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Revue de presse #18

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : La France se décharge sur les associations de la prise en charge des migrants mineurs / En Allemagne, le regroupement familial des Érythréens tient du parcours d’obstacles / Nombre record de tentatives de traversées de la Manche

Migrants mineurs en difficulté Paris

Ouest-France, le 30.06.2020

Dans un square, à une centaine de mètres de la prestigieuse place parisienne de la République, 75 mineurs non accompagnés (MNA), tous masqués, se sont installés dans des tentes individuelles avec l’aide d’associations telles qu’Utopia56, Médecins sans Frontières et Comede. A l’heure actuelle, les jeunes peuvent uniquement compter sur l’aide des associations pour être hébergés, nourris et soignés.

C’est pourquoi, les associations exigent une prise en charge des MNA par l’État et les collectivités. Elles militent également pour que les jeunes qui deviennent majeurs en cours de procédure d’asile continuent d’être considérés comme mineurs et bénéficient ainsi du statut d’enfants en danger, le temps de recevoir le jugement définitif.

Utopia56 avait déjà mis en place, à fin mai, un campement d’une cinquantaine de tentes occupées par des familles, sur les quais du bassin de la Villette, pour demander à l’État de prendre en charge ces migrants. L’association, qui a assuré, durant le confinement, des hébergements dans plusieurs lieux comme des paroisses, affirme ne plus pouvoir prendre en charge ces personnes, notamment parce que certains locaux ne sont plus disponibles depuis la réouverture des lieux de culte.

 

Regroupement familial, pour les Erythréens d’Allemagne

Infomigrants.net, le 26.06.2020

Dans le cadre de la loi sur le regroupement familial, dès qu’un migrant obtient le statut de réfugié, il est autorisé à faire venir son partenaire, tout comme ses enfants de moins de 18 ans. Mais, pour les Érythréens vivant en Allemagne, qui représentent le plus grand groupe de réfugiés africains dans le pays, les obstacles restent nombreux.

En 2019, les ambassades allemandes en Éthiopie, au Soudan et au Kenya ont reçu près de 1’650 demandes de visa de la part de familles érythréennes souhaitant être réunies. Seulement 48% d’entre elles auraient été acceptées car les agents consulaires soupçonnent les certificats de mariage délivrés par les églises érythréennes d’être des faux.

Selon les chiffres de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (le HCR), plus de 507’000 Érythréens ont fui leur pays, soit un peu moins de 10 % de la population totale.

Un rapport de l’association Human Rights Watch, de 2020, explique que «quitter le pays sans permission est illégal et les individus qui tentent de fuir risquent d’être abattus par balle, tués ou arrêtés.» Le contrôle de l’État érythréen s’opère aussi à l’étranger. C’est pourquoi les réfugiés préfèrent ne pas approcher leurs services consulaires, par peur de représailles contre leurs familles restées au pays.

 

Le nombre de sauvetages de migrants sur la Manche bat des records

160 migrants traversent la Manche en une seule journée

Infomigrants.net, le 04.06.2020

La police anglaise a interpellé dans la Manche huit embarcations transportant un total de 166 migrants en provenance de la France pour la seule journée du 3 juin.

Les 166 migrants ont été emmenés au port anglais de Douvres où ils ont subi un examen médical pour vérifier leur état de santé. Ils ont ensuite été transférés auprès d’agents d’immigration pour être interrogés sur leur situation administrative et placés, le cas échéant, en rétention en vue de leur expulsion.

Le précédent record de traversées de la Manche remonte au 8 mai, lorsque 145 migrants avaient été interpellés sur cinq canots différents.

Depuis plusieurs semaines, les traversées de la Manche se sont multipliées. On dénombre près de 700 migrants ayant réussi à rejoindre l’Angleterre à bord d’embarcations de fortune pour le seul mois de mai.

Cette augmentation des traversées peut s’expliquer par: une météo plus clémente ou par le ralentissement de la circulation des camions entre la France et l’Angleterre à cause de la crise du coronavirus qui pousse de plus en plus de migrants à délaisser les voies terrestres pour la route maritime.

Traverser la Manche en… planche à voile !

Infomigrants.net, le 11.06.2020

Les tentatives désespérées pour traverser la Manche depuis la France à destination de l’Angleterre se multiplient. Le 10 juin, au petit matin, quatre hommes ont été secourus par les garde-côtes français alors qu’ils se trouvaient en difficulté dans le chenal de Dunkerque à environ 5,5 km au large de Calais. Les secouristes ont constaté avec surprise que les naufragés dérivaient sur deux planches (de type planche à voile) reliées entre elles, qu’ils tentaient de propulser avec des pelles en guise de rames. Ils ont été ramenés fatigués et en hypothermie au port de Dunkerque et pris en charge par la police des frontières.

Interception de six bateaux transportant 82 migrants

Infomigrants.net, le 25.06.2020

Six petites embarcations clandestines ont été interceptées le 24 juin par les forces de l’ordre chargées du contrôle des frontières britanniques.

Au total, 82 migrants, dont trois femmes, se trouvaient à bord de ces bateaux repérés au large du sud-est de l’Angleterre, après avoir traversé la Manche depuis la France. Les migrants ont affirmé être originaires d’Iran, de Somalie, de Syrie, du Yémen, du Koweït, d’Afghanistan, d’Égypte, d’Inde, d’Irak, du Togo et du Niger.

À la suite de ces nouvelles interceptions, les autorités britanniques ont assuré leur détermination à éradiquer les groupes criminels à l’origine de ces passages. En juin, deux passeurs ont été emprisonnés, ce qui porte à 21 le nombre total d’emprisonnements pour ce genre de crime cette année.

Le 24 juin, quatre migrants ont été interceptés côté français à bord d’une embarcation de fortune au large du Pas-de-Calais. Les migrants étaient épuisés alors qu’ils tentaient désespérément de rejoindre l’Angleterre à la rame.

Oumalkaire / Voix d’Exils

 




Les réfugiés Erythréens se mobilisent

 

Manifestation pour l’Erythrée. Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Retour sur la manifestation d’opposition au projet de levée de l’admission provisoire des Erythréens réfugiés en Suisse

 

Face à l’intention de la Confédération de lever l’admission provisoire de quelque 3200 ressortissants Erythréens, une grande manifestation s’est tenue à Berne le 18 mai dernier pour s’opposer à ce projet.

Le 18 mai 2018, je me suis mêlée aux milliers d’Erythréens qui convergeaient vers la place fédérale à Berne. Ils venaient de tous les cantons pour se joindre à la manifestation organisée en faveur du droit d’asile des Erythréens.

Encadrés par la police, nous n’étions pas seuls : il y avait aussi des journalistes, des citoyens suisses, des membres d’associations humanitaires sensibles à la situation en Erythrée. Sur les banderoles et pancartes portées par les manifestants on pouvait lire :

« Nous sommes des réfugiés politiques et non des migrants économiques »

« Asile en CH pour les Erythréens »

« Pour une Suisse qui respecte les droits humains ! »

« Pour une politique d’asile digne de la Suisse »

Manifestation pour l’Erythrée. Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Les manifestants ont témoigné sur la situation réelle qui prévaut en Erythrée, puis ils ont remis une pétition signée par 12 000 personnes à la ministre de la Justice, Madame Simonetta Sommaruga.

Au fil des interventions des différents orateurs, j’ai retenu les points forts suivants :

  • Comment peut-on accepter que les jeunes Erythréens soient soumis au service militaire pendant plus de 10 ans ?
  • Comment peut-on envisager de renvoyer les Erythréens alors que les ONG et le Haut-Commissariat des Nation-Unies reconnaissent que la situation est dangereuse en Erythrée?
  • Depuis l’indépendance de l’Érythrée en 1993, il n’y a pas d’élection présidentielle, il n’y a pas non plus de presse libre.
  • Certaines personnes sont en prison depuis plus de 18 ans.
  • Est-ce que les vies que nous avons perdues sur le chemin de l’Europe ne signifient rien ?

Manifestation pour l’Erythrée. Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Tous ensemble, nous espérons. Demain est un autre jour. Nous attendons que notre voix soit entendue.

Mebrahtu Kokob

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

A lire aussi:

Manifestation de soutien aux Erythréens réfugiés en Suisse, Article paru dans Voix d’Exils le 15 mai 2018.

 




La Journée des réfugiés à été célébrée en grande pompe à Neuchâtel

Photo: Fardudin

Des stands de nourriture et des spécialités culinaires des associations de réfugiés ont donné un parfum d’ailleurs à la fête le 16 juin dernier à Neuchâtel. De la musique et des danses exotiques des quatre coins du globe ont aussi rythmé la journée: de la musique kurde d’Anatolie, des danses orientales, du flamenco, du slam et des danses albanaises… Sans oublier les animations qui étaient proposées aux enfants.

Voix d’Exils s’est joint à la fête et a rencontré à cette occasion M. Luul Sebhatu, le président de l’association Journée des réfugiés à Neuchâtel. Interview.

Voix d’Exils : Depuis combien de temps la fête des réfugiés existe-t-elle?

Luul Sebhatu : Elle existe depuis la signature de la Convention de Genève en 1951, mais personnellement je participe à cette journée depuis 1982. Au début, avec quelques amis Érythréens, nous louions un stand et nous servions de la nourriture de chez nous. Nous diffusions également de l’information sur notre pays et les raisons qui nous ont poussés à nous réfugier en Suisse. A cette époque c’était très difficile d’obtenir l’asile. J’ai eu la chance d’être reconnu comme réfugié après trois ans et demi d’attente.

Photo: Fardudin

Qui organise cette fête?

Dans le passé, c’était les œuvres d’entraide Caritas et le Centre Social Protestant qui organisaient les festivités de la Journée des réfugiés. Ensuite, nous avons créé une association qui a pris la relève lorsque les œuvres d’entraide n’ont plus voulu s’en occuper.

Combien de groupes participent à la fête?

Cette année nous étions onze.

Connaissez-vous Voix d’Exils?

Oui, nous le lisons régulièrement.

Propos recueillis par :

Fardudin

Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

« Célébrer la dignité de ceux qui ont été chassés de chez eux »

Historiquement, « La Journée mondiale des réfugiés célèbre la dignité de celles et ceux qui ont été chassés de chez eux. Elle rend aussi hommage aux efforts du HCR, l’Agence des Nations Unies qui apporte assistance et protection aux réfugiés, apatrides, et aux déplacés internes.

Bien que la Journée mondiale des réfugiés ne soit célébrée que depuis 2001,

Photo: Fardudin

la tradition de sensibiliser les gens à la cause des réfugiés à travers des évènements commémoratifs a vu le jour bien avant le 21ème siècle, comme l’atteste une affiche des années 1980 pour la Journée des réfugiés africains, prédécesseur de la Journée mondiale des réfugiés.

C’est en 1914 qu’émerge ce type de commémorations, lorsque le Pape Pie X instaure la Journée mondiale des migrants et des réfugiés. Depuis, la célébration de la cause des réfugiés entre dans l’arène politique aux niveaux national et régional. La plus importante de ces commémorations, la Journée des réfugiés africains, est instaurée en 1975 par la Résolution 398 adoptée par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Dès lors, la Journée des réfugiés africains se tiendra chaque année le 20 juin afin d’honorer la résilience de celles et ceux qui ont été déplacés de force en Afrique. Le HCR a travaillé de concert avec l’OUA afin d’organiser cet évènement annuel. L’affiche présentée constitue un exemple de cette collaboration précoce.

En décembre 2000, en raison du succès croissant de la Journée des réfugiés africains, et de l’approche du 50ème anniversaire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, l’Assemblée Générale des Nations Unies adopte la Résolution 55/76. Celle-ci instaure, à partir de 2001 et en accord avec l’OUA, une Journée internationale des réfugiés qui a lieu en même temps que la Journée du réfugié africain, à savoir le 20 juin.

Désormais, chaque année, le 20 juin est l’occasion de parler du sort des réfugiés. Le passage de la Journée des réfugiés africains à la Journée mondiale des réfugiés reflète une plus grande prise de conscience, au niveau international, de la cause des réfugiés et du fait que personne ne choisit de devenir un réfugié ».

Extrait tiré du site officiel de la République et canton de Genève.

 




Voyage au cœur des crèches de la diversité à Sion

Crèche de Noël du Togo à Sion

Crèche construite par la communauté togolaise de Sion. Photo: CDM

Pour célébrer Noël et entrer en beauté dans la nouvelle année, Sion brille de mille et une crèches construites par des membres des communautés étrangères qui y vivent, ainsi que par des ressortissants suisses. Voix d’Exils vous emmène à la découverte de quelques-unes de ces œuvres, symboles de la diversité culturelle de la capitale valaisanne.

 

 

 

Les rois-mages et la crèche de Noël à Sion

Les Rois Mages. Photo: CDM

Ce sont des rois mages joliment faits de bois qui guident, tout doucement, le visiteur engagé à découvrir les merveilles des vingt-et-une crèches situées sur les hauteurs de la vieille ville à Sion.

 

 

 

 

Crèche de Noël au Botza près de Sion

Crèche Botza. Photo: CDM

En arpentant rues et ruelles un vendredi soir d’avant Noël, le reporter de Voix d’Exils a fait en premier lieu la découverte d’une crèche peu ordinaire, logée dans l’enceinte de la bibliothèque « l’Ardoise ».

 

 

 

 

 

Public devant la crèche de Noël au Botza près de Sion

Crèche Botza. Photo: CDM

Réalisée par le Centre de formation pour requérants d’asile du Botza, elle présente la Nativité du Christ d’une manière saisissante, grâce à des personnages entièrement réalisés avec du papier journal et d’anciens livres recyclés. Plus d’un millier d’ouvrages ont été nécessaires à sa réalisation.

 

 

 

Soupe servie à proximité de la crèche de Noël au Botza près de Sion

Personnel de Botza servant de la soupe et du vin chaud. Photo: CDM

Le public a eu droit à une ambiance originale agrémentée de contes, de dégustations de soupe et de vin chaud, fièrement servis par des enfants de la ville de Sion et par des membres du personnel du Botza.

 

 

 

 

 

Crèche de Noël sri-lankaise à Sion

Crèche sri-lankaise. Photo CDM

Un peu plus loin, sous les arcades de la Grenette, il est difficile de rester insensible devant la crèche de la communauté sri-lankaise, qui ne fige pas la scène de la Nativité dans un passé lointain mais, au contraire, au milieu des déchirements d’aujourd’hui.

 

 

 

    Crèche togolaise. Photo: CDM

Crèche construite par la communauté togolaise de Sion. Photo: CDM

Alliant simplicité et originalité, la communauté togolaise présente, dans un coin de la place Jules Verne, une crèche montrant des statues taillées dans du bois  typique de ce territoire de la côte ouest africaine.

 

 

 

 

Crèche de Noël espagnole à Sion

Crèche espagnole. Photo: CDM

Sur « la Cour à Bruno », la crèche de la communauté espagnole montre, dans un décor de nature et de sable, les Rois Mages, escortés d’animaux de toutes sortes, suivant l’étoile qui les mène à la rencontre de l’enfant Jésus.

 

 

 

Crèche de Noël érythréenne à Sion

Crèche érythréenne. Photo: CDM

De leur côté, en représentant Joseph et Marie comme ressortissants de l’Afrique noire, les érythréens osent bousculer des idées reçues. Leur communauté, forte en Valais de quelques 300 personnes issues de différentes cultures, se retrouve traditionnellement lors des rencontres festives comme Noël et Nouvel An.

 

 

 

 

 

 

Crèche de Noël italienne à Sion

Crèche italienne. Photo: CDM

La communauté italienne n’a pas manqué à l’appel, en exposant une crèche dont l’originalité est à la hauteur de sa tradition hautement chrétienne.

 

 

 

 

Sapin de Noël à Sion

Et bien sûr le sapin. Photo: CDM

En quittant la vieille ville pour se rendre au cœur de Sion, on découvre un sapin illuminé sur la place du Midi. Des ânes y font le bonheur des petits et des grands. De quoi dire au revoir dans la joie à 2010 et bonne arrivée à 2011.

 

 

 

 

 

 

CDM

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils