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Les deux loups

L.B. / Voix d’Exils

Histoire du monde de Voix d’Exils #7 Une légende amérindienne 

Voici la septième histoire du monde de Voix d’Exils. A chaque publication de la série: une légende, un mythe ou une fable du pays d’origine d’un rédacteur ou d’une rédactrice. 

D’après une légende amérindienne, nous aurions toutes et tous deux loups cachés au fond de nous qui se battent. Une bataille qui se déroulerait en permanence en notre for intérieur sans que nous en ayons forcément conscience.

Un soir, un vieil indien Cherokee raconte à sa petite fille l’histoire de cette bataille intérieure qui se déroule en chacun de nous et lui dit :

« Ma fille, il y a une bataille qui se déroule entre deux loups à l’intérieur de nous tous:

L’un est le Mal : renfermant la colère, l’envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l’avidité, l’arrogance, la honte, le rejet, l’infériorité, le mensonge, la fierté, la supériorité et l’égo.

L’autre est le Bien : renfermant la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. »

La petite fille songea à cette histoire pendant un petit moment et lui demanda :

« Grand père, lequel des deux loups finit par remporter la bataille ? »

Le vieux Cherokee répondit simplement :

« Celui que tu nourris. »

L.B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




« Fuir est une preuve de courage »

Photo: Gemma Evans / Unsplash.com

Un billet de Martha Campo

A travers mon billet d’aujourd’hui, j’aimerais faire prendre conscience à toutes et à tous de ce qui se cache derrière une personne réfugiée.

Beaucoup de gens parlent sans rien connaître de l’histoire que chaque réfugié porte sur son dos.

On ne peut pas généraliser et mettre tout le monde dans le même sac, car chacun vient d’un pays différent, a une culture et des coutumes différentes, chacun a une histoire unique à raconter.

Il y a des femmes maltraitées par leurs mari, père, frères ; des femmes fuyant la violence politique d’un pays, la corruption ; des femmes fuyant leurs assassins et luttant pour sauver leurs enfants comme elles-mêmes ; des femmes qui échappent à une religion qui les soumet, qui les rendent invisibles ; des femmes qui sont punies dans leur pays pour avoir pensé différemment ou pour leur condition sexuelle ; des femmes qui osent défier le patriarcat et se montrer au monde comme des personnes capables de penser, capables d’occuper des espaces qui tout au long de l’histoire ont été réservés aux seuls hommes.

Ceci n’est qu’une infime partie des différentes situations qui obligent les gens à fuir un pays. Mais que se cache-t-il derrière cette fuite? Que reste-t-il après un si long chemin parcouru ?  Que dire au sujet de ce que chacun doit abandonner, de ce que chacun perd dans cette course à la survie ?

Réfléchissons un peu sur le refuge. Non pas comme un simple mot mais comme la réalité vécue par les personnes qui ont dû fuir au milieu d’immenses difficultés, de peurs, de manques. Fuir n’est pas facile, c’est une preuve de courage de la part de celles et ceux qui y parviennent. Ils et elles fuient des situations dramatiques et beaucoup voient leurs enfants et petits-enfants mourir sur la route.

J’invite toutes les lectrices et tous les lecteurs à faire une halte, à se méfier des avis mal fondés, à penser de manière altruiste devant chaque personne qui vient chercher un refuge en Suisse. Ce n’est pas facile de prendre cette décision, ce n’est pas facile de fuir son agresseur : le chemin lui-même n’est pas facile, ni l’arrivée, ni ce qui suit après.

La bonne nouvelle, pour celles et ceux qui parviennent à fuir, c’est que la vie continue ! Traitons chacune de ces personnes avec considération et respect : vous ne pouvez pas imaginer la valeur d’une phrase bienveillante dans l’âme de celles et ceux qui se battent pour se relever des ruines de l’exil.

Martha Campo

Membre de la rédaction valaisanne de la Voix d’Exils