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Une retraite œcuménique placée sous le signe de l’engagement citoyen et chrétien en faveur des requérants d’asile

Photo: Voix d'Exils

Photo: Voix d’Exils.

 « Citoyens-chrétiens » a été le thème de la retraite annuelle œcuménique romande organisée du vendredi 8 au samedi 9 novembre 2013 à Crêt-Bérard, dans le canton de Vaud. La retraite a réuni une dizaine de requérants d’asile et de réfugiés ainsi que des bénévoles et des aumôniers œuvrant dans le domaine de l’asile au sein de plusieurs cantons romands.

Développant ce thème, Antoinette Steiner, pasteure et aumônière au Centre d’enregistrement et de procédure (CEP) de Vallorbe, s’est servie du livre de l’Apocalypse pour parler de « la tension qu’on peut ressentir quand on est engagé auprès des requérants d’asile et qu’on assiste à des injustices ». Pour l’oratrice, le livre de l’Apocalypse est un message adressé aux chrétiens qui vivent la tension d’un conflit entre leur foi et le pouvoir.

Des politiciens chrétiens dont le conseiller national Libéral-Radical Claude Ruey, qui est également président de l’Entraide protestante suisse (EPER) et le député UDC vaudois Jean-Luc Chollet ont parlé de leur foi chrétienne et ont souligné la nécessité d’avoir des lois, notamment dans le domaine de l’asile, qui respectent les valeurs fondamentales de l’homme. « Il faut rendre justice et non exercer la justice », a notamment recommandé Claude Ruey.

Échange intercantonal

L’échange intercantonal animé par Pierre-Olivier Heller, aumônier réformé au CEP de Vallorbe, entre les délégués des associations de bénévoles présentes dans quatre cantons romands a constitué un des temps forts de cette retraite. Le canton de Genève était représenté par l’Aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants d’asile et des réfugiés (AGORA), le Valais par le Centre Suisses-Immigrés et Fribourg par Point d’Ancrage et Lisanga. Le canton de Vaud, quant à lui, était représenté par Point d’Appui, l’Association auprès des requérants d’asile de Vallorbe œcuménique et humanitaire (ARAVOH), le Service d’aide juridique aux exilés (SAJE), une association de bénévoles de Leysin, Riviera-Chablais, Riviera-Vevey et, finalement, Coordination Asile-Migration Nord Vaudois. Citons l’exemple de l’association Point d’Ancrage de Fribourg qui a parlé de son bilan. En 2012, l’association a distribué plus de 3500 repas. En 2013, chaque mercredi, une douzaine de bénévoles se mobilisent en cuisine pour servir au moins 80 personnes. En complément, Point d’Ancrage organise pendant la semaine des visites aux requérants d’asile à leur domicile, sans oublier l’activité principale qui est l’entretien individuel. « Ce qui nous étonne toujours est que dans un seul endroit et au même moment se retrouvent  des gens qui viennent du Tibet, du Népal, de l’Afghanistan, de l’Iran, des Balkans, de l’Érythrée, du Mali, de la Côte d’Ivoire… On se retrouve comme dans une petite Assemblée générale des Nations Unies, où l’on essaie de mettre en évidence les différentes cultures et  valeurs.

Pour nous, c’est formidable d’expérimenter cette internationalisation du monde », a souligné le père Jean-Pierre Barbey, bientôt retraité, qui sera prochainement remplacé par Patrick Vuille en qualité de responsable des entretiens avec les requérants d’asile et du suivi de leurs dossiers.

Toujours au cours de l’échange intercantonal, un requérant d’asile habitant le Jura a déploré l’absence d’associations de bénévoles de son canton. Une représentante du canton de Neuchâtel, Marianne Bühler, a promis la mise sur pieds incessamment sous peu d’une aumônerie cantonale et a indiqué que le centre d’accueil de Perreux ne sera plus un centre cantonal mais deviendra, dès le 1er janvier 2014, un centre fédéral. Un office religieux concélébré par le père Barbey et le diacre Danilo Gay, suivi du lavement des pieds, a clôturé cette retraite.

Impressions de requérants d’asile

Deux requérants d’asile chrétien et musulman ont confié à Voix d’Exils leurs impressions à l’issue de la retraite.

Photo: Voix d'Exils

Photo: Voix d’Exils

Senoussi Bah, requérant d’asile malien affecté au canton de Neuchâtel et musulman, estime que « la retraite a été très instructive. J’ai vu beaucoup de personnalités et d’associations qui aident les requérants d’asile comme moi. J’ai appris beaucoup de choses que je ne connaissais pas. Je remarque ici qu’il y a vraiment des gens engagés pour la cause des requérants d’asile en Suisse. Je suis musulman mais ça ne m’a pas gêné de dialoguer avec des chrétiens ».

Quant à Gervais Njongo Dongmo, requérant d’asile camerounais affecté au canton de Vaud et chrétien, il a remarqué que « cette année, la retraite a été très enrichissante, surtout l’échange entre les politiciens et les religieux. C’est étonnant de voir des politiciens parler de leur foi, de leur chrétienté. J’ai appris beaucoup de choses. Ça  fait plaisir de partager de tels moments avec des bénévoles qui jouent un rôle important  dans la vie des requérants d’asile. Ce sont les seuls qui soutiennent les requérants d’asile quand ils ne sont reconnus par aucune entité. Ces bénévoles sont souvent aux côtés des requérants d’asile en leur donnant à manger, du café et partagent leur quotidien, leurs sourires. C’est un plaisir de les voir rassemblés. C’est encourageant, car ils font un travail remarquable ».

Paul Kiesse
Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils

 




Un cadeau de Noël gratuit, solidaire et écologique: un abonnement à Voix d’Exils !

Joyeuses fêtes ! Photo : Francis Ledoux (CC BY-NC-ND 2.0)

Joyeuses fêtes ! Photo : Francis Ledoux (CC BY-NC-ND 2.0)

En panne d’inspiration pour les cadeaux de Noël ? Vous appréciez les publications de Voix d’Exils et souhaiteriez les partager avec votre famille, vos amis ou vos collègues ? Voici donc un cadeau gratuit, solidaire et écologique : un abonnement à Voix d’Exils.

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N’oubliez cependant pas de prévenir vos proches qu’un cadeau (et non un spam) les attend dans leur boîte mail.

En attendant que le père Noël sorte de sa hotte des abonnés par milliers, toute l’équipe de Voix d’Exils vous souhaite de belles et heureuses fêtes de fin d’année.

Omar Odermatt

Responsable du blog Voix d’Exils




Le Marché de Noël solidaire de Pôle Sud ouvre ses portes le jeudi 12 décembre

Affiche de la 7ème édition du Marché de Noël solidaire

Affiche de la 7ème édition du Marché de Noël solidaire de Pôle Sud.

Agenda canton de Vaud

Du 12 au 14 décembre 2013, plus de 30 associations s’installent dans les locaux du centre socioculturel Pôle Sud au Flon, à Lausanne, pour la 7e édition du Marché de Noël solidaire. Cette manifestation – organisée par la Fédération vaudoise de coopération (FEDEVACO) et le Centre socioculturel de l’Union syndicale vaudoise – propose un immense choix de cadeaux du monde entier.

Durant trois jours, pas moins de 33 associations actives ici et ailleurs investissent le centre socioculturel Pôle Sud et proposent des idées-cadeaux du monde entier : Des produits de beauté à base de beurre de karité d’Afrique de l’Ouest, aux écharpes en laine de yak des hauts plateaux himalayens, en passant par des bijoux en argent d’Équateur ou des sacs en moustiquaire recyclée du Cambodge. Les fonds récoltés durant la manifestation permettront de réaliser une grande diversité d’actions solidaires en Amérique latine, en Afrique, en Asie et aussi en Suisse.

Le Marché de Noël solidaire, c’est également un espace de dialogue et de rencontre avec le tissu associatif local.

Au programme : animation pour les enfants (samedi 14 décembre, à 11h et à 14h), avec un spectacle de marionnettes confectionnées par des femmes migrantes intitulé « L’enfant et le pangolin aux pays du Roi Crocodile ».

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Informations:

Horaires : jeudi 12 et vendredi 13 de 17h à 22h et samedi 14 décembre de 10h à 18h

Lieu   : le centre socioculturel Pôle Sud, sis à l’avenue Jean-Jaques Mercier 3 1003 Lausanne

Visionnez le clip d’animation de l’événement en cliquant ici.




Le Chemin des Crèches à Sion

Crèche de la Bibliothèque l'Ardoise (centre de formation et d'occupation "Le Botza" à Vétroz). Auteur : David Crittin

Crèche de la Bibliothèque l’Ardoise (centre de formation et d’occupation « Le Botza » à Vétroz). Auteur : David Crittin.

 

Agenda du canton du Valais

Comme chaque année, 23 crèches fabriquées par les différentes communautés qui peuplent le canton du Valais seront disséminées dans la vieille ville de Sion et nous amèneront à la fête de Noël.

Cette animation a été mise sur pied afin de favoriser l’intégration dans la Cité les différentes communautés linguistiques, ethniques, ou de quartier et est visible du 8 décembre au 6 janvier 2014. S’adressant aux petits comme aux grands, elle permet ainsi de créer un dialogue avec l’autre dans l’esprit des fêtes de fin d’année et d’apporter un autre éclairage à Noël en renouant avec son message originel : un message de paix et de joie.

La rédaction valaisanne de Voix d’Exils

Informations :

Toutes les informations utiles et un plan de localisation sont visibles en cliquant ici




Le septième art africain illumine la ville de Lausanne

Image du documentaire "Tsofa"

Image extraite du documentaire « Tsofa » de Rufin Mbou Mikima.

Pour sa 8ème édition, le Festival Cinémas d’Afrique a présenté à Lausanne plus de 50 films sur le thème des Lumières. Plus de 3000 spectateurs en sont sortis éblouis.

Le festival s’est ouvert le jeudi 22 août au théâtre de verdure de l’esplanade de Montbenon par la projection du film franco-tchadien de fiction Grisgris de Mahamat-Saleh Haroum, qui avait été présenté en sélection officielle au festival de Cannes et s’est terminé le 25 août par la projection du film Goodbye Bafana de Bille August en hommage à Nelson Mandela.

De même que la lumière éclaire, cette 8ème édition a illuminé les spectateurs en leur offrant des fictions, des documentaires et des animations sur les différentes réalités africaines en Afrique ainsi qu’ailleurs dans les domaines culturel et politique. Certaines projections ont fait l’objet de débats entre réalisateurs et spectateurs.

«Tsofa», le film documentaire de Rufin Mbou Mikima – un jeune réalisateur Congolais – a retenu l’attention de Voix d’Exils par son lien avec le thème de la migration. Au travers de ce film, qui a été diffusé par plusieurs chaînes de télévision, dont TV5, les spectateurs on pu voir une autre facette de l’émigration.

Tsofa montre comment l’émigration « professionnelle » depuis Kinshasa d’un groupe de jeunes hommes de République Démocratique du Congo (RDC) à destination de Bucarest en Roumanie se transforme en arnaque et en exploitation et se finit par le retour de certains d’entre eux à Brazzaville, en République du Congo, juste à cinq minutes de navigation de Kinshasa. Les jeunes s’y cachent car ils ont honte d’être revenus en Afrique les mains vides. Voix d’Exils a interviewé Rufin Mbou Mikima, le réalisateur du documentaire.

Rufin Mbou Mikima, réalisateur du film documentaire "Tsofa". Photo: Voix d'Exils

Rufin Mbou Mikima, réalisateur du film documentaire « Tsofa ». Photo: Voix d’Exils

Voix d’Exils : Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en quelques mots ?

Rufin Mbou Mikima : Je suis un réalisateur et producteur originaire de la République du Congo. J’ai une formation de base en Lettres modernes. J’ai été professeur de français au lycée au Congo puis j’ai fait un Master 2 en Réalisation documentaire et je prépare actuellement une thèse de doctorat en cinéma en France. Je suis auteur-réalisateur de 7 films. Je produis et je réalise des films depuis environ 13 ans comme réalisateur et 5 ans comme producteur.

Pourquoi le titre «Tsofa»? Que signifie ce mot qui est le titre de votre film ?

Tsofa vient du lingala populaire, la langue nationale de la République du Congo et celle de la RDC, l’ex Zaïre. Cela veut dire «chauffeurs», car je raconte la mésaventure de 30 jeunes Congolais recrutés à Kinshasa pour aller travailler comme chauffeurs de taxi en Roumanie. Cette histoire se révèle être une grosse arnaque dans laquelle les jeunes sont exploités puis expulsés pour certains. Je filme aussi la dure réalité du retour et l’angoisse du jugement des autres. 

Combien de temps la réalisation du film vous a-t-elle prise et quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lors du tournage ?

Le film a été tourné entre décembre 2011 et août 2012. Mais avant ça, il y a eu trois années de recherches et de repérages avec mes personnages. La plus grande difficulté du film a été la gestion du temps. Certaines situations évoluant très vite, il a fallu s’adapter à la nouvelle vie de mes personnages et même abandonner certaines séquences. L’autre difficulté a été l’impossibilité d’aller tourner à Kinshasa parce que la situation politique était celle des élections présidentielles de 2011.

Comment votre film est-il parvenu au Festival Cinémas d’Afrique de Lausanne et que cela vous rapporte-t-il?

Nous avons tout simplement envoyé notre film au festival qui l’a retenu. Ce festival est un carrefour de rencontres incroyables. J’y ai rencontré des gens avec lesquels je vais sans doute travailler dans les prochains mois. Peut-être qu’on y reviendra avec un nouveau film.

Pastodelou

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Informations :

Pour voir bande-annonce du film documentaire «Tsofa», cliquer ici