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Ma gratitude éternelle

Auteure: Olga Kutsyna.

Une famille d’accueil pour se reconstruire

Pour une femme, quitter son pays d’origine est un pas décisif vers l’inconnu. Il n’y a pas de pays, d’origine ou de confession religieuse, quand il faut fuir une guerre, de surcroît quand vous avez des enfants. L’instinct de mère protectrice impulse une force, un courage et une détermination sans limite ou presque.

Le chemin est unique pour chacune et chacun d’entre nous, mais une femme restera toujours plus vulnérable face à la guerre. Traite des êtres humains, exploitation sexuelle et autres abus laissent des traces sur leur santé et leur avenir, aussi bien physiques que mentales. De plus, la barrière de la langue dans le pays d’accueil, les nouvelles coutumes et lois inconnues rendent la vie difficile.

Une famille d’accueil est le moyen le plus rassurant pour une bonne intégration et commencer une reconstruction. Bien sûr, il peut être difficile pour une adulte habituée à une vie autonome de se retrouver dans l’environnement d’une famille inconnue. Les différences culturelles, le sentiment de dépendance, ainsi que le sentiment de la honte de son propre « échec » peuvent mettre à mal les premiers pas vers une intégration. Mais tout cela ne dure qu’un temps. La gentillesse, la patience et le réconfort de nos familles d’accueil nous donnent la confiance et nous apaisent.

Des sacrifices inestimables

Je tiens à remercier la Confédération suisse de nous avoir accueillis en ces temps troublés ainsi que ma famille d’accueil qui a été, et qui est toujours, un immense soutien pour notre famille.

Ma gratitude restera éternelle car la famille qui nous a accueillis a sacrifié ses ressources et son temps pour nous fournir un abri, de la nourriture et d’autres choses nécessaires. Ils ont essayé de nous protéger des soucis et des problèmes, ils ont pris le temps de nous comprendre, de nous calmer, pour qu’on devienne plus forts et pour qu’on puisse recommencer à vivre d’une nouvelle manière, malgré l’effondrement des espoirs et des rêves. Ils ont aidé mes enfants dans leur formation, en douceur et très délicatement en prenant en compte la complexité de l’adolescence. Le père de famille est devenu un exemple d’homme fort et noble pour mes fils. Et la femme qui est le cœur et l’âme de cette famille est très patiente et gentille, elle m’a aidé à reconstruire ma confiance dans ce monde et m’a motivée pour mes futurs projets.

La volonté de protéger autrui, de ne pas être indifférent à ses souffrances et de lui apporter de l’espoir est une forme de gentillesse qui est donnée gratuitement. Si vous acceptez ce cadeau, vous pouvez changer et reconstruire votre vie grâce à ces personnes autour de nous qui essayent d’améliorer notre vie. Cette merveilleuse expérience restera gravée dans mon cœur et dans ma mémoire pour toujours. C’est la raison pour laquelle je souhaitais partager mon expérience avec vous et apporter mon soutien à celles et ceux qui en ont besoin.

Nadiia Kutsyna

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« Bienvenue en Suisse »

Illustration: L. B. / Voix d’Exils

L’OSAR lance une nouvelle campagne sur l’égalité de traitement des personnes réfugiées

Depuis le 2 mai 2022, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) a débuté sa campagne « Bienvenue en Suisse » dont le thème est l’égalité de traitement des personnes réfugiées. De nombreuses activités, telles que des journées de sensibilisation et manifestations, ont lieu dans toute la Suisse et notamment les 18 et 19 juin prochains à l’occasion de la journée nationale du réfugié.

L’OSAR (en allemand « Schweizerische Flüchtlingshilfe » ou SFH) est une organisation non gouvernementale, sans appartenance politique ou religieuse, qui s’engage pour la défense des droits des personnes réfugiées. C’est une structure faîtière qui regroupe onze associations actives en Suisse dans le domaine de l’asile, à savoir: le Centre d’assistance aux migrantes et aux victimes de la traite des femmes (FIZ), Züricher Beratungstelle für Asylsuchende (ZBA), Flüchtlings Hilfe Liechtenstein, le Service social international suisse, Liechtensteinnisches Rotes Kreuz, Caritas Suisse, l’Entraide protestante suisse (EPER), l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO), l’Union suisse des comités d’entraide juive (USEJ), la section suisse d’Amnesty International (depuis 2010), et les divisions suisses de l’Armée du Salut (depuis 2013).

Que fait l’OSAR ?

L’OSAR organise des journées de sensibilisation pour le grand public sur les thèmes de l’exil, de l’asile et de l’intégration. Ses missions consistent principalement à s’assurer que les procédures d’asile soient équitables et conformes à la Constitution, à favoriser la participation active des personnes réfugiées à la vie économique, sociale, culturelle et politique de la Suisse, à veiller à ce que le retour des personnes déboutées de l’asile s’effectue dans la sécurité et la dignité. En bref, l’OSAR s’engage à améliorer les conditions de vie des personnes réfugiées en Suisse.

L’association a pour but de « défendre les droits et renforcer les intérêts des personnes réfugiées en politique, auprès des autorités et des associations », de « sensibiliser le grand public à leurs conditions de vie » et « d’exercer une influence sur le cadre politique et les pratiques en matière d’asile » (voir à ce propos les statuts de l’association).

Une campagne centrée sur l’accueil dont bénéficient les personnes titulaires d’un permis F et celles titulaires d’un permis S

La campagne « Bienvenue en Suisse » s’inscrit dans le contexte de la crise migratoire liée à la guerre en Ukraine. La guerre entre la Russie et l’Ukraine a mené au déplacement de plusieurs millions de réfugié·e·s en Europe. Face à cette situation, la campagne menée par l’OSAR s’intéresse à l’accueil dont bénéficient les personnes réfugiées d’Ukraine en Suisse. Afin de mieux connaître la campagne, Voix d’Exils a questionné Lucie Engdahl, rédactrice francophone de l’OSAR, pour obtenir plus d’informations sur le sujet.

L. B. de Voix d’Exils : Pouvez-vous me parler de la campagne en cours sur l’égalité de traitement des personnes réfugiées ?

Lucie Engdahl : La campagne en cours porte sur l’égalité de traitement des personnes réfugiées entre elles. Le but de cette campagne est de sensibiliser, mettre en lumière les différences de traitement et de conditions d’accueil des personnes réfugié·e·s en Suisse. Plus spécifiquement, la campagne cherche à rendre attentif au statut S dont bénéficient les personnes réfugié·e·s d’Ukraine par rapport au permis F qui est attribué aux personnes réfugié·e·s venant d’autres pays tels que l’Afghanistan, la Syrie et l’Irak.

Quand est-ce que vous avez commencé cette campagne et quand se termine-t-elle ?

La campagne a débuté le 2 mai 2022 et se termine à l’occasion de la Journée du réfugié qui se tiendra les 18 et 19 juin prochain. Toutes les informations à ce propos peuvent être retrouvées sur la page suivante : https://www.osar.ch/journees-du-refugie.

Que fait l’OSAR pour mener à bien cette campagne ?

L’organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) a effectué un travail de sensibilisation auprès de la population pour attirer l’attention sur la situation. De plus, la campagne s’est déroulée en ligne et hors ligne, pour soutenir les organisateurs d’évènements.

Comment avez-vous eu l’idée et/ou pris la décision d’agir sur ce thème ?

Le thème décidé à la base abordait la question des admissions provisoires et du permis F. C’est un thème central du travail de l’OSAR depuis des années mais qui n’avait encore jamais fait l’objet d’une campagne. Avec la situation en Ukraine, la thématique a été adaptée pour inclure les personnes réfugiées d’Ukraine. Cela permet de mettre en lumière les différences de traitements.

Que faites-vous pour mettre en lumière ce problème ?

Nous diffusons les informations, notamment via les réseaux sociaux.

Quel est l’objectif de la campagne sur l’admission provisoire ?

Le but est d’attirer l’attention sur la situation précaire que vivent certaines personnes concernées par une admission provisoire au regard des droits dont bénéficient les personnes réfugiées d’Ukraine et de mettre l’accent sur les revendications de l’OSAR, notamment que toutes les personnes réfugiées en Suisse doivent avoir les mêmes possibilités en matière d’accès à la protection et à la participation sociale.

Avez-vous également d’autres projet en cours ? Si oui, pouvez-vous les mentionner ?

Actuellement, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés gère le projet famille d’accueil pour trouver des hébergements durables pour les personnes réfugiées en provenance d’Ukraine.

Événements de la journée du réfugié dans le canton de Vaud

Journée national du réfugié 2022 : l’OSAR se réjouit de vous accueillir à la journée de rencontres et de fête qui aura lieu le samedi 18 juin au Théâtre de VidyAvenue Gustave Doret, à Lausanne. Au programme: repas, jeux, contes, rencontres, pièce de théâtre, prestations musicales et bien d’autres choses encore sont à découvrir !

Tous les événements organisés sont répertoriés sur la page

https://www.osar.ch/journees-du-refugie

(En bas de la page se trouve une carte interactive avec tous les évènements)

L. B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils