1

«Faites ce que je dis mais pas ce que je fais !»

Une caricature signée Voix d'Exils

Une caricature signée Saras, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils.

Le 9 février prochain, le peuple suisse se prononcera sur plusieurs initiatives, dont celle de l’UDC intitulée « Contre l’immigration de masse » qui vise à introduire le plafonnement des titres de séjour pour toutes les catégories d’étrangers. Il est peut-être bon de rappeler quelques jours avant cette date cruciale, quatre scandales qui ont éclaboussé des élus UDC ces dernières années. A croire que même les élus UDC peuvent difficilement se passer… de main d’œuvre étrangère.

Décembre 2013 : le conseiller national Zurichois Hans Fehr est accusé d’avoir employé au noir une requérante d’asile Serbe.

On apprend par la RTS, le 16 décembre 2013, que le conseiller national UDC Hans Fehr et sa femme sont accusés d’avoir employé au noir une requérante d’asile serbe en qualité de femme de ménage. Cette affaire avait été rendue publique par la NZZ am Sonntag. Aujourd’hui, après la plainte déposée contre Monsieur Fehr et son épouse par l’Office de l’économie et du travail du canton de Zurich, l’affaire suit son cours.

Novembre 2013 : le conseiller aux Etats UDC Glaronnais This Jenny éclaboussé par une affaire de sous-enchère salariale impliquant au moins quatre ouvriers Polonais.

Dans son édition du 13 novembre, 20 minutes dévoile que le syndicat Unia dénonce un cas de sous-enchère salariale sur le chantier de l’Intercontinental de Davos. Cette affaire implique notamment la société Toneatti SA – présidée par le conseiller aux Etats UDC Glaronnais This Jenny – qui partageait le mandat d’origine du chantier avec l’entreprise Baulink SA. Il s’avère que quatre ouvriers Polonais avaient été recrutés dans leur pays et employés comme faux travailleurs indépendants. Ils n’avaient pas été payés depuis leur engagement datant du mois de juillet 2013. Monsieur Jenny a affirmé ne pas avoir connaissance de la situation et que la responsabilité reposait sur l’entreprise de plâtrerie qui dirigeait les travaux et qui avait été déclarée entre temps insolvable. Toneatti SA et Baulink SA ont accepté de s’acquitter rétroactivement les salaires impayés.

Octobre 2008 : le conseiller national UDC Coirien Luzi Stamm éclaboussé par une affaire d’abus de pouvoir impliquant une femme de ménage Malaisienne.

En octobre 2008, le Beobachter révèle que les parents du conseiller national UDC Luzi Stamm ont engagé en 1999 une Malaisienne, mère seule avec trois enfants à sa charge, en qualité d’employée de maison. En 2007, elle touche un salaire mensuel de CHF 3000.- pour 36 heures de travail hebdomadaire. De mars à octobre 2008, elle travaille 72 heures par semaine pour le même salaire. Elle dénonce ce cas d’abus au Prud’hommes de Baden qui clôt l’affaire, étant donné qu’elle avait « accepté de son plein gré » ses nouvelles conditions de travail.

Juillet 2001 : Le conseiller national UDC et agriculteur Vaudois Jean Fattebert inculpé pour avoir employé des travailleurs au noir dans son exploitation.

Le 20 Juillet 2001, le site d’information Swissinfo révèle que l’élu UDC Vaudois est inculpé pour infraction à la loi fédérale sur le séjour et l’établissement des étrangers. Ce dernier a reconnu avoir employé plusieurs années durant quatre Polonais sans permis de travail. Ces derniers avaient néanmoins été annoncés à l’administration fiscale et payaient l’impôt à la source ; ils étaient également au bénéfice d’une assurance maladie et accident. Le fils de Monsieur Fattebert a aussi été accusé d’avoir facilité le séjour illégal de personnes étrangères et de les avoir employées illégalement en 2000.

Bamba

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Face-à-face entre la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et les sans-papiers

Les collectifs de sans-papiers devant le Palais fédéral. Photo: Hubert YIGO

Les sans-papiers étaient les hôtes d’honneur du Palais fédéral le mardi 13 mars 2012. L’objet de leur rencontre avec Madame la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga était la remise d’une liste nationale de 173 personnes en vue d’une régularisation collective.

«Qu’est-ce-que vous voulez ? Des papiers! Pour qui? Pour tous ! Pour quand ? Tout de suite ! ».Tels sont les slogans qui ont retenti dans les rues de Berne jusqu’à la porte de Madame la conseillère fédérale Simonetta Somaruga. A l’intérieur du palais, loin de tous les regards, un petit groupe composé de représentants des différents collectifs de sans-papiers de suisse a pris près d’une heure et demie pour remettre en mains propres la liste collective nationale et s’entretenir à bâtons rompus avec Madame Simonetta Sommaruga pour porter la cause d’une foule de personnes qui n’espère qu’une seule chose : la régularisation et retrouver pour chacun et chacune d’entre eux leur raison d’être.

Photo: Hubert YIGO

Cette action pleine d’espoirs a finalement accouché d’une souris : la conseillère fédérale affirme ne pas pouvoir entrer en matière sur cette régularisation collective du fait que cette demande « n’a aucune base légale, c’est-à-dire qu’elle ne fait ni partie de la Convention européenne des droits humains, ni du droit à la protection ». En revanche, elle a promis « qu’aucune menace d’arrestation ne sera portée sur les personnes dont le nom figure sur ladite liste ».

Photo: Hubert YIGO

Durant l’après-midi suivant la rencontre avec la conseillère fédérale, les locaux du Parti socialiste suisse ont été occupés par les membres des collectifs. Deux responsables du parti : les conseillers nationaux Cédric Wermuth et Carlo Sommaruga se sont alors entretenus avec les occupants et ont promis dorénavant une alliance avec les collectifs et deux invitations (les 14 et 27 avril 2012) pour participer à un débat à interne du Parti socialiste afin de développer les différents sujets ayant trait à la migration avec toutes les forces du PS. Monsieur Carlo Sommaruga a cependant ajouté sur un ton rassurant que les collectifs de sans-papiers « gagneraient à continuer leur lutte sur la voie du dialogue et non sur celle du rapport de force ». Il a également rappelé que « le PS a fort longtemps soutenu les actions de milliers de sans-papiers à Genève et qu’il compte rester un allié ».

Le siège du PS a contenu la centaine de personnes et les porte-paroles ont pu communiquer à la presse les objectifs de leur initiative du 13 mars ainsi que les perspectives à venir pour la cause des sans-papiers.

Hubert YIGO

Ancien membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils