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Personnes réfugiées d’Ukraine : Bilan et Perspectives

Invitation à la Table Ronde d’Expert.e.s : Personnes Réfugiées d’Ukraine en Suisse // nccr – on the move ; UNHCR

Les enjeux qui entourent les titulaires d’un permis S à la lumière de trois thématiques

En mars 2022, après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, un instrument de protection temporaire – le statut S – a été activé pour la première fois en Suisse. Plus de deux ans après, 66’000 personnes réfugiées venant d’Ukraine bénéficient toujours de ce statut de protection. Aujourd’hui, il est temps de dresser un bilan. Comment s’est passée l’intégration de ces personnes dans le marché du travail ? Comment s’est déroulé leur hébergement en famille d‘accueil ? Et plus généralement, quel bilan peut-on tirer de l’activation du statut S ?

Pour répondre à ces questions, Le Pôle de Recherche National (PRN) consacré aux études sur la migration et la mobilité « nccr – on the move » et le Bureau du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) pour la Suisse et le Liechtenstein, ont organisé le vendredi 15 mars à Berne un dialogue autour du thème des personnes réfugiées en Suisse ayant fui l’Ukraine.

Des expertes et experts issus du Parlement fédéral, de l‘administration fédérale, de gouvernements cantonaux, d‘œuvres d‘entraide, de la communauté ukrainienne, d’associations patronales, d’organisations internationales, ainsi que des chercheurs et des milieux intéressés ont échangé leurs points de vue sur les différents aspects de ce sujet. Nous vous présentons ci-dessous un compte-rendu de cette journée riche en propositions concernant les enjeux actuels et futurs du permis S. Voix d’Exils était présent à la conférence et les propos ont été rapportés par Liana Grybanova rédactrice, titulaire d’un permis S et Malcolm Bohnet, civiliste à la rédaction. 

 

L’intégration dans le marché du travail

Isabelle Moret, Conseillère d’Etat vaudoise, cheffe du Département de l‘économie, de l‘innovation, de l‘emploi et du patrimoine a souligné l’importance de l’intégration professionnelle des Ukrainiens et Ukrainiennes. Toutefois, elle a déploré que l’objectif visant à ce que 40% des personnes détentrices d’un permis S en Suisse soient insérées sur le marché du travail ait été fixé par le Conseil fédéral sans consulter plus d’experts du domaine.

Selon elle, il est nécessaire de continuer à collecter des informations sur les compétences professionnelles de ces personnes. Elle souhaite également être fixée sur le nombre d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes qui sont actuellement occupés à apprendre une langue nationale et qui commenceront donc à travailler plus tard, qui élèvent des enfants en bas âge ou qui ont des problèmes de santé.

Finalement, Madame Moret a noté qu’il fallait faciliter la reconnaissance des diplômes, de médecine notamment. Rien que dans le canton de Vaud, alors qu’il y a d’importants besoins dans le domaine de la santé, ce sont près de 80 médecins qui ne peuvent pas travailler en Suisse malgré leurs compétences. A ses yeux, il est nécessaire de trouver une solution à ce problème. Pour la Conseillère d’Etat vaudoise, il est impératif d’inciter les employeurs à engager ces personnes ukrainiennes.

Andrej Lushnycky, Consul honoraire d‘Ukraine en Suisse, a lui aussi appuyé l’idée de reconnaissance des diplômes et proposé la mise en place d’un système de validation des acquis. Cela permettrait de faciliter le lien entre les employeurs et les personnes en recherche de travail. Monsieur Lushnycky rappelle l’importance que les détenteurs et détentrices d’un permis S s’intègrent et a souligné qu’il est dommageable si après deux ans, certains ne fassent pas d’efforts pour s’intégrer.

Il a également souligné l’idée d’avoir une sorte d’incubateur avec un système de formation clair. Les compétences alors acquises seront de toute manières utiles même si les Ukrainiens et les Ukrainiennes finissent par rentrer au pays. D’après Monsieur Lushnycky, il faut également voir tous les aspects positifs et bénéfiques à ce que des liens entre la Suisse, les Suisses et les Ukrainiens se créent.

Selon Daniella Lützelschwab, Responsable du secteur Marché du travail au sein de l’Union Patronale Suisse, il  existe un manque d’informations dans la manière dont les employeurs peuvent trouver les personnes dont ils ont besoin. Madame Lützelschwab propose donc le développement d’un système de « matching ».

Philipp Berger, Responsable de la division d’admission au marché de travail auprès du Secrétariat d‘État aux Migrations (SEM) a également évoqué l’importance du « matching ». La communication est centrale dans le but que les Ukrainiens soient joignables. Monsieur Berger a aussi partagé l’idée que se développent aussi des médias ukrainiens pour faciliter la communication.

 

L’hébergement privé

Bianca Schenk, Responsable du domaine de direction « Familles d‘Accueil » auprès de l’Organisation Suisse d’Aide aux Réfugiés (OSAR), a noté que l’hébergement est une relation qui permet d’établir un lien.  L’Etat et les institutions peuvent vraiment jouer un rôle clé dans ce processus.

Selon Madame Schenk, l’hébergement privé doit être vu comme un outil d’intégration et non seulement comme une offre de logement. Malheureusement, cette vision n’est pas partagée par plusieurs établissements ainsi que beaucoup de cantons et de communes. Il faudrait donc changer notre perception des choses.

A Genève, Caritas propose un programme d’accompagnement des personnes et familles hébergeant des réfugiés à domicile. Selon Sophie Buchs, Directrice de Caritas Genève, le « matching » entre personnes ukrainiennes et familles d’accueil se faisait au départ à travers la plateforme de l’OSAR, qui prenait en compte les chambres disponibles, le temps disponible et la situation géographique des personnes. Puis le système a été affiné avec des informations plus précises comme les langues parlées, les domaines d’intérêts, l’âge et plus encore. Désormais, le matching est directement effectué par l’équipe de Caritas en collaboration avec l’Hospice général, une fois les réfugiés arrivés à Genève. Cette méthode fonctionne mieux et débouche sur un hébergement plus durable.

De surcroit, Madame Buchs a exprimé le besoin que redémarre « l’élan de générosité » présent au début de la guerre lors de l’accueil en hébergement privé des Ukrainiens et Ukrainiennes. Malheureusement, au fil du temps, le nombre de volontaires a beaucoup diminué. Caritas Genève propose une période d’hébergement minimale de trois mois, qui peut déboucher sur l’accueil d’une personne à plus long terme.

Dominik Hangartner, Co-directeur de l’Immigration Policy Lab à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zürich a relevé que dans l’élaboration de leur projet de « matching », le but est de trouver un algorithme efficace qui aligne les besoins d’employeurs et les compétences de personnes réfugiées.

Oleksandra Tarkhanova, chercheuse à l’Institut de sociologie à l’Université de Neuchâtel a pointé que l’accueil de personnes Ukrainiennes peut présenter certaines complexités, particulièrement les premières semaines. Pour remédier à cela, elle propose l’établissement d’une forme de médiation. Madame Tarkhanova a rappelé que l’hébergement est un acte de solidarité, qu’il est un geste important qui permet de créer des relations et des liens précieux dans la société.

 

Liana Grybanova. Photo prise par Malcolm Bohnet lors de la conférence. / Voix d’Exils.

 

L’activation du statut S

Le permis S qui a été créé en 1998 dans le contexte de la guerre des Balkans n’a en réalité jamais été utilisé avant mars 2022 qui marque le début de l’invasion Russe en Ukraine.

Selon Claudio Martelli, Directeur suppléant du Secrétariat d’Etat aux migrations, au moment où les chiffres des flux migratoires ont commencé à se profiler il n’y avait, selon lui, pas vraiment le choix. La situation dépassait toute proportion imaginable et le permis S permettait de ne pas surcharger le domaine de l’asile.

Anja Klug, Cheffe du Bureau du Haut-Commissariat pour les réfugiés pour la Suisse et le Liechtenstein a aussi rappelé le moment de tensions que représentait le début de la guerre pour son organisation. En effet, dans plusieurs pays qui comptaient que peu de bureaux du HCR, comme la Pologne par exemple, les effectifs ont dû être rapidement augmentés pour répondre à la situation. En Suisse également, les effectifs du bureau du HCR ont été augmentés.

Cesla Amarelle, Professeure à la Faculté de droit à l’Université de Neuchâtel a rappelé que le permis S est un statut hybride qui a des zones d’ombre au niveau juridique et qui pose la question de la discrimination par rapport à d’autres statuts. Par ailleurs, elle a également souligné le fait que les outils de crise comme le statut S ne doivent pas péjorer les instruments de protection durables. Au contraire, il faut que des ponts se créent entre ces outils de crise et de protection durable et que ces derniers soient même consolidés.

Madame Amarelle a encore avancé l’idée qu’il faut voir une cohérence entre l’intégration dans la société d’accueil et l’idée de retour dans le pays d’origine. Ces dimensions sont complémentaires et, selon elle, freinent les processus d’intégration sous prétexte qu’un éventuel retour peut être vraiment négatif pour la Suisse à long terme. Surtout qu’il y a aujourd’hui une part non négligeable de personnes détentrices d’un permis S pensant s’établir en Suisse même si la situation en Ukraine se stabilise. Pour Madame Amarelle, le statut S rentre donc dans une nouvelle phase qui demande à penser l’intégration et éventuellement des alternatives à ce statut dans la perspective d’un établissement en Suisse.

 

Liana Grybanova

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




FLASH INFOS #93

Photo: EU Civil Protection & Humanitarian Aid / Flickr.com

Sous la loupe : Bombardement d’un camp de déplacés en Ethiopie / Bilan funeste pour la traversée reliant l’Afrique à l’Espagne / Un bébé disparu lors de l’évacuation en Afghanistan a été retrouvé

Bombardement d’un camp de déplacés en Ethiopie

RFI, le 08.01.2022

En Éthiopie, les rebelles de la région du Tigré sont en guerre depuis plus d’un an face au gouvernement d’Addis-Abeba. En dépit des récentes annonces d’arrêt des combats, l’armée éthiopienne continue à bombarder constamment le Tigré depuis les airs. L’ultime attaque, menée dans la nuit de vendredi à samedi, a fait environ 56 morts. Le bombardement a touché une école servant de campement pour des civils déplacés tigréens dans la province.

Privée d’assistance humanitaire, aucun convoi n’a pu rejoindre la région depuis décembre 2021. Au moins 400’000 personnes vivraient dans des conditions de famine ; une situation qui provoque des mouvements migratoires importants dans le pays.

L. B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Bilan funeste pour la traversée de la Méditerranée reliant l’Afrique à l’Espagne

RTBF, le 03.01.2022

Selon un bilan dressé par l’ONG Caminando Fronteras sur la base d’appels passés à des numéros d’urgence, plus de 4000 personnes exilées sont décédées ou disparues en 2021 sur les routes migratoires à destination de l’Espagne. Les corps de la quasi-totalité d’entre eux n’ont jamais été retrouvés et sont recensés comme disparus.

D’après l’ONG, la grande partie de ces demandeurs et demandeuses d’asile ont disparu en tentant de rejoindre les Canaries depuis le nord-ouest de l’Afrique, une route risquée mais davantage empruntée en raison du renforcement des contrôles en Méditerranée.

L. B.

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

Un bébé disparu lors de l’évacuation en Afghanistan a été retrouvé

infomigrants.net, le 10.01.2022

En août dernier, le peuple afghan quittait le pays au moment où les Talibans prenaient le pouvoir. Depuis cet événement, un petit garçon prénommé Sohail, alors âgé de deux mois, était porté disparu après que son père, Mirza Ali Ahmadi, l’avait donné à un soldat américain pour lui sauver la vie afin qu’il ne soit pas écrasé par la foule.

Le 8 janvier dernier, l’enfant a été rendu à son grand-père. Il avait été retrouvé sur le sol de l’aéroport et recueilli par une famille afghane. Un article portant sur sa disparition a permis à son grand-père de venir le retrouver à Kaboul.

Zahra Ahmadiyan

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 




La Suisse, pays riche ou pauvre?

Source: pixabay.com. Image sous licence libre Pixabay License.

Cliché ou réalité? La richesse d’un pays comme la Suisse intrigue. Un rédacteur de Voix d’Exils mène l’enquête

Il y a le cliché persistant du banquier Suisse qui compte ses pièces d’or à l’abri des regards indiscrets, mais qu’en est-il des faits? Est-ce un mythe ou une réalité? Pour une personne étrangère, il est pour le moins surprenant d’entendre des citoyennes et citoyens suisses se plaindre en ces termes: « La Suisse n’est pas un pays riche, nous sommes pauvres! ». Mais cette affirmation est-elle réellement infondée?

La Suisse est-elle riche? C’est une question qui, loin des apparentes évidences et des convictions ancrées dans l’imaginaire populaire, est pourtant difficile à trancher sans une analyse objective et argumentée. Tentons d’y répondre dans les limites des quelques lignes proposées ci-dessous.

Pour commencer, partons de la définition du Larousse. « Riche », adjectif :

  1. Qui a de la fortune, des biens importants. Exemple : « Une riche héritière ».
  2. Se dit d’une collectivité dont la situation financière ou économique est « prospère ».

Alors, la population suisse est-elle fortunée? Sa situation économique est-elle prospère ? Interrogeons les principaux concernés : les Suissesses et Suisses eux-mêmes !

Selon un graphique (reproduit ci-dessous) issu d’un sondage de l’institut DemoSCOPE publié en 2013 dans Bilan, un magazine économique bimensuel suisse, 94% des Suissesses et Suisses estiment qu’ils vivent dans un pays riche.

Par ailleurs, selon le même sondage, seuls 36 % de la population suisse considéreraient être riches en possédant moins d’un million de francs de fortune (voir le graphique ci-dessous):

Notons, enfin, qu’environ un demi-million de la population suisse a une fortune supérieure à un million de francs; et que 1% des plus riches possèdent environ 40 à 50% de la richesse totale de la Suisse.

Partant des indications ci-dessus, il n’est pas surprenant que beaucoup de Suissesses et Suisses se considèrent comme pauvres dans un pays pourtant considéré comme étant riche.

Pour compléter cette analyse, il faut aussi envisager la richesse au niveau macroéconomique, c’est-à-dire en considérant les mécanismes de production des richesses au niveau des États ou des organisations internationales. Dans cette optique, qu’est-ce qu’un pays riche ?

Dans l’absolu, « être riche » ne veut rien dire. C’est une question de rapport entre différentes situations ; on est riche par rapport à quelqu’un ou à quelque chose. C’est là qu’entrent en scène les indicateurs usuels : Produit Intérieur Brut (PIB), Revenu par habitant, Indice de Développement Humain (IDH) etc.

Au moment de la rédaction de cet article, il est bientôt l’heure de « souper » comme on dit en Suisse pour le dîner. J’ai donc retenu un indicateur qui se mange : l’Indice Big Mac qui permet de mesurer la parité du pouvoir d’achat entre les pays en étudiant le prix du fameux hamburger de chez McDonald’s. Nul suspens, selon le classement réalisé par le site The Economist, la Suisse arrive en tête juste devant la Norvège et le Danemark avec le prix de 7.54 US $.

Bref, les Suisses sont-ils riches comme Crésus ? Pour les huit millions de Suissesses et de Suisses disposant d’une fortune inférieure à 1 million de francs suisse, non ! Pour les autres : Oui !

Phil,

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils

 

 

 




Revue de presse #34

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe – Suisse : les migrants courent un risque plus grand de souffrir de détresse psychologique et de dépression / UE : L’agence européenne de surveillance des frontières impliquée dans des refoulements de migrants en mer / Sénégal : naufrage le plus meurtrier en 2020

Suisse : les migrants courent un risque plus grand de souffrir de détresse psychologique et de dépression

Office fédéral de la statistique (OFS), le 27 octobre 2020

En matière de santé, il existe un « gradient social » : plus la position sociale est défavorable, plus l’état de santé est mauvais. Cette relation est déterminée par des facteurs d’influence tels que le niveau de formation et le revenu, auxquels peut s’ajouter le statut migratoire. Tel est le constat établi par l’enquête suisse sur la santé (ESS) 2017 publiée le 27 octobre 2020 et réalisée par l’Office fédéral de la statistique (OFS).

En ce qui concerne les résultats pour la population issue de la migration, il apparaît que ce sont surtout les migrantes et les migrants de première génération venus d’Europe de l’Est et du Sud-Est ainsi que d’Europe du Sud-Ouest qui souffrent de problèmes de santé. Les différences observées vont souvent de pair avec des écarts entre statuts sociaux, en particulier en termes de formation. La part des personnes qui estiment leur état de santé « moyen » à « très mauvais » dans la première génération de migrants venus d’Europe du Sud-Ouest est de 16% supérieure à celle de la population non issue de la migration. Par ailleurs, presque tous les groupes de population issus de la migration courent un risque plus grand de souffrir de détresse psychologique de degré élevé et de dépression. C’est particulièrement marquant en ce qui concerne la détresse psychologique de degré élevé chez les migrantes et migrants de première génération venus d’Europe du Sud-Ouest et chez ceux de première génération en provenance d’Europe de l’Est et du Sud-Est. Si ces écarts s’expliquent en partie par des différences sociales, le manque de soutien social exerce ici une influence considérable.

En outre, la part des personnes en surpoids est plus élevée dans pratiquement tous les groupes de la population issus de la migration, y compris parmi les personnes de la deuxième génération. Les facteurs sociaux expliquent moins les différences en matière de surpoids pour la population migrante, au sein de laquelle des facteurs propres à la migration elle-même et au mode de vie semblent jouer un rôle plus important.

UE : L’agence européenne de surveillance des frontières impliquée dans des refoulements de migrants en mer

Le Temps, le 24 octobre 2020

Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, est impliquée dans plusieurs incidents de refoulement en mer de bateaux de demandeurs d’asile traversant la mer Egée entre la Turquie et la Grèce, affirme une enquête de plusieurs médias, dont le magazine allemand Der Spiegel. Les investigations menées « montrent pour la première fois que les responsables de Frontex sont conscients des pratiques illégales des gardes-frontières grecs et sont en partie impliqués dans les refoulements eux-mêmes », écrit Der Spiegel.

Les journalistes assurent avoir documenté six cas survenus depuis avril en mer Egée dans lesquels des équipes de Frontex ont au minimum assisté sans réagir à des refoulements vers la Turquie de bateaux de réfugiés se trouvant dans les eaux grecques, une pratique illégale. Dans un cas survenu en juin, une vidéo montre un navire de Frontex bloquant un bateau de réfugiés, puis dans une autre scène enregistrée, le navire passant devant le bateau de réfugiés à grande vitesse avant de quitter les lieux. Frontex n’a pas commenté les cas précis soulevés par la recherche, indique Der Spiegel, mais a déclaré que ses agents étaient liés par un code de conduite en matière de droits de l’homme et respectaient l’interdiction des refoulements. Sans mentionner l’article, Frontex a indiqué sur son compte Twitter avoir été « en contact avec les autorités grecques à propos d’incidents en mer ces derniers mois » et qu’Athènes avait ouvert une « enquête interne ». Frontex agit « dans le respect des droits fondamentaux et de la loi internationale » souligne l’agence sur Twitter.

Sénégal : naufrage le plus meurtrier de l’année 2020

Le Monde, le 31 octobre 2020

Alors que le 29 octobre 2020, l’Organisation internationale pour les migrants (OIM) a annoncé qu’un naufrage qui a entrainé la mort de 140 personnes tentant de rejoindre l’Europe le 24 octobre comme le plus meurtrier de l’année 2020, le gouvernement sénégalais a mis en doute le bilan établi par l’organisation. « Les services compétents de l’Etat ont récupéré six corps sans vie repêchés par un navire de pêche privé » précise le ministère de l’intérieur dans son communiqué, qui rappelle par ailleurs que « les services de secours ont sauvé respectivement 51 et 40 personnes » lors « d’accidents en mer intervenus le 22 octobre et dans la nuit du 25 au 26 octobre ».

Cette déclaration contredit les informations fournies par l’OIM qui, se basant sur des propos recueillis auprès de communautés locales, estime que 140 personnes ont perdu la vie sur un nombre total de 200 à bord du navire. Entre le 1er janvier et le 17 septembre, au moins 251 personnes ont péri en mer en tentant la traversée entre l’ouest-africain et l’Europe, alors que 210 migrants y avaient perdu la vie sur l’ensemble de l’année 2019 selon l’OIM, .

Masar Hoti / Voix d’Exils




Sommet SMILE For Future/6

La rédaction de Voix d’Exils au travail à SMILE radio. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils.

Bilan de notre couverture médiatique du Sommet SMILE For Future

Le Sommet SMILE For Future a réuni plus de 450 jeunes activistes provenant de 38 pays du 5 au 9 août à l’Université de Lausanne. Son objectif était de structurer le mouvement international de lutte contre le réchauffement climatique. Le Sommet a été un succès et s’est conclu par la Déclaration de Lausanne sur le climat. Une expérience inoubliable pour la rédaction de Voix d’Exils qui a couvert l’événement!

Ce Sommet international constituait une belle opportunité pour Voix d’Exils car il abordait le thème du réchauffement climatique: un sujet de société d’une actualité « brûlante » ; il se déroulait à quelques encablures de la rédaction vaudoise ; enfin, il constituait aussi une belle occasion pour perfectionner nos pratiques en couverture multimédia d’événements. L’angle choisi pour la couverture du Sommet était de donner la voix aux activistes qui se sont réunis à cette occasion.

La couverture d’événements : un défi !

La couverture multimédia d’événements constitue une nouveauté dans la gamme des activités de Voix d’Exils qui a été testée une première fois avec succès lors du Salon du livre de Fribourg en février dernier. Un événement est une situation sociale dense, et sa couverture médiatique implique: une multitude d’interactions; un intense travail d’équipe basé sur un esprit d’entraide et de collaboration; la gestion d’éventuels imprévus et tensions; mais aussi de belles rencontres. Couvrir des événements permet aux membres de la rédaction d’acquérir ou de perfectionner leurs compétences journalistique, technique, sociale et organisationnelle.

La rédaction dans son ensemble s’est totalement investie dans cette mission, ce qui nous a permis de réaliser: 8 interviews radio; 8 interviews vidéo; 6 articles; et un suivi en direct via nos réseaux sociaux. La coordination des opérations pour la couverture du Sommet SMILE a été confiée à Marie-Cécile Inarukundo qui a parfaitement relevé le défi.

Nous tenons à remercier en particulier les organisateurs et organisatrices du Sommet pour leur hospitalité ; SMILE Radio pour la mise à disposition de son infrastructure technique ainsi que pour sa formation radio et Mariana Nanzer pour son aide volontaire pour la réalisation des vidéos.

Le Sommet vécu par les membres de la rédaction

« Ça m’a fait très plaisir de réaliser des photos de ce mouvement et de voir les jeunes décider d’agir pour changer quelque chose au problème du climat. Merci pour l’accueil ».

Eddietaz, photographe durant le Sommet

« La semaine du Sommet SMILE était très intense ! Voir tous ces jeunes activistes lutter contre le réchauffement climatique avec tant d’énergie, de volonté et de courage, m’a rendu plus attentif à la question. C’était un grand plaisir d’échanger avec ces activistes matures qui incarnent l’espoir pour l’avenir ».

Mamadi Diallo, intervieweur radio durant le Sommet

 « La masse d’informations que j’ai accumulé au cours de cette semaine ; ce sont des informations que j’aurais pu réunir en vingt ans si j’avais suivi la question du climat au jour le jour. Elle est aujourd’hui pour moi beaucoup plus claire et moins désespérée ».

 Marie-Cécile Inarukundo, coordinatrice de la couverture du Sommet et intervieweuse radio

 « Le fait de voir des jeunes se réunir malgré leurs différences pour trouver des solutions au problème du réchauffement climatique donne une forte motivation à tout le monde ».

 Oumalkaire Ayoub, intervieweuse vidéo et responsable de la collecte des nouveaux abonnés durant le Sommet

 « C’était une bonne expérience, j’ai travaillé avec une équipe parfaite pour la radio en direct. J’ai rencontré beaucoup de gens de tous les pays, ça m’a vraiment plu. Dommage que ce soit déjà fini. »

 Yazan Abdalwali, responsable des réseaux sociaux et technicien radio durant le Sommet (détaché à Radio SMILE)

 « C’est vraiment impressionnant de voir combien les jeunes sont conscients des enjeux liés au réchauffement climatique et se mobilisent courageusement afin d’inciter tout le monde à faire quelque chose pour mieux lutter contre ce problème ».  

Audry Clovis Miganda, intervieweur vidéo durant le Sommet

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Retrouvez les articles parus à propos du Sommet SMILE For Future ci dessous:

Sommet SMILE For Future/1

Sommet SMILE For Future/2

Sommet SMILE For Future/3

Sommet SMILE For Future/4

Sommet SMILE For Future/5

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