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« Faire des vacances… imaginaires »

Le projet Opinions! de Voix d’Exils #1 : le thème du voyage

Intervention d’Elvana Tufa. Auteur: Voix d’Exils.

Nous entamons aujourd’hui une nouvelle série de podcasts intitulée « Le projet Opinion! ». Ce projet collaboratif vise à faire entendre la voix des personnes migrantes sur un sujet d’actualité. Le thème de l’intégration a été traité sous différents angles par les membres de la rédaction de Voix d’Exils.

En Suisse depuis 2019, Elvana Tufa est actuellement à l’aide d’urgence ce qui lui interdit de sortir des frontières du pays. Elle a réalisé le 14 juin dernier une intervention de 7 minutes sur ce thème du voyage, puis elle répond à trois questions que lui adresse Alix Kaneza. 

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils 

Qu’est-ce que Le projet Opinions!?

Découvrez le concept de ce nouveau projet collaboratif de Voix d’Exils en cliquant ici




«Il faut lutter jusqu’au bout et jamais lâcher prise»

Mamadi Diallo. Photo: Elvana Tufa / Voix d’Exils.

La vie après Voix d’Exils #3 – Rencontre avec Mamadi Diallo, ancien membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

On continue aujourd’hui la série de podcasts de Voix d’Exils « Que sont-ils devenu.e.s ? ». Cette série met en lumière les anciens collaborateurs, rédacteurs et rédactrices de Voix d’Exils, en éclairant leur parcours au sein de la rédaction et ce que cette expérience leur a apporté. Nous avons reçu le 23 août dernier notre troisième invité : Mamadi Diallo. Originaire de Guinée, il est en Suisse depuis 2014. Il a été rédacteur à Voix d’Exils de juillet 2018 à juin 2020. 
 

Ressource complémentaire:

« Mon handicap est devenu une opportunité au lieu d’un obstacle », un article paru dans Voix d’Exils le 24.09.2019.

Elvana Tufa

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




La Fête des Couleurs

Joëlle Saugy, coordinatrice de La Fête des Couleurs. Photo: Elvana Tufa.

C’est ce week-end à Aigle!

La Fête des Couleurs a vu le jour en 2001 dans le quartier des Planchettes à Aigle. Au fil des années, cette fête est devenue un véritable festival lors duquel des personnes, des cultures et des milieux de tous horizons se réunissent pour faire la fête, pour célébrer leur différence et leur singularité et, en même temps, leurs valeurs communes. La prochaine édition aura lieu ce week-end: les 30 juin et 1er juillet. Pour en parler, nous avons reçu Joëlle Saugy, coordinatrice de La Fête des Couleurs.

Consultez le programme ici

Elvana Tufa

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« L’exil est une lutte pour retrouver sa dignité »

Photo: Elvana Tufa / Voix d’Exils

La vie après Voix d’Exils #1 – Rencontre avec Alain Tito Mabiala, ancien membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Aujourd’hui, nous commençons une nouvelle série de podcasts de Voix d’Exils: « La vie après Voix d’Exils ». Cette série  donne la parole aux anciens coordinateurs, coordinatrices, rédacteurs et rédactrices de notre média, qui nous racontent leur parcours au sein de la rédaction.  Ils partageront avec nous leurs expériences dans ce média.

Notre premier invité pour cette série est Alain Tito Mabiala, journaliste et écrivain congolais, en Suisse depuis 2015.

Elvana Tufa

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Le château de Rozafa

Une légende d’Albanie #1

Voici la première « histoire du monde de Voix d’Exils ». A chaque publication: une légende, un mythe ou une fable du pays d’origine d’un rédacteur ou d’une rédactrice. Nous ouvrons la série avec une légende provenant d’Albanie.

Bâti par les Illyriens durant l’Antiquité et réédifié par les Vénitiens et les Turcs, ce château a reçu son nom d’une jeune femme qui aurait été enterrée dans ses murs en guise d’offrande aux dieux lors de sa construction.

L’ancien château de Rozafa se dresse fièrement au-dessus de la large rivière Buna et de la ville de Shkodra. Il existe une légende sur la construction du château de Rozafa qui nous a été transmise depuis l’Antiquité.

Il y a longtemps de cela, un brouillard s’est abattu sur la Buna pendant trois jours et trois nuits, recouvrant complètement la rivière. Sur la montagne, trois frères travaillaient à la construction d’un château. Les fondations qu’ils construisaient pendant la journée s’effondraient toujours la nuit, de sorte qu’ils ne pouvaient jamais terminer leur ouvrage.

Un jour, un vieil homme passa et salua les trois frères en disant : « Je vous souhaite de réussir dans votre travail ! ». « Nous vous souhaitons également de réussir, vieil homme, bien que nous ne soyons pas très performants. Jour après jour, nous travaillons et construisons puis la nuit, les fondations s’effondrent. Savez-vous ce que nous pouvons faire pour que les murs tiennent en place ? ». « Oui, je le sais », répondit le vieil homme, « mais ce serait un péché de vous le dire ». « Que le péché soit le nôtre, car c’est nous qui voulons construire le château » répondirent-ils. Le vieil homme réfléchit un moment, puis leur demande : « Êtes-vous mariés ? Avez-vous tous des épouses ? » « Oui, nous sommes mariés », répondirent-ils, « Chacun de nous a une femme. Mais dites-nous ce qu’il faut faire pour construire le château. »

« Si vous voulez vraiment finir le château, vous devez jurer de ne jamais dire à vos femmes ce que je vais vous dire maintenant. La femme qui vous apporte votre nourriture demain, vous devez l’enterrer vivante dans les murs du château. Ce n’est qu’ainsi que les fondations resteront en place et dureront pour toujours. » Ainsi parla le vieil homme qui s’en alla.

Mais hélas, le frère aîné ne tint pas sa promesse, révéla à sa femme tout ce qui s’était passé et lui dit de ne pas se rendre le lendemain à l’endroit où il construisait le château avec ses frères. Le deuxième frère rompit lui aussi sa promesse et raconta tout à sa femme. Seul le cadet tint sa parole et ne dit rien à sa femme à la maison. Le lendemain matin, les frères se levèrent tôt et se mirent au travail. Leurs haches résonnaient, les pierres étaient écrasées, les murs s’élevaient et leurs cœurs battaient de plus en plus vite…

A la maison, la mère des trois frères ne savait rien de leur accord. Elle dit à la femme du frère aîné. « Les ouvriers ont besoin de pain, d’eau et de leur gourde de vin, belle-fille. » Mais elle répondit : « Je suis désolée, chère mère, mais je ne peux vraiment pas y aller aujourd’hui. Je suis malade. » La mère interrogea alors la seconde épouse qui répondit : « Ma parole, chère mère, je ne peux pas y aller non plus, car je dois rendre visite à mes parents aujourd’hui. » La mère se tourne alors vers la plus jeune des épouses et lui dit : « Ma chère belle-fille, les ouvriers ont besoin de pain, d’eau et de leur gourde de vin. » Elle se leva et dit : « J’irais volontiers, mère, mais j’ai mon jeune fils ici et j’ai peur qu’il ait besoin d’être allaité et qu’il pleure. » « Allez-y », dirent les deux autres belles-filles, « nous nous occuperons du garçon. Il ne pleurera pas. » Alors la plus jeune et meilleure épouse se leva, alla chercher le pain, l’eau et la gourde de vin, embrassa son fils sur les deux joues et s’en alla.

Elle s’approcha de l’endroit où s’affairaient les trois ouvriers. « Je vous souhaite de réussir dans votre travail, messieurs ! » Mais qu’est-ce qui ne va pas ? Les haches cessaient de résonner, leurs cœurs battaient de plus en plus vite, et leurs visages pâlissaient. Lorsque le plus jeune frère vit sa femme arriver, il lança sa hache au loin et maudit les rochers et les murs.

« Qu’est-ce qu’il y a mon seigneur ? » demanda la femme, « pourquoi maudis-tu les rochers et les murs ? » Ses beaux-frères plus âgés sourirent sinistrement et l’aîné déclara : « Tu es née sous une étoile malchanceuse, belle-sœur, car nous avons juré de t’enterrer vivante dans les murs du château ». « Qu’il en soit ainsi beaux-frères » répondit la jeune femme « je n’ai qu’une demande à faire : quand vous m’emmurerez, laissez un trou pour mon œil droit, pour ma main droite, pour mon pied droit et pour mon sein droit. J’ai un petit garçon. Quand il commencera à pleurer, je le réconforterai avec mon œil droit, je le consolerai avec ma main droite, je le bercerai avec mon pied droit et je l’allaiterai avec mon sein droit. Que mon sein se transforme en pierre et que le château prospère. Que mon fils devienne un grand héros, le maître du monde ! »

Ils prirent alors la jeune femme et l’emmurèrent dans les fondations du château. Cette fois, les murs ne se sont pas effondrés, mais sont restés en place pour s’élever de plus en plus haut.

Aujourd’hui encore, au pied du château, les pierres sont encore humides et moisies par les larmes de la mère pleurant son fils.

Elvana Tufa

Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils