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Une fête de quartier pour célébrer le melting pot yverdonnois

L'atelier proposant une balade sur le dos d’un âne. Photo: Voix d'Exils

L’atelier proposant une balade sur le dos d’un âne. Photo: Voix d’Exils.

Samedi 15 juin, l’Amicale, un regroupement d’habitants du quartier de Pierre-de-Savoie de la ville d’Yverdon-les-Bains, a organisé une fête de quartier en collaboration avec l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) et en partenariat avec le Service jeunesse et cohésion sociale de la ville d’Yverdon (le JECOS). Cette fête avait pour but de favoriser la cohésion sociale, l’intégration de tous et de promouvoir la qualité du bien vivre ensemble de la ville d’Yverdon. Compte-rendu de l’événement.

Cette année, pour la première fois, l’événement a pris la forme d’une fête de quartier ; alors que lors des 7 éditions précédentes, il consistait en un forum dédié à un grand débat et à des échanges d’idées entre les habitants à propos des questions d’intégration sociale.

La fête de quartier : la nouvelle formule de l’Amicale

L’Amicale a changé la formule de l’événement en décidant de mettre sur pied toute une journée

L'atelier maquillage. Photo: Voix d'Exils

L’atelier maquillage. Photo: Voix d’Exils

permettant une rencontre conviviale sur le terrain entre les autochtones et les communautés étrangères peuplant la ville d’Yverdon. Cette journée s’inscrivait également dans le cadre du premier prix «Ville en santé 2013», remporté par la ville d’Yverdon. Mauricette Garcia, habitante du quartier de Pierre-de-Savoie et membre de l’Amicale, souligne sur un ton laissant transparaître sa satisfaction que «ça fait un moment qu’on est en train de préparer cette fête de quartier, et ça nous tenait à cœur d’organiser une grande fête ce qui est une première. Comme nous pouvons le voir, elle est très réussie. Ce soir, il y aura plus de monde et on terminera vers 23 heures»

Au menu : des activités variées

Le tennis de table. Photo: Voix d'Exils

Le tennis de table fait le bonheur des jeunes. Photo: Voix d’Exils

Sous des tentes l’on trouvait des expositions, des petits bricolages faits par les enfants fréquentant l’Amicale, des ateliers de maquillages, des stands de restauration et un atelier proposant une balade sur le dos d’un âne. On a aussi eu l’occasion d’assister à des représentations de danses folkloriques, ainsi qu’à des jeux sportifs, comme du tennis de table ou du football. Cette journée avait décidément tout pour plaire pour les petits comme pour les grands et a donné lieu à une véritable rencontre entre les différentes communautés culturelles du quartier. Ce véritable «melting pot» permettait d’effacer les différences de cultures ou de religions, pour laisser entrevoir une seule et même communauté ; celle des habitants et des habitantes d’une ville. L’après-midi a été marqué par la remise de fleurs pour remercier toutes celles et ceux et qui ont organisé et contribué à la bonne marche de l’événement : Puis la fête s’est terminée par des concerts, de la danse et des chants.

M. Jean-Claude Ruchet Municipal de la ville Yverdon-les-Bains en charge du service de la Jeunesse et de la Cohésion sociale. Photo: Voix d'Exils

M. Jean-Claude Ruchet, Municipal de la ville Yverdon-les-Bains en charge du service de la Jeunesse et de la Cohésion sociale. Photo: Voix d’Exils

L’intégration sociale : fondement de la politique yverdonnoise

Parmi les convives de l’événement se trouvait Monsieur Jean-Claude Ruchet, Municipal en charge du service de la Jeunesse et de la Cohésion sociale à Yverdon-les-Bains. Il nous confie qu’il «pense que c’est important d’avoir ces moments de rencontre entre les habitants du quartier et les autres communautés. Faire connaissance avec les uns et les autres est extrêmement important pour l’intégration sociale du quartier, y compris celle des habitants du bâtiment de l’EVAM qui participent à l’organisation de cette fête et aux activités. Cette rencontre entre habitants et requérants d’asile favorise donc la cohabitation et ceci participe au bien vivre ensemble. Soutenu financièrement par la ville d’Yverdon et le JECOS, cette fête de l’Amicale est à sa toute première édition et j’espère qu’à l’avenir il y en aura d’autres».

Mme Cecile Ehrensberger cheffe de service adjointe du JECOS. Photo: Voix d'Exils

Mme Cecile Ehrensberger, cheffe de service adjointe du JECOS. Photo: Voix d’Exils

Pour Cecile Ehrensperger, cheffe de service adjointe du JECOS, un tel événement «permet une cohésion sociale entre les habitants grâce au développement des réseaux sociaux et communautaires, mais également l’implication, la participation et l’empowerment des citoyens dans le processus d’intégration sociale, qui est le fondement de la politique sociale yverdonnoise. Organisé en collaboration avec l’EVAM, ce processus d’intégration permet de mettre sur pied des programmes d’utilité publique favorisant l’insertion sociale, des démarches communautaires pour permettre aux étrangers de toujours faire partie de cette démarche qualité de vie de la ville. Notre démarche vise aussi aussi à résoudre les problèmes que rencontrent les personnes migrantes comme les préjugées et la stigmatisation qui rongent la société.»

André et El Sam

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




La commune de Moudon et l’EVAM célèbrent « les Mille couleurs »

Le derviche tourneur de la fête des Mille couleurs. Photo: Najet

La grande salle de la Douane de Moudon a fait salle comble dimanche 15 avril à l’occasion de la fête des « Mille couleurs ». Accompagnés par leurs parents, des dizaines d’enfants se sont retrouvés pour chanter, jouer et danser dans une ambiance multiculturelle.

 

 

Des danses tout en couleurs. Photo: Najet

D’origine turque, mais ouverte à tous, « la fête des Mille couleurs », qui en est à sa neuvième édition à Moudon, a été organisée avec l’aide de la commune. Son objectif ? « Donner du bonheur aux enfants ! », lance Claude Vauthey, responsable de la commission des étrangers de la commune de Moudon. « Les enfants migrants restent souvent entre eux et notre objectif est de les intégrer aux enfants de Moudon afin d’éviter l’isolement », souligne Cécile Ehrensperger, responsable du secteur Nord-Ouest de l’EVAM (Etablissement vaudois d’accueil des migrants).

Une grande diversité d’activités

Le clown Macaron en pleine représentation. Photo: Najet

Pendant tout l’après-midi, la grande salle de la Douane a vibré sous les applaudissements, les chants, les rires des enfants et de leurs accompagnants. Il faut dire que le spectacle était varié : un groupe de musique congolais a fait chanter le public au rythme du gospel et des enfants portugais ont dansé sur des airs de leur région. Un danseur suisse a ébloui le public en faisant onduler sa robe comme un derviche tourneur au travers d’une danse soufie qui était rythmée par des mélodies égyptiennes. Des femmes turques, qui avaient revêtu les habits traditionnels, ont ondoyé sur une musique envoûtante. Quant au clown « Macaron », il a fait de fréquentes apparitions pour rythmer le spectacle. Son nez rouge et ses habits multicolores, son humour faussement naïf ont bien sûr déclenché de grands rires dans la salle.

Des cadeaux pour tous

Des jeux ont permis aux enfants de gagner différents prix et tous sont partis

Madame Mimosa après une journée de festivités. Photo: Najet

avec des friandises dans un cornet surprise Domi est venu à la fête avec sa mère Soliya. Il rayonne : «Je suis très content, j’ai gagné une trottinette ! La fête est super, je reviendrai l’année prochaine».

Mimosa, jeune mère de 6 garçons et 2 filles, accompagne sa petite tribu : «Je suis très heureuse d’être là et mes enfants aussi, confie-t-elle. C’est la première fois que nous venons à cette fête, car c’est la première année que je suis à Moudon. Avant j’habitais Genève».

Besiana est ravie, elle a reçu un sac dans lequel se trouve un ours en chocolat. Quant à sa sœur Shkurta, elle a participé avec ses amies à la fabrication des guirlandes qui décoraient la grande salle de la Douane. Les deux filles sont venues en voisines car elles habitent à Lucens.

Quelle que soit leur provenance, c’est promis, tous les enfants que nous avons rencontrés ont assuré qu’ils reviendront faire la fête « aux Mille couleurs » l’année prochaine !

Najet

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Quelques clichés de la danse envoûtante du « derviche tourneur aux mille couleurs »:

Le derviche tourneur aux « Mille couleurs ».(1/4) Photo: Najet

 

Le derviche tourneur aux « Mille couleurs » (2/4). Photo: Najet

 

Le derviche tourneur aux « Mille couleurs » (3/4). Photo: Najet

 

Le derviche tourneur aux « Mille couleurs » (4/4). Photo: Najet




Une équipe de migrants défriche les pâturages de Baulmes

L’équipe du TUP de Baulmes au grand complet. Photo: MAK.

Durant huit semaines, huit requérants se sont retrouvés à Baulmes, petit village situé près d’Yverdon-les-Bains, pour couper des buissons dans les pâturages, traiter des souches et brûler des branches. Retour sur une expérience très constructive à l’occasion d’un débriefing qui s’est tenu le 12 décembre dernier dans la salle communale de Baulmes.

Prévus dans un premier temps sur trois semaines, les TUP (Travaux d’utilité publique) qui se sont déroulés à Baulmes ont été prolongés et ont finalement duré huit semaines entre la mi-septembre et fin novembre 2011. Tout au long des TUP, la commune de Baulmes avait prévu une pause café à 9 h et deux autres pauses à 12 h et 15 h, elle avait également mis à disposition un chalet pour s’abriter en cas de caprices de la météo.

Lors du débriefing qui réunissait les représentants de la commune et de l’EVAM présents ont qualifié l’expérience de « positive ». Joël Delacrétaz, garde forestier en chef de Baulmes, a souligné « l’efficacité, la discipline et le courage des migrants ». Une mention particulière a été décernée aux Tibétains « qui ont affronté sans fléchir les rigueurs hivernales ». 

Côté bémols, seuls deux incidents mineurs se sont produits durant les travaux : un migrant, qui n’arrivait pas à s’intégrer au reste du groupe, a été remplacé et un autre a dû renoncer pour des raisons de santé. Les représentants de L’EVAM ont aussi reconnu qu’ils ont démarré un peu trop vite les TUP de Baulmes, ce qui a engendré un léger déficit d’encadrement des migrants sur le terrain et quelques problèmes concernant les repas.

Mais retenons globalement que les enseignements apportés par le TUP de Baulmes démontrent que cette expérience s’est avérée utile pour améliorer l’organisation des autres TUP mis en œuvre à travers le canton de Vaud.

Mouldi Epars Ben Fadhila, responsable des TUP a, quant à lui, évoqué avec satisfaction le cas d’un migrant des TUP de Payerne qui s’est fait remarquer par son employeur. Ce dernier envisage même de l’engager.

Abdel-Khader MOUSTAPHA

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

« Les TUP sont bénéfiques pour les migrants, les communes et l’EVAM »


Cécile Ehrensperger, responsable EVAM du secteur Nord-Ouest, nous a accordé une interview après l’apéritif qui a suivi le débriefing.

Voix d’Exils : Quel est le bilan de cette première expérience à Baulmes ?

Cécile Ehrensperger : Le bilan est très positif ! Le TUP était censé durer trois semaines puis il a été renouvelé deux fois, ce qui signifie que la collaboration entre l’EVAM et Baulmes a bien fonctionné. On a répondu à l’attente de la commune.

En quoi a consisté l’encadrement des migrants ?

Ils ont été doublement encadrés. En partie par le responsable des TUP de l’EVAM, Mouldi Epars Ben Fadhila et en partie par les ouvriers de la commune de Baulmes. Au début, les ouvriers étaient perplexes, puis ils se sont rendus compte que les migrants s’en sortaient très bien.

Y a-t-il des débouchés pour les migrants qui ont participé à ces TUP ?

Pas directement. Mais cette expérience leur sera très utile, car elle leur servira de référence ultérieurement. Ils pourront valoriser cette activité lors de leurs recherches d’emploi.

Combien de TUP y a-t-il dans le canton de Vaud ?

Il y en a un Payerne, un à Moudon et un dans la forêt de Lausanne. Les travaux d’utilité publique comprennent aussi le nettoyage des bus, appelé « BusNet » et la gestion des vélos, connu sous l’appellation « Lausanne Roule ». Sans oublier les TUP de la Côte, notamment à Vich, Prangins, Le Vaud, Arzier, Nyon et Gland.

Que pensez-vous des TUP ?

Ils sont utiles pour ceux qui veulent s’intégrer. La plupart des requérants d’asile qui ont participé aux TUP de Baulmes étaient dans la première phase d’intégration qui dure six mois. Mais c’est aussi utile pour ceux qui ont été déboutés, car le fait de s’occuper permet de mettre de côté ses problèmes. En conclusion, je dirais que ces TUP sont bénéfiques pour la commune, pour les migrants et pour l’EVAM.

MAK




« Nous contribuons à créer une harmonie entre les requérants d’asile et la population locale »

Le Café contact. Photo: Usaque BAHATI WAMUNGU

Beaucoup de requérants d’asile vivant au sein de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM), à Sainte-Croix, éprouvent des difficultés d’adaptation à leur nouvel environnement. Pour créer un lien social entre eux et la population locale, les bénévoles de l’association « Café contact » les réunissent une fois par semaine dans le local de l’EVAM mis à disposition. Arlette Schneider et Anne-Lise Tanner, membres fondatrices de l’association, répondent aux questions de Voix d’Exils.

Arlette Schneider et Anne-Lise Tanner. Photo: Usaque BAHATI WAMUNGU

Voix d’Exils : Pouvez-vous nous présenter votre Café contact ?

Arlette Schneider et Anne-Lise Tanner : Nous proposons un lieu de rencontre entre les migrants et la population locale de Sainte-Croix et, d’une façon générale, entre tous ceux qui ont l’envie de partager un moment avec nous. Nous recevons entre trente à cinquante personnes chaque lundi.

Où peut-on vous trouver ?

Nous sommes à trois minutes de la gare de Sainte-Croix, dans un local du bâtiment de l’EVAM, sis à la rue de l’industrie 11. Nous sommes ouverts le lundi matin de 10h00 à 11h30.

Quels sont vos objectifs ?

Nous voulons favoriser les échanges entre la population locale et les personnes suivies par l’EVAM pour qu’ils se familiarisent les uns aux autres.

L’équipe Café contact

Quels sont les sujets abordés avec les personnes qui viennent vous voir ?

C’est essentiellement des explications concernant leur courrier officiel, des demandes de travail, des questions sur le bénévolat et des questions personnelles, comme par exemple : comment faire venir leur famille en Suisse ? Ou encore comment se procurer certains documents administratifs ?

Quand et comment est née l’association Café contact ?

Elle est née en 1984 sous l’impulsion de personnes qui étaient actives auprès des ressortissants du Sri Lanka installés à Sainte-Croix. Ces personnes étaient alors logées, mais ne disposaient pas d’un centre d’accueil et n’avaient pas d’encadrement officiel ou administratif. Nous organisions à leur intention des cours de français, une aide juridique ainsi que les transports. A partir de 1991, nous avons organisé des rencontres appelées « Café contact ». Elles avaient lieu tous les 15 jours dans le local des jeunes de la paroisse protestante. Nous proposions un café et des activités pour les enfants.

De quels moyens disposez-vous ?

Nous avons toujours fonctionné avec une dizaine de bénévoles. A tour de rôle, une personne de l’association est responsable du Café contact hebdomadaire. Elle apporte la collation, par exemple des fruits, des gâteaux, des biscuits… qu’elle paie de sa poche. Mais, nous disposons d’une caisse de 300 à 400 Frs, pour financer la fête de Noël et la Journée des refugiés.

Quels sont les liens que vous entretenez avec l’EVAM ?

L’EVAM nous met à disposition le local que nous occupons. Nous avons aussi des contacts avec Madame Cécile Ehrensperger, responsable du secteur Nord et Ouest de l’EVAM, lors de l’organisation d’événements en commun, comme la Journée des réfugiés.

Quel bilan faites-vous de votre action auprès des requérants d’asile ?

Notre bilan est positif. Nous sommes intervenus, en 2003 déjà, auprès du Conseil d’Etat pour améliorer l’encadrement et l’assistance des résidents. Le Café contact contribue à créer une harmonie entre les requérants d’asile et la population locale. Beaucoup de liens se sont créés entre eux depuis. Pour notre part, nous continuons à rencontrer certaines personnes ou familles, même lorsqu’elles n’habitent plus à Sainte-Croix. Heureusement, il y a quand-même une partie de la population d’ici qui a une perception positive des résidents de l’EVAM. C’est un processus qui demande de la persévérance.

Quels sont vos projets d’avenir ?

Nous voulons continuer à faire entendre notre voix, en organisant des rencontres publiques pour être visibles, favoriser l’information et contribuer à donner une image plus objective des migrants.

Usaque BAHATI WAMUNGU

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Informations

Association Café contact

Paul Schneider, Président

Avenue des Gittaz 18, 1450 Sainte-Croix

Téléphone : 024/454.33.20

E-mail : paul.schneider@ssgmt.com