Ce n’est pas de la poésie. Ce n’est pas lointain.
À Gaza, la faim n’est pas une métaphore.
Ce n’est pas de la poésie. Ce n’est pas lointain.
C’est le son d’un enfant qui mâche le silence —
parce qu’il n’y a rien d’autre à manger.
Une mère fait bouillir de l’eau sur du bois brisé,
prétendant cuisiner quelque chose
pour que ses enfants s’endorment
avant que leurs ventres ne se souviennent de la vérité.
Ce n’est pas une catastrophe naturelle.
C’est intentionnel.
Planifié.
La faim est une arme ici.
La nourriture est bloquée.
L’eau est souillée.
Le lait ? Un rêve.
Le pain est un souvenir.
L’eau potable, une rumeur.
Et le monde ?
Regarde. Débat. Passe à autre chose.
Comme si les enfants ne mouraient pas
avec le ventre vide et le regard trop vieux.
Pas de marchés. Pas de camions d’aide. Pas de sécurité.
Seulement de l’attente —
pour de la nourriture qui n’arrive jamais,
pour une pitié qui ne vient pas,
pour une justice ensevelie sous les décombres.
Ce n’est pas seulement de la faim.
C’est un effacement lent, calculé.
Un siège contre le corps et l’âme.
Combien doivent encore mourir
avant que le monde décide qu’ils comptent ?
Gaza: un niveau de détresse extrême dénoncé par la communauté internationale
Comme rapporté par un article de la RTS, l’Union européenne et 24 pays, dont la Suisse, ont publié une déclaration commune dénonçant une situation de famine à Gaza et appelant Israël à lever les obstacles qui entravent l’acheminement de l’aide humanitaire. Le texte, signé notamment par la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas et les ministres des Affaires étrangères de pays comme la France, le Canada, le Royaume-Uni ou encore le Japon, exige un accès humanitaire sûr et massif, la protection des civils et des travailleurs humanitaires, un cessez-le-feu durable ainsi que la libération des otages. La Suisse a également exprimé sa préoccupation face aux nouvelles restrictions imposées aux ONG, qui risquent d’aggraver la crise.
Wael Afana
Contributeur externe de Voix d’Exils
Photo: Ashraf Amra. Source: UNRWA – Wikimedia Commons – CC BY-SA 4.0
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Ils brûlent, ils réveillent… ils feront bouger les choses.