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« Les enfants effacent les limites et créent des liens pour vivre ensemble »

Photos: rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photos: rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Vaud – La Fête des Enfants de Moudon aux couleurs des cinq continents

Le Groupe Suisses-étrangers de Moudon a organisé dimanche 23 avril dernier la 13ème édition de « la Fête des Enfants » qui avait pour thème les cinq continents. Autrefois une fête traditionnelle turque, elle s’est muée en une grande fête annuelle dédiée à tous les enfants de la commune. Ci-après, un reportage sur le déroulement de cet évènement tant attendu par les petits comme par les grands.

Le groupe Suisses-étrangers de Moudon et ses partenaires se sont réunis le dimanche 23 avril 2017 dès le matin dans la salle de spectacle de la Douane, sise au centre de la ville de Moudon, pour préparer cette nouvelle édition de La Fête des Enfants aux couleurs des cinq continents.

Photos: rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Une ambiance festive !

La mise en place de la salle a démarré dès 8h. Les tables ont été placées en diagonales, de manière à permettre à chacun d’avoir une vue dégagée sur la scène. Elles ont été par la suite décorées par de jolies confections réalisées par les enfants, les jeunes, les femmes, les médiatrices et la stagiaire du programme animation de l’EVAM à Moudon. Ont été disposés des pots ornés avec de belles broderies et des fleurs en papier aux couleurs des cinq continents à l’image des jeux olympiques.

Le bas de la scène et les murs ont progressivement pris vie avec des décorations multicolores préparées depuis des mois par des petites et des grandes mains et ont médaillé majestueusement la salle pour un après-midi pas comme les autres. Cinq géantes cartes – une par continent – portaient des inscriptions réalisées par les enfants de la commune pour un monde meilleur : un monde de paix, de tolérance, de justice et d’égalité et, bien entendu, sans guerres ni souffrances. Tout ce qu’il faut pour faire de cette fête un évènement inoubliable.

Jorge De Castro, enseignant et metteur en scène du spectacle de la journée confie que « ce n’est pas juste un spectacle, c’est un travail qui demande des mois de préparation. Quand ils viennent, ils voient par exemple l’Australie. Les enfants ont déjà toutes les connaissances nécessaires parce que je les prépare. On a le contenu et on a la base. Les enfants proposent beaucoup d’idées et les grands aussi. J’ai des anciens élèves de 23-24 ans qui chaque année demandent à  venir m’aider. Pour moi, c’est fantastique ! »

Derrière le rideau de la grande scène, on entendait les déclamations des acteurs et actrices des spectacles lors de leurs dernières répétitions. Ce, jusqu’à midi, où tout le monde s’est réunis pour le repas autour d’un risotto à l’italienne.

Des familles entières se sont déplacées, des petits et des grands ont remplis la salle. Difficile de trouver une chaise vide. Des dizaines d’enfants de nationalités, cultures et coutumes diverses, venant des cinq coins du monde étaient là ! En les voyant, on aurait dit que dans leurs veines coulait le même sang : celui de l’innocence. Pour eux, les frontières, les conflits territoriaux et la guerre n’existent pas. Ils ne remarquent ni les différences de couches sociales, ni la couleur de peau, ni le statut de leurs camarades. Les enfants effacent les limites et créent des liens permettant de vivre ensemble.

Photos: rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: rédaction vaudoise de Voix d’Exils

A l’origine de La Fête des Enfants

Jakup Isufi, Président du groupe Suisses-étrangers de Moudon et région, explique l’origine de La Fête des Enfants. « Au départ, elle a été organisée une première fois à Moudon par l’association culturelle turque de la régionAprès », ajoute M. Isufi, « nous nous sommes approchés de cette association pour pouvoir organiser cette fête avec eux et y participer». Puis l’intégration de cet évènement s’est faite progressivement plusieurs années durant. Aujourd’hui, cette fête est devenue une activité annuelle du Groupe Suisses-étrangers. Lucas Contomanolis, municipal en charge du dicastère « cohésion sociale et mobilité » de la ville explique que « petit à petit, nous avons compris que par les enfants l’intégration est plus facile. Ça donne le sentiment que les gens vivent une même expérience et puis on voit bien le plaisir que cela procure aux enfants le fait d’y participer ».

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Des partenariats et des collaborations

« Pour monter une fête pareille, nous avons besoin de tout le monde » explique M. Isufi qui précise « qu’il nous est impossible de pouvoir organiser et financer seul un évènement de cette taille. Nous sommes 15 membres bénévoles sans rémunération et c’est pourquoi des partenariats avec l’EVAM et plusieurs associations sont nécessaires. Côté financier, nous comptons sur le soutien de la commune et du Bureau cantonal pour l’intégration (BCI) et cherchons chaque année des sponsors auprès des entreprises et institutions de la région ; notamment pour la préparation des flyers et pour sponsoriser les 250 cadeaux distribués aux enfants ».

Au sein du groupe Suisses-étrangers, il y a plusieurs communautés étrangères qui y sont représentées souligne M. Isufi « on y trouve des Érythréens, des Italiens, des Portugais, des Albanais, des Turcs et des Espagnols. Des membres de ces communautés participent régulièrement à toutes les séances  et ceci chaque deux semaines. Ils ont la tâche de passer l’information à leurs membres pour voir comment participer, par exemple, à cette fête et faire que cet évènement soit un succès ».

Stagiaire HES ayant participé à l’organisation de l’événement, Liana Mnatsakanyan nous explique en ces termes la contribution de l’EVAM à ce projet: « L’EVAM est un partenaire de longue date de l’organisation de cette fête. En tant que stagiaire à l’EVAM, j’ai été amenée à participer aux réunions d’organisation. Nous avons ainsi, les migrants et moi-même, été en charge de la décoration entière de la salle. Ceci a demandé la mobilisation de nombreuses personnes et plus d’un mois de préparation. J’ai fait une récolte d’idées pour la décoration de la salle auprès des personnes migrantes et leur ai expliqué le projet pour lequel ils ont été très preneurs et impliqués. C’était une belle opportunité pour la création de liens et la valorisation de leurs compétences. Je trouve que ce partenariat avec la commune est une vraie richesse, et qu’il est importante pour l’intégration des habitants de Moudon ».

Photos: rédaction vaudoise de Voix d'Exils

Photo: rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Un esprit aux couleurs des cinq continents

Le spectacle a commencé vers 14h30. Les différents numéros bien préparés ont remplis les cœurs des invités de joie. Tout s’est déroulé dans l’esprit des cinq continents. On dirait que chacun a pu retrouver, sur la scène, une partie de son pays et de sa culture. Pendant la pause, on avait la possibilité de goûter des petits gâteaux et de prendre un verre ensemble. « C’est agréable. C’est une bonne occasion de se réunir. Toute la famille est là. On partage des bons moments ensemble » témoigne la maman d’un jeune participant du spectacle. La deuxième partie du spectacle a été tout aussi captivante. Elle s’est poursuivie par des numéros de danse, des chants et un poème de Victor Hugo récité par les enfants. L’organisation d’un tel évènement permet à tout le monde de se retrouver, de discuter et de nouer des relations. «  Nous ne voyons pas les gens comme des étrangers » précise M. Contomanolis en ajoutant que « pour nous, les migrants sont des habitants de la ville de Moudon et le message principal de la ville à travers cette fête est : quelle que soit votre origine, vous êtes ici, on vous t’attend ! »

Pour clôturer cette journée, les enfants ont reçu à leur sortie des cadeaux et des ballons aux couleurs des cinq continents qui ont été lâchés et qui portaient le message suivant : « prendre soin du monde qui est le futur des enfants d’aujourd’hui ».

Anush

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Martigny célèbre les cinq continents

Photo: Pastodelou

Du 25 au 30 juin 2012, la ville Martigny a accueilli les journées des 5 continents, un festival lancé en 1994. Depuis lors, chaque année, elle offre l’occasion aux Valaisans et à toutes les personnes intéressées de découvrir différentes cultures.

A la portée de tout le monde sans exception, ce festival est à l’image du nom qu’il porte comme on pouvait le constater le 29 juin dernier. Le vent qui soufflait ce jour-là a permis aux vendeurs de faire un peu de sport quand ils se précipitaient pour protéger les articles qui étaient sur le point de s’envoler. Mais la météo était propice aux bonnes affaires pour les vendeurs de lunettes solaires car le soleil brillait de tous ses feux.

Une impressionnante diversité

Le festival offre la possibilité de découvrir de nouvelles saveurs notamment grâce aux découvertes culinaires proposées par Le Botza, qui est le centre de formation pour les requérants d’asile séjournant en Valais et qui est est aussi l’un des principaux partenaires du festival. Il avait mis à disposition un restaurant où l’on pouvait trouver des plats exceptionnels, préparés et présentés par des membres de l’administration valaisanne, des requérants d’asile et des chefs de cuisine qualifiés – tous bénévoles – pour offrir le meilleur d’eux-mêmes. « J’aime bien venir ici, déguster les plats d’autres pays et découvrir d’autres cultures. Il y a toujours des gens qui viennent d’un peu de partout », déclare Valery Musier, un heureux père de famille habitant à Martigny.

Le stand Afro-Mang-go. Photo: Pastodelou

Dans le marché, on trouvait des jeux de dominos et d’awelé – un jeu d’origine égyptienne – avec des rangées de trous dans lesquels on pose des graines ou de cailloux, des tableaux, des statuettes, des masques traditionnels et des bijoux fantaisies provenant de partout dans le monde. Un mélange extraordinaire de cultures, à tel point qu’une personne d’origine européenne qui tenait le stand de l’association Afro-Mang-go vendait des œuvres d’art provenant du Burkina-Faso et donnait même l’interprétation de quelques statuettes exposées sur son étalage.

On a aussi pu apprécier la démonstration du Falun Gong, un mouvement spirituel chinois. Plus loin, trois grands podiums ont accueillis des concerts donnés par des artistes venant de France, d’Espagne et d`Amérique. De jeunes talents valaisans ont aussi pu montrer leurs talents en interprétant des chansons de quelques grandes stars.

Tout au long de la manifestation, des dons étaient récoltés lors d’animations de sensibilisation en faveur d’œuvres de bienfaisance.

« découvrir des façons différentes de vivre »

Fanny et sa petite fille. Photo: Pastodelou

Serveuse dans l’un des bars du festival : l’« Angelin », Fanny est une fidèle du festival, car elle y sert des rafraîchissements depuis une bonne dizaine d’années. « Pour moi, la fête des cinq continents est organisée pour responsabiliser les gens du monde d’aujourd’hui, leur faire découvrir des façons différentes de vivre et d’autres goûts. Elle tient cependant à préciser que « cette fête n’est pas qu’une simple fête, car les recettes de certains stands sont versés à des associations comme le WWF ou Terre des Hommes».

2013 marquera les 20 ans de la fête des cinq continents. Les festivités débuteront le 8 juin 2013 avec une exposition au Manoir de la Ville ; et le festival sur la Place du Manoire des 28 et 29 juin clôturera cette édition anniversaire.

Pastodelou

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils 

Infos : www.5continents.ch

 

 

Voix d’Exils anime un stand à la fête des 5 continents

Le stand Voix d’Exils de la rédaction valaisanne. Photo: Pastodelou

Au stand de Voix d’Exils tenu par la rédaction valaisanne se trouvait de la documentation à propos du journal en ligne et un ordinateur sur lequel l’on pouvait consulter le blog. Des vases en papier fabriqués sur place par une ressortissante d’Erythrée étaient aussi exposés. Du café et des pop-corns faits sur place sur la braise d’un foyer par Mme Winnie d’Ethiopie étaient offerts aux passants et des tresses multicolores étaient également proposées par une coiffeuse. Pour Voix d’Exils, le festival était une occasion de mieux faire connaître son travail auprès du public valaisan. Sa présence a même été l’occasion de recueillir le témoignage d’une personne victime de discrimination raciale ; l’accès à un bar valaisan lui ayant été refusé à cause de la couleur de sa peau.

Mme Winnie d’Ethiopie. Photo: Pastodelou