Mets-toi à ma place, pourquoi me traites-tu ainsi ?
Arrête de te vanter de ton pouvoir de me priver de mes droits
Vas-tu cesser de violer mes sentiments et mon corps déchiré ?
N’est-ce pas assez ?
Quel plaisir ressens-tu à me torturer en laissant ces traces douloureuses
et ces peines ?
N’as-tu pas pitié du nombre de drames qui pèsent sur mes épaules ?
Que puis-je dire ? !
Je suis comme un oiseau. Je ne peux pas chanter dans une cage
Prends le prestige et les châteaux, mais laisse-moi libre
Mon cœur hurle et saigne, ô toi qui m’as épuisé et as tari mes larmes
Arrête ton injustice et méfie-toi du jour du jugement
Tu vas récolter les fruits de tes actions
N’est-il pas grand temps pour toi de réfléchir
A la manière dont tu vas pouvoir échapper au châtiment qui s’annonce
A cause de ce que tes mains ont commis ?
Ô mon bourreau, la douleur m’a rendu plus fort
Ma patience te défie
Le silence n’est plus une de mes armes de défense
Wael Afana
Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils
FLASH INFOS #113
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Sous la loupe: Un bidonville détruit par un incendie dans le sud de l’Espagne / Royaume-Uni : expulsion forcée de migrant.e.s vers le Rwanda / La Grèce tue un réfugié Afghan à sa frontière
Un camp peuplé de personnes migrantes situasses à Palos de la Frontera, au sud de l’Espagne, a subi un incendie important dans la nuit de vendredi 10 à samedi 11 juin. Celui-ci abritait de nombreuses personnes en situation d’exil qui travaillent illégalement à la moisson dans le pays.
D’après les organisations non gouvernementales (ONG), il existe, dans la région d’Huelva plusieurs campements similaires qui subissent régulièrement ce genre de situation. En période de forte chaleur, l’utilisation des bouteilles de gaz dans des abris faits de bois, de carton, de plastique et en milieu forestier facilite le déclenchement d’incendies.
Ameira Polanco,contributrice externe à la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
&
L. B., membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Alors que le Royaume-Uni décidait en avril dernier de délocaliser son système de procédure d’asile vers le Rwanda, le gouvernement du premier ministre britannique Boris Johnson a pris la décision de louer un charter pour expulser manu-militari 7 personnes migrantes albanais, syriens, irakiens et iraniens arrivés de manière irrégulière sur terre britannique à destination du Rwanda le 14 juin 2022; un pays connu pour ses violations des droits de l’Homme.
Cette décision a fait l’objet de nombreuses critiques, manifestations et oppositions de la part de différentes ONG telles que Human Rights Watch ou Care4Calais. Finalement, le vol en question a été annulé à la dernière minute.
Dana Lamouille, contributrice externe à la rédaction vaudoise de Voix d’Exils,
Karthik Neelamagen, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
&
Charles Williams, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Lundi 13 juin 2022, les gardes-frontière grecs ont tué un Afghan qui tentait de passer la frontière terrestre entre Edirne (Turquie) et Evros (Grèce). Faisant partie d’un groupe de personnes migrantes afghanes qui souhaitaient atteindre le sol européen, le jeune homme est mort à la suite de ses blessures par balles.
Cette région frontalière reste bien souvent une zone de violences envers celles et ceux qui s’y aventurent. Toutefois, le lieu reste interdit d’accès aux journalistes et aux ONG, ce qui rend presque impossible tout travail d’enquête et de documentation.
Yasmine, contributrice externe à la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
&
Zahra Ahmadiyan, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Nous remercions chaleureusement les étudiant·e·s de la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL) pour leurs contributions à cette édition n°113 du Flash Infos qui ont été réalisées à l’occasion d’un atelier dispensé par la rédaction vaudoise de Voix d’Exils en juin 2022.
FLASH INFOS #109
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Sous la loupe: Les agissements des garde-côtes grecs questionnent / Le président de Frontex démissionne à la suite de plusieurs allégations/ Plus de 10’000 exilé·e·s mineur·e·s sans services de protection
Les garde-côtes grecs ont annoncé dimanche 8 mai le sauvetage d’une embarcation de 106 exilé·e·s en mer Égée, au large de l’île de Kos. Quelques 20 enfants et 14 femmes se trouvaient à bord mais aucune victime n’a été déplorée par les autorités.
Fabrice Leggeri, président de Frontex, l’Agence européenne des garde-côtes et garde-frontières, a démissionné le jeudi 28 avril dernier. Sujet de plusieurs accusations de la part d’ONG ces dernières années, il a notamment été visé par une enquête de l’Office européen de lutte antifraude. La pression exercée par ces organisations a rendu sa démission pratiquement inévitable.
Selon le HCR, ces traversées sont favorisées par le manque ou l’absence de programmes et de services de protection pour ces jeunes le long des routes migratoires qu’ils empruntent. Pour le HCR, des services de protection sont nécessaires de toute urgence pour répondre aux besoins de cette population vulnérable.
Il est à noter que les arrivées en Italie, par voie maritime, ont augmenté en 2021. Cette augmentation ne concerne pas seulement les mineurs, mais également de nombreuses personnes de tous âges, 19% d’entre eux étant des mineurs non accompagnés.
Renata Cabrales
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Féminicide : de la violence à l’homicide
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Mieux comprendre ce fléau à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes
Quelle que soit la définition retenue, le féminicideest un terme employé pour décrire le meurtre de femmes. Ce terme vise à attirer l’attention sur la violence omniprésente et extrême dont les femmes sont victimes, en grande partie infligée par des hommes. Si une société considère la violence comme normale, les agressions contre les femmes sont plus facilement banalisées. Voici une analyse proposée par L.B. à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.
Premièrement, il est important de comprendre que le « féminicide » est un terme fréquemment utilisé pour décrire des situations très différentes et que différents types de causes peuvent mener à cette forme de violence. Les différentes raisons d’agression peuvent aller de l’abus d’alcool aux troubles de la personnalité, en passant par des violences subies dans le passé et difficilement supportées. Par ailleurs, si la femme s’oppose ou fixe des limites à une forme de contrôle que l’homme cherche à imposer, ce dernier peut penser qu’elle remet en question ce qu’il considère comme son autorité et réagit alors par la violence.
Les cas d’homicides constituent une manifestation extrême de ces violences qui mènent un homme à tuer sa compagne et dans ces cas aussi, les causes d’un tel acte sont également multifactorielles. L’homicide peut être provoqué comme conséquence des violences conjugales mais également au nom de « l’honneur », généralement commis lorsque la femme a transgressé des lois morales, fréquenté un garçon sans accord, ou après avoir subi un viol. Le féminicide lié à la dot est l’homicide d’une femme commis par sa belle-famille, lors d’un mariage dont la dot est insuffisante. D’autres raisons peuvent être en causes, comme l’orientation sexuelle des femmes ou le féminicide non-intime commis par un inconnu ou une connaissance en dehors d’une relation intime avec la victime.
Avant que le terme féminicide entre progressivement dans l’usage commun, l’activiste sud-africaine, militante féministe de la violence contre les femmes, Diana Russell a été l’une des premières à employer ce terme publiquement en 1976, pour attirer l’attention sur la violence et la discrimination systémique à l’égard des femmes. C’est devant le Tribunal international des crimes contre les femmes, qu’elle définit le mot féminicide comme étant le meurtre de femmes commis par des hommes pour la simple raison d’être… des femmes.
Le féminicide dans le monde
Le féminicide touche les femmes issues de tous les continents. Un rapport de l’ONU Femmes permet d’évaluer le nombre de féminicides commis par continents en 2017. Les chiffres sont marquants : 20 000 femmes assassinées en Asie, 19 000 en Afrique – où le taux de risque d’assassinat est le plus élevé -, 8 000 en Amérique, 3 000 en Europe et enfin 300 en Océanie.
Dans des conditions de guerre, de déplacements forcés ou de migration, les personnes étrangères sont exposées à un risque plus important d’être victimes de violence domestique, mais aussi de l’exercer.
Généralement confrontées à des sociétés extrêmement inégalitaires, où la violence est considérée comme normale et plus facilement tolérée, les femmes peuvent être amenées à fuir leur pays en recherche d’un lieu plus sûr où vivre à l’abri des violences. La violence contre les femmes constitue ainsi une des causes des mouvements migratoires.
De plus, l’absence de connaissance des possibilités de soutien, la barrière des langues ou, encore, la crainte d’être renvoyées dans leur pays peuvent rendre l’accès aux différentes propositions d’aide plus difficile pour les femmes migrantes et les freiner à entreprendre des démarches pour obtenir du soutien.
En somme, d’innombrables situations peuvent compliquer leur parcours migratoire ainsi que leur arrivée dans le pays de destination. Ces différents éléments montrent à quel point la violence contre les femmes, de manière générale, et le féminicide plus précisément, sont corrélés à des phénomènes socio-politiques globaux, tels que la migration.
Sortir du silence est un pas essentiel
Il apparait ainsi que les violences faites aux femmes sont présentes dans toutes les sociétés et que toutes les femmes et les filles y sont exposées.
Face à ce problème général qui concerne chacune d’entre nous, il est important de se tourner vers des solutions qui peuvent nous apporter soutien et accompagnement. N’acceptez plus de vivre ce cycle infernal et sortez de cet isolement pesant.
Sous la loupe : La première victime du naufrage de Calais identifiée / La Grèce ouvre deux nouveaux camps de réfugiés / Le pape lance un appel à « sauver la civilisation »
Maryam Nouri Mohammad Amin, une jeune femme kurde de vingt-quatre ans, originaire du nord de l’Irak, est la première victime identifiée du naufrage ayant fait 27 morts, mercredi 24 novembre dernier au large de Calais. Cette dernière tentait de rejoindre son fiancé résidant en Angleterre avec qui elle était en contact par message au moment où l’embarcation a commencé à couler. Pour l’heure, il s’agit de la seule personne identifiée parmi les 27 personnes, qui ont péri dans cette tragédie.
Selon les proches de la victime, Maryam aurait décidé de prendre la route vers l’Europe après n’avoir pas obtenu de visa pour l’Angleterre malgré plusieurs demandes déposées à l’ambassade britannique. En possession d’un visa italien, Maryam aurait ensuite rejoint la Turquie, l’Italie, l’Allemagne, puis la France afin de tenter finalement de rejoindre l’Angleterre. Elle n’a prévenu son fiancé qu’elle embarquait qu’à la dernière minute.
La Grèce a ouvert samedi 27 novembre dernier deux nouveaux camps sécurisés pour requérant·e·s d’asile dans les îles de Leros et de Kos. Elle prévoit également d’en ouvrir deux autres sur l’île de Lesbos et de Chios.
Ces constructions sont toutefois critiquées en raison des contrôles drastiques qui y sont imposés. Les nouveaux camps sont encerclés de barbelés et équipés de caméras de surveillance et de portails magnétiques. Les personnes en demande d’asile doivent présenter des badges électroniques et leurs empreintes digitales pour pouvoir y entrer. Elles peuvent sortir dans la journée mais doivent rentrer le soir.
L’ouverture de ces nouveaux camps fait suite à la démolition de l’ancien camp sécurisé insalubre de l’île de Samos qui avait abrité près de 7000 personnes en demande d’asile entre 2015 et 2016. Par ailleurs, la situation en Afghanistan a fait redouter l’arrivée d’une nouvelle vague de personnes migrantes dans la région, la Grèce étant la principale porte d’entrée des requérant·e·s d’asile en provenance de ce pays.
Le 05 décembre dernier, le pape François s’est rendu sur l’île de Lesbos pour prononcer un discours devant des représentant·e·s de la Commission européenne, et du gouvernement grec ainsi qu’une foule de requérant·e·s du camp de Mavrovouni. À cette occasion, il a déploré les nombreuses victimes noyées en mer Méditerranée en raison de la crise migratoire qui sévit dans la région. Ce dernier s’est déplacé suite aux appels des organisations non gouvernementales (ONG) qui lui ont demandé de se manifester face à la situation.
Le pape a notamment appelé à mettre fin au « naufrage de la civilisation » en indiquant que la Méditerranée, autrefois « berceau des civilisations », s’était transformée en « cimetière sans pierres tombales » et était devenue comme « un miroir de la mort ».