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Flash Infos #181

Sous la loupe : Un incendie présumé criminel détruit un camp de personnes réfugiées Rohingyas au Bangladesh / Les recommandations de l’OIM pour un Pacte de l’UE fondé sur les droits et l’humanité / Pourquoi la France accueille relativement peu de personnes réfugiées ukrainiennes?

Nos sources

Un incendie présumé criminel détruit un camp de réfugiés Rohingyas au Bangladesh

Tribune de Genève, le 7 janvier 2024

Pourquoi la France accueille relativement peu de réfugiés ukrainiens

Les Echos, le 4 janvier 2024

Migration : les recommandations de l’OIM pour un Pacte de l’UE fondé sur les droits et l’humanité

ONU Info, le 4 janvier 2024

Ce podcast a été réalisé par :

Liana Grybanova et Tsering, membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils ainsi que Malcolm Bohnet, civiliste à la rédaction.




Flash Infos #80

Kristine Kostava / Voix d’Exils

Crimes contre l’humanité en Libye / Migrant.e.s: persona non grata en Australie / Condamnation de Paul Rusesabagina

Un rapport dénonce des crimes de guerre et des crime contre l’humanité en Libye

Infomigrants, le 05.10.2021

Un rapport d’enquête de l’Organisation des Nations unies (l’ONU), réalisé par des experts qui se sont rendu en Libye, a été présenté à l’ONU à Genève le 7 octobre dernier. Ce rapport souligne que les civils ont payé un lourd tribut des violences commises ces cinq dernières années dans le pays. Les frappes aériennes ont tué des dizaines de familles, détruit des infrastructures de santé et bloqué l’accès aux soins. L’utilisation de mines antipersonnel dans des quartiers résidentiels ont tué et blessé de nombreux civils. Le rapport condamne également « les détentions arbitraires » et « la violence massive » à l’encontre des personnes migrantes en détention qui tentaient de trouver un moyen d’entrer en Europe. Le rapport évoque par ailleurs le recrutement d’enfants soldats et les exécutions arbitraires de civils enterrés dans des charniers qui se trouvent notamment dans la ville de Tarhuneh, au sud-est de Tripoli. Les troubles politiques dans le pays ont été exacerbés par l’absence de pouvoir central et l’utilisation de mercenaires étrangers qui n’ont aucune responsabilité légale, ce qui a ouvert la voie à toutes les violations possibles.

La Nouvelle-Guinée refuse de recevoir des personnes migrantes d’Australie

lematin.ch, le 06.10.2021

Source: Wikipédia.ch

Des ONG ont condamné la politique migratoire australienne qui consiste à renvoyer de force des personnes migrantes en situation irrégulière de ses côtes vers l’île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L’Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée ont annoncé qu’ils allaient abroger leur « accord régional de réinstallation » le 31 décembre de cette année, argumentant atteindre ainsi « un objectif partagé de longue date ». Donc, à partir du 1er janvier 2022, le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée va assumer « la pleine responsabilité » des personnes migrantes qui restent sur son territoire. Le pays fournira la possibilité d’une installation durable sur son territoire « y compris l’accès à la citoyenneté » aux personnes migrantes restées sur place; tandis que celles et ceux qui souhaitent partir seront transférés sur l’île de Naru, l’un des plus petits état du monde.

 

Condamation de  Paul Rusesabagina, l’opposant le plus farouche de Paul Kagame

lepoint.fr, le 20 septembre 2021

Le Belgo-Rwandais Paul Rusesabagina, 67 ans, l’un de plus farouches opposants du président rwandais Paul Kagame, à été condamné le 13 septembre à 25 ans de prison pour des « crimes de terrorisme », lors d’un procès inéquitable aux contours politiques selon ses proches.

Le héros de l’hôtel des Mille Collines 

Jeuneafrique, le 28.09.2021

En 1994, tout au début du déclenchement du génocide au Rwanda, dont le lourd bilan est de 800’000 personnes massacrées: hommes, femmes et enfants, principalement Tutsis, ainsi que des Hutus modérés; Paul Rusesabagina était alors le directeur de l’hôtel des Mille Collines. Il a ouvert les portes de son hôtel, accueilli et sauvé la vie de 1268 personnes. Son histoire a été immortalisée par Hollywood à travers le film Hotel Rwanda, réalisé par Terry George, dans lequel Don Cheadle incarne son personnage. Hotel Rwanda est sorti en 2004, précisément 20 ans après la tragédie du génocide rwandais qui a profondément choqué toute l’humanité.

En 2005, aux États-Unis, Paul Rusesabagina s’est vu décerner une médaille présidentielle pour la liberté, comme symbole de reconnaissance de son courage et de sa détermination qui ont sauvé ces 1260 rescapé.e.s.

Réactions suite à l’arrestation de Paul Rusesabagina

rtbf.be, le 05.10.2021

Les réactions à sa condamnation n’ont pas tardé. Le Parlement européen a voté une résolution quasi unanime (660 voix pour, 2 voix contre et 18 abstentions) réclament son rapatriement humanitaire « sans préjuger de sa culpabilité ou de son innocence ».

amnesty.org, le 14.09.2021

À son tour, Amnesty International a dénoncé « L’absence de transparence entourant l’arrestation de Paul Rusesabagina » et exige qu’il soit « déféré rapidement devant un juge afin d’examiner la légalité de sa détention et de prévenir toute nouvelle atteinte à ses droits. »

Victime d’un enlèvement?

jeuneafrique.com, le 03.09.2021

Selon la famille de Paul Rusesabangina, exilé depuis 1996 et résident à la fois en Belgique et aux États-Unis, celui-ci a atterri à Dubaï le 27 août août d’où, à bord d’un jet privé, il devrait se rendre dans un pays d’Afrique Centrale non cité. Mais il s’est mystérieusement retrouvé « de manière imprévue » sur le tarmac de l’aéroport de Kigali , « où les autorités rwandaises, informées de l’identité de l’illustre passager, l’ont cueilli tel un fruit mûr.»

amnesty.org, le 19.07.2021

Toutefois, il se pourrait que les autorités rwandaises aient utilisé le logiciel espion Pegasus dans cette opération. En effet, Amnesty International et Forbidden Stories ont révélé que les autorités rwandaises ont utilisé le logiciel de NSO Group pour cibler probablement plus de 3’500 militant.e.s, journalistes et personnalités politiques, dont Carine Kanimba, la fille de Paul Rusesabagina.

 

 




Qui sont les Kurdes ? #1

Sahar Fahrang, membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

La tragédie d’Halabja

Dans l’histoire contemporaine, l’année 1988 fut la pire pour les Kurdes. Les troupes du régime de Saddam Hussein ont mené des opérations dans le Nord de l’Irak, connues sous le nom d’Anfal. On estime que 180’000 Kurdes ont perdu la vie dans ce génocide. L’épisode le plus célèbre est le bombardement aux armes chimiques de la ville d’Halabja, le 16 mars 1988.

Omar Khavar est l’une des victimes emblématiques de ce bombardement. Une photo icônique d’Ahmad Nateqi le représente, mort dans sa fuite, recroquevillé et serrant son enfant contre lui.

Ahmadirad Salahaddin, membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils, a essayé d’imaginer sa dernière journée ; son récit se fonde sur des éléments biographiques réels.

La dernière pièce

Après avoir passé une matinée chargée et stressante à la boulangerie, Omar est vraiment fatigué. Malheureusement, il y a eu beaucoup de terribles nouvelles concernant les opérations d’Anfal par Saddam Hussein contre les Kurdes. Après la dernière attaque de l’armée iranienne, la situation de la ville est devenue très compliquée et l’avenir semble bien sombre. Omar entend quelques bruits très forts qui semblent habituels, parce que cela fait deux jours que les avions de combat irakiens bombardent la ville d’Halabja et les villages environnants. Beaucoup de gens quittent la ville mais quelques-uns décident de rester. La femme d’Omar veut quitter la ville mais lui, il affirme qu’il a décidé d’y rester jusqu’à la fin et il ajoute : « Si tu veux, tu peux quitter la ville avec les enfants ! ». Mais sa femme n’accepte pas de s’en aller sans lui.

Il regarde encore une fois les jumeaux. Qu’ils sont beaux ainsi endormis ! Il se souvient de l’époque où il jouait au théâtre ; à cause de la situation familiale, il a dû abandonner ce métier. Il aimerait voir ses fils un jour sur la scène d’un théâtre et il se promet de tout faire pour réussir. Il reste seulement cinq jours jusqu’à Norouz et on peut sentir le printemps. « Malgré les mauvaises nouvelles et grâce aux jumeaux, la fête de cette année sera différente ! » se dit Omar avec espoir.

« Papa c’est l’odeur d’une pomme, n’est-ce pas ? » lui demande sa fille aînée. Oui, elle a raison, c’est une odeur étrange. Cette fois c’est très différent : après les explosions, une fumée blanche monte au ciel. C’est bizarre ! En même temps il entend des voisines quitter leur maison en criant : « C’est un bombardement chimique ! C’est un bombardement chimique ! ». Sa femme crie dans l’autre chambre : « Les enfants ne vont pas bien, ils vomissent ! ».

« Allons-y ! Il faut quitter la maison maintenant ! » dit Omar à sa famille.

Il prend les jumeaux et il court vers la campagne mais sa tête commence à tourner et sa respiration devient difficile ; il se sent comme sur une scène de théâtre où il est en train de jouer sa dernière pièce …

Chaque année, avant le printemps, avant de fêter Norouz, je pense à Omar Khavar et à toutes les victimes de Halabja avec ce poème de Sherko Bekas :

Réponse

Après l’étouffement d’Halabja

J’ai écrit une longue plainte à Dieu

Avant de la lire aux gens, je l’ai lue à un arbre

L’arbre a pleuré.

Un pigeon voyageur m’a demandé : « Comment vas-tu l’envoyer ?

N’attends rien de moi, je ne peux pas voler aussi haut, jusqu’au trône de Dieu »

A la tombée de la nuit

L’ange endeuillé de mon monde poétique, m’a dit : « Pas de problème, Je l’apporterai jusque là-haut, mais sûrement pas jusqu’à sa propre main. Dis-moi qui a le droit de voir Dieu en face ?»

J’ai dit : Merci beaucoup, ce serait magnifique !

Et l’ange de mon espoir s’est envolé avec ma plainte.

Le lendemain il revient.

Le secrétaire du quatrième niveau du bureau de Dieu, nommé « Obaide »,

Sur la même page de ma plainte, en bas

Avait écrit en arabe :

« Imbécile, réécris ta plainte en arabe ! Ici personne ne comprend le kurde, et personne ne la donnera à Dieu ! »

Ahmadirad Salahaddin

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils




« Nous devons inlassablement rétablir la vérité pour la faire triompher sur le mensonge »

César Murangira. Rescapé du génocide des Tutsis au Rwanda vivant en Suisse. Photo: Voix d'Exils

César Murangira. Rescapé du génocide des Tutsis au Rwanda vivant en Suisse. Photo: Voix d’Exils.

C’est un homme de quarante ans. Jovial, souriant. Bien inséré en Suisse, travaillant dans le social, il est marié et père de deux enfants. Il s’appelle César Murangira. Rescapé du génocide des Tutsis au Rwanda – qui se déroula du 6 avril au 4 juillet 1994 – il porte inlassablement son témoignage, s’engage pour réconforter les rescapés et pour combattre les génocidaires. Avec l’association Ibuka – « souviens-toi » en kinyarwanda – il prépare la 19ème commémoration du génocide, qui aura lieu le 13 avril prochain à Genève.

Voix d’Exils : Que vous est-il arrivé en 1994 ?
César Murangira : Je suis originaire de Kigali, la capitale du Rwanda. En 1994, j’avais 20 ans. Le Rwanda était progressivement devenu une poudrière depuis que les puissances coloniales avaient basé leur gouvernance sur une distinction raciale entre les Tutsi et les Hutu, alors qu’ils n’étaient que des groupes sociaux différents par leur mode de vie: les Tutsi étant pasteurs et les Hutus laboureurs. Le 6 avril 1994, à 20h30, je parlais encore avec mon meilleur ami, un Hutu. Le lendemain, il essayait de me tuer, parce que j’étais Tutsi. Le massacre, qui devait faire plus d’un million de victimes en l’espace de 100 jours, avait commencé. Dans la tourmente, j’ai perdu toute ma famille proche: mon père et mes cinq frères et sœurs. Je suis le seul survivant avec ma mère, que j’ai retrouvée en novembre 94 et qui vit aujourd’hui en Suisse près de moi.

Qu’est-ce que ce traumatisme a changé en vous ?

Fondamentalement, je suis resté le même. Mais ma façon de voir le monde a changé, parce que j’ai vu l’Homme dans sa bonté et dans sa méchanceté absolue. Après l’horreur, il m’a tout d’abord fallu accepter que cela se soit passé, puis me demander ce que j’allais faire de cette douloureuse expérience. Il y avait plusieurs chemins devant moi : je me suis rapidement débarrassé de la question de la culpabilité d’avoir survécu ; de même, j’ai exclu la haine. A quoi bon ? Cela fait tellement mal et ne va pas ramener ceux que j’ai perdu. J’ai également refusé de me définir comme une victime. Mon choix a été de m’investir dans la mission de la mémoire et de l’aide aux rescapés les plus vulnérables. Faire face aux conséquences du génocide est un chemin personnel, il n’y a pas de recette miracle. Chacun fait comme il peut.

Craignez-vous que l’histoire se répète ?

Oui. Mais pas uniquement au Rwanda. Le mécanisme d’extermination d’une population peut se réactiver partout. Il suffit d’allumer son poste télévision le soir pour s’en rendre compte. Je peux vous dire qu’ici même, en Suisse, j’ai ressenti un grand malaise lors de la campagne de l’Union Démocratique du Centre dite « des moutons noirs », car on transformait l’autre en animal indésirable. Cela me faisait écho au fait qu’au Rwanda, on appelait les Tutsis les « cancrelats » (les cafards) pour les déshumaniser.

Êtes-vous retourné au Rwanda ?

Oui, régulièrement. C’est mon carburant. Si je pouvais, je m’y installerais définitivement. Là-bas, lorsque je me recueille auprès du mémorial des membres de ma famille, je me sens avec eux, je leur parle et leur dis : « vous n’êtes pas morts, je porte votre parole ».

Les traces du génocide sont toujours présentes, aussi bien chez les rescapés que chez les bourreaux. Mais le pays est aujourd’hui pacifié. Après le génocide, il fallait tout reconstruire, développer le système scolaire, les soins. Il fallait inventer, innover. Aujourd’hui, tous les Rwandais disposent d’une couverture médicale, on a créé de nouveaux villages pour faciliter l’accès à l’eau et à l’électricité, on a aussi mis sur pied un système d’imposition qui permet au Rwandais de faire face à leur destin sans être tributaires des aides internationales.

Êtes-vous satisfait du travail du Tribunal d’Arusha qui juge les personnes responsables du génocide?

J’ai un problème avec ça. La justice ne va pas ressusciter ceux qui sont morts. La punition ne pourra jamais être en rapport avec la souffrance vécue, donc, la justice n’existe pas, c’est un bricolage qui ne satisfait personne. J’ai le même problème avec d’autres mots, comme « réconciliation » ou  « pardon ». Pour moi, la seule chose à faire, c’est de prévenir les crimes. Il faut donner à chacun l’égalité des chances, avec des lois qui garantissent à chacun les conditions minimales qui lui permettent de mener une vie digne.

Comment vivez-vous l’approche de la 19ème commémoration du génocide ?

Le temps passe mais, pour moi, c’est comme si c’était hier. Je m’engage auprès des rescapés, je suis à leur écoute. Je m’occupe de l’organisation de la commémoration qui aura lieu le 13 avril prochain à Genève.

Dans ma vie quotidienne, je m’investis pour la mémoire. Je vais dans les écoles, parler avec les élèves. Comme rescapé, ma mission est de témoigner, d’alerter les gens sur le risque qui découle de la discrimination d’un groupe de personnes. Aujourd’hui, malgré le temps qui passe, je ne crains pas l’oubli. Je sais qu’il y a une transmission silencieuse. Je connais par exemple un jeune Arménien, de père Suédois, qui perpétue la mémoire du génocide qui a touché son peuple il y a quatre générations. Ce qui me fait peur, par contre, c’est le négationnisme, qui dénature les faits et les banalise. Nous devons inlassablement rétablir la vérité pour la faire triompher sur le mensonge.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 

Infos :

Invitation à la 19ème journée de commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994 :

samedi 13 avril 2013, Le Manège, Route de Chancy 127, 1213 Onex /Genève

Pour plus d’infos, consultez la page web de l’événement en cliquant ici




Du Rwanda à la Suisse, le parcours d’une intégration réussie

Jacqueline C. Photo: Fbradley Roland

Jacqueline C., la quarantaine, a connu l’enfer du génocide rwandais mais n’a pas perdu sa foi en l’humanité. Arrivée en Suisse en 2004, en tant que requérante d’asile, cette femme lumineuse a maintenant la nationalité suisse. Elle a accepté de témoigner de son expérience.

Quand on la rencontre, impossible d’imaginer que Jacqueline a connu l’horreur absolue. Née au Rwanda, cette très belle femme pleine de vie et d’amour est une ressuscitée, une vraie. Elle qui s’est réveillée entre les morts.

En effet, en avril 1994, la vague de violences perpétrées contre les Tutsis, minorité ethnique au Rwanda, atteint son apogée: des millions de personnes sont sauvagement massacrées à la machette, les femmes enceintes sont violées puis éventrées, des enfants sont balancés contre des murs sous les yeux de leurs parents, des hommes sont torturés avant d’être enterrés vivants. Pendant trois mois, le Rwanda va sombrer dans une folie meurtrière. Le génocide fera près de d’un million de morts et ce dans l’indifférence totale du monde entier ! C’est dans ce contexte que Jacqueline va tout perdre. Sa famille et même sa vie, d’une certaine façon, selon elle. Malgré le recul, elle n’arrive toujours pas à comprendre comment elle a survécu à cette folie humaine. Elle qui avait été donnée pour morte, parmi tant d’autres, par les assaillants.

La reconstruction

Arrivée en Suisse en 1994, elle dit avoir voulu étudier la psychologie, pour comprendre ce qui pouvait amener les êtres humains à commettre de tels actes. Elle a déposé une demande d’asile, puis elle connu la vie des centres pour demandeurs d’asile. Pour se réinsérer dans le monde du travail helvétique, elle a dû abandonner son métier de banquière pour suivre une formation de quatre ans en infirmerie.

Naturalisée suisse depuis quatre ans, Jacqueline vit dans le canton de Vaud. Elle est mariée, mère de trois charmantes filles et exerce le métier d’infirmière au CHUV (Centre Hospitalier Universitaire Vaudois). Serviable et très engagée auprès des requérants d’asile, dans les centres d’accueil pour migrants, elle dit ressentir un énorme besoin d’écouter et d’aider les demandeurs d’asile.

La victoire de l’amour sur la haine

Cette Rwandaise devenue Suissesse dit toujours aimer son pays le Rwanda, malgré tout. Ce pays, jadis appelé la Suisse de l’Afrique, dont elle dit qu’il lui a tout volé avec une voix teintée d’émotion et des larmes aux yeux. Mais, malgré ce passé plus que douloureux dans son pays d’origine, elle assure que sa plus belle victoire a été de vaincre la haine par l’amour : « c’est cet amour pour les autres, pour la vie, qui m’a donné la force de rester humaine, de croire à l’humanité et de ne pas céder au désespoir. »

Fbradley Roland

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils