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Mon premier jour à Voix d’Exils

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Des nouvelles rencontres et tant d’histoires à raconter

Je m’appelle Tamara, je viens de Tchétchénie et j’ai deux fils de 9 et 12 ans. Je n’oublierai jamais le 11 février 2020, date à laquelle j’ai pris ma place au sein de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils.

Ce jour-là, mon réveil a sonné une heure plus tôt que d’habitude : c’était mon premier jour à la rédaction de Voix d’Exils et il n’était pas question pour moi d’être en retard !

Une toilette « expédiée »

J’ai expédié ma toilette et me suis mise à préparer le petit-déjeuner et le repas de midi de mes fils qui mangeront seuls à la maison. Puis, j’ai réveillé les enfants. J’ai grignoté un sandwich sur le pouce, avec quelques gorgées de café noir. En regardant mon reflet dans le miroir, j’ai ajouté la touche finale à mon image : un peu de rouge à lèvres. J’étais prête!

Au moment de partir, j’ai fait mes dernières recommandations aux garçons sur ce qu’ils devront faire pendant mon absence. La liste était tellement longue qu’ils ont fini par crier d’une seule voix: « Maman, tu vas être en retard pour le train! Ne t’inquiète pas, nous ferons tout bien! »

Je les ai embrassés, j’ai pris mon sac à dos à la hâte et suis sortie comme une flèche de la maison.

Comment j’ai raté le train…

Après une centaine de mètres, j’ai fouillé nerveusement mon sac pour vérifier l’heure sur mon téléphone. Il n’était pas là ! Oooh, non! Je l’avais oublié à la maison! Je suis vite retournée chez moi. Être sans téléphone, c’est comme être sans mains. De nos jours, seul un nourrisson peut se passer d’un téléphone !

Il me restait moins de huit minutes pour attraper mon train… mon cœur battait très fort et, dans ma tête, une seule pensée tournait en boucle : « je ne dois pas être en retard ! »

En montant les escaliers menant au quai, j’ai entendu le train s’arrêter. J’ai mobilisé toute mon énergie et même bousculé quelques personnes en m’excusant… mais la porte s’est refermée devant mon nez, le train s’est ébranlé, traînant ses wagons comme une queue en me laissant seule sur le quai dans un courant de vent froid.

Je suis finalement arrivée à mon rendez-vous avec un retard de 40 minutes. J’ai frappé à la porte…

La responsable de la rédaction m’a accueillie et m’a brièvement présenté Voix d’Exils : c’est un projet collectif d’écriture ouvert à celles et ceux qui veulent témoigner de l’expérience de l’asile en Suisse. Nous sommes allées ensuite faire connaissance avec l’équipe des rédacteurs et rédactrices.

A la rencontre des journalistes de Voix d’Exils

J’ai fait la connaissance du groupe. Un homme africain, aux cheveux blancs, m’a frappée : il ressemblait à l’acteur afro-américain Morgan Freeman ; calme comme un lion, il parlait lentement et sans mots inutiles. Dans ses yeux, j’ai lu de la tristesse … Il y avait une dizaine d’autres personnes, des femmes, des hommes. Ils venaient du Togo, du Yémen, de Turquie, du Burundi, de la Syrie, de l’Azerbaïdjan, de la République démocratique du Congo… J’ai discuté avec tout le monde, chacun avait sa propre histoire et sa propre douleur. Avec moi, la Tchétchénie s’invitait dans ce microcosme du monde, cette géographie de l’exil. A moi de l’enrichir… J’ai pris cette mission très au sérieux.

Dorénavant, tous mes mardis seront les mêmes : je me lèverai une heure plus tôt que d’habitude, j’embrasserai mes enfants et je partirai vers mes amis de la rédaction de Voix d’Exils pour écrire ensemble.

Sans plus jamais rater mon train !

Tamara Daya

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 




Formation, emploi, intégration

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Interview de Madame Anne Poffet, responsable du Bureau d’Insertion Professionnelle du Canton du Valais

 « Nous y arriverons »-« Wir schaffen das ». Tel fut l’engagement d’Angela Merkel, chancelière de la République allemande, quand elle ouvrit ses frontières, en septembre 2015, à près d’un million de réfugiés. Madame Anne Poffet, responsable du Bureau d’Insertion Professionnelle (BIP) à Sion, dans le Canton du Valais, exprime la même volonté de réussir, face à la rédaction valaisanne de Voix d’Exils venue à sa rencontre. Là s’arrête la comparaison. Car après, à chacune ses responsabilités et ses armes face aux hommes, au temps et à l’espace.

Voix d’Exils : Pouvez-vous nous présenter le BIP ?

Madame Anne Poffet : Le BIP est un bureau d’insertion professionnelle mis en place à l’intention des personnes relevant du droit d’asile en Valais. Nous sommes installés dans des bureaux au centre-ville de Sion depuis une année et demi, et regroupés en deux structures : le Service promotion de la Croix-Rouge Valais qui s’occupe des personnes avec un permis de réfugié F ou B et la plateforme emploi de l’Office de l’asile qui s’occupe des permis N ou F admission provisoire. Nous sommes six collaborateurs à plein temps pour aider et accompagner toutes ces personnes de l’asile à trouver du travail.

Photo: rédaction valaisanne de Voix d’Exils. Anne Poffet (deuxième depuis la gauche) entourée des rédactrices et rédacteurs de la rédaction valaisanne

VE : Quelles sont les opportunités offertes ici ?

A.P : Il y a des différences selon le permis que vous avez : pour les permis N, en premier emploi, il y a six domaines d’activités autorisés: la santé, l’agriculture, l’économie domestique, l’hôtellerie-restauration, la boucherie, et la boulangerie. Attention, il n’est pas possible de passer par une agence de travail temporaire pour un premier emploi. Le premier travail doit être une activité lucrative (le bénévolat ou la participation à un programme de formation ne sont pas pris en considération).

Les permis F, F réfugiés et B sont autorisés selon leurs compétences à exercer dans tous les domaines d’activité sans restriction.

Je tiens à signaler que chez nous, en Suisse et en Valais, 75% des embauches se font grâce au réseau. C’est pour ça qu’il est important de faire des stages, pour rencontrer des gens, se faire des contacts.

VE : Avec un CFC est-on sûr d’avoir un travail ?

A.P : Non, mais c’est une bonne clé. Le salaire sera plus élevé pour une personne qui a un CFC que pour une personne qui n’en a pas.

VE : Comment peut-on demander le soutien du BIP ?

A.P : La demande de soutien au BIP passe toujours par l’assistant(e) social(e). Ce dernier doit vérifier certains critères avant d’inscrire son client au BIP. Il doit notamment voir s’il y a des possibilités de garde d’enfants pour les familles monoparentales, vérifier que le niveau de langue est suffisant (minimum A2), que la personne n’a pas de problèmes de santé physique ou psychique empêchant l’exercice d’une activité lucrative et que la personne est motivée et proactive dans son insertion professionnelle

VE : Est-il possible de trouver du travail en dehors du canton, le BIP s’implique-t-il ?

A.P : Nous avons le mandat d’aider les personnes qui habitent en Valais et qui veulent travailler en Valais. Pour travailler à l’extérieur du canton, avec un permis B, les démarches seront plus faciles qu’avec un N. Dans tous les cas, les administrations cantonales sont impliquées et c’est le canton de l’employeur qui prend la décision finale; le BIP aidera le candidat à remplir les papiers nécessaires.

VE : Y a-t-il une limitation d’âge pour accéder à certaines formations ?

A.P : il n’y a pas de limitation d’âge. Il y aura toujours un niveau de maîtrise de la langue selon les études à entreprendre. On exigera au moins le niveau B1 pour le CFC. Pour l’Université : B1, B2, voire C1. La principale difficulté, pour une personne plus âgée, c’est de se rendre compte que les cours vont vite, et qu’elle sera assise sur les bancs aux côtés de personnes bien plus jeunes !

VE : Pouvez-vous nous parler de la collaboration entre le BIP et l’EVAM de Lausanne par rapport à la formation dans le domaine de la santé?

A.P : Oui, l’EVAM propose un Certificat d’auxiliaire de santé sur 6 mois spécialement pour les personnes migrantes. Jusqu’ici, deux ou trois places par session sont réservées aux candidats valaisans et, en échange, les Vaudois peuvent obtenir des places dans les formations en Valais, notamment dans l’agriculture.

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VE : Peut-on devenir son propre patron ?

Mme A.P : Pour les permis N, ce n’est pas possible en premier emploi. Et pour les permis F et B, il faut faire une demande spéciale accompagnée d’un business plan cohérent. qui sera soumise au Service Industrie, Commerce et Travail. Le futur entrepreneur ne recevra cependant pas d’argent du bureau ou de l’assistance, il doit investir son propre argent.

VE : Y a-t-il déjà un bilan de votre action ? Des statistiques ?

A.P : Il est difficile de parler du bilan du BIP. Il serait plus juste de parler du bilan global de tout l’Office de l’asile, car l’intégration professionnelle est une priorité actuellement. Tous les collaborateurs, qu’ils soient assistants sociaux, professeurs de français, responsables d’ateliers de formation sont, à leur mesure, des agents d’insertion. Mais voici quelques chiffres: 85% des personnes suivies par le BIP et la Croix-Rouge Valais ont été placées dans des entreprises pour des stages, et plusieurs ont trouvé un emploi fixe. C’est très encourageant.

Une grande partie de notre travail reste consacrée à informer les patrons et les employeurs potentiels – car certains ne connaissent pas toujours bien ce que nous faisons – afin de construire avec eux de solides liens de confiance.

Les efforts de l’équipe du BIP sont en train de changer les perspectives des requérants d’asile en Valais. Ce constat fait, il ne faut pas oublier qu’il répond à une demande fondamentale des requérants eux-mêmes : comme n’importe quel être humain, chacun a envie de se réaliser à travers un travail.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Ps: depuis notre entretien, la Confédération a fait passer l’aide à l’intégration des migrants de 6’000 CHF à 18 000 CHF par individu (réfugiés et admissions provisoires)




Pour moi, la vie continue…

Mama Africa dans son jardin.

Mama Africa dans son jardin.

Visages de l’asile

C’est dans « son » jardin potager situé derrière le centre du Botza à Vétroz que nous avons rencontré Paulina, affectueusement appelée ici Mama Africa. Noire de peau, elle est de taille moyenne et vive dans ses gestes. En ce matin de début d’automne, vêtue d’une robe pagne de couleur vive, elle accueille la rédaction valaisanne de Voix d’Exils. 

Née en Angola voici septante-quatre ans, Paulina est mariée selon la tradition de sa tribu à un homme choisi par ses parents. Les deux arrivent en Suisse en 2007, fuyant les violences politiques liées à la guerre civile qui sévit dans leur pays. Ensemble, ils suivent le parcours du demandeur d’asile et ils sont transférés à Martigny où Paulina réside toujours.

La mélancolie que l’on peut de temps à autre percevoir sur son visage est le fruit des événements douloureux qu’elle a traversés. Deuxième née dans une fratrie de sept enfants, elle-même sept fois mère, elle ne peut pas dire aujourd’hui exactement combien de ses enfants sont encore en vie. Une chose est certaine, elle a perdu son fils aîné, militaire mort au combat. Dans la tourmente qui a suivi, les autres ont fui le pays. C’est à son arrivée en Europe qu’elle retrouve la trace de trois d’entre eux en France, en Belgique et en Suisse. Mais des autres qu’en est-il ? « Je n’ai aucune nouvelle » lâche-t-elle d’une voix à peine audible. Le sort s’acharnera encore sur elle car la mort frappe coup sur coup son époux malade et sa meilleure amie : «C’était dur, …très dur c’est vrai … mais pour moi, la vie continue ».

Nous avons voulu en savoir plus sur cette femme dont la douleur n’a pas eu raison de l’espérance.

Voix d’Exils: Comment vous sentez-vous aujourd’hui, seule dans votre studio ?

Mama Africa : A la mort de mon mari j’ai eu le sentiment d’avoir échoué et je suis restée plusieurs semaines enfermée dans mon studio à culpabiliser. C’est auprès de mon amie Jacqueline que j’ai trouvé une oreille attentive, ce qui m’a permis d’évacuer ma souffrance. Vous comprenez donc pourquoi j’ai ressenti sa mort survenue quelque temps après comme un frein au bonheur.

Comment vous sentez vous aujourd’hui?

(elle sourit) J’ai eu beaucoup de chance de rencontrer ici des personnes qui ont été attentives à mon état. Je pense particulièrement à mon assistante sociale qui a mis fin à ma solitude en m’inscrivant au programme d’occupation du Botza. A l’Espace femme, je me suis sentie tout de suite acceptée et l’ambiance dans le groupe a fait le reste. Dès lors, j’ai réappris à rire et à parler de tout et de rien, bref à sortir la tête de l’eau. Vous voyez, je suis encore active et me consacre au maraîchage dans un bout de terre que le centre a mis à ma disposition et où je produis des légumes bio. Les autres jours, étant doyenne de ma communauté, je suis sollicitée et bien entourée.

Concrètement, qu’attendez-vous des autorités suisses?

Je souhaiterais que les autorités suisses me permettent de circuler librement sur le territoire européen pour aller à la rencontre de mes enfants  établis en France et en Belgique.

Nous avons entendu parler d’un projet d’occupation pour personnes  âgées qui serait mis en place par le délégué à l’intégration de la mairie de Martigny. Accepteriez-vous d’y participer?

Je suis ouverte à toute proposition qui me permette d’être active et de partager mon expérience.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Fashion show at Botza training center

“There is no fashion if it doesn’t go on the streets” Coco Chanel

Photo: David Crittin, Voix d'Exils

Photo: David Crittin, Voix d’Exils

June 11th 2013 was a special day for the community of Botza, the main training centre for asylum seekers in Valais. The usual noises of tools and machines stopped to let other sounds like music, laughs and stilettos heels fill the air: it was fashion day. The women who attended sewing workshops (Rarogne, Botza, Martigny and Saint-Gingolph) were proud to present their production through a real fashion show. For one day – their day – they all turned into models with bright make up, sophisticated haircuts and incredible dresses.

The different origins of these women, who came from countries such as Somalia, Eritrea, Sri Lanka,

Photo: David Crittin, Voix d'Exils.

Photo: David Crittin, Voix d’Exils.

Nigeria, Sudan, Russia, Kosovo, Turkey and Tibet gave a unique diversity to the works presented. Besides, one little girl and two male models took part in the show and received, especially the little girl, of course, a lot of applause.

The program was joyful for the performers and the audience as well. “It was wonderful to see those costumes and styles of women on the catwalk’’, said one Eritrean spectator. Similarly, another observer from Gabon said: “I would like to see such an amazing event happen again and again! It made me happy! And it inspired me to remember my traditional dress”. Similarly, two social workers, Marylin Duc and Sarah Kesteloot, said that the show had been a good initiative and a way to integrate people into society.

Victoria, a Nigerian model, said: “Ever since I was a baby, I’ve had a wish to work on in fashion. Amazingly, my dream started to come true today. It was the first time I’ve faced the public in a fashion show but I think I performed well. Above all I learned that I still have a life while waiting for the result of my asylum case process. I am really happy for that”.

Photo: David Crittin, Voix d'Exils.

Photo: David Crittin, Voix d’Exils.

The Eritrean model Ayesha said proudly: “It was very inspiring. I had a great time. I will never forget the event and the feeling that I felt during the performance.” Similarly, Selamawit, another Eritrean model, said: “It was my first time as model. Something has changed in me. I am now more confident and modeling is going to be my hobby. It was a good experience for me”.

All models made their dresses during the training session in the sewing workshops. The styles and inspirations were very varied: some dresses were absolutely modern but, at the same time, the audience had the chance to appreciate some traditional African and Tibetan dresses as well.

Such a special day will leave a bright impression behind. You will ask “When is the next?” You must expect to be patient: the response is “2015, only. The time needed for the tailors to renew their inspiration”.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils




Waiting to be accepted or not into Swiss society

La Suisse. (CC BY-NC-ND 2.0)

Switzerland, Thoune. Photo : T@H!R (CC BY-NC-ND 2.0)

A couple of weeks ago, during a long chat, a friend asked me: «How easy is it to integrate into Swiss society?» She happens to be a native of this country. My answer was, «It’s not easy but if you really want to, you can».

My mind then quickly reflected on the words of a well known South American revolutionist, Che Guevara, who said «Revolution is not an apple that falls when it is ripe. You have to make it fall». Integrating into the Swiss society needs a gradual change of both mind and body. You might say it is just like that everywhere but the Swiss community is particular. With strict time keeping of the public transport, extreme cleanliness and several languages, one has to put in lots of effort to fit into this unique society.

I remember the first day I saw snow. I spent some extra minutes in the window admiring the wonders of God, to a person who comes from an equatorial climate; you can imagine how I felt. This though made me miss a train that eventually led to arriving late to work. At that time, I was attending an occupation program at Botza in Valais. My supervisor was not happy and I was sent to explain to the overall Supervisor. On that day, I learnt that in Switzerland, be it snow or sunshine, work is work and time is time. In my country, the day seems slower and more relaxed.

Some months ago, as it’s an arrangement in our commune to have dinner each month with all the people from the commune, one of the people, a retired doctor asked us how we were finding the commune. We complained of people being so reserved. He told us something that I will never forget: He said «Here no one needs to look for friends, many people have their families and friends with whom they share with the same culture. It’s up to you as new comers to try to make friends. I am sure we are welcoming; inviting you to such dinners is an indication that we love you and we want to be with you. Those of you who are Christians, try to go to church, you will meet people there, talk to people and always be good…». The old retired doctor, I take him as one of the most sincere people I have ever talked too. I highly value his advice.

Being in the asylum process, waiting to be accepted or not into Swiss society as reminds me of the road to Jericho. This oldest inhabited city in the whole world is depicted as a unique city below sea level surrounded by mountains. For those of you who read the bible, you will know the popular story of The Good Samaritan. I will not bore you with the whole story but what we know is that the road to Jericho is a winding, meandering road. It’s really conducive for ambushing. As the process of the asylum application meanders, you get ambushed by stress, mistrust…

As you meander around waiting for the answer from the authorities about your asylum application, you hardly sleep well during the week as police can easily pick you up any morning. I did not know that people can stay in prison for months without a crime!! I can tell you that I get my good sleep only on Saturday and Sunday mornings. To those who make it Jericho, miracles happen there!

Allow me to also continue to paint the relationship between some people here and the refugees. To some, every refugee is a Samaritan. As you all know, the relationship between the Jews and the Samaritans was not so good. That is why when a Samaritan helped the Jew who had been beaten on the way to Jericho, he came to be known as The Good Samaritan. I would love to tell you, not every refugee is a criminal. A few times, some young people end up asking you for drugs just because they think everyone your color is a dealer.

Many of us have families, children, young brothers and sisters so we cannot allow the young generation to waste in the lovely country that is hosting us.

I totally appreciate the care given to refuges here. In Africa, refugee camps are made of tents. Many of you have seen such images in television and fellow Africans know what I am talking about. I am so happy that here one gets a chance to sleep like a human being with some dignity. Where else can you find such care? The willingness to teach you a new language to fit into the society is also something special.

I have come to learn so many things in the period I have been around. One of the most important things is endurance just the way good soldiers do. It’s also important to think positively, to concentrate your thoughts on things you can change and leave those that you cannot change.

Marcus

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils