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FLASH INFOS #122

Flash Info n°122

Illustration: Kristine Kostava – Voix d’Exils

Sous la loupe : Liban : 100 morts dans le naufrage d’un bateau de migrant.e.s / En Tunisie, la migration devient un projet familial / Migration illégale : « La Suisse devient de plus en plus un pays de transit »

Liban : 100 morts dans le naufrage d’un bateau de migrant.e.s

Courrier international, le 23.09.2022

Depuis le 22 septembre, une centaine de corps de migrant.e.s clandestin.e.s ont été retrouvé.e.s mort.e.s au large de la ville de Tartous en Syrie. Parmi ces derniers des libanais, syriens et palestiniens. Une vingtaine de survivant.e.s ont déjà étaient secouru.e.s. En plus de la charge extrême et de l’agitation de la mer, une fuite d’eau dans le bateau serait à l’origine du naufrage.

D’après le Haut-Commissariat des Nations unis pour les réfugiés (UNHCR), le nombre de personne tentant de quitter illégalement le Liban par la mer a énormément augmenté en 2022, en raison de la dégradation de la situation socioéconomique dans le pays d’origine.

L.B.
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Flash Info n°122

Illustration: Kristine Kostava – Voix d’Exils

En Tunisie, la migration devient un projet familial

France24, le 25.09.2022

Plus de 13000 personnes migrantes tunisiennes ont atteint illégalement les côtes italiennes depuis le début de l’année 2022. Tous et toutes cherchent à fuir un pays ravagé par une crise politique et économique sans précédent. Après avoir vu leurs amis et proches profiter de leur vie en Europe via des réseaux sociaux, ils vendent tous leurs biens et prennent le risque d’une traversée clandestine.

Selon Wael Garnaoui, psychologue et auteur, ils partent en famille car ils ont une grande communauté là-bas. Étant donné que les procédures de visa sont très restreintes et inaccessibles, la majorité des personnes traversent la Méditerranée en bateau de fortune jusqu’à la frontière italienne. Réussir ce voyage est désormais considéré comme une réussite sociale. L’échouer est par contre synonyme d’échec familial.

Dhondup Tsering Banjetsang
Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils

Flash Info n°122

Illustration: Kristine Kostava – Voix d’Exils

Migration illégale : « La Suisse devient de plus en plus un pays de transit »

RTS Info, le 20.09.2022

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a participé le 20 septembre 2022 à la deuxième édition du dialogue en matière migratoire à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine. Elle a souligné que les pays des Balkans sont devenus un passage très important du flux migratoire parce que certains pays comme la Serbie permettent l’entrée sans visa pour certaines nationalités sur leur territoire. Des ressortissants tunisiens et indiens, Burundais ou Cubains, en particulier, poursuivent fréquemment leur route de la Serbie vers l’Autriche, la Hongrie ou la Suisse puis transitent ensuite vers le Royaume-Uni, l’Allemagne ou la France.

La Confédération suisse appuie l’hébergement des migrants dans certains pays comme la Bosnie-Herzégovine avec qui elle a déjà un accord et prévoit, d’ailleurs, d’étendre son aide à d’autres États de la région comme la Macédoine du Nord avec qui elle signera un partenariat de migration.

Elvana Tufa
Membre de la rédaction vaudoise de Voix dExils




Vingt jours, dix pays, un exil

Sur un quai de gare en Macédoine / Photo: Youssef

Le périple de deux jeunes syriens vers la Suisse



Youssef*, un jeune Syrien de 30 ans, a travaillé comme ingénieur électricien dans son pays. Aujourd’hui, il pratique le même métier, mais en Suisse. Au-delà de cette apparente stabilité et continuité dans sa vie, Youssef a connu les dangers de l’exil et les risques pris par toute personne qui quitte son pays pour un avenir meilleur. Vous trouverez ci-dessous les détails du voyage qu’il a entrepris avec sa sœur et les difficultés qu’ils ont a rencontrées sur le chemin de la migration au travers des 10 pays qu’ils ont parcourus pour rejoindre la Suisse depuis la Syrie.

De la Syrie vers le Liban et la Turquie

Youssef et sa sœur ont décidé de fuir la Syrie. Ils se sont rendus, début août 2015, de Damas à Tripoli au Liban où ils sont montés à bord d’un bateau en direction de Mersin en Turquie. Leur voyage a duré deux jours. Puis, ils ont pris un taxi en direction de la ville d’Izmir, mais le trajet a été beaucoup plus long que le premier et a duré 14 heures.

À Mersin, Youssef a contacté un passeur appelé « Abu Mowaffaq » et s’est mis d’accord avec lui sur une somme de 1’100 dollars US. Youssef et sa sœur ont rejoint un groupe de trois personnes et sont restés dans la maison du passeur pendant six jours, où ils ont tous attrapé la gale à cause de l’insalubrité des oreillers et des couvertures.

Six jours plus tard, au soir, ils se sont rendus en compagnie d’autres groupes – au total près de quarante personnes – vers la ville de Bodrum, lieu d’embarcation qui se trouve à deux heures d’Izmir. Comme le bateau n’était pas prêt à partir, tous ont dû attendre sur le rivage pendant quatre heures, mais en vain. Le passeur était absent. Quand ce dernier est finalement arrivé, il leur a apporté de la nourriture et leur a demandé de se cacher pour le lendemain, avant de s’enfuir rapidement.  Après plus de 19 heures d’attente, la police turque les a interpelés et arrêtés pour ensuite les emmener à la gare routière la plus proche. Ils ont donc été contraints de retourner à Izmir.

De la Turquie à la Grèce

Le lendemain, Youssef et sa sœur ont tenté une nouvelle fois d’effectuer la traversée en bateau et sont donc retournés à Bodrum. Ils y sont arrivés au milieu de la nuit à deux heures du matin. Au lever du soleil, ils sont montés dans la barque et le début du voyage a alors été marqué par les prières de toutes et tous et par les pleurs des enfants. Un quart d’heure après le départ, les garde-côtes turcs les ont attaqués en mer afin de les forcer à regagner la côte turque, mais les passagers du bateau ont ignoré ces appels et ont continué à naviguer. Les garde-côtes ont alors tiré en l’air pour les effrayer et ont fait plusieurs tentatives pour les arrêter. Mais en vain. Les garde-côtes ont alors été contraints de les laisser poursuivre leur chemin. Moins de dix minutes plus tard, ils ont rapidement été interceptés par les garde-côtes grecs qui les ont emmenés sur l’île de Kos. A leur arrivée, ils ont été escortés jusqu’à un bureau pour enregistrer leurs noms afin que les autorités puissent statuer sur leur décision d’expulsion de la Grèce.

Île Kos, Dodécanèse, Grèce / Photo: Ibrahim
Sur l’Île de Kos, Dodécanèse, Grèce / Photo: Youssef

La police grecque les a ensuite emmenés dans un camp dans lequel ils devaient passer plusieurs jours dans l’attente d’une décision de renvoi. Mais tous, y compris Youssef et sa sœur, ont décidé d’aller immédiatement acheter des billets de transports pour se rendre à Athènes.

Lieu indéterminé, Grèce / Photo: Ibrahim
Lieu indéterminé, Grèce / Photo: Youssef

De la Grèce à la Macédoine et de Macédoine à la Serbie

Le lendemain matin, Youssef et sa sœur ont embarqué sur un petit bateau et ont voyagé ainsi pendant près de 14 heures. Lorsqu’ils sont arrivés, un ami de la famille, qui possédait un appartement à Athènes, les attendait sur place. Ils sont restés chez lui quatre jours.

Au port d'Athènes, Grèce / Photo: Ibrahim
Au port d’Athènes, Grèce / Photo : Youssef

Après cela, ils sont montés dans le bus et se sont dirigés vers la frontière macédonienne avec pour destination une gare ferroviaire. Ils sont alors montés à bord du train destiné à transporter les réfugiés à la frontière serbe et leur voyage a duré huit heures. Ils sont arrivés à minuit, puis ils ont attendu jusqu’au petit matin par peur des voleurs et des bandes qui rôdaient sur la route des voyageurs le long de la frontière serbo-macédonienne. Puis, ils ont marché vers le premier village de Serbie et de là ils ont pris un bus vers la capitale, Belgrade, où ils ont séjourné dans un hôtel pendant deux jours. Ils se sont ensuite dirigés vers la frontière hongroise à travers les champs de maïs. En chemin, ils ont été surpris par la présence de policiers qui arrêtaient et empêchaient les exilé·e·s de poursuivre leur chemin. Youssef et sa sœur ont donc décidé de se cacher dans les champs jusqu’à ce que la police quitte les lieux.

De la Serbie à la Hongrie

Le lendemain matin, un homme et sa femme sont passés, par hasard, par là et leur ont proposé de les emmener en voiture jusqu’à la ville hongroise de Budapest en échange d’une somme d’argent. Ils les ont alors effectivement conduits à destination, en compagnie d’une vingtaine d’autres personnes. Toutefois, lorsqu’ils sont arrivés en ville et qu’ils sont sortis de la voiture, ils se sont retrouvés face à deux voitures de police. Tout le groupe s’est alors mis à courir et s’est caché dans un parking pendant quatre heures où ils ont contacté un autre passeur qui les avait informés que deux voitures les attendraient dans le centre-ville à côté d’un hôtel. Malheureusement, la police était à l’affût et a confisqué les véhicules et arrêté les chauffeurs.

De la Hongrie à l’Autriche et de l’Autriche à l’Allemagne

Peu de temps après, ils ont recontacté le passeur qui leur a demandé d’attendre le lendemain de sorte à ce qu’il puisse se débrouiller pour leur fournir deux nouvelles voitures pour les emmener en Allemagne. Ils ont alors passé cette nuit dans le jardin jusqu’au lendemain matin, puis sont partis dans des directions différentes, traversant l’Autriche, sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’ils rejoignent le premier village d’Allemagne appelé Passau où Youssef et sa sœur se sont arrêtés. Certains autres membres du groupe qui se trouvaient avec eux à ce moment ont été malheureusement pris dans un piège frauduleux et ont été renvoyés en Serbie.

De l’Allemagne à la Suisse

Après être arrivés vers deux heures du matin au village de Passau, Youssef, sa sœur et leurs compagnons de route encore présents ont passé quatre heures dans les rues. À six heures du matin, la police allemande les a arrêtés et emmenés au poste de police. Deux heures plus tard, ils ont été relâchés et ont pris le train en direction de Munich. À leur arrivée à Munich, Youssef et sa sœur se sont séparés du reste du groupe. Leur oncle les attendait sur place et c’est lui qui les a conduits pendant quatre heures dans sa voiture jusqu’à ce qu’ils entrent sur le territoire suisse et plus précisément par la ville de Rheinfelden, le 20 août de la même année.

Durant les 20 jours qu’a duré le périple de leur migration, Youssef et sa sœur ont traversé pas moins de dix pays avant de finalement demander l’asile en Suisse.

*Youssef: nom d’emprunt

Doaa Sheikh al Balad

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse #52

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Parrainage: « elle est devenue ma famille » / Quota d’expulsions de migrants de l’UE vers l’Afghanistan / Autriche: un migrant rachète son foyer d’accueil pour aider à son tour

Parrainage: « elle est devenue ma famille »

frapp.ch, le 2 mars 2021

Ali, 22 ans, a fui l’Afghanistan à cause des violences de groupes armés, notamment envers la minorité Hazara. Il raconte qu’à son arrivée dans le canton de Fribourg, il y a trois ans, il s’est retrouvé tout seul et s’est dit : « il faut que je trouve quelqu’un qui m’aide à m’intégrer ici ». Il a été alors mis en relation avec Florence, une éducatrice fribourgeoise, grâce à l’association ParMi qui met en contact des jeunes réfugiés ou demandeurs d’asile avec des fribourgeois.e.s. et compte une centaine de parrainages formés depuis sa création en 2017.

Ali exprime sa grande joie d’avoir rencontré Florence qui essaie de lui faire découvrir les coutumes et les fêtes traditionnelles et l’aide à mieux comprendre la culture suisse. Régulièrement, elle est là pour lui donner des coups de main pour les démarches administratives, écrire des lettres de motivation, relire un CV ou remplir des formulaires. Florence, de son côté, souhaite que son action ait un impact aussi minime soit-il sur les crises et les injustices que vivent beaucoup de personnes dans notre monde. De l’autre côté, elle est heureuse de pouvoir découvrir, grâce à Ali, une nouvelle culture, une nouvelle langue et de rencontrer des nouvelles personnes.

Zélie Schneider, coordinatrice au sein de cette association, précise que la seule condition pour pouvoir devenir parrain ou marraine, c’est d’avoir plus de 25 ans. Elle explique que les duos sont formés en fonction des intérêts, des loisirs et du lieu de domicile de chacun. Elle ajoute qu’il est aussi possible de parrainer un jeune en couple ou en famille.

 

Quota d’expulsions de migrants de l’UE vers l’Afghanistan grâce à un accord migratoire

asile.ch, le 2 mars 2021

La plateforme Antira.org – basée en Suisse alémanique – révèle dans un article publié dans sa newsletter du 8 février dernier l’imminence de la conclusion d’un accord « informel » sur la coopération en matière de migrations entre l’Union Européenne (l’UE) et l’Afghanistan qui prévoit l’expulsion de 500 migrant.e.s Afghan.e.s chaque mois en Afghanistan, un pays où la situation sécuritaire est extrêmement précaire.

Par cet accord, les États membres de l’UE cherchent, dans les années à venir, à arrêter la migration « irrégulière »  en provenance d’Afghanistan, à intensifier les expulsions forcées et renforcer la coordination entre les États membres pour l’utilisation des vols réguliers ou non vers l’aéroport de Kaboul et vers tout autre aéroport afghan désigné, y compris des vols conjoints pour le retour des ressortissant.e.s Afghan.e.s de plusieurs États membres de l’UE organisés et coordonnés par Frontex.

 

En Autriche, un migrant rachète son foyer d’accueil pour aider à son tour

ouest-france.fr, le 21 février 2021

Sukhdeep Singh, originaire du Punjab, est venu alors qu’il était adolescent d’Inde en Autriche, au début des années 2000 où il a été placé en foyer d’accueil qui se trouve au sud de Vienne. Il a pu, au fil des années, suivre des études et devenir chef de projet au sein du groupe allemand Siemens.

Sukhdeep, trentenaire actuellement et père de trois enfants, vient de racheter l’immeuble où il était hébergé pendant six années pour le sauver des promoteurs immobiliers et y accueillir d’autres personnes migrantes. Il explique à l’AFP qu’il ne veut pas que ce foyer soit repris par une personne sans aucun lien avec la maison et son histoire. Sukhdeep se rappelle de tout et n’a presque rien oublié. Cet immeuble, sans cachet, situé dans une zone industrielle, est le lieu où le jeune homme a trouvé refuge après un éprouvant voyage à travers la Russie et l’Europe centrale.

Sukhdeep s’est donc lancé dans un projet unique : rénover les 16 appartements, dont quatre seront mis à disposition de personnes migrantes qui n’auront pas de loyer à payer. Sukhdeep, fier propriétaire des lieux, imagine déjà les familles migrantes prendre place dans cet ancien foyer d’accueil où il a lui-même passé ses premières années de vie en Europe.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




Revue de presse #41

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur: Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : Écart salarial entre migrants et nationaux en hausse selon l’OIT / Inquiétudes autour de l’initiative contre la burqa / Status quo pour les personnes admises provisoirement en Suisse

Ecart salarial entre migrants et nationaux en hausse selon l’OIT

Organisation internationale du Travail, le 14 décembre 2020.

Au cours des cinq dernières années, les inégalités salariales entre les personnes migrantes et les travailleurs nationaux n’ont cessé de se creuser dans plusieurs pays à revenus élevés selon une nouvelle étude menée par l’Organisation internationale du Travail (OIT). Les écarts entre les salaires sont les plus élevés à Chypre (42%), en Italie (30%) ou encore en Autriche (25%). Dans l’ensemble de l’Union européenne (UE), cet écart approche les 9%. D’un point de vue temporel, en Italie par exemple, les travailleurs immigrés gagnent 30% de moins que les travailleurs nationaux, contre 27 % en 2015. Au Portugal, l’écart salarial est de 29 % contre 25 % en 2015. En Irlande, il est de 21 % contre 19 % en 2015. Le rapport met également en lumière que les travailleuses migrantes font l’objet d’une double peine: en tant que migrantes et en tant que femmes. Plus récemment, c’est le même constat dans tous les pays étudiés: les personnes migrantes sont confrontées à des problèmes de discrimination et d’exclusion qui se sont aggravés avec la pandémie de la COVID-19.

Inquiétudes autour de l’initiative fédérale contre la burqa

Le Temps, le 11 décembre 2020.

L’initiative « anti-burqa », soumise au vote populaire le 7 mars prochain, sera l’un des thèmes politiques phares du début de l’année prochaine en Suisse. Dans le cadre d’une interview accordée au journal Le Temps Etienne Piguet, vice-président de la Commission fédérale des migrations, n’a pas caché son inquiétude avant la votation qui aura lieu le 7 mars prochain et en appelle à une discussion sereine. L’initiative « Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage », plus communément appelée « anti-burqa », a été lancée par le Comité d’Egerkingen, proche de l’UDC, qui était déjà à l’origine de l’initiative contre les minarets qui avait été acceptée à la surprise générale par 57% des votants le 29 novembre 2009 .

Status quo pour les personnes admises provisoirement

swissinfo.ch, le 16 décembre 2020

Les personnes au bénéfice d’une admission provisoire (permis F) en Suisse ne devraient pas voir leur statut changer. En effet, le 16 décembre 2020, le Conseil national a refusé d’entrer en matière sur un projet du gouvernement visant à durcir les règles pour les voyages et à les assouplir pour les déménagements. A cet effet, la Chambre du peuple s’est prononcée par 117 voix contre 72. La gauche et l’UDC se sont opposés au projet du Conseil fédéral pour des raisons différentes. Ce projet se base sur deux motions approuvées par le parlement. La première, déposée par Gerhard Pfister (PDC/ZG), voulait interdire aux détenteurs d’un permis F d’aller dans leur pays d’origine. La seconde, soutenue par la commission du Conseil des Etats, demande au Conseil fédéral de modifier ponctuellement le statut de l’admission provisoire afin notamment de lever les obstacles à l’intégration sur le marché du travail.

Masar Hoti

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

 

 

 




Revue de presse #33

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : baisse sans précédent des flux migratoires dans les pays de l’OCDE / Suisse : entre 145’000 et 420’000 francs pour obtenir un Permis B / Grèce : une clôture de 27 KM pour renforcer la frontière avec la Turquie / États-Unis : 545 enfants migrants toujours sans parents

Baisse sans précédent des flux migratoires dans les pays de l’OCDE

RTS info, le 19 octobre 2020

Alors que le nombre de personnes migrantes permanentes est resté stable en 2018 et 2019 (environ 5,3 millions par an), le nombre de nouveaux permis délivrés a baissé de 46% au premier semestre 2020, a souligné Jean-Christophe Dumont, chef de la division migrations internationales de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Au deuxième trimestre, la baisse a même atteint 72% par rapport à la même période de l’année précédente : en Suisse 31%, en Allemagne 57% et en Autriche 40%.

Compte tenu de la fermeture des frontières en raison de la pandémie du COVID-19 qui a engendré une perturbation des mobilités internationales pendant plusieurs mois, cette baisse sans précédent est qualifiée de « sans surprise ». Elle pourrait néanmoins être partiellement compensée au deuxième semestre, estime le rapport de l’organisation publié le lundi 19 octobre 2020.

Par ailleurs, alors qu’en 2019 plus des deux tiers des personnes migrantes avaient un emploi, les conséquences économiques de la pandémie du COVID-19 pourraient faire reculer les progrès réalisés pour leur intégration sur le marché du travail, estime également l’OCDE. En 2019, Les travailleurs et travailleuses migrant.e.s représentaient en moyenne un quart du personnel médical dans la zone OCDE qui regroupe une quarantaine de pays développés. En Suisse, c’est même près de la moitié. Les secteurs des transports, du nettoyage, de l’industrie alimentaire et des services informatiques sont également concernés.

Suisse : entre 145’000 et 420’000 francs pour obtenir un Permis B

RTS, le 25 octobre 2020

Les cantons suisses peuvent accorder des permis de résidence à des personnes migrantes non européennes, s’ils jugent les rentrées fiscales intéressantes. Depuis 2008, selon une enquête de l’émission de la Radio Télévision Suisse (RTS) Mise au Point, 653 personnes ont bénéficié de cette dérogation à la loi sur les étrangers. Ces grandes fortunes s’installent en négociant un forfait fiscal annuel qui varie beaucoup d’un canton à l’autre. La majorité des bénéficiaires sont des Russes avec environ 30% des permis de résidence accordés. Les Turcs, les Chinois, les Ukrainiens et les citoyens des pays du Golfe sont aussi friands de cette possibilité offerte par la Suisse.

En outre, depuis l’arrivée de la pandémie du COVID-19, afin d’échapper à l’épidémie ou aux infrastructures de santé défaillantes de leur pays, des millionnaires du monde entier contactent des cabinets de consultants pour acheter des permis de résidence en Suisse souligne l’émission.

Néanmoins, les conditions pour déroger à la règle sont strictes. Au-delà des montants financiers révélés par Mise au Point, le bénéficiaire doit habiter au moins six mois par an en Suisse. Il doit également renoncer à exercer une activité lucrative. En revanche, grâce au permis B, il peut circuler librement dans tout l’espace Schengen. Selon les montants planchers transmis à la rédaction de Mise au Point par les cantons romands, c’est dans le Jura que le forfait fiscal, et donc le permis B, revient le moins cher. Pour une personne migrante non européenne célibataire, il faut payer minimum 146’816 francs d’impôts. Suivent Neuchâtel (190’000.-), Fribourg (209’000.-) puis le Valais (287’882.-). Genève et Vaud sont les cantons qui exigent le plus avec respectivement 312’522 francs et 415’000 francs d’impôts à payer. Malgré cela, Genève est le canton qui a délivré le plus de permis B aux fortunés extra-européens depuis 2015 (58). Vaud (24) et le Valais (16) complète le podium.

 

Grèce : une clôture de 27 km pour renforcer la frontière avec la Turquie

Infomigrants, le 16 octobre 2020

Annoncée en août dernier par le gouvernement grec, la construction d’une nouvelle clôture le long de la frontière avec la Turquie a débuté le 15 octobre 2020, rapporte le quotidien grec Kathimerini. Après l’arrivée massive de migrants en Grèce en février et mars, Athènes avait annoncé qu’elle étendrait la barrière de ciment et de barbelés située à sa frontière avec la Turquie, l’objectif étant d’empêcher les migrants de pénétrer dans le pays.

Pour un coût total de 62,9 millions d’euros, la clôture mesurera 27 kilomètres et huit postes d’observation situés en hauteur seront construits et utilisés par l’armée. Endommagée en 2015, la barrière actuelle sera également renforcée grâce à un garde-corps en acier qui mesurera 4,3 mètres de haut, soit près d’un mètre supplémentaire.

 

États-Unis : 545 enfants migrants toujours sans parents

lematin.ch, le 21 octobre 2020

Séparés de leurs enfants après avoir illégalement franchi la frontière des États-Unis, les parents de 545 enfants n’ont pas pu être localisés a indiqué le 20 octobre 2020 la puissante association American Civil Liberties Union (ACLU) œuvrant pour la défense des droits humains. « Via notre action en justice, nous avons informé le tribunal que les parents de 545 enfants sont toujours manquants », a indiqué l’association sur son compte Twitter. Selon un document judiciaire publié par la chaîne CNN, les deux-tiers de ces parents manquants ont probablement été expulsés.

Afin de lutter contre l’immigration clandestine, une politique de « zéro tolérance » avait été instaurée par le Président américain Donald Trump. Conformément à cette politique, les États-Unis ont commencé à séparer les enfants de leurs parents en mai 2018, provoquant une vague d’indignation dans le pays et à l’étranger. Après six semaines de mise en œuvre de la politique, l’administration avait toutefois renoncé à cette pratique, sauf si les parents présentaient « un risque » pour leurs enfants. En outre, une décision de justice datant de 2018 oblige le gouvernement américain à faire le nécessaire pour réunir ces familles.

Masar Hoti / Voix d’Exils