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Voix d’Exils s’expose pour ses 20 ans

Rendez-vous dès aujourd’hui au restaurant de l’EVAM

La rédaction de Voix d’Exils est très heureuse de vous convier à l’exposition « Les 20 ans de Voix d’Exils » qui sera visible dès aujourd’hui – le lundi 31 octobre – au restaurant de l’EVAM.

Cette exposition met en valeur des productions écrites et visuelles réalisées par les trois rédactions du média durant ces vingt dernières années. Chaque extrait d’article est accompagné d’un code QR que vous pouvez scanner avec votre téléphone afin d’accéder à la totalité du contenu qui se trouve sur notre site internet.

Nous tenons à remercier chaleureusement nos collègues du restaurant de l’EVAM d’avoir accueilli notre exposition ainsi que Florent Althaus et son équipe du programme menuiserie pour la réalisation des supports qui présentent les pièces exposées.

 

Exposition « Les 20 ans de Voix d’Exils »:

Du lundi 31 octobre au vendredi 2 décembre au restaurant de l’EVAM

Route de Chavannes 33 1007 Lausanne

Horaires: du lundi au vendredi de 8h à 13h

 

La rédaction de Voix d’Exils

 




Voix d’Exils en fête !

La rédaction vaudoise de Voix d’Exils / Photo: L. B. / Voix d’Exils

Vous étiez plus de 100 à célébrer avec nous les 20 ans de Voix d’Exils le 1er juin



Mercredi 1er juin, Voix d’Exils fêtait ses 20 ans d’existence. Ce jour-là, il pleuvait, mais cette pluie n’a pas gâché la fête, puisque les invités ont répondu en nombre. Plus de 100 personnes de tous horizons étaient présentes au Casino de Montbenon à Lausanne pour ce grand événement.

Toute l’équipe de la rédaction s’est réjouie de la réussite de cette fête lors de laquelle les invités, dont certains anciens rédacteurs et rédactrices, et certains employés de Etablissement vaudois d’accueil des migrants (l’EVAM) se sont régalés autour d’un buffet décoré : des amuse-bouches, du vin et des boissons sucrées.

La salle de l’apéritif était habillée aux couleurs de Voix d’Exils. Une exposition retraçait les 20 ans d’existence du média en mettant en valeur certaines productions marquantes des trois rédactions vaudoise, valaisanne et neuchâteloise. Les différents supports de l’exposition, créés pour l’occasion, avaient été soigneusement disposés par les membres de la rédaction de Voix d’Exils durant l’après-midi. C’est dans cette ambiance chaleureuse et fraternelle que les anciens et actuels rédacteurs et rédactrices des rédactions se sont enfin retrouvés après deux ans de séparation due au Covid-19.

Après l’apéritif, l’événement s’est poursuivi dans la salle Paderewski avec une présentation de Voix d’Exils par Omar Odermatt, le responsable de la rédaction et le projet Cinéma d’Exils mené en collaboration avec la Cinémathèque suisse. La présentation de Voix d’Exils a mis en valeur les compétences acquises au sein du programme. Et pour témoigner de cela, Keerthigan Sivakumar, ancien rédacteur de Voix d’Exils devenu réalisateur de cinéma, était invité à présenter son parcours et son dernier film « Doosra ». Le projet Cinéma d’Exils, qui a été réalisé pour célébrer les 20 ans de Voix d’Exils, a ensuite été présenté par Giordana Lang, médiatrice culturelle à la Cinémathèque, ainsi que Bankin Ahmad et Rifat Altan, membres d’une classe de français de l’EVAM. Toutes ces présentations ont été accompagnées par des applaudissements nourris avant de laisser la place à la projection du film Sœurs d’armes de Caroline Fourest. A l’issue de la projection, le public était convié à se retrouver autour d’un apéritif pour clôturer la soirée en beauté. On retrouvait le sourire aux lèvres de tous ces collaborateurs et collaboratrices du journal fier.e.s du travail accompli.

Williams Soumah

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Commentaire

Malgré les turbulences dans les médias, malgré la faillite de certains journaux, malgré la rareté des soutiens financiers dans ce monde mouvementé de la presse écrite, Voix d’Exils avec l’aide de tous ses soutiens financiers, suit son chemin. Coup de chapeau à tous ces rédacteurs, rédactrices et leurs responsables qui sont toujours motivés à assurer une bonne qualité éditoriale aux contenus qu’ils produisent. Car sans ces journalistes bien formés, ce média n’existerait point. Étant présent aux 20 ans de Voix d’Exils en tant que nouveau rédacteur en charge de la couverture de l’événement, je peux affirmer que la fête a été un franc succès et je remercie les rédacteurs et rédactrices de Voix d’Exils, ainsi que les collaborateurs et collaboratrices de la Cinémathèque suisse et de l’EVAM qui ont tout donné pour que cette fête soit une réussite inoubliable.

W. S.

Présentation de Voix d’Exils et du projet Cinéma d’Exils, le 1er juin à la Cinémathèque à Lausanne, lors de la fête des 20 ans de Voix d’Exils. Captation réalisée par la Cinémathèque suisse.

Le voyage de la rédaction valaisanne


Les membres de la rédaction valaisanne dans le train le 1er juin en direction de Lausanne.

C’est avec beaucoup de joie et d’enthousiasme que nous avons pris le train qui nous a emmenés à la rencontre de nos collègues à Lausanne pour fêter les 20 ans de Voix d’Exils. En route vers de nouveaux visages et de nouvelles connaissances, l’équipe valaisanne a préparé le voyage comme une belle balade entre amis, Nürten nous a offert un délicieux pique-nique et on s’est régalés ! 

Nous avons partagé des rires qui ont renforcé la relation de l’équipe, heureux et heureuses de nous retrouver dans cet espace tellement libre, fait pour tout le monde, dans ce wagon de train où les frontières n’existent plus.

Martha Campo

Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils


Entretien avec Emmanuelle Marendaz Colle, chargée de communication à l’Établissement vaudoise d’accueil des migrants et coresponsable de la rédaction de Voix d’Exils entre 2004 et 2011


Williams Soumah de Voix d’Exils interviewe Emmanuelle Marendaz Colle. Photo: Voix d’Exils.

Williams de Voix d’Exils : Nous nous rencontrons aujourd’hui à l’occasion de la fête des 20 ans de Voix d’Exils. Quel effet cela vous fait d’être présente à cette occasion ?

Emmanuelle Marendaz : Pour moi, c’est très émouvant de voir que 20 ans plus tard le journal existe toujours. Je suis très heureuse d’être invitée à cet événement et de pouvoir y retrouver des visages connus. Forcément – et heureusement – les participants et participantes de Voix d’Exils ne sont plus les mêmes, mais je suis heureuse de voir que la flamme de ce média est toujours allumée et portée par d’autres.

Quelle expérience avez-vous tiré de ce journal ?

J’ai beaucoup apprécié cette partie de mon travail. C’était une activité parmi d’autres que j’avais lorsque je travaillais à l’EVAM. Nous organisions une séance de rédaction hebdomadaire, et il s’agissait là d’un des meilleurs moments de ma semaine. C’était l’occasion pour moi de partager mon expérience de journaliste avec les rédacteurs et rédactrices, et j’en garde un très bon souvenir.


Ce projet me tenait tellement à cœur que lorsque Voix d’Exils a été menacé de mettre un terme à ses activités, notamment en raison du coût financier du journal, mes collègues et moi avons tout mis en œuvre pour trouver des solutions pour que le projet survive. Dans un premier temps, nous avons mis en place des collaborations avec d’autres cantons. Et dans un second temps, nous avons décidé de transformer le journal papier en journal en ligne.

Pourquoi est-ce important pour vous que Voix d’Exils poursuive ses activités ?

Les rédacteurs et rédactrices qui intègrent Voix d’Exils sont souvent très engagé·e·s sur différentes thématiques et il me semble important qu’un programme d’activité de l’EVAM offre la possibilité aux bénéficiaires d’effectuer une activité davantage intellectuelle qui leur permette d’exprimer leurs idées. En effet, la plupart des programmes d’activité de l’EVAM ont une vocation manuelle, tandis que Voix d’Exils a une vocation davantage intellectuelle et, en ce sens, ce programme me paraît nécessaire.

La qualité d’un journal dépend en grande partie de la qualité d’écriture de ses rédacteurs et rédactrices. Pensez-vous que Voix d’Exils peut continuer avec ses rédacteurs et rédactrices actuels qu’il faut former – la plupart n’ayant pas une formation de journaliste, ni un excellent niveau de français – ou faut-il engager des rédacteurs et rédactrices avec de l’expérience ?

Déjà à l’époque où je travaillais à Voix d’Exils, on pouvait observer différents types de compétences. Il est vrai que certains rédacteurs et rédactrices ont une excellente maîtrise du français et certains étaient journalistes dans leur pays. Ce sont donc des personnes bien qualifiées pour participer à Voix d’Exils. À l’évidence, d’autres rédacteurs et rédactrices le sont moins. Toutefois, Voix d’Exils cherche à mettre en valeur toutes sortes de compétences et à favoriser tout type de participation, par exemple par le dessin. Le but de ce journal c’est bien sûr d’être un medium, un porte-parole des personnes migrantes, mais aussi d’apporter des compétences aux gens qui y participent. En ce sens, on ne demande pas aux rédacteurs et rédactrices de tout savoir et Voix d’Exils n’a pas l’exigence de qualité professionnelle. Les articles sont peut-être de qualité inégale, mais le propre de ce journal est de proposer quelque chose de diversifié et de vivant.

Selon vous, le média Voix d’Exils est-il un support de l’EVAM ou un support de la population migrante ?

À mon sens, c’est clairement un support qui porte la voix des personnes migrantes. Voix d’Exils ne doit pas être une voix officielle de l’EVAM, mais au contraire un espace de liberté pour l’expression des personnes migrantes. Il est évidemment important de respecter les codes de la déontologie, de vérifier les informations et de les confronter. Il faut donner la parole à tous les interlocuteurs et interlocutrices nécessaires pour obtenir un article objectif et équilibré.

Quels sont les sujets qui vous tiennent à cœur et que vous aimeriez que Voix d’Exils traite ?

Tout ce qui concerne les droits des personnes migrantes en Suisse, tout ce qui concerne leurs conditions d’accueil et leurs témoignages sur leur réalité. Cela me semble très important.

Et pour terminer, que souhaitez-vous pour ce journal ?

Je souhaite que le journal continue à exister et qu’il continue de permettre aux personnes migrantes d’y écrire librement.

Propos recueillis par:

Williams Soumah

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Galerie photos de l’événement




Voix d’Exils fête ses 20 ans le 1er juin!

J – 2 !

Rendez-vous ce mercredi 1er juin à 19h à la Cinémathèque à Lausanne pour célébrer avec nous les 20 ans d’existence de Voix d’Exils! Au menu : des retrouvailles; une rencontre avec Keerthigan Sivakumar, un ancien membre de la rédaction qui est devenu réalisateur de cinéma; et le projet « Cinéma d’Exils », une expérience novatrice autour de la liberté d’expression qui est le fruit d’une collaboration entre la Cinémathèque suisse, une classe de français de l’EVAM et Voix d’Exils. Découvrez le projet en écoutant le podcast ci-dessous. Toute la rédaction se réjouit de vous retrouver à cette occasion!




Voix d’Exils fête ses 20 ans le 1er juin!

Autrice du logo spécial 20 ans de Voix d’Exils: Kristine Kostava / rédaction vaudoise de Voix d’Exils

Rendez-vous le 1er juin à 19h à la Cinémathèque à Lausanne pour célébrer avec nous les 20 ans d’existence de Voix d’Exils!

Le mercredi 1er juin 2022, Voix d’Exils fête ses 20 ans d’existence à la Cinémathèque suisse à Lausanne. Au menu : des retrouvailles; une rencontre avec Keerthigan Sivakumar, un ancien membre de la rédaction qui est devenu réalisateur de cinéma; et le projet « Cinéma d’Exils », une expérience novatrice autour de la liberté d’expression qui est le fruit d’une collaboration entre la Cinémathèque suisse, une classe de français de l’EVAM et Voix d’Exils.

Découvrez le projet des 20 ans de Voix d’Exils en écoutant le podcast :

Voici déjà 20 ans que Voix d’Exils – le média d’information destiné à l’expression libre des personnes migrantes – traite et documente la réalité de la migration en Suisse et ailleurs du point de vue des personnes migrantes. C’est également cette volonté de permettre l’expression libre des personnes migrantes que la collaboration inédite entre la Cinémathèque suisse et Voix d’Exils entend réaliser lors de cette soirée d’anniversaire.

Le projet est le suivant : donner la possibilité aux apprenant·e·s d’une classe de français de l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) d’agir en tant que véritables acteurs et actrices du monde culturel suisse en devenant, le temps d’une soirée, programmateur·trice·s d’une projection à la Cinémathèque. Durant près de deux mois, les participant·e·s de la classe ont eu l’occasion d’échanger autour du 7ème art afin de proposer un film de leur choix au public suisse. Cette plongée dans le monde du cinéma a soulevé de nombreuses questions : Quelles relations entretiennent les personnes migrantes avec le monde du cinéma ? Sont-elles confrontées à un cinéma réellement différent de celui auquel nous sommes habitué·e·s en Suisse ? Mais surtout, dans le cadre de ce projet, quelle(s) réalité(s) les personnes migrantes souhaitent-elles partager au travers du choix de leur film ?

La pertinence de la démarche proposée se situe moins dans son aboutissement – le film choisi – que dans le processus de sélection de ce dernier, les débats animés et les doutes qu’il a suscités au sein des membres du projet. Ainsi, des personnes issues de cultures différentes ont cherché à accorder leurs sensibilités, leurs envies et leurs goûts cinématographiques en poursuivant une volonté commune : porter la voix des personnes migrantes au-delà du monde de l’asile et venir à la rencontre du public suisse, faisant écho à la mission que Voix d’Exils poursuit maintenant depuis 20 ans.

Au plaisir de vous retrouver ou de vous rencontrer aux 20 ans de Voix d’Exils!

La rédaction




«Appartenances» : 20 ans d’accompagnement des personnes migrantes

Discours de Claude SCHWAB, président d' Appartenances à l'occasion des 20 ans de l'association. Photo: Voix d'Exils

Discours de Claude Schwab, Président d’ Appartenances à l’occasion des 20 ans de l’association. Photo: Voix d’Exils.

Depuis sa création, en 1993, en pleine guerre des Balkans, la petite association lausannoise tenue, par des bénévoles, s’est agrandie et professionnalisée. Mais son but est resté le même : favoriser le mieux-être des personnes migrantes et faciliter leur intégration en Suisse. Retour sur une belle aventure empreinte d’humanisme.

«Appartenances est une jeune fille de vingt ans, pratiquant plus de cinquante langues, qui a plusieurs demeures où elle accueille, enseigne et permet la fraternité. C’est aussi un lieu où l’on soigne les bleus à l’âme et assouplit le corps, parce que corps et âme vont ensemble», explique poétiquement Claude Schwab, Président d’Appartenances.

A ses débuts, l’association proposait un lieu d’accueil amical tenu par quelques bénévoles avant de se professionnaliser au cours des années. Actuellement, Appartenances compte 200 collaborateurs salariés et plus de 100 bénévoles. Elle a son siège à Lausanne et des antennes à Vevey et à Yverdon.

Pour revenir sur cette année jubilaire, marquée notamment par une grande fête interculturelle intitulée «Voyages en Appartenances», une conférence sur le thème de l’exclusion et par l’exposition «Talents aiguilles» (lire ci-après), Voix d’Exils a rencontré Natacha Noverraz, responsable de communication d’Appartenances.

Voix d’Exils : Comment s’est passée la grande fête du 21 septembre au Casino de Montbenon,  à Lausanne ?

Natacha Noverraz, relations donateurs et partenaires à Appartenances et Mirabelle Bailly, responsable de l’exposition "talents Aiguilles"

Natacha Noverraz, chargée des relations donateurs et partenaires à Appartenances et Mirabelle Bailly, responsable de l’exposition « talents Aiguilles ». Photo: Voix d’Exils.

Natacha Noverraz : Nous avons convié nos participants et leurs familles, les amis d’Appartenances et les collègues. Et aussi des artistes qui tous avaient un lien amical avec l’association. L’objectif de la fête était de partager nos appartenances communes comme la musique, la danse, la nourriture, la peinture. On a voyagé toute la soirée dans le temps, d’un continent à l’autre, en partant des Balkans, parce que c’est au moment de la guerre des Balkans que beaucoup de réfugiés sont arrivés ici et on a dû faire face à un besoin urgent d’accompagnement. Beaucoup de femmes qui arrivaient avaient subi des violences. C’est à ce moment-là qu’Appartenances a été créée. Puis, on a poursuivi le voyage dans d’autres pays, d’autres continents.

De quelles aides avez-vous alors bénéficié ?

Appartenances est une création de la société civile, parce que l’État ne nous a pas donné les moyens d’agir et qu’il fallait agir rapidement. Il y a donc eu beaucoup d’engagement associatif, tout le monde était bénévole au début.

Photo: Voix d'Exils

Photo: Voix d’Exils.

Quelles sont les missions d’Appartenances ?

Appartenances a été créée dans le but de favoriser l’autonomie et la qualité de vie des migrants à travers la découverte et l’utilisation de leurs propres ressources. Dès le départ, il y avait cette idée d’accueillir, d’offrir de la formation, du conseil social et un soutien thérapeutique aux personnes qui arrivent de pays en guerre. Nous avons développé une consultation psycho-thérapeutique pour personnes migrantes, un réseau d’interprètes communautaires, ainsi que  des espaces sociaux, comme l’Espace Mozaïk ouvert aux hommes et le Centre Femmes pour les migrantes. Sans oublier les formations que l’on propose aussi à des professionnels extérieurs à l’association.

Avez-vous tissé des liens avec d’autres acteurs de la vie publique ?

Nos interprètes communautaires, qui traduisent lors des consultations psycho-thérapeutiques, répondent aussi aux besoins du réseau, que ce soit au sein des hôpitaux, des écoles ou des services sociaux. Nous avons aussi développé  des formations en lien avec la migration pour partager les connaissances d’Appartenances acquises sur le terrain avec les collègues du réseau.

Comment a évolué l’association ? Ses objectifs ont-ils changé au fil du temps ?

La source d’Appartenances, c’est vraiment cette rencontre entre un projet socioculturel de formation et un projet

Photo: Voix d'Exils

Photo: Voix d’Exils.

thérapeutique, ainsi que l’envie de travailler ensemble sur ces deux aspects qui sont indissociables. Appartenances, c’est un projet qui est actif dans les domaines de l’accueil, du conseil social, de la formation, et du suivi thérapeutique pour les personnes qui en ont besoin. C’est aussi un tremplin pour celles qui arrivent ici. Chez nous, elles sont accueillies, on leur donne les moyens de surmonter la crise que peut être la migration. Elles peuvent reconstruire quelque chose ici ou parfois repartir ailleurs, que ce soit dans leur pays d’origine ou un autre pays où elles ont la de la famille. Finalement, les objectifs n’ont pas tellement changé. En revanche, l’association s’est considérablement agrandie.

Peut-on dire que votre action est un succès ?

Il y avait et il y a toujours un besoin réel d’accueillir les migrants, de faciliter la rencontre et également d’offrir le soutien aux personnes qui arrivent des pays en guerre. Les pays d’origine changent, mais les souffrances, quant à elles, ne changent pas.

Qu’est-ce qui a changé en 20 ans ?

Nous sommes devenus petit à petit partie prenante des programmes d’intégration du Canton et de la Confédération. Il y a actuellement une volonté de mieux accueillir les personnes migrantes et de travailler davantage ensemble avec d’autres institutions comme l’école et l’État. Volonté qui n’existait pas il y a vingt ans.

Gisèle et Élisabeth

Membres de la rédaction vaudoise de Voix d’Exil

Exposition «Talents aiguilles»

 «L’expression artistique nous touche tous, elle nous relie les uns aux autres et nous emmène à partager», a souligné Claude Schwab, Président d’Appartenances, lors du vernissage de l’exposition «Talents aiguilles», le 4 octobre au Magasin du Monde de Vevey.

Photo: Voix d'Exils

Photo: Voix d’Exils.

Dans cette exposition originale, on peut voir et acheter, jusqu’au 2 novembre, les créations d’art et d’artisanat proposées par des participantes de l’Espace Femmes Riviera. Mirabelle Bailly d’Appartenances nous raconte la concrétisation d’une belle idée : «Les femmes qui se rencontrent dans la petite cuisine de l’espace de Vevey pour des activités artisanales et des échanges ont exprimé le désir d’élargir le cercle. Une bénévole d’Appartenances en a alors parlé à une connaissance active au Magasin du Monde qui a proposé l’idée d’une exposition.» Mirabelle Bailly relève par ailleurs la diversité des chemins empruntés par les diverses créations: «Le travail de certaines femmes qui exposent est le témoin d’un parcours difficile et montre la force qu’elles déploient pour s’inscrire dans le moment présent. Pour d’autres, il s’agit essentiellement d’une tradition à perpétrer ou d’un passe-temps inscrits dans le cadre du partage. Il y a toujours quelque chose qui relie à qui on est, d’où on vient, donc quelque chose de personnel. Quand on creuse un peu, on se rend compte que ce travail est très riche, très fort. Mais, le plus touchant, c’est de partager tout ça. J’aimerais que l’on rebondisse et que les femmes qui exposent puissent transmettre leur savoir-faire à d’autres femmes, comme cela se fait déjà à Appartenances et, pourquoi pas, s’organisent pour faire des stands. »

Gisèle et Élisabeth