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La Géorgie : berceau de la culture viticole

 «Mère de la Géorgie» est une statue monumentale à Tbilissi. C’est un symbole national géorgien : la statue géorgienne tient une coupe de vin pour les amoureux dans une main et une épée pour l’ennemi dans l’autre. Montage graphique: Kristine Kostava / Voix d’Exils.

En Géorgie, on aime le bon vin comme on aime sa patrie!

Découvrez l’histoire fascinante du vin* géorgien, l’un des plus anciens d’Europe, qui remonte à plus de 8000 ans. Des vestiges de viticulture et de production de vin ont été trouvés par des archéologues qui témoignent de l’existence d’une culture viticole en Géorgie depuis des millénaires, faisant de ce pays «la patrie du vin». 

Le vin géorgien occupe une place importante dans l’histoire de l’Europe. Sa fabrication remonte à plus de 8000 ans, en témoignent les premiers vestiges de viticulture et de production de vin découverts par des archéologues en Géorgie. Ce pays est fièrement considéré comme «la patrie du vin», avec des trouvailles archéologiques qui témoignent de plants de raisin vieux de plusieurs millénaires et d’une ancienne cave en terre cuite datant de l’époque énéolithique (2000-2500 ans avant J.C) où d’énormes jarres en terre cuite étaient utilisées pour stocker le vin.

Les archéologues révèlent également le haut niveau de développement de la vinification en Géorgie à cette époque, avec la découverte de flacons en or, argent et bronze. Le XIXe siècle a marqué une période cruciale dans l’histoire du vin géorgien, grâce à l’engagement soutenu du poète et personnage public géorgien, Aleksandre Chavchavadze, qui a permis au vin géorgien de se faire connaître dans toute l’Europe. C’est dans la cave historique du domaine de Tsinandali, berceau de la viticulture classique en Géorgie, que le premier embouteillage de vin de l’histoire du pays a eu lieu.

En Géorgie, le vin est bien plus qu’une boisson, c’est un véritable symbole de communion avec l’éternel célébré avec des toasts chaleureux. En effet, en Géorgie le vin est considéré comme un liquide divin et, par conséquent, il est possible d’en bénir son prochain avec. Le mot même «toast» enseigne la communion avec l’éternel, le commencement du divin.

Un verre de vin dans une main et une épée dans l’autre

La propagation du christianisme en Géorgie est liée au culte de la vigne, notamment à travers l’histoire de Sainte Nino attachant une croix à une vigne avec ses cheveux pour prêcher la loi du Christ. Ce culte unique de la croix de vigne n’existe dans aucun autre pays chrétien, ce qui renforce le lien profond entre la Géorgie et son précieux breuvage. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les tombes des héros géorgiens sont ornées de grappes de raisin. De plus, «la mère de Kartli», qui est un symbole d’une femme géorgienne forte, tient un verre de vin dans une main et une épée dans l’autre.

Aujourd’hui, la Géorgie continue de préserver sa riche tradition viticole en cultivant environ 500 variétés de raisins, soit 2,5% de l’assortiment mondial, témoignant de l’héritage historique de ce patrimoine culturel. Des personnalités telles que Patrick McGovern, directeur scientifique du laboratoire d’archéologie biomoléculaire pour la cuisine, les boissons fermentées et la santé du musée de l’université de Pennsylvanie à Philadelphie ou le voyageur et écrivain français Jean Chardin ont également consacré des écrits élogieux sur l’histoire et la qualité des vins géorgiens.

Un patrimoine culturel immatériel mondial

Pour les passionnés de vin et de culture, la Géorgie est un incontournable, comme en témoigne l’exposition «Georgia-Cradle of Wine» inaugurée le 31 juillet 2017 au Centre des Civilisations du Vin à Bordeaux. Pour cette occasion, la Géorgie était représentée en tant que premier pays hôte d’honneur. Le 14 septembre de la même année, un pichet géorgien a été installé comme exposition permanente à l’entrée du centre. Notons également que l‘Unesco a inscrit le 5 décembre 2013 la méthode géorgienne de vinification à l’ancienne en «kvevri» sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. 

Kristine Kostava

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.




Des obscures croyances menacent les personnes atteintes d’albinisme

Femme atteinte d'albinisme avec sa petite fille. Nathalie, membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d'Exils

Femme atteinte d’albinisme avec sa petite fille. Nathalie, membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Les personnes atteintes d’albinisme sont victimes en Afrique subsaharienne de pratiques de sorcellerie. 

Depuis 2007, les personnes atteintes d’albinisme font face à des tueries, à des mutilations, à des  et différentes et à différentes formes de violation des droits de l’homme dans 25 pays plus spécialement  africains (Tanzanie, Burundi, Kenya, république démocratique du Congo, Malawi, Mozambique, Afrique du sud, guinée …). Ces sévices qui leur sont infligés sont le fait de certaines croyances et pratiques de sorcellerie colportés par les marabouts.

L’albinisme est une condition génétique caractérisée par l’absence totale ou partielle de mélanine dans l’épiderme. La mélanine est une substance qui donne une coloration naturelle et qui protège la peau et les yeux contre des rayons ultraviolets du soleil. Il existe deux grandes formes d’albinisme :

La première est l’albinisme oculo-cutané, où les yeux et la peau sont touchés. Les personnes atteintes de cette forme d’albinisme ne sécrètent que peu ou pas de mélanine, ce qui fait que leur peau est très blanche et que leurs cheveux sont très clairs. La seconde forme est l’albinisme oculaire  mais, dans ce cas, seuls les yeux sont touchés.

Femme abandonnée avec enfant. Photo: Nathalie, rédaction neuchâteloise de Voix d'Exils

Femme abandonnée avec enfant. Photo: Nathalie, rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Le taux de prévalence de l’albinisme dans le monde selon le résultat des recherches publiées en 2006 par l’Organisation Mondiale sur la Santé (OMS) est d’une naissance sur 20 000. En Afrique, cette prévalence passe de 1 sur 4000, et même de 1 sur 1000 dans certains endroits. En Tanzanie, notamment, la prévalence est de 1 sur 1429 ; en Afrique du Sud 1 sur 3900 ; au Zimbabwe (Tribu de Tonga) de 1 sur 4728 ; au Cameroun de 1 sur 7900.

Depuis toujours, les personnes  atteintes d’albinisme font l’objet de persécutions par des obscures pratiques de sorcellerie. A fortiori, au cours des dix dernières années,  elles se sont intensifiées et se concrétisent par des assassinats et des mutilations. Ces actes de violence extrêmes sont dus à une croyance selon laquelle les parties du corps d’une personne atteinte d’albinisme – spécialement celles des femmes et des enfants – procurent richesse, bonheur, chance, pouvoir et élévation sociale via les potions magiques produites par les marabouts. Une autre croyance affirme que les personnes atteintes d’albinisme peuvent aussi guérir certaines maladies incurables telles que le SIDA et l’impuissance. Le trafic d’organes des personnes atteintes d’albinisme est un marché juteux qui brasse beaucoup d’argent car selon le magazine Jeune Afrique, le prix  de vente de ces organes varie entre 2.000 et 75.000 dollars américains.

Cette situation a conduit à un déplacement massif de ces personnes et leurs familles qui se sont concentrées dans des zones urbaines certes moins exposées aux violences, ce qui restreint toutefois leur mobilité. Aussi, beaucoup d’entre eux sont contraints de vivre en cachette de peur d’être assassinés ce qui contribue fortement à leur isolement social.

Autre femme abandonnée avec enfant. Nathalie, membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d'Exils

Autre femme abandonnée avec enfant. Nathalie, membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

Pour faire face à cette situation dramatique, l’Assemblée Générale des Nations Unies a établi dans sa résolution 69/170 en date du 18 décembre 2014 que le 13 juin de chaque année «Journée internationale de sensibilisation sur l’albinisme». Elle invite ainsi l’ensemble des Etats membres, les Organisations internationales et régionales, ainsi que la société civile – y compris les organisations non gouvernementales et les particuliers – à célébrer cette journée et à prendre toutes les mesures nécessaires afin de protéger et de favoriser le développement personnes atteintes d’albinisme.

Sophie Light

Membre de rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils   




Grandir spirituellement en faisant le Ramadan

Photo: Tim Abbott (CC BY-NC-ND 2.0)

Photo: Tim Abbott (CC BY-NC-ND 2.0)

Pendant le mois du Ramadan, qui se déroule cette année du 9 juillet au 8 août, les musulmans pratiquants s’abstiendront de boire, de manger et d’avoir des rapports sexuels du lever au coucher du soleil. Par cette pratique, les fidèles entendent se purifier, se rapprocher d’Allah et gagner le paradis. Deux rédacteurs musulmans de Voix d’Exils ont souhaité partager la signification de ce rituel.

Ramadan – qui signifie le neuvième mois du calendrier islamique – est un mois sacré qui commémore un événement fondamental de l’histoire des musulmans : c’est en effet lors de ce mois que le Coran a été révélé par l’ange Gabriel au Prophète Mohammed au cours de la Nuit du Destin. Le jeûne du Ramadan est aussi le quatrième des cinq piliers de l’islam, à savoir : la profession de foi selon laquelle il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah, la prière à cinq reprises par jour, l’aumône à faire aux pauvres et le pèlerinage à la Mecque.

Durant le mois de Ramadan, le jeûne ne concerne pas que l’estomac. Tout le corps se met au diapason. La langue ne doit pas proférer de médisances, les yeux ne doivent pas regarder des choses interdites par la religion, les mains ne doivent pas toucher ou prendre ce qui ne lui appartient pas, les oreilles ne doivent pas écouter des futilités, et les pieds ne doivent pas aller dans des endroits où les gens s’amusent, sont dévêtus ou font la fête. Plus largement, les musulmans contrôlent leurs passions et prennent leurs distances avec tout ce qui est interdit par l’islam comme l’hypocrisie, le mensonge, la tricherie, l’adultère et le vol.

Les croyants effectuent leurs cinq prières obligatoires au lever du soleil, à midi, l’après-midi, au coucher du soleil et le soir. La prière leur sert de rempart contre les passions qui détournent du droit chemin et met à distance les vices tels que le tabac et l’alcool. Tout au long de leur jeûne, les musulmans pensent à leur santé et à celle des personnes de leur entourage, ils ressentent la douleur de ceux qui ont faim et ils prennent conscience de la valeur des biens que Dieu leur offre tel que la nourriture. Mais tout le monde ne peut pas faire Ramadan et dans le Coran, il est indiqué que le jeûne est une obligation pour tout musulman en âge et en capacité de le faire. Mais certains peuvent en être exemptés, comme les personnes âgées, les malades et les femmes enceintes ou allaitant un nouveau-né. Après s’être abstenus de boire, de manger, de fumer et d’avoir des relations sexuelles du lever jusqu’au coucher du soleil, les musulmans se réunissent la nuit tombée à la maison ou à la mosquée pour prier, briser le jeûne en mangeant quelques dattes puis partager le repas.

Tout au long du Ramadan, les musulmans mettent leur patience, leur humilité et leur spiritualité à l’épreuve. Le jeûne est pour eux la marque de l’obéissance à Dieu, et les fidèles s’inscrivent ainsi dans la tradition des prophètes de l’islam. Certaines personnes prennent leurs vacances en période de Ramadan pour pouvoir prier jusque tard dans la nuit et se rapprocher ainsi de Dieu et du paradis. Car Ramadan est la période privilégiée pour demander le pardon de ses péchés et capitaliser les bonnes actions car, en cette période particulière dans la vie des croyants, les bonnes actions comptent double.

A la fin du Ramadan, les musulmans organisent une grande fête, l’«Eid al Fitr» ou «fête de la rupture du jeûne », qui peut durer trois jours. Lors de cette fête, ils visitent leur famille et se rendent à la mosquée pour célébrer la fin de ce mois consacré à Dieu.

Lamin et Samir,

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils