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FLASH INFOS #139

Sous la loupe : Après la Suède et le Danemark, la Finlande accorde l’asile à toutes les femmes afghanes / Sondage : dans le monde, une personne sur trois souhaite émigrer / Une étude dresse un bon bilan de l’opération papyrus à Genève

 

 

Nos sources d’informations:

Après la Suède et le Danemark, la Finlande accorde l’asile à toutes les femmes afghanes

InfoMigrants, le 17 février 2023

Sondage : dans le monde, une personne sur trois souhaite émigrer

InfoMigrants, le 16 février 2023

Une étude dresse un bon bilan de l’opération papyrus à Genève
RTSinfo, le 16 février 2023




La Suisse, pays riche ou pauvre?

Source: pixabay.com. Image sous licence libre Pixabay License.

Cliché ou réalité? La richesse d’un pays comme la Suisse intrigue. Un rédacteur de Voix d’Exils mène l’enquête

Il y a le cliché persistant du banquier Suisse qui compte ses pièces d’or à l’abri des regards indiscrets, mais qu’en est-il des faits? Est-ce un mythe ou une réalité? Pour une personne étrangère, il est pour le moins surprenant d’entendre des citoyennes et citoyens suisses se plaindre en ces termes: « La Suisse n’est pas un pays riche, nous sommes pauvres! ». Mais cette affirmation est-elle réellement infondée?

La Suisse est-elle riche? C’est une question qui, loin des apparentes évidences et des convictions ancrées dans l’imaginaire populaire, est pourtant difficile à trancher sans une analyse objective et argumentée. Tentons d’y répondre dans les limites des quelques lignes proposées ci-dessous.

Pour commencer, partons de la définition du Larousse. « Riche », adjectif :

  1. Qui a de la fortune, des biens importants. Exemple : « Une riche héritière ».
  2. Se dit d’une collectivité dont la situation financière ou économique est « prospère ».

Alors, la population suisse est-elle fortunée? Sa situation économique est-elle prospère ? Interrogeons les principaux concernés : les Suissesses et Suisses eux-mêmes !

Selon un graphique (reproduit ci-dessous) issu d’un sondage de l’institut DemoSCOPE publié en 2013 dans Bilan, un magazine économique bimensuel suisse, 94% des Suissesses et Suisses estiment qu’ils vivent dans un pays riche.

Par ailleurs, selon le même sondage, seuls 36 % de la population suisse considéreraient être riches en possédant moins d’un million de francs de fortune (voir le graphique ci-dessous):

Notons, enfin, qu’environ un demi-million de la population suisse a une fortune supérieure à un million de francs; et que 1% des plus riches possèdent environ 40 à 50% de la richesse totale de la Suisse.

Partant des indications ci-dessus, il n’est pas surprenant que beaucoup de Suissesses et Suisses se considèrent comme pauvres dans un pays pourtant considéré comme étant riche.

Pour compléter cette analyse, il faut aussi envisager la richesse au niveau macroéconomique, c’est-à-dire en considérant les mécanismes de production des richesses au niveau des États ou des organisations internationales. Dans cette optique, qu’est-ce qu’un pays riche ?

Dans l’absolu, « être riche » ne veut rien dire. C’est une question de rapport entre différentes situations ; on est riche par rapport à quelqu’un ou à quelque chose. C’est là qu’entrent en scène les indicateurs usuels : Produit Intérieur Brut (PIB), Revenu par habitant, Indice de Développement Humain (IDH) etc.

Au moment de la rédaction de cet article, il est bientôt l’heure de « souper » comme on dit en Suisse pour le dîner. J’ai donc retenu un indicateur qui se mange : l’Indice Big Mac qui permet de mesurer la parité du pouvoir d’achat entre les pays en étudiant le prix du fameux hamburger de chez McDonald’s. Nul suspens, selon le classement réalisé par le site The Economist, la Suisse arrive en tête juste devant la Norvège et le Danemark avec le prix de 7.54 US $.

Bref, les Suisses sont-ils riches comme Crésus ? Pour les huit millions de Suissesses et de Suisses disposant d’une fortune inférieure à 1 million de francs suisse, non ! Pour les autres : Oui !

Phil,

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 

 

 




FLASH INFOS #77

Kristine Kostava / Voix d’Exils

Sous la loupe: De retour en Syrie, des familles de réfugiés ont subi tortures et viols / La Turquie érige un mur pour barrer la route aux Afghans en fuite / Amnesty international appelle le Qatar à enquêter sur la mort de travailleurs migrants

De retour en Syrie, des familles de réfugiés ont subi tortures et viols

France 24, le mardi 7 septembre 2021

Dans son rapport intitulé « Tu vas à ta mort », Amnesty international a fait, le 7 septembre 2021, état de plusieurs cas de tortures et de violences sexuelles sur 66 réfugiés syriens rentrant en Syrie entre 2017 et le printemps 2021.

L’ONG a alerté, dans ce rapport, les pays accueillant des réfugiés syriens, que des dizaines de syriens venant de France, d’Allemagne, de Turquie, de Jordanie ou des Emirats arabes unis ont été victimes à « d’horribles violations » perpétrées par les services de sécurité du régime de Bachar al-Assad qui veut faire croire qu’il n’y a pas de risque de retourner au pays.

La réalité est toute autre. Les réfugiés syriens renvoyés à l’Enfer du régime syrien se voient accusés de « trahison » ou de « terrorisme » et exposés, hommes, femmes et enfants à « des détentions illégales et arbitraires, des tortures et autres mauvais traitements, notamment des viols et des violences sexuelles », parfois contre des enfants. D’ailleurs, cinq personnes sur les 66 réfugiés ont trouvé la mort, selon ce rapport, et on ignore le sort de 17 autres personnes.

La Turquie érige un mur pour barrer la route aux Afghans en fuite

LCI, le mardi 31 août 2021

L’échappée est de plus en plus difficile pour les milliers d’Afghans qui cherchent à pénétrer dans l’Union Européenne via la Turquie depuis la frontière Iranienne.

La Turquie qui accueille déjà sur son sol 3,5 millions de réfugiés syriens semble très décidée de stopper une nouvelle vague migratoire en provenance cette fois d’Afghanistan. Outre l’arsenal de militaires, de policiers et de gendarmes déployés le long de la frontière avec l’Iran et l’usage des caméras thermiques et des radars, la Turquie est en train d’ériger un gigantesque mur dissuasif émaillée tous les dix kilomètres d’un poste de garde pour barrer la route aux Afghans fuyant leur pays notamment après l’arrivée des talibans au pouvoir.

Un reportage réalisé par la TF1 résume assez bien la situation très tendue sur les 500 km environ de frontières et montre la traque des candidats à la migration dans la région du Van. Cilquer ici pour visonner la vidéo.

Amnesty international appelle le Qatar à enquêter sur la mort de travailleurs migrants

Le Monde, le jeudi 26 août 2021

Amnesty International a appelé jeudi 26 août le Qatar – qui organise la prochaine Coupe du monde de football – à enquêter sur une série de décès inexpliqués parmi les personnes migrantes employées. L’ONG a lancé un rapport qui « documente la façon dont le Qatar délivre régulièrement des certificats de décès de travailleurs migrants sans mener des enquêtes adéquates, attribuant les morts à des “causes naturelles” ou à des cas d’insuffisance cardiaque ». En s’appuyant sur l’analyse des enregistrements des décès des travailleur·se·s dans leur pays d’origine, Amnesty affirme que dans 70% des cas, les causes ne sont pas précisées.

En février, le Qatar a démenti avec véhémence les informations du quotidien britannique The Guardian selon lesquelles plus de 6 500 travailleur·se·s migrant·e·s auraient trouvé la mort au Qatar depuis 2010. Doha refuse cependant de donner les chiffres exacts. L’émirat gazier, en pleine préparation pour la Coupe du monde 2022, affirme avoir pris des mesures pour améliorer les conditions de travail des employé·e·s immigré·e·s. Depuis 2010, Le Qatar a annoncé différentes modifications des réglementations du travail, mais les critiques pointent une mise en œuvre qui ne voit pas encore le jour.

Selon l’ONG, il y a assez de preuves que « nulle part en Syrie n’existe une sécurité suffisante pour rentrer« . Pourtant, des pays européens comme Le Danemark et la Suède font encore des pressions sur les réfugiés syriens pour qu’ils rentrent.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Flash Infos #69

Kristine Kostava / Voix d’Exils.

Sous la loupe : Après le Danemark, Londres veut externaliser la gestion de ses migrants / Une nouvelle Agence de l’UE pour l’asile / Un texte d’orientation commun établit par le SEM et la SCCFA

Après le Danemark, Londres veut externaliser la gestion de ses migrants

Agence Ecofin, le 28 juin 2021

Selon plusieurs médias britanniques, dont le Times, l’Angleterre envisage d’implanter des centres de traitement offshore pour personnes migrantes et demandeurs de l’asile, possiblement en Afrique. A cet effet, des pourparlers seraient en cours entre l’Angleterre et le Danemark qui est le premier pays européen à avoir adopté une telle stratégie. A ce sujet, un représentant du Ministère de l’Intérieur anglais a déclaré : « Nous avons examiné ce que font les autres pays pour décourager l’immigration clandestine et ce travail se poursuit (…) nous n’excluons aucune option qui pourrait contribuer à réduire l’immigration illégale et à soulager la pression sur le système d’asile défaillant ». Ceci étant dit, aucun plan concret en la matière n’a encore été annoncé officiellement.

 

Une nouvelle Agence de l’UE pour l’asile

InfoMigrants, le 01 juillet 2021

Suite à la signature d’un accord entre les parlementaires européennes dans le cadre du Pacte sur l’asile et la migration, le Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) sera muté en l’Agence de l’Union européenne pour l’asile. Cette nouvelle agence disposera d’un mandat renforcé et verra ses moyens ainsi que ses prérogatives solidifiés. Le but de l’agence sera de rendre plus uniformes les différents régimes d’asile entre les États membres de l’UE, tout en leur apportant un soutien dans le traitement des dossiers de demandes d’asiles. Cette nouvelle a suscité des réactions au sein du parti français du Rassemblent national (RN) de Marine Le Pen qui a dénoncé « une mise sous tutelle des nations en matière de droit d’asile ».

 

Un texte d’orientation commun établit par le SEM et la SCCFA

asile.ch, le 02 juillet 2021

Depuis des années, la plateforme pour la Société Civile dans les Centres Fédéraux d’asile (SCCFA) dénonce un manque de transparence et de normes contraignantes pour favoriser l’engagement de la société civile dans les centres fédéraux d’asile. Suite à des réunions avec les représentant.e.s du Secrétariat d’État aux Migrations (SEM), un texte visant à favoriser la compréhension mutuelle et à créer davantage de transparence dans la coopération entre les autorités et la société civile a été élaboré. Le texte met à l’honneur l’importance de l’engagement de la société civile. Ainsi, le texte souligne entre autre que la situation actuelle concernant les faits de violences a une fois de plus démontré le rôle crucial joué par la société civile, les ONG et les médias dans la surveillance active du domaine de l’asile.




Revue de presse #62

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : Le Danemark poursuit son objectif « zéro migration » / Le canton de Neuchâtel innove en matière d’intégration / Délit de solidarité : retour sur la cas d’Anni Lanz

Le Danemark poursuit son objectif « zéro migration »

RFI, le 13 mai 2021

Après plusieurs mois des pourparlers, la Danemark et le Rwanda ont signé un protocole d’entente stipulant que les personnes enregistrées dans le pays nordique seront désormais renvoyées dans le pays africain. C’est en effet dans un centre de réfugiés au Rwanda que seront déposés leurs demandes. Selon le ministre danois de l’Immigration, Mattias Tesfaye, lui-même fils de réfugié, ce système sera plus humain et équitable, car il réduira les flux sur les routes migratoires où l’on risque sa vie. Cet accord s’inscrit dans la ligne directrice de politique migratoire du Danemark dont l’objectif présupposé est de réduire la migration à zéro. Cette mesure est néanmoins dénoncée par des organisations de défense des droits de l’Homme pour lesquelles la crainte que d’autres pays européens suivent le Danemark subsiste. Pour rappel, cet accord intervient au moment où les autorités danoises ont décidé de révoquer les permis de séjour temporaires des centaines de Syriennes et Syriens car elles jugent que la situation en Syrie est désormais stable.

Le canton de Neuchâtel innove en matière d’intégration

RTS, le 7 mai 2021

En faisant appel à 16 partenaires, le canton de Neuchâtel a lancé début février le projet ESPACE (Espace Social et Professionnel d’Acquisition de Compétences et d’Expériences). Ce projet propose notamment des cours pour acquérir des compétences de base en français et en informatique. Le but est également d’offrir des clés de compréhension aux personnes migrantes sur l’environnement dans lequel elles évoluent et de proposer des activités telles que du théâtre ou de l’expression écrite. Pour les personnes réfugiées, les cours sont gratuits, tandis que pour les autres nouveaux venus en Suisse, ils sont disponibles à des prix très abordables. ESPACE offre également des places de stages dans les domaines de la restauration, du secrétariat ou de l’intendance. Ce projet a bénéficié du soutien du Secrétariat d’État aux migrations qui le considère comme un projet-phare de l’Agenda Intégration Suisse.

En 2020, notre rédaction a consacré un article au projet ESPACE:

Un ESPACE pour vivre la diversité

Délit de solidarité : retour sur la cas d’Anni Lanz

Human Rights, le 21 avril 2021

En 2020, Anni Lanz – une septuagénaire active dans le domaine des droits humains – a été condamnée en vertu de l’article 116 al. 2 de la loi fédérale sur les étrangers et l’intégration (LEI). Pour rappel, en février 2018, Anni Lanz a été arrêtée à la frontière entre la Suisse et l’Italie alors qu’elle tentait de ramener sur le territoire helvétique un Afghan souffrant d’un grave stress post-traumatique. Conformément à la procédure Dublin, ce dernier avait été renvoyé par les autorités en Italie et ce malgré l’existence des rapports médicaux attestant qu’il ne devrait pas être séparé de sa famille. En décembre 2018, Anni Lanz intente sans succès un recours de première instance auprès du Tribunal du district de Brigue. Par la suite, l’affaire est portée devant la Tribunal fédéral. Au final, Anni Lanz écopera d’une amende de 800 francs suisses, en plus des frais de procédure s’élevant à 3000 francs suisses. Au cours du procès, une initiative parlementaire visant à dépénaliser la solidarité en Suisse a été lancée. Elle n’a cependant pas obtenu la majorité au Conseil national. Le cas d’Anni Lanz a néanmoins permis de mettre en évidence la profonde fracture de la société suisse sur le sujet et il invite à une réflexion tant individuelle que collective sur la question.

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils