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Revue de presse #45

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : En route vers un asile climatique en France ? / Les demandes d’asile augmenteront en Suisse en 2021 / Une étude évalue l’impact du Covid-19 sur l’emploi des migrants / Le sort des réfugiés Érythréens inquiète l’ONU

En route vers un asile climatique en France ?

Le Figaro, le 8 janvier 2021

Le 18 décembre 2020, une cour administrative a annulé l’Obligation de Quitter le Territoire Français d’un Bangladais, en qualifiant les critères climatiques de son pays d’origine d’incompatibles avec son état de santé. En effet, dans son arrêt, la cour a cité à plusieurs reprises l’argument du climat pour justifier sa décision de garder l’homme en question sur le sol français, estimant que le renvoyer conduirait à une aggravation de sa pathologie respiratoire en raison de la pollution atmosphérique présente dans son pays d’origine. Selon l’avocat du recourant, on ne peut néanmoins pas parler de réfugié climatique car cette notion n’existe pas dans le droit français. Le Bangladais s’est vu octroyé le statut d’« étranger malade », un statut accordé lorsque la personne accueillie ne peut accéder à un traitement satisfaisant dans son pays et risque la mort en cas de retour. Cependant, l’avocat soutient que c’est la première fois qu’un jugement prend en compte le critère climatique parmi d’autres.

Les demandes d’asile augmenteront en Suisse en 2021

Le Nouvelliste, le 11 janvier 2021

Le nombre de demandes d’asile en Suisse est resté l’année dernière bien en deçà des attentes. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) s’attend néanmoins à ce que les chiffres augmentent à nouveau à moyen terme en raison de la pandémie du Covid-19. Alors qu’au début de l’année dernière, le SEM s’attendait à 15’000 ou 16’000 demandes d’asile, ce sont quelque 11’000 demandes qui ont été déposées en Suisse, indique Mario Gattiker, le secrétaire d’État aux migrations. Selon lui, il faut s’attendre à une augmentation significative du nombre de demandeurs d’asile en Europe à moyen terme car l’économie de nombreuses régions a été affaiblie par la pandémie. En raison des tensions politiques internes qui en résultent, il est probable que l’on assiste à une augmentation de l’émigration, ce qui fera grimper les chiffres de l’asile, explique le fonctionnaire. Le SEM n’est pas le seul à faire cette projection, précise-t-il néanmoins. De nombreuses organisations internationales travaillant dans le domaine de l’asile s’attendent également à une augmentation après la fin de la pandémie. Il est cependant difficile de prédire aujourd’hui l’ampleur de ce futur phénomène.

Une étude évalue l’impact du Covid-19 sur l’emploi des personnes migrants

Le Temps, le 8 janvier 2021

Pour la première fois, une étude académique publiée début décembre 2020 par le « Centre for Economic Policy Research », a évalué l’impact de la crise du Covid-19 sur l’emploi des personnes migrantes issues de pays extérieurs à l’Union européenne (UE). Les auteurs de la recherche ont évalué le risque de chômage des personnes migrantes extra-européennes en fonction de quatre critères : l’emploi dans les branches qualifiées d’essentielles par les autorités ; la durée des contrats de travail ; la capacité d’adaptation au télétravail (laquelle a été identifiée comme le meilleur indicateur de risque de chômage durant la pandémie) ; les risques de perdre son emploi en fonction des différentes branches d’activité. Les résultats de l’étude ont mis en lumière que la part de personnes migrantes à haut risque diffère d’un pays à l’autre. Elle dépasse 40% en Allemagne, tandis qu’elle se limite à 20% au Luxembourg. Au total, il apparaît que 1,3 million de personnes migrantes courent un risque de chômage très élevé durant la crise du Covid-19. En outre, l’étude souligne que les femmes courent un risque supérieur aux hommes.

Le sort des réfugiés Érythréens inquiète l’ONU

Le Matin, le 14 janvier 2021

Le 14 janvier, le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés Filippo Grandi s’est dit extrêmement inquiet du sort des Érythréens réfugiés en Éthiopie et victimes collatérales du conflit qui oppose le gouvernement fédéral Éthiopien à la région du Tigré. Filippo Grandi s’est dit particulièrement préoccupé par le sort des personnes réfugiées des camps de Shimelba et Hitsats. Dans le cadre d’un communiqué, M. Grandi a souligné que malgré des demandes répétées, ni l’ONU ni d’autres organisations d’aide n’ont eu accès aux camps de réfugiés depuis le déclenchement de l’opération militaire contre la région début novembre. Selon les chiffres de l’ONU, il y avait en Éthiopie quelques 96’000 réfugiés Érythréens qui ont fui le régime du président Isaias Afwerki lorsque le conflit a éclaté.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




600’000 Syriens rentrent en Syrie

le long tunnel symbolisant le retour de l’exil vers un horizon inconnu (license creative commons, CC0 1.0 universel)

600’000 Syriens déplacés sont rentrés chez eux pour retrouver leur habitat, ou ce qu’il en reste

Qu’est-ce qui pousse des personnes déplacées, arrachées de force à leur terre d’origine, à rentrer chez elles, alors que la guerre sévit encore et que ruines et désolation les attendent ?

Entre janvier et juillet 2017, environ 600 000 réfugiés Syriens déplacés sont rentrés chez eux, indique un rapport publié par l’Organisation internationale pour les migrations (l’OIM). Selon le rapport, 93% des rapatriés ont été déplacés à l’intérieur du pays et les 7% restants sont revenus de Turquie, du Liban, de la Jordanie et d’Irak. Les chiffres estimés montrent les éléments suivants :

405 420 personnes sont retournés au gouvernorat d’Alep.

27 620 au gouvernorat d’Idleb

75 209 au gouvernorat de Hama

45 300 au gouvernorat d’Ar-Raqqa

21 346 au gouvernorat rural de Damas

27 861 à d’autres gouvernorats

D’autre part, il y a toujours un pourcentage élevé de déplacements. Au cours du premier semestre de l’année 2017, environ 800 000 personnes ont été déplacées pour la deuxième ou troisième fois. Cependant, cette tendance, selon le rapport, ne peut être considérée dans le cadre d’une solution durable dans le pays.

Source : https://www.iom.int/fr/news/plus-de-600-000-syriens-deplaces-sont-rentres-chez-eux-dans-les-sept-premiers-mois-de-2017

Commentaire

« Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent. » Jean-Paul Sartre

Je ne sais pas si cette nouvelle est encourageante, mais en tant que Syrien, je sais avec certitude que les Syriens, en particulier les réfugiés, déplacés à l’intérieur et à l’extérieur, sont fatigués de ce cercle vicieux, de cette guerre qui est entrée dans sa septième année et qui a dévasté tout aspect humain. Ils ont perdu confiance en tout et tout le monde.

Trahis par la communauté internationale, abusés par les politiciens et les passeurs et exploités par la propagande sale de la guerre de toutes les parties belligérantes, ces Syriens, fiers et ingénieux, préfèrent vivre ou mourir dans les ruines de leurs maisons démolies plutôt que de supporter plus d’humiliation et d’exploitation.

Hayrenik Dono

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Un festival célèbre la richesse et la diversité de la culture contemporaine syrienne

Logo du festival Layalina

Logo du festival Layalina

Genève

Né d’un sentiment d’urgence face à la crise syrienne, le Festival Layalina a pour but de faire connaître la culture syrienne au-delà des images de violence quotidienne relayées par les médias et, par la même occasion, de soutenir les victimes du conflit. Layalina, qui signifie « nos nuits » en arabe, se tiendra à Genève du 19 au 22 février 2015.

La démarche de Layalina est fondamentalement neutre, apolitique et non religieuse. Le programme proposé permettra d’appréhender la richesse et la diversité de la production culturelle contemporaine syrienne à travers un large spectre de disciplines. La programmation comporte :

– la projection d’une douzaine de films de réalisateurs syriens, depuis les classiques des années 80 jusqu’aux documentaires récents de réalisateurs engagés. Plusieurs de ces films sont inédits en Suisse.

– un atelier vidéo avec des réfugiés syriens en Suisse.

– de la musique syrienne, avec le concert d’Interzone, groupe syro-français, une soirée DJs électro à Motel Campo et une soirée de musique traditionnelle syrienne.

– des rencontres littéraires, sous forme de lecture spectacle et d’une table ronde avec des auteurs syriens.

– une exposition du caricaturiste politique H. Abbas.

– deux ateliers cuisine avec des femmes réfugiées syriennes ainsi qu’un repas syrien aux Bains des Pâquis.

Tous les détails sont disponibles sur le site http://www.layalina-festival.ch/ et la page Facebook https://www.facebook.com/layalinafestival?ref=aymt_homepage_panel

Au niveau humanitaire, le Festival soutient l’association « Coup de Pouce » pour la Syrie une ONG genevoise qui correspond aux valeurs de neutralité et de solidarité défendues par l’association Layalina. Coup de Pouce vient en aide sur le terrain à des familles syriennes victimes du conflit en les soutenant financièrement, indépendamment de leur appartenance politique, religieuse ou communautaire.

Le festival Layalina met à disposition des réfugiés et requérants d’asile un nombre limité de billets gratuits pour des séances de cinéma et pour le concert de musique traditionnelle au Temple de Saint-Gervais. Pour obtenir des billets, merci de procéder comme suit :

  • Envoyer un mail à info@layalina-festival.ch
  • Merci d’indiquer dans le titre/objet du mail « Billets gratuits »
  • Merci d’indiquer dans le mail si vous désirez l’entrée gratuite pour le concert ou pour un film, et si c’est pour un film, quel film exactement.

Le festival Layalina

Informations:

Vous pouvez télécharger la version arabe de l’annonce ici

Logo du festival Layalina

Logo du festival Layalina

Layalina: a festival dedicated to the diversity of the Syrian contemporary culture

Geneva

Layalina Festival was born from a sense of urgency following the Syrian crisis. Its main objectives are to promote aspects of Syrian culture that go beyond the images of violence conveyed daily by the media, as well as to support the victims of the conflict. Layalina, which means « our nights » in Arabic will take place in Geneva from the 19th to the 22nd of February 2015.

The innovative aspect of this multidisciplinary Festival is that it combines artistic excellence with humanitarian endeavors. Layalina’s approach is fundamentally neutral, apolitical and non-religious.

Our program will offer a closer view of the wealth and diversity of the contemporary Syrian cultural production through a wide range of disciplines. Indeed, despite the circumstances, Syrian artists have managed to overcome censorship, war and exile, proving constant creativity as much in the thematic than formal aspects of their works. Layalina firmly believes in the idea that art generates privileged spaces of exchange and dialogue. Therefore, through the diversity of disciplines that will be represented, we aim to present complementary views on Syria’s reality. Moreover, we wish to attract audiences from various horizons involving the multiple actors of Geneva’s society.

Our program includes:

  • The projection of a dozen films by Syrian filmmakers, featuring works ranging from the pioneers in the 1970’s to more recent documentaries created in the urgency of the conflict. Several of these films are unseen in Switzerland;
  • A video workshop organized with Syrian refugees in Switzerland;
  • Syrian Music, including three concerts and a special DJ evening;
  • Literary encounters with a literary-show and a round table discussion with authors;
  • An exhibition presenting works of the political caricaturist Hani Abbas;
  • Two cooking workshops animated by Syrian refugees, as well as a literary and musical brunch

In accordance with its humanitarian endeavor, the Festival supports the association “Coup de Pouce pour la Syrie”, an NGO founded in Geneva that complies with Layalina’s values of neutrality and solidarity. “Coup de Pouce” financially supports Syrian families, who are victim of the conflict, regardless of their political, religious or community belonging.

Layalina is naturally rooted in the tradition of “Living together”, dear to the Spirit of Geneva. The Festival will therefore host collaborations between artists from Geneva and Syria and will encourage the participation of Syrian refugees, who will have the possibility to enhance their competences. Thus, the Festival will offer a space of encounter and exchange to populations that usually coexist without necessarily mingling (refugees, artists and Geneva’s public). This approach, which brings together culture and humanitarian assistance, perpetuates the tradition of Swiss humanism, particularly in Geneva, land of asylum and international capital of humanitarian aid.

The Layalina Festival