un photoreportage de Natalia Rafalska.

Le 24 février 2022, j’ai été réveillée à 5 heures du matin par un appel de ma voisine. D’habitude, elle ne se réveille pas avant l’heure du petit-déjeuner. Elle m’a dit que trois mots : « Ils bombardent Kharkiv ! ». En un instant, c’était clair: ce que nous ne voulions pas croire était en train d’arriver! En effet, nous ne pouvions pas imaginer que nous pourrions être attaqués un jour par nos frères et sœurs Russes, celles et ceux que nous considérions comme les plus proches par la culture, par l’esprit, par notre passé soviétique commun. C’est ainsi que malgré tous les avertissements que nous ne voulions pas entendre, la guerre avait soudainement commencé. Et le choc était accentué par l’incrédulité et l’incompréhension de ce qui se passait. Mais il fallait néanmoins réagir très vite!

J’ai donc décidé d’appeler ma mère. J’ai essayé de trouver les mots justes pour ne pas l’inquiéter. Mais ce n’était pas la peine: la liaison téléphonique était défaillante car elle ne pouvait pas supporter la vague d’appels qui étaient passés en même temps. Mon mari et moi on vivait alors dans la banlieue de Kiev et nous avons alors décidé de nous rendre en ville. La première chose que nous avons vu c’est une file d’attente de plusieurs kilomètres aux stations d’essence. À 8 heures du matin, il y avait également d’énormes files d’attente dans les magasins d’alimentation, les distributeurs de billets et les pharmacies. En même temps, il était surprenant de voir à quel point les gens restaient calmes, attendaient leur tour et étaient le plus souvent silencieux. Les gens achetaient de la nourriture, des médicaments, des allumettes, des bougies et du ruban adhésif pour sceller leurs fenêtres.

Le compte à rebours de la guerre s’était enclenché et il fallait dorénavant vivre avec !

Porte d’entrée de la maison Liana Grybanova. Au début de la guerre, les Ukrainiens mettaient du ruban adhésif sur les fenêtres pour faire en sorte qu’en cas de bombardements, l’onde de choc ne brise pas le verre. Photo: Liana Grybanova le 24.02.2022.

« Non seulement les événements et les modes de vie ont changé, mais nous avons nous-mêmes changé intérieurement »

Le 24 février 2022, nous avons franchi une ligne de démarcation, une ligne rouge, au-delà de laquelle il ne nous est aujourd’hui plus possible de vivre comme avant. Non seulement les événements et les modes de vie ont changé, mais nous avons nous-mêmes changé intérieurement. Beaucoup de gens ont commencé à aider davantage les autres, à les comprendre, à faire du bénévolat.  D’autres, au contraire, ont commencé à utiliser le malheur commun à des fins égoïstes. La guerre a divisé la vie entre l’avant et l’après, les gens ont été sommés de choisir leur camp et les personnes se sont concentrées sur les valeurs les plus importantes: la paix, la famille, l’amour et la vie.

Une de mes amies, écrivaine et directrice d’un théâtre à Kiev, m’a dit qu’elle n’aurait jamais imaginé qu’elle enverrait à l’un de ses acteurs non pas un scénario pour une nouvelle pièce de théâtre, mais des colis au front. Une autre de mes amies, directrice d’une clinique privée, attend, quant à elle, que sa fille de 19 ans revienne du champ de bataille.

Nous sommes devenus différents, peut-être plus forts. Mais chaque jour de cette guerre, qui dure depuis deux ans maintenant, renforce notre certitude qu’il n’y a rien qui la justifie.

Liana Grybanova

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

« Notre hôtel est situé dans un endroit magnifique au bord du lac. Mais au début, les Ukrainiens ne pouvaient pas apprécier cette beauté »

Ludmila, originaire d’Ukraine, installée à Estavayer-le-Lac en Suisse

Je vis en Suisse depuis 13 ans. Lorsque j’ai appris que les villes Ukrainiennes avaient été bombardées et attaquées par les roquettes russes le 24 février 2022, j’ai été choquée car ma sœur, sa famille ainsi que ma mère étaient sur place. Heureusement, ils ont pu quitter Kiev et venir en Suisse dès les premiers jours de l’invasion russe. Je les ai tous accueillis chez moi.

Mais j’ai réalisé que je pouvais faire plus en aidant d’autres Ukrainiens et Ukrainiennes aussi. Travaillant comme réceptionniste à l’hôtel SeePark, situé à Morat, j’ai proposé aux gérants de l’hôtel d’accueillir des réfugiés Ukrainiens. L’hôtel appartient à une société dont les propriétaires vivent en Europe occidentale et ont des origines Russes. Non seulement ils ont accepté, mais ils ont aussi mis en place toutes les conditions d’hébergement pour accueillir les réfugiés. Les responsables de l’hôtel sont allés personnellement chercher les gens à la gare. Ils ont installé une cuisine provisoire sur le toit de l’hôtel dans une pièce donnant sur le lac. Les autres chambres disposaient de lits supplémentaires pour accueillir les familles avec enfants.

Notre hôtel est situé dans un endroit magnifique au bord du lac. Mais au début, les Ukrainiens et Ukrainiennes ne pouvaient pas apprécier cette beauté. Les enfants pleuraient tout le temps et les femmes s’inquiétaient pour leurs maris restés en Ukraine.

Propos recueillis par L.G.

 

Les premiers jours de la guerre

Un photoreportage de Natalia Rafalska

Réfugiée Ukrainienne actuellement en année préparatoire à l’Université de Lausanne, Natalia Rafalska livre son témoignage qu’elle accompagne de photos qui retracent les premiers jours de la guerre telle qu’elle les a vécus.   

Nous vivions à Kharkiv. Cette ville a été l’une des premières à être bombardée par l’armée russe. Lorsqu’on a entendu les première détonations, nous avons appelé nos connaissances qui vivent en périphérie de la ville. Ils nous ont dit que des soldats russes étaient déjà dans la ville…. sous leurs fenêtres!

La prise de conscience d’un terrible désastre, d’une catastrophe, nous a fait agir rapidement et clairement. Nous avons rassemblé des documents, de l’eau et des rations sèches. Je travaillais alors dans l’un des magasins d’une grande chaîne de produits laitiers fermiers. Les rames du métro circulaient encore durant la matinée et j’ai pu me rendre au travail. Mes jambes tremblaient de peur, mais nous devions travailler car les gens avaient besoin de nourriture, de produits laitiers pour leurs familles.

La première nuit, mon mari et moi avons dormi sur le sol d’une station de métro. Les rames avaient cessé de circuler et les gens utilisaient les stations pour s’abriter des bombardements. Le matin, mon mari est rentré à la maison parce que notre chat était seul. Quant à moi, je suis retournée au travail.

Pendant les neuf jours qui ont suivi, je suis allée travailler et j’ai dormi dans l’abri antiatomique le plus proche. Je n’avais rien d’autre qu’un petit sac à dos et un tapis de yoga pour m’allonger. Il faisait terriblement froid. J’étais émue aux larmes lorsque des inconnus partageaient avec moi un bol de soupe chaude, une couverture ou un vieux manteau. Ils m’ont aidée en silence, sans attendre de remerciements.

Les habitants et habitantes de l’abri, unis par le malheur qui leur est soudainement tombé dessus – la guerre – sont devenus une grande famille. J’ai pu ensuite quitter notre refuge pour rentrer chez moi pendant une courte période et je suis finalement partie pour rejoindre la Suisse.

Vidéo envoyée à Natalia Rafalska et datée du 27.02.2022, 7 heures ou 8h du matin. Traduction des échanges: « Les gars ils réfléchissent à l’endroit où aller. Ils tournent à nouveau. Ils doivent être en train de réfléchir à l’endroit où aller. Le voilà assis dans la voiture, prêt. Il y a deux personnes sur le toit de chaque voiture. Bâtards, pourquoi, pourquoi ? Ici, ils se sont promenés le long du 335 rue Shevchenko, dans le quartier de Lower Shishkovka, Saperca. C’est une matinée amusante. Je suis rentré juste à temps ».

Un engin blindé des défenseurs de la ville touché par les forces spéciales russes lors des combats. Photo prise le 27.02.2022.


Un véhicule blindé tigré des forces spéciales russes détruit par les défenseurs de la ville. Photo prise le 27.02.2022.


L’école numéro 134 à Kharkiv après une bataille entre l’unité spéciale du MUU Kraken, les combattants de la brigade 92, l’unité de volontaires Freikor, l’unité de police de la ville et les forces spéciales russes. Photo prise le 27.02.2022.


« Peaches », le chat de Natalia, attend de monter dans un bus pour quitter Kharkiv. Photo prise le 06.03 2022.


Bus à la gare d’Oujgorod au poste de douane à la frontière entre l’Ukraine et la Slovaquie. Il est inscrit sur la bande lumineuse « Navire de guerre russe, va te faire foutre ! ». Cette phrase a été prononcée par un militaire Ukrainien sur l’île des serpents le 24.02.2022, alors qu’un navire russe le sommait de se rendre sinon il allait bombarder sa position. Au début de la guerre, tous les Ukrainiens connaissaient cette phrase qui était devenue un slogan de ralliement. Photo prise le 08.03.2022.


Natalia Rafalska, ici à un passage piétons entre Oujgorod (Ukraine) et Vyšné Nemecké (Slovaquie). Photo prise le 08.03.2022.

La guerre en quelques chiffres 

En 2 ans de guerre, plus de 14 millions d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes ont été contraints de fuir leur foyer à un certain moment. Cela équivaut à presque un tiers de la population du pays. 

Eurostar rapporte que 4.2 millions de réfugiés en provenance d’Ukraine ont été enregistrés pour une protection temporaire ou des mécanismes similaires dans l’Union Européenne.

Selon l’agence des Nations Unies pour les Réfugiés, plus de 8 millions de réfugiés en provenance d’Ukraine ont été enregistrés à travers l’Europe.

Environ 17,6 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence en Ukraine.

Plus de 5 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de l’Ukraine.

La mission de surveillance des droits de l’homme de l’ONU en Ukraine a indiqué qu’à la fin du mois de novembre 2023, au moins 10’000 civils avaient été tués depuis le début de l’invasion armée de l’Ukraine par la Russie. Quelque 18’000 personnes ont été blessées selon les données disponibles. Les chiffres peuvent être considérablement plus élevés. 

L.G.

Les autres articles de la série « Deux ans de guerre en Ukraine »




FLASH INFOS #116

Sous la loupe: Inauguration à Berne d’un « village de conteneurs » pour les réfugié·e·s ukrainien·ne·s / Un réseau de passeurs actif dans 5 pays européens est démantelé / La Commission européenne demande l’arrêt des refoulements illégaux de réfugié·e·s



Inauguration à Berne d’un « village de conteneurs » pour les réfugié·e·s ukrainien·ne·s

RTS, le 07.07.2022

À Berne, près de 1’000 réfugié·e·s ukrainien·ne·s pourront être accueilli·e·s dans un nouveau village temporaire de conteneurs. Les dizaines de conteneurs réunis sont aménagés en chambres, cuisines communautaires, écoles et autres services. Les résident·e·s, dont les premiers et premières ont pris possession des installations le lundi 11 juillet, pourront y vivre de façon autonome et pourront également partir quand ils le souhaitent.

Le projet a toutefois été critiqué par certaines personnes qui assimilent la structure des conteneurs à celle d’une prison. En outre, selon Peter Meier, responsable de la politique d’asile à l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), « ces villes de conteneurs ne peuvent être qu’une solution temporaire ».

Renata Cabrales

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Un réseau de passeurs actif dans 5 pays européens est démantelé

Info Migrants, le 05.07.2022

Une opération de police a été organisée mardi 5 juillet dans cinq pays européens pour démanteler un réseau de passeurs qui faisait traverser illégalement par la Manche des exilé·e·s clandestins. L’Allemagne, la France, la Belgique, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas étaient au centre de l’opération. Au total, 36 personnes ont été interpellées pour être soupçonnées de faire partie du réseau organisé de trafic de personnes étrangères.

Informés par la police, certains médias ont annoncé que ce réseau de passeurs serait composé de Kurdes irakiens ayant permis jusqu’à 10’000 personnes de rejoindre le Royaume-Uni dans de petites embarcations.

Renata Cabrales

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

La Commission européenne demande l’arrêt des refoulements illégaux de réfugié·e·s

Euronews, le 05.07.2022

La Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures – Ylva Johansson – a accusé la Grèce de procéder à des expulsions illégales et violentes de personnes migrantes à sa frontière. De nombreuses ONG dénoncent depuis un certain temps le fait que les autorités grecques exploitent, attaquent et volent des exilé·e·s afghan·es, y compris des enfants, avant de les renvoyer en Turquie via le fleuve d’Evros.

De son côté, Athènes dément ces accusations et critique le manque de solidarité des autres Etats membres de l’Union européenne (UE) face à l’afflux de personnes réfugiées.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




FLASH INFOS #108

Photo: manhai / Flickr

Sous la loupe: Certain·e·s réfugié·e·s ukrainien·ne·s rentrent au pays / Les réfugié·e·s ukrainien·ne·s sont prêt·e·s à prendre des jobs en dehors de leurs domaines de compétences / Berlin: des familles afghanes expulsées pour faire place à des réfugié·e·s ukrainien·ne·s



Certain·e·s réfugié·e·s ukrainien·ne·s rentrent au pays 

RTS, le 27.04.2022

Alors que certain·e·s réfugié·e·s ukrainien·ne·s commencent à rentrer dans leur pays, la Suisse a annoncé vouloir s’assurer que ces derniers pourront effectuer leur retour en toute sécurité. Pour le moment, le permis S est valable une année et il est possible de le renouveler chaque année durant 5 ans si la guerre devait se poursuivre. La Secrétaire d’Etat aux migrations Christine Schraner Burgener espère néanmoins qu’une solution pourra être trouvée avant ce terme.

Selon le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR), 600’000 exilé·e·s ukrainien·ne·s seraient déjà de retour au pays.

Karthik Neelamagen

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Les réfugié·e·s ukrainien·ne·s sont prêt·e·s à prendre des jobs en dehors de leurs domaines de compétences

RTS, le 20.04.2022

Plus de 37’000 réfugié·e·s ukrainien·ne·s sont enregistré·e·s aujourd’hui en Suisse. Trois quarts sont des femmes, dont l’âge moyen est d’environ 36 ans. Selon une recherche menée par l’entreprise Job Cloud, celles-ci seraient très qualifiées. En effet, la majorité d’entre elles possède un diplôme d’une université ou d’une haute école.

Si certaines ont déjà trouvé un emploi, la plupart sont contraintes d’accepter des postes qui ne correspondent pas à ce qu’elles effectuaient dans leur pays d’origine.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Berlin: des familles afghanes expulsées pour faire place à des réfugié·e·s ukrainien·ne·s

The Independent, le 27.04.2022

L’Allemagne aurait déplacé des réfugié·e·s afghan·e·s pour faire place à des Ukrainien·ne·s fuyant l’invasion russe. Cependant, le gouvernement allemand a justifié la situation en disant que les Afghan·e·s étaient expulsés des « centres d’arrivées » prévus pour « des séjours de courte durée ».

Des activistes en faveur des droits humains ont toutefois affirmé qu’un nombre considérable de réfugiés avaient été expulsés du logement dans lequel ils vivaient depuis des années et que, par ailleurs, les expulsions n’ont délibérément pas été rendues publiques. Ce qui est préoccupant pour les membres du Conseil des réfugiés de Berlin, c’est le fait que certaines personnes qui vivaient dans leur maison depuis des années ont été exclues des structures sociales, ainsi que des enfants qui ont été envoyés très loin de leur école.

Il est à noter que Berlin a été la destination principale pour des dizaines de milliers de réfugié·e·s ukrainien·ne·s ; soit environ 7’500 arrivant·e·s à la gare tous les jours, depuis le début de la guerre.

Renata Cabrales

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




FLASH INFOS #107

Priti Patel (à gauche), ministre britannique de l’Intérieur & Vincent Biruta (à droite), ministre rwandais des Affaires étrangères
Photo: UK Home Office / Flickr

Sous la loupe: Accord controversé entre le Rwanda et le Royaume-Uni pour le renvoi des demandeurs et demandeuses d’asile / Suisse: une société de télémédecine cherche des médecins parlant français et ukrainien ou russe / Un homme en situation irrégulière peine à récupérer 250’000 euros gagnés avec un jeu à gratter



Accord controversé entre le Rwanda et le Royaume-Uni pour le renvoi des demandeurs et demandeuses d’asile

infomigrants.net, le 20.04.2022

En passant un accord avec le Rwanda qui vise à expulser les demandeurs et demandeuses d’asile qui se trouvent au Royaume-Uni vers ce pays de l’Afrique de l’Est, Londres a pris une décision radicale contre les personnes migrantes qui traversent la Manche. De cette manière, plus de 1’000 immigré·e·s arrivé·e·s au Royaume-Uni ces derniers jours pourraient être envoyés au Rwanda. Cet accord entend stopper les nombreuses arrivées récentes des personnes migrantes sur le sol britannique en échange d’un forfait de 144 millions d’euros versés chaque année au Rwanda par le Royaume-Uni.

Steven Martin, coordinateur de Channel Rescue, une ONG britannique dont la mission est de venir en aide aux bateaux de personnes migrantes qui atteignent la côte, parle d’une « criminalisation des passages », alors même qu’il n’est pas « illégal de traverser une frontière pour déposer une demande d’asile dans un pays ».

En ce qui concerne la question des droits humains, François Gemenne, chercheur spécialiste des flux migratoires à Sciences Po, ajoute que « l’accord contrevient au droit d’asile et à la Convention de Genève, dont le Royaume-Uni est signataire ». Ce dernier mentionne également le fait que « le Rwanda n’est pas un modèle en matière de respect des droits humains ».

Renata Cabrales

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Suisse: la société Medgate recherche des médecins parlant ukrainien et français pour ses téléconsultations médicales

24 Heures, le 21.04.2022

La société de télémédecine Medgate qui propose des consultations à distance par téléphone ou vidéo cherche des généralistes et des pédiatres parlant russe ou ukrainien pour sa nouvelle hotline dédiée aux personnes réfugié·e·s ukrainien·ne·s. Les consultations effectuées via l’hotline (058 387 77 20) sont entièrement gratuites.

Actuellement, les médecins de la hotline travaillent avec des traducteurs et traductrices. Mais il est important que les personnes réfugiées puissent se sentir au mieux en parlant leur langue maternelle. Andy Fischer, CEO de Medgate, a indiqué vouloir fournir aux personnes réfugiées un accès aux soins « de la manière la plus simple et la moins contraignante possible ».

Renata Cabrales 

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Un homme en situation irrégulière peine à récupérer 250’000 euros gagnés avec un jeu à gratter

infomigrants.net, le 20.04.2022

En Belgique, un homme sans-papier a gagné la somme de 250’000 euros en grattant un ticket de loterie. Néanmoins, il rencontre des difficultés à percevoir son gain du fait de sa situation irrégulière.

Ne possédant ni papiers d’identité, ni compte en banque, l’homme d’origine algérienne a tout d’abord tenté d’envoyer des amis afin de retirer la somme d’argent gagnée. La Loterie Nationale a toutefois immédiatement suspecté une fraude et a contacté les autorités. L’homme s’est finalement rendu au commissariat accompagné d’un avocat afin de clarifier la situation. Ce dernier a déclaré qu’il était en contact avec la famille de son client en Algérie afin de trouver des documents permettant de prouver son identité. Il a ajouté que le billet gagnant était actuellement entre les mains de la justice, en attendant de trouver une solution. L’heureux gagnant a par ailleurs obtenu la garantie qu’il ne serait pas expulsé avant d’avoir récupéré son dû.

Une situation similaire s’était déjà produite en France. Une personne sans-papiers avait finalement récupéré son gain de 500’000 euros… non sans mal.

Karthik Neelamagen

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




FLASH INFOS #105

Filippo Grandi, Haut Commissaire de l’Agence des Nations Unies pour les réfugié / Photo: Brookings Institution, Flickr

Sous la loupe: Le chef de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés appelle à une égalité de traitement / Scandale en Belgique face aux nouvelles mesures de retour des sans-papiers / Espagne: un bug informatique touche les demandes d’asile

 

Le chef de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés appelle à une égalité de traitement

BBC NEWS le 05.04.2022

Chaque année, des réfugié·e·s africain·ne·s traversent la Méditerranée pour arriver en Europe. Lors de ce voyage, ils rencontrent beaucoup de difficultés et nombre d’entre eux décèdent en chemin. Un drame survenu samedi dernier en est un exemple récent. Environ 90 exilé·e·s africain·ne·s en partance de Libye ont traversé la Méditerranée et 86 d’entre eux ont perdu la vie avant d’arriver à destination. Par ailleurs, de nombreuses personnes réfugiées subissent de la maltraitance et de la torture dans les centres de détention libyens avec lesquels l’Union Européenne coopère.

Suite à cet événement, le chef de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Filippo Grandi, a rappelé que l’Europe avait accueilli les réfugié·e·s ukrainien·ne·s « avec générosité et efficacité » et appelle les pays européens à traiter toutes les personnes migrantes de la même manière.

Karthik

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Scandale en Belgique face aux nouvelles mesures de retour des sans-papiers

infomigrants.net, le 05.04.2022

Afin de renvoyer de nombreuses personnes sans papiers dans leur pays d’origine, le gouvernement belge a l’intention de construire plusieurs centres fermés, semblables à des centres de rétention, qui serviront aux retours forcés. Selon le Secrétaire d’État à la migration, Sammy Mahdi, il s’agit là d’une décision historique. Il affirme que : « Nous créons plus de capacité de retour que jamais et pouvons faire un pas de géant dans la politique de retour de notre pays ».

Cependant, pour les associations de défense des droits de l’homme et d’aide aux migrant·e·s, le gouvernement a fait une erreur car ce n’est pas une décision juste. La coalition Move, un groupe d’action dont Caritas International fait partie, estime qu’en misant sur la démultiplication des lieux de détention « le gouvernement se trompe d’enjeu ». De plus, pour les groupes humanistes, les centres fermés ressemblent à bien des égards à des prisons et ne sont pas bons pour les personnes migrantes. Ils dénoncent la communication du Secrétaire d’État qui « diffuse une vision criminalisante des migrant·e·s en général et des personnes en séjour irrégulier en particulier ».

Renata Cabrales

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Espagne: un bug informatique touche les demandes d’asile

infomigrants.net, le 05.04.2022

Près de 4000 demandes d’asile ont disparu à cause d’un grave problème informatique survenu dans la région de Valence en Espagne. Le bug concerne les demandes déposées depuis le 28 janvier qui n’ont pas encore reçu de réponse, à l’exception des dossiers ukrainiens qui ne sont pas touchés par ce problème.

Les demandeurs et demandeuses d’asile ne peuvent pas déposer de dossier jusqu’à ce que le problème soit résolu, ce qui a engendré une explosion des demandes de rendez-vous. Cette situation a créé une liste d’attente importante et aucun rendez-vous n’est disponible avant juin.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction Vaudoise de Voix d’Exile