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Tisser des liens entre les Bellerins et les requérants de Bex à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés

Le traditionnel repas multiculturel de la fête de Bex. Photo: Voix d'Exils

Le traditionnel repas multiculturel de la fête de Bex. Photo: Voix d’Exils.

La Journée mondiale des réfugiés a réuni, dimanche 23 juin, les résidents du foyer Evam et des habitants de la ville de Bex dans une ambiance festive et détendue.

Organisée conjointement par le Groupe d’appui aux réfugiés (GAR) et le foyer Evam de Bex, la journée des

Annelise Cretton,  membre du Groupe d’appui aux réfugiés. (GAR)

Mme Annelise Cretton, membre du Groupe d’appui aux réfugiés. (GAR)

réfugiés s’est voulue fédératrice. Musique, clown, magicien, peinture et plats gourmands ont fait la joie des petits et des grands.

Annelise Cretton, membre du GAR, a rappelé que la rencontre avait pour objectif de tisser des liens entre les Bellerins et les résidents du foyer Evam. La journée se voulait aussi être une parenthèse pour permettre aux migrants de mettre provisoirement de côté les difficultés et les souffrances de l’exil. Annelise Cretton a incité les participants à aller les uns vers les autres pour poser des questions, parler de leurs craintes car, selon elle, si celles-ci sont « partagées elles peuvent être dépassées ! »

M Erich Dürst, directeur de l'EVAM. Photo: Voix d'Exils

M. Erich Dürst, directeur de l’EVAM. Photo: Voix d’Exils

Le directeur de l’Evam, Eric Dürst, a débuté son allocution par une description de l’évolution internationale du phénomène migratoire, en s’appuyant sur des statistiques américaines. Selon ces chiffres, les déplacements de populations ont atteint un record historique en 2013, car 45 millions de personnes à travers le monde ont dû quitter leur foyer pour fuir les violences et les guerres. Parmi elles, 29 millions se sont déplacées à l’intérieur des frontières de leurs propres pays et 15 millions ont dû traverser la frontière de leur pays pour se mettre en sécurité. 80% des personnes ayant migré en 2013 se trouvent dans des pays proches du pays qu’elles ont dû quitter. Le directeur a conclu son intervention en mentionnant qu’une petite poignée de ces migrants a trouvé refuge à Bex.

Voix d’Exils a rencontré sur place Christine Blatti Villalon, responsable du secteur Est à l’Evam et membre

Mme Christine Blatti Villalon, cheffe du secteur Est de l'EVAM. Photo: Voix d'Exils

Mme Christine Blatti Villalon, responsable du secteur Est de l’EVAM. Photo: Voix d’Exils

du comité d’organisation de la fête.

Voix d’Exils : Pourquoi avoir organisé cette fête le 23 juin ?

Christine Blatti Villalon : La Journée mondiale des réfugiés a lieu le 20 juin. Mais, pour des raisons pratiques, nous l’avons fêtée le 23 juin, parce que c’est un dimanche et que les bénévoles ainsi que les visiteurs extérieurs sont plus disponibles.

En quoi cette fête est importante pour les requérants du foyer Evam de Bex ?

Pour eux, c’est important de se montrer sous un angle différent et de pouvoir offrir quelque chose de leur culture d’origine, comme des plats et des musiques. Ce sont des gestes qui viennent du cœur et qui touchent les personnes auxquelles ils sont destinés.

Depuis combien de temps cette fête est-elle organisée dans le centre au Bex ?

Depuis l’ouverture du centre en 1982, la fête a eu lieu presque chaque année.

Quel est votre message en cette journée des réfugiés ?

Je crois que dans ce foyer, qui compte 180 personnes, il est important d’avoir conscience que chaque fois que quelqu’un fait quelque chose c’est tout le foyer qui est concerné. Si quelqu’un fait quelque chose de bien, le retour sur le centre est positif, mais si quelqu’un fait quelque chose de mal, le retour sur le centre est négatif.

Lamin et Samir

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Les tours de magie captivent l'attention des enfants. Photo: Voix d'Exils.

Les tours de magie captivent l’attention des enfants. Photo: Voix d’Exils.

Les ennuis des enfants s’en vont comme par magie

La Journée mondiale des réfugiés qui s’est déroulée au centre de Bex cette année a aussi été très importante pour les enfants du foyer. Pourquoi ? Parce que presque tous les enfants ont trouvé ce jour-là le bonheur, notamment grâce aux nombreux tours de magie du prestidigitateur qui a animé la fête. Ce dernier les a tellement captivé qu’il a même réussi à les faire participer à quelques-uns de ses tours !

Lamin




Les cybercafés de l’EVAM fleurissent à la vitesse supersonique

Le cybercafé de Leysin

Un septième espace internet doté de quatre postes informatiques a ouvert ses portes le 2 mars 2011 au  foyer Sainte-Agnès de Leysin. Il offre la possibilité aux migrants et à la population autochtone de surfer gratuitement sur le web.


Les cybercafés se sont développés dans le but de permettre aux seniors, aux personnes défavorisées et aux jeunes en formation d’accéder aux ressources d’Internet, ce en partenariat avec feu l’association Jocker qui a cessé ses activités à la fin de l’année 2010. Après Renens en 2007, Moudon en 2008, Yverdon-les-Bains et Sainte-Croix en 2009, Bex et Aubépines en 2010, c’est au tour de Leysin de s’accrocher à la toile au début du mois de mars de cette année. L’ouverture de ce nouveau cybercafé s’inscrit actuellement dans une dynamique impulsée par Pierre Imhof, Directeur de l’EVAM.

L’inauguration du nouveau cyberespace de Leysin a eu lieu en présence d’invités de marque dont des conseillers municipaux, le préfet du district d’Aigle, des bénévoles et de nombreux collaborateurs de l’EVAM dont Christine Blatti Villalon, responsable du Secteur Est et Afif Ghanmi. La cérémonie a débuté avec un discours soigneusement mijoté par Christine Blatti Villalon qui a gratifié les personnes ayant répondu à l’invitation ainsi que celles qui ont contribué à la réalisation de l’ouvrage. Puis Pierre Imhof a remercié à son tour les animateurs des Programmes d’occupation Peinture et Nettoyage pour leur contribution, ainsi que le Programme cuisine qui s’était occupé du buffet avant de « couper le ruban inaugural » en invitant les convives à tester la nouvelle installation. Lors de son intervention, le Directeur de l’EVAM a souligné qu’au début « c’était les routes qu’il fallait désenclaver.  Aujourd’hui, c’est internet. Internet permettra aux migrants de garder le contact avec leur pays, de se faire des contacts, de s’intégrer ou de se créer des projets de retour au pays ».

Comme pour lui donner raison, hommes, femmes et enfants, transportés par leur joie, se sont bousculés pour être les premiers à découvrir le joyau et pour pianoter sur les quatre postes informatiques reliés à une imprimante dans un espace entièrement rénové et spécialement aménagé à cet effet.

Favoriser les échanges entre migrants et population locale

L’expérience l’a démontré, internet peut changer radicalement la façon dont les requérants vivent, travaillent, communiquent, se divertissent et participent à la vie publique dans la société d’accueil, note Christian Vago coordinateur en charge des cyberespaces. L’introduction d’internet dans leur quotidien, grâce à la mise à disposition de cybercafés, porte ses fruits en les éloignant de l’ennui. Sans compter que l’ouverture à la population locale favorise et facilite le rapprochement entre les requérants et les gens du lieu.

Les cybercafés de l’EVAM sont animés par des médiateurs inscrits au Programme d’occupation Communication. Programme qui offre notamment une formation et des cours pour débutants aux personnes intéressées. Le cybercafé de Moudon a ainsi proposé huit séances d’initiation à l’informatique pour les seniors, fruit d’une parfaite collaboration entre l’EVAM et Pro Senectute.

Les utilisateurs doivent parfois surmonter une série d’obstacles qui les empêchent d’utiliser internet de manière efficace : le faible niveau d’alphabétisation pour certains, les lacunes en langues anglaise ou française pour d’autres ou, simplement, le manque de connaissances en informfatique. Aufta, Somalien de 25 ans, vivant à Leysin depuis seulement trois mois, compte saisir l’opportunité de la venue de ce cybercafé pour progresser : « ça va me permettre de trouver des sites pour l’apprentissage du français. Je vais développer mon vocabulaire ce qui pourrait, plus tard, me permettre de trouver un travail ». Quant à Mouindin Bdoulkhadir, d’origine somalienne et pensionnaire du foyer EVAM de Leysin depuis plus de deux ans, il exprime sa satisfaction sans réserve : « un cybercafé, c’est bien, je peux communiquer avec ma famille qui est restée au pays ».

18 052 usagers en 2010

Sept cybercafés EVAM ont vu le jour depuis 2007. Celui de Sainte-Croix caracole en tête des cafés les plus fréquentés avec 8768 usagers sur l’année et qui comptabilise aussi, curieusement, les frais d’impression par usager les plus bas. Il est suivi par le cybercafé de Renens avec ses 4242 utilisateurs, puis Yverdon avec qui en compte 2635 et qui est talonné par celui de Moudon avec ses 1974 usagers. Bex, qui a ouvert en novembre dernier, s’affirme déjà avec 308 usagers et pour boucler notre classement, le cybercafé des Aubépines à Lausanne qui en compte 125. Rien qu’en 2010, les utilisateurs se sont connectés 33’99o fois aux 36 postes mis à disposition.

A Leysin, comme dans tous les cybercafés EVAM, les utilisateurs peuvent s’inscrire pour des périodes d’une demi-heure renouvelables en cas de disponibilité des postes informatiques. En plus de cela, une aide et un soutien peuvent être apportés par l’équipe des médiateurs EVAM aux utilisateurs si ces derniers rencontrent des problèmes. Tout se passe sous la responsabilité d’un médiateur, lui-même requérant d’asile du Programme d’occupation Communication, qui assure la gestion des lieux et garantit le respect du matériel et du règlement.

Gervais Njingo Dongmo

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils