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Revue de presse #16

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils.

Sous la loupe : L’inadéquation des mesures d’intégration des permis F / Des migrants malmenés en Croatie / Des dizaines de migrants meurent au large de Tunis

Insertion difficile pour les personnes admises provisoirement

Asile.ch, le 11.06.2020

La Suisse verse de l’argent aux cantons pour qu’ils promeuvent l’intégration des personnes admises à titre provisoire (permis F). Malgré l’importance des investissements consentis, les résultats ne seraient pas à la hauteur selon map-F, association indépendante qui a pour mission de rédiger des rapports de suivi sur la situation des permis F dans le canton de Zurich.

L’association relève que pour pouvoir participer à la vie économique, sociale, culturelle et politique en Suisse, il est essentiel de disposer de moyens de subsistance adéquats. Or, le montant perçu par les admis provisoires est à peine suffisant pour couvrir les dépenses les plus basiques de la vie quotidienne – nourriture, articles d’hygiène et communication.

Les mesures de la politique d’intégration actuelle sont inégalitaires puisqu’elles visent principalement à faire entrer sur le marché du travail les personnes ayant un « potentiel d’emploi », mais laissent de côté les enfants, les personnes les plus âgées, celles ayant des problèmes de santé, celles qui ont d’autres personnes à charge, en particulier les femmes.

De plus, les personnes admises à titre provisoire ne sont pas autorisées à choisir elles-mêmes leur commune de résidence et sont donc fortement dépendantes de la commune à laquelle elles ont été affectées.

map-F constate également de grandes disparités entre les communes du canton de Zurich en ce qui concerne la promotion de l’intégration. C’est pourquoi, l’association préconise d’établir à leur intention des directives uniformes et contraignantes concernant les objectifs, l’étendue et la qualité de la promotion de l’intégration.

Violences contre les migrants à la frontière croate

Infomigrants.net, le 15.06.2020

Des milliers de migrants empruntent chaque année la « route des Balkans » pour essayer de rejoindre l’Europe occidentale. La plupart passent par la Croatie, pays membre de l’Union Européenne (UE), le plus souvent en provenance de la Bosnie.

Or, selon Amnesty International, ce passage aux frontières s’accompagne de passages à tabac, de tortures et de tentatives d’humiliation de la part de policiers croates.

Prise à parti, l’Union européenne a demandé aux autorités du pays d’enquêter sur ces accusations de mauvais traitements à leur frontière avec la Bosnie. Le ministère croate de l’Intérieur a démenti ces accusations, tout en précisant qu’une enquête serait ouverte.

Quand la situation sanitaire le permettra, la Commission européenne prévoit aussi d’envoyer une mission sur place, dans le cadre d’un mécanisme de surveillance du respect des droits fondamentaux par les autorités aux frontières lié à l’allocation de fonds européens.

Chavirage mortel au large de la Tunisie

Infomigrants.net, le 15.06.2020

Plus de 60 migrants, parmi lesquels une majorité de femmes originaires d’Afrique subsaharienne et trois enfants, ont péri dans le naufrage de leur embarcation clandestine partie de Sfax, sur la côte est de la Tunisie. Le capitaine de l’embarcation, un Tunisien de 48 ans, n’a pas non plus survécu.

Les migrants avaient pris la mer dans la nuit du 4 juin dernier, espérant rejoindre les côtes italiennes, selon des témoignages recueillis par les enquêteurs. Ce sont des pêcheurs qui ont lancé l’alerte auprès des autorités après avoir découvert des corps flottant au large des îles Kerkennah, près de Sfax.

L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés indique que les départs clandestins depuis les côtes tunisiennes ont augmenté de 156% entre janvier et fin avril, comparé à la même période de l’année dernière.

Au printemps 2019, 86 migrants avaient péri au large des côtes tunisiennes, dans l’un des pires naufrages de son histoire. L’embarcation de fortune était partie de Libye à destination de l’Europe.

Oumalkaire / Voix d’Exils




La revue de presse #6

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Sous la loupe : Le Covid-19 sévit dans les camps de migrants en Grèce / Peur et empathie face aux requérants d’asile en Italie / Une parole de solidarité en Suisse

Grèce, un camp de migrants sous quarantaine

Remix News, 28 mars 2020

En Grèce, sur 63 demandeurs d’asile du camp de Ritsona testés, 20 se sont révélés positifs au Covid-19. Ils ont été testés après qu’une migrante de 19 ans qui venait d’accoucher s’est trouvée être positive. Une plus vaste intervention portant sur les 2’500 requérants du camp sera faite dans les jours à venir. Mais, entre-temps, le camp a été mis en quarantaine, personne n’y entre ou n’en sort. Des policiers ont même été postés autour du camp pour faire respecter ces consignes. Cependant, comme partout dans les camps de réfugiés, que ce soit à Ritsona ou sur les îles grecques qui abritent environ 40’000 réfugiés, les mesures de prévention posent problème : la distanciation est quasi impossible et les mesures d’hygiène difficiles à appliquer. Il est également à noter que de moins en moins de personnel médical est enclin à se rendre sur les îles, ce qui diminue considérablement la couverture médicale. Le Premier Ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, en appelle à la solidarité. Il demande aux pays de l’Union européenne d’accueillir des migrants, comme cela avait été convenu.

 

Italie, migrants et demandeurs d’asile frappés de plein fouet

Heidi News, 25 mars 2020

En Italie, où la quarantaine stricte prévaut depuis un mois pour cause de coronavirus, l’aide aux migrants et aux demandeurs d’asile, eux-mêmes menacés, est à son plus bas niveau. Avant le cloisonnement total, certains politiques pensaient que le maintien des ports italiens ouverts aux navires de migrants était malvenu au vu des conditions sanitaires d’urgence. Ils pensaient que les migrants pouvaient être porteurs du virus malgré qu’à l’époque le seul cas recensé sur le continent était une personne étrangère. Les humanitaires, quant à eux, s’inquiètent pour les vulnérables et les marginalisés de tous bords. Les migrants, dont les procédures d’asile ont été suspendues, sont confinés dans des structures où les règles de protection contre le covid-19 ne peuvent pas être respectées. Les humanitaires craignent également que les migrants malades ne trouvent pas de lits dans les hôpitaux.

L’article de Heidi News conclut sur une belle note : « Malgré l’urgence et la politisation accrue autour des questions de migration, les médias locaux ont également fait état au sein de la population d’une empathie croissante pour les migrants cherchant refuge en Europe. Dans une vidéo qui montre des Italiens se précipitant dans les gares juste avant que les mesures de confinement obligatoire n’entrent en vigueur, certains confient: « Nous nous sentons comme des réfugiés ; nous aussi, nous courons. » »

 

Une parole solidaire

Le Temps, 30 mars

« En Grèce, la pandémie avance sans discrimination. Les réfugiés, dans les camps, vivent depuis longtemps en confinement obligatoire. A bien plus que cinq. Des conditions qui sont des bombes sanitaires. Dans cette période de brouillard, pour ne pas laisser le sens s’évaporer, on serait inspirés d’apporter des perspectives à ces migrantes et migrants. Agrandissons leur monde, pour redonner sa grandeur au nôtre. » Lisa Mazzone, conseillère aux États (Verts / Genève)

 

Marie-Cécile / Voix d’Exils




La revue de presse #2

La revue de presse, la nouvelle rubrique de Voix d’Exils. Auteur; Damon / Voix d’Exils

Au plus près de l’actualité internationale de la migration

Discrimination à l’embauche des candidats d’origine maghrébine

Mediapart, 27 janvier 2020

Dans le cadre d’une étude demandée par le gouvernement français, deux types de candidats fictifs ont postulé auprès de grandes entreprises françaises. Les candidats « de référence » portaient des prénoms et des noms «franco-français» comme Julien Legrand ou Emilie Petit, tandis que les candidats «test» étaient affublés de patronymes « maghrébins » comme Hicham Kaidi ou Jamila Benchargui.
Les résultats de l’étude sont sans appel :
• Il existe une discrimination significative à l’encontre des candidats français présumés d’origine maghrébine.
• Ces candidats reçoivent près de 20 % de réponses en moins que les candidats dits de référence.
• Plus l’entreprise est grande (et plus elle reçoit de postulations), plus la discrimination est forte.

Vivre dans le centre d’accueil de Lesbos, en Grèce : cauchemardesque !

Le Courrier, 27 janvier 2020

Dans son dernier ouvrage, Jean Ziegler raconte sa visite dans le plus grand centre d’accueil de réfugiés de la mer Égée. Âgé de 85 ans, le sociologue suisse a effectué des missions pour les Nations Unies en tant que rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation et a assisté à bien de tragédies. Mais au retour de son voyage pour le Conseil des droits de l’homme dans le camp de réfugiés de Lesbos, en mai 2019, ce qu’il a vu l’a d’abord rendu muet.
Puis, il a décidé de briser ce qu’il appelle la «conspiration du silence» en publiant le livre « Lesbos, la honte de l’Europe », qui vient de paraître aux éditions du Seuil. Dans un langage simple et sensible, Jean Ziegler pose l’être humain au centre de son propos. Il dénonce les conditions de vie dantesques des réfugiés de Lesbos qui sont logés dans une ancienne caserne prévue pour 6400 personnes, mais qui en abrite de fait 18 000. A la surpopulation s’ajoutent le manque d’eau, de chauffage et d’électricité. Quant à l’accès à la nourriture, il n’est pas garanti, les plats servis sont avariés et insuffisants. Les droits à la dignité et à la santé sont également défaillants, les sanitaires rarissimes et nauséabonds. Des immondices entourent le camp, entraînant des invasions de rats et la gale. Enfin, les droits de l’enfant sont bafoués. Privés d’éducation, les mineurs sont souvent non accompagnés. Livrés aux violences des adultes – notamment sexuelles – ils souffrent fréquemment de troubles psychologiques et de traumatismes sévères, sans aucun suivi.
Le livre de Jean Ziegler est à la fois un témoignage poignant de première main, une analyse sans appel de la politique migratoire européenne, ainsi qu’une invitation à « l’insurrection des consciences et, espérons-le, à l’insurrection tout court ».

Kosovar, il a fait fortune en Suisse et soutient de jeunes talents au Kosovo

24 heures, 26 janvier 2020

Depuis la fin de la guerre au Kosovo, plus de 35 000 Kosovars qui habitaient en Suisse sont rentrés au pays. L’un d’eux, Vllaznim Xhiha, qui a grandi à Zurich avant de faire fortune au Tessin, se distingue par son investissement dans le soutien aux jeunes talents. Né en 1952, il est passé par les bancs de l’école zurichoise, puis a étudié à l’EPFZ. En 1993, il a lancé « Newave », une petite entreprise spécialisée dans les appareils d’approvisionnement en électricité sans interruption. Entreprise qu’il a revendue en 2012 pour 170 millions de francs. Après 25 ans d’exil, Vllaznim Xhiha a décidé de retourner au Kosovo et d’y créer la fondation « Bonevet », un nom qui signifie « Do it yourself » ou Fais-le toi même. Son objectif: offrir une formation en programmation, électronique et mécanique à des enfants et à des adolescents.

Plus de 200 migrants secourus en Méditerranée

24 heures, 26 janvier 2020

Quelques 223 migrants secourus en Méditerranée, dont des femmes enceintes et des enfants, se trouvaient dimanche 26 janvier à bord du navire humanitaire Ocean Viking en attente d’un port sûr où débarquer. Le sauvetage le plus récent s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche dans la zone de secours et de recherches (SAR) de Malte. 72 migrants, qui se trouvaient à bord d’une embarcation surpeuplée, ont pu être secourus.

Valmar / Voix d’Exils




Sommet SMILE For Future/5

Débat en plénière au Sommet SMILE For Future, le 08.08.2019, Université de Lausanne. Photo: Omar Odermatt / Voix d’Exils.

Extraits des conférences de presse d’ouverture, de clôture et de la déclaration finale de Lausanne

« Elaborer ensemble des stratégies d’actions afin d’endiguer la crise climatique majeure qui menace la planète », tel est le but des activistes du mouvement Friday For Future. La rédaction de Voix d’Exils était sur place, au Sommet SMILE For Future pour suivre de près cet événement international. Bilan de cinq jours d’un sommet qui s’est tenu du 5 au 10 août 2019 à Lausanne.

Expressions d’attentes, de mots d’ordre ou d’avis autorisés; les extraits suivants donnent un aperçu de la dynamique positive générée par la mobilisation des jeunes pour le climat et leur foi en un possible avenir.

 

Greta Stripp « Réduire les gaz à effet de Serre »

Jeune militante française, engagée dans le lancement d’une pétition qui s’adresse à la Commission européenne. Son objectif : collecter 1 million de signatures.

Sur les mesures à prendre :

« Plusieurs politiciens nous ont reproché de ne faire aucune proposition de mesures à prendre. Nous avons décidé d’y répondre en élaborant un European Citizens’ Initiative (une initiative citoyenne européenne NDLR), composé de 4 points principaux :
• L’Union européenne (EU) doit réduire de 80% l’émission des gaz à effet de serre d’ici 2030 et les avoir réduit à 0% en 2035. Tous les pays sont concernés.
• L’UE doit taxer les importations des pays d’Europe ne respectant pas ces objectifs.
• Aucun accord de libre échange ne doit être signé avec un pays extérieur à l’Europe ne respectant pas ces objectifs.
• L’UE doit fournir un accès gratuit à l’éducation et au matériel didactique sur le climat à tous les citoyens et tous les établissements scolaires européens. »

 

Jacques Dubochet « Produire de l’intelligence collective »

Militant suisse, professeur d’université, biophysicien, chimiste, biochimiste, Prix Nobel de chimie en 2017.

Sur le devoir d’information :

« On pourrait réfléchir à ce que nous faisons aujourd’hui, se demander si on peut faire ceci ou cela, se dire que les décisions seront prises au Conseil communal de Morges… Mais ce n’est pas comme cela que ça se passe. Nous le savons et vous nous le dites, nous savons exactement où nous devons aller: hors du carbone, le plus tôt possible! Il y a une foule de journalistes ici. Vous n’êtes pas neutres et vous avez le devoir d’informer les gens. Il ne m’appartient pas de savoir comment arriver au but fixé. Cela découle de l’intelligence collective et vous, journalistes, vous êtes importants dans la production de cette intelligence collective. Greta Thunberg a mis toutes ses forces dans le mouvement, à vous maintenant de prendre le relais ! »

 

Ernst Von Weizsäcker « Aller vers le renouvelable lucratif »

Militant allemand, biologiste, ancien Directeur du Centre des Nations Unies pour la Science et la Technologie, directeur de l’Institut pour une politique européenne de l’environnement, auteur de plusieurs livres, membre du groupe Scientists For Future .

Sur la question du réchauffement climatique :

« 90% du réchauffement global atteint les océans. Les pays qui longent les côtes devraient être extrêmement inquiets de la hausse potentielle du niveau des eaux. Des villes entières comme Bangkok et Amsterdam pourraient être englouties en moins de deux semaines suite à la fonte des glaciers.
Si notre action se concentre sur l’Europe uniquement, on perdra la guerre ! Car plus de 80% des industries qui utilisent le charbon se trouvent dans les pays en voie de développement. Nous devons donc les persuader de se tourner vers le renouvelable lucratif. »

Sur la décroissance économique :

« La décroissance économique est peut-être nécessaire, mais elle est extrêmement impopulaire, et ne sera donc pas appliquée. Cependant, découpler le bien-être économique de la destruction de la nature est possible. Nous pouvons accroître le bien-être économique, tout en réduisant de manière radicale les émissions de gaz carbonique, l’exploitation des terres et de l’eau, les extractions minérales, la destruction des forêts, etc… Qu’est-ce qui reste à faire? La réponse est : vivre plus modestement. C’est extrêmement impopulaire mais inévitable ! »

Sur la capacité à faire de l’argent tout en étant éco compatibles :

« Je crois que notre force de persuasion doit aussi bien s’exercer sur la communauté des affaires que sur la communauté politique. Il faut créer des alliances avec la communauté des affaires et lui montrer qu’elle peut gagner de l’argent en faisant ce qui est correct. Imputer la faute de la situation actuelle seulement aux politiques, n’est pas correct, comme l’a souligné Greta Thunberg Nous devons être plus créatifs dans la recherche d’alliances gagnantes et non perdantes. » Nous devons établir des règles d’application « légères » qui rendent les gestes, les actions et les mesures écologiques rentables.»

 

Jean-Pascal Van Ypersele « Encourager l’action des jeunes »

Militant belge, docteur en sciences physiques de l’Université catholique de Louvain, climatologue, membre du Centre de recherche sur la Terre et le climat Georges Lemaître.

Sur l’impact de l’action des jeunes sur les décideurs :

« Nous avons passé plusieurs nuits blanches à Genève au cours de la semaine pour finaliser le 25ème rapport de l’IPCC (International Plant Protection Convention). Rendez-vous compte, le premier a été publié en 1990 ! Et depuis, tous les rapports ont à chaque fois été des « réveils » et la plupart des politiques et des acteurs économiques ont préféré appuyer sur la touche « snooze » (touche du réveil permettant de faire un petit somme NDLR). Les rapports sont faciles à ranger dans les tiroirs et à oublier une fois qu’on a remercié les scientifiques pour leur travail… Mais des jeunes qui regardent les décideurs et les politiques dans les yeux, ça c’est plus difficile à mettre dans un tiroir, surtout quand les jeunes descendent dans la rue par milliers et qu’ils demandent : « Qu’avez-vous fait et qu’allez-vous faire pour protéger notre avenir ? » Ce n’est pas le genre de question qu’on range facilement dans un tiroir ! »

 

Extraits de la « Déclaration de Lausanne sur le climat » – La déclaration finale du Sommet SMILE For Future

Sommet SMILE For Future, du 5 au 10 août 2019. Photo: Eddietaz / Voix d’Exils

 

Comment combattre la crise climatique et ses conséquences? Un groupe de travail du Sommet, en collaboration avec des scientifiques, dont des membres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (le GIEC), a élaboré un ensemble de recommandations destinées aux des décideurs, aux gouvernements et aux entrepreneurs pour qu’ils combattent la crise climatique et ses conséquences.

1. Réduire les émissions de gaz à effet de serre, en commençant en 2020 au plus tard, et en atteignant zéro pour les émissions nettes de CO2 au début des années 2030.
2. Mettre en place une tarification des gaz à effet de serre conforme aux exigences de la justice sociale et aux coûts imposés aux générations futures.
3. Encourager le transport durable au détriment des transports non durables par le biais de l’accessibilité et de la réglementation dans les secteurs privé, public et du fret.
4. Réduire la consommation d’énergie.
5. Investir dans les énergies renouvelables pour garantir une énergie 100% décarbonée à l’horizon 2030.
6. Reconnaître la crise climatique, appliquer des solutions; rendre accessibles à tous et communiquer activement des informations honnêtes et exactes. Trois objectifs à suivre pour les gouvernements.
7. Proclamer l’urgence climatique à l’échelle européenne, comprenant des objectifs, des cibles et des mécanismes tels que des contrôles transparents pour garantir la transparence et la responsabilité.
8. Prendre des mesures pour réduire la gravité des impacts existants sur le changement climatique.
9. Trouver des moyens d’impliquer de manière significative la société civile (y compris les jeunes mineurs), les scientifiques, les travailleurs et les entreprises.
10. Inclure à tout moment les parties prenantes mentionnées ci-dessus dans le processus de décision.
11. Encourager les économies circulaires, telles que la réparation, la réutilisation et le recyclage, plutôt que les économies linéaires, telles que la fabrication, l’utilisation et la mise au rebut. Mettre en place des réglementations pour lutter contre les pratiques non durables et contraires à l’éthique.
12. Encourager l’agriculture et l’agro écologie durables, ainsi que les petits exploitants indépendants, et prendre des mesures systématiques pour améliorer l’accès à la nutrition à base de plantes et aux aliments produits localement.
13. Protéger les écosystèmes et la biodiversité.
14. Prendre en compte dans le secteur agricole les recommandations du dernier rapport du GIEC sur le changement climatique.
15. Mettre en place et assurer une transition juste et l’accès à l’emploi dans le secteur agricole.
16. Utiliser la diplomatie pour prévenir et résoudre les conflits ayant un impact négatif sur l’environnement.
17. Reconnaître et traiter les réfugiés climatiques comme des demandeurs d’asile légitimes dans le respect de la nature et de la dignité humaine.

Propos recueillis et traduit de l’anglais au français par:

Marie-Cécile Inarukundo

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils




La guerre hybride : une façon moderne de faire la guerre

Kramatorsk est une localité ayant une population de 200 000 habitants située dans la province de Donetsk qui est devenue l’un des principaux foyers du conflit en Ukraine. Les forces gouvernementales spéciales, comme celle sur l’image, ont pris le contrôle de l’aéroport, mais des miliciens pro-russes occupent le centre de la ville. Marko Djurica / Reuters / 19.04.2014 / CC BY 2.0.

Opinion sur la guerre hybride qui sévit en Ukraine depuis plus de 5 ans

L’humanité évolue tout le temps, et avec elle évolue aussi la façon de faire la guerre. Au XXI siècle, pour faire la guerre, il n’y a pas forcément besoin de la déclarer. Il s’agit d’un type de guerre généralement présenté comme alliant guerre conventionnelle et non conventionnelle, guerre régulière et irrégulière, guerre de l’information et cyberguerre. La formule « guerre hybride » est apparue encore en 2006 pour décrire la stratégie employée par le Hezbollah lors de la guerre du Liban, mais elle a été développée plus largement un peu plus tard.

Voici un exemple. Après la Révolution de la Dignité en Ukraine en 2014 et la fuite du Président ukrainien Viktor Yanukovych, l’Etat ukrainien était décapité. Personne ne pouvait donner d’ordres adéquats à l’armée ukrainienne. D’un autre coté, l’armée ukrainienne, elle-même, était affaiblie par la gestion inefficace, le financement insuffisant et la corruption. Le président de la Fédération de Russie a profité de la situation de chaos en Ukraine. En effet, les Russes ont porté un coup dans le dos de ceux qu’ils appelaient depuis plusieurs siècles « les frères ». Et pourtant, cela ne les avait jamais empêchés de tenter d’effacer ces « frères » de la surface de la Terre, par de multiples guerres, par l’assimilation de l’Ukraine en entier, par des russifications diverses, des répressions sanglantes, ou encore l’extermination par la famine appelée Holodomor etc.

Donc, cette fois-ci, les Russes n’ont de nouveau pas hésité à attaquer leurs « frères », en profitant du fait que l’Etat ukrainien se trouvait temporairement dans le chaos et l’anarchie. Ils ont envoyé leurs soldats déguisés, sans signes de reconnaissance, en leur inventant la légende qu’ils sont des « forces locales d’auto-défense ». Ils ont commencé à encercler des bases militaires ukrainiennes pour contraindre les gardes-côtes à rendre les armes. Ensuite, après le prétendu référendum tenu le 16 mars 2014, en fait illégal, de l’attachement à la Russie qui n’était qu’un spectacle organisé par les envahisseurs et mené sous la menace des Kalachnikov, la Crimée a été annexée.

Mais les Russes ne se sont pas arrêtés là, ils voulaient toute l’Ukraine ou du moins celle du sud-est. Dès lors, ils ont commencé à envoyer des militaires déguisés à l’Est de l’Ukraine, notamment dans la région de Donetsk et de Louhansk, qui se faisaient passer pour des rebelles locaux. Certes, il y avait des individus parmi les gens locaux qui ne voulaient pas que leur région fasse partie de l’Ukraine, mais ils étaient minoritaires, voire ultra-minoritaires. Les Russes ont organisé à travers les parties de la frontière ukrainienne, qui n’étaient pas sous le contrôle des autorités ukrainiennes, la livraison continue des armements et des personnes prêtes à tirer sur les Ukrainiens. Ils se sont engagés dans cette aventure délictueuse, autant de véritables militaires, officiellement retirés de l’armée russe, que toutes sortes de « bénévoles » qui étaient prêt à tirer sur les Ukrainiens, mais aussi des armées privées, comme le groupe Wagner.

Selon l’Amnesty International, les rebelles plaçaient des cibles militaires dans des quartiers d’habitation. A mon avis, l’objectif était que l’armée ukrainienne bombarde ces quartiers d’habitation pour que les Russes puissent montrer à la télévision comment l’armée ukrainienne « massacre » son propre peuple. A mon sens, ils se cachaient donc, un peu comme en Crimée, mais de façon beaucoup plus « sophistiquée », derrière et parmi les civils, en provocant les militaires ukrainiens pour qu’ils tirent dans leur direction. Cette guerre non déclarée dure toujours et on n’en voit pas la fin.

Voilà pour ce petit exemple. Il y en a d’autres, mais ils ne peuvent pas être décrits dans un seul article. A part le désastre, l’horreur, les douleurs et les tortures qu’engendre la guerre, la question subsidiaire est la suivante: est-il possible d’octroyer le statut de réfugié aux demandeurs d’asile qui viennent de pays où la guerre n’est même pas déclarée officiellement ? Cette question reste toujours ouverte.

VALMAR

Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils